06/06/2005
Tout cela ne vole pas haut
Le dimanche matin je respecte fidèlement le même rituel. D'abord, je me prépare un meilleur déjeuner. Ma (sur)vie française n'est rien d'autre qu'une petite entreprise qui me demande de vraies aptitudes administratives et budgétaires et qui occupe la moitié de mon intelligence, telle qu'elle est. Ensuite, je m'installe (avec ce meilleur déjeuner) devant Arte TV pour suivre "Arrêt-sur-images".
Donc, c'est là que j'ai vu hier des séquences diffusées dans l'émission "Envoyé spécial" -une sorte de caméra cachée qui avait capté les réactions de quelques élus après le NON. A la différence du chroniqueur, moi, je ne les ai pas trouvées "croustillantes" du tout. Je suis incapable de garder un détachement amusé lorsque j'entends un personnage politique dire: "Les pays de l'Est? Mais qu'est-ce qu'on a à foutre, des pays de l'Est? Vous avez vu un Letton, vous?"
Je réplique, quand même à un interlocuteur invisible:" Peut-être auriez-vous vu des Roumains, Monsieur le Député, si vous n'avez pas vu de Lettons, et peut-être ne confondez-vous pas au moins Bucarest et Sophia. C'est tellement courant!... Vous avez raison, l'élargissement c'est l'affaire de Bruxelles, vous n'en êtes pas concerné."
Bien sûr, je n'ignore pas que le mépris, le cynisme sont des lieux communs en politique. Parfois, ils peuvent représenter l'authenticité par rapport à la censure du politiquement correct. Autrement dit, ce n'est que lorsqu'"ils se lâchent" comme cela que certains politiques sont vrais. Et c'est pareil sur les bords de la Seine ou sur les bords de la Dambovita (la rivière qui traverse Bucarest).
Seulement voilà, tout-à-coup ma petite escalope de dinde au gratin de courgettes n'a plus de goût...
Carmen Lopez
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30/05/2005
Le NON-emballage
Tristesse pour l'Europe, tristesse pour les 45% des Français qui n'ont pas confondu les enjeux d'une politique intérieure spécifique et ceux d'un processus concernant 27 pays européens (je compte aussi les deux derniers adhérants, la Bulgarie et la Roumanie). Le NON n'est certainement pas le signe d'un progrès, quels qu'en soient les arguments qui servent d'emballage pour des peurs et des ressentiments solidement et depuis longtemps ancrés, et que l'on n'a pas vraiment fait l'effort de dissiper.
Le Traité constitutionnel européen n'a pas été conçu sur une île déserte, mais élaboré pendant de longs mois dans les conditions de la représentation démocratique, de la transparence et de la communication. Normalement, ce n'était pas un OVNI menaçant.
Hier soir, Monsieur Pierre Moscovici, qui est aussi le Rapporteur parlementaire pour la Roumanie au Parlement Européen disait "qu'il faut maintenant des initiatives françaises" et "qu'il faut expliquer l'Elargissement, ce qui n'a pas été fait non plus par le précédent gouvernement". Personnellement, j'en suis plus que convaincue, le petit projet motivé par l'Elargissement et que je m'obstine depuis cinq ans à mettre en place en France n'en est qu'un infime témoignage.
Néanmoins, je me demande quelles pourraient bien être les "initiatives françaises" dans ce contexte.
Carmen Lopez
serghie_carmen@yahoo.com
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28/05/2005
Le thriller Made in Romania
Avec une surprenante parcimonie, la presse roumaine résume l'inculpation des auteurs ayant initié et organisé l'enlèvement des journalistes roumains en Irak. Devant la Cour d'Appel de Bucarest, Omar Hayssam explique lui-même les dessous de l'affaire: ses relations d'affaires avec le poste "Prima TV" et avec le quotidien "Romania Libera", en plus de ses relations personnelles avec la famille de la journaliste.
Donc, si j'ai bien saisi: il a proposé aux journalistes le financement du voyage, a arrangé leur enlèvement pour proposer ensuite sa médiation dans leur libération...
Mais voilà que la justice roumaine tire au clair les tenants et les aboutissants de cette affaire.
Seulement, petite remarque d'ordre chronologique: c'est toujours dans la presse qu'on pouvait lire qu'Omar Hayssam avait été d'abord arrêté sur l'aéroport, le lendemain de l'enlèvement, et après on l'inculpait pour une infraction économique d'il ya quelques années. On précisait aussi que les Américains avaient déjà commencé les investigations sur Hayssam.
Un peu d'esprit de suite, quand même!...
Bien sûr, beaucoup ont flairé dès le début la supercherie, rien qu'en lisant les infos données par la presse. Comme on lit sur un forum dans EVZ: "une mauvaise pièce de théâtre, à l'intention des sots" .
Ce qui apparaît clairement est le vaste sujet de l'éthique du journalisme en Roumanie.
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26/05/2005
Roots...
Extraits de deux articles parus dans le quotidien roumain Evenimentul Zilei, Mercredi, le 25 Mai
(www.evenimentulzilei.ro)
Les musulmans de Roumanie, 'le véhicule' de l'opération des services secrets
Le numéro deux de l'Ambassade de Roumanie à Bagdad, O.H, a affirmé (en exclusivité pour EVZ) que la libération des quatre otages roumains était due à l'intervention des musulmans de Roumanie et qu'"aucune rançon n'avait été versée". Le diplomate roumain compte parmi ceux qui ont cherché le soutien des religieux musulmans. Le Président Traian Basescu affirme que la libération a été une opération exécutée 100% par les services secrets roumains. Une partie de ceux qui ont négocié la libération sont des Arabes se trouvant en Irak au moment de l'enlèvement. Des sources proches des négociateurs ont déclaré que ceux-ci avaient été formés dans le passé en Roumanie, par les services de renseignements. Selon les mêmes sources, les Américains n'ont pas été impliqués dans les négociations, car cela aurait représenté un moyen de pression à éviter, étant donné les circonstances. Par ailleurs, on sait que les Américains excluent les négociations avec les terroristes.
Zaher est devenu citoyen roumain grâce à un mensonge
Le controversé homme d'affaires Zaher Iskandarani est devenu citoyen roumain grâce à un faux grossier. Il a menti dans sa déclaration auprès des autorités lorsqu'il avait demandé la nationalité roumaine en affirmant qu'il n'avait fait l'objet d'aucune condamnation. Des sources judiciaires ont précisé pour EVZ qu'Iskandarani avait été condamné à cinq ans de prison en 1981, pour trafic de métaux précieux. A l'époque, les procureurs lui avaient dressé un dossier pénal et avaient décidé de son jugement en liberté. En profitant de l'indulgence des autorités, le Syrien a quitté la Roumanie peu de temps après. Il a été condamné à cinq ans de prison en son absence.
Après la chute du communisme, Z.I refait son apparition sur les bords de la Béga (Timisoara). Cette fois-ci, il demande la nationalité roumaine. Dans sa déclaration sur l'honneur, il affirme ne pas avoir de casier. Les autorités le croient et sans vérifier lui accordent la nationalité. Mieux encore, après la Révolution de 1989, Zaher reçoit un certificat de révolutionnaire signé par le président Ion Iliescu. Avec trois autres personnes, Z.I est accusé d'"avoir initié et constitué un groupe infractionnel organisé ayant pour but la contrefaçon et la contrebande de grande envergure de cigarettes". Selon les enquêteurs, le Roumano-Syrien aurait formé au cours du temps un groupe spécialisé dans cette contrebande, avec des ramifications dans plusieurs départements à l'ouest du pays. Le leader du réseau dirigeait de l'ombre plusieurs firmes, parmi lesquelles R&M Tobaco International Timisoara. La société possédait une fabrique de cigarettes à Sacalaz (département de Timis) qui, sous le couvert de ses activités de production courantes aurait contrefait d'importantes quantités de cigarettes de marque (LM, Malboro, Grant, Sovereign).
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