25/06/2021
Le 26 ème anniversaire
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11/08/2019
Le tableau
Elle l’a peint en 1992 et a signé en bas, à droite: « Eu ’92 » (Moi ’92). Parfois, elle mettait son prénom, Silvia. Ma mère, professeur de mathématiques, aimait peindre depuis son adolescence. Après avoir pris sa retraite, elle s’était inscrite à l’Ecole populaire d’art et, au bout de deux-trois années bien remplies, elle a eu un diplôme et a réalisé une petite exposition. Je peux aujourd'hui mieux comprendre combien cela lui permettait de s’extraire d’une réalité chaotique, marécageuse, et surtout d’accepter mon départ. Ses toiles sont des paysages, des fleurs, des reproductions. Quelques unes sont restées dans la famille, elle en a offert d'autres de son vivant. J’ai une tendresse particulière pour « Les coquelicots » de Monet, car elle en a réalisé une jolie copie que j’ai toujours.
Au milieu des années ’90, après avoir décidé de rester en France (plus exactement après ma Thèse à l'Université de Nice et le contentieux administratif avec le Rectorat de ma ville en Roumanie), je lui ai demandé de me choisir un petit tableau pour l’avoir ici. Et c’est celui-là qu’elle a choisi. C’était assez prémonitoire, les silhouettes floues de ces bateaux naviguant sur les vagues agitées, comme j'allais le constater. Le tableau est resté au mur jusqu’en 2012, lorsque dans mon immeuble niçois (classé mais aussi multiculturel) il est arrivé un gros dégât des eaux de l’étage au-dessus et de la toiture. Le tableau a eu son cadre d’origine décollé. Je l’ai emballé et je l’ai rangé quelque part pour ne plus le voir, témoin et reflet de mon quotidien au gré de l’eau depuis si longtemps..
Maintenant, je viens de le retrouver et j’ai décidé de lui offrir un cadre neuf, bleu, simple et joyeux, qui délimite autrement l’image prophétique. Un cadre qui protège, même si j'ignore comment. Bien sûr, il n’a pas plus de force que n’importe quelle icône ou que n’importe quel totem, ce n’est qu’un morceau de bois peint, tout est dans l’œil et dans l’intention de celui qui regarde, c’est le principe même du symbole : il a la force que vous lui prêtez. Et tout symbole a deux visages. En plus, le faire encadrer m'a coûté 28 euros, exactement l'âge du tableau, exactement l'année de mon entrée en France..
16:34 Publié dans Actualités, Enjeux, Film, Loisirs, RO-EU-USA/Coopération | Lien permanent | Commentaires (0) | Tags : tableau, cadre, encadrement, symbole | Facebook | | Imprimer
25/03/2018
La Passion
(Mes photos -)
En 2004, le film La Passion du Christ, réalisé par Mel Gibson, avait suscité une vive polémique. Comme le dimanche des Rameaux est aussi le dimanche de la Passion, j’ai cherché dans les Archives deux notes que j’avais écrites il y a quatorze ans (c’est aussi l’âge de ce blog…).
La première, c’était après avoir lu le numéro spécial du magazine Newsweek consacré à la présentation du film. La seconde, c’était "ma lecture" après avoir effectivement vu le film au cinéma lors de sa sortie en France, quelques jours plus tard. Le sujet de la Passion est venu à moi en tant que sujet de Thèse, mais sous une forme initiale un peu différente. J’avais proposé un travail sur la rhétorique de la passion amoureuse au Moyen Age, et mon directeur avait modifié le mot dans le titre, en l’écrivant avec le « P » majuscule.. Et ce fut le défi de ma recherche passionnante, et de ma vie aussi.
Le film de Mel Gibson (février 2004)
Réflexions sur un événement artistique (avril 2004)
15:48 Publié dans Actualités, Emploi, Evénement, Film, Presse, RO-EU-USA/Coopération, Web | Lien permanent | Commentaires (0) | Tags : la passion du christ, film, archives blog | Facebook | | Imprimer
01/09/2017
Le travail vs l'emploi
(Mes photos -Coup de coeur, dans un Centre commercial à Stockholm)
Serait-il possible, dans le monde actuel, de s’épanouir au travail ? Rappelons qu’étymologiquement, « travail » signifie instrument de torture, « tripalium » en latin, et que « s’épanouir » avait au XII e siècle le sens de s’ouvrir (une fleur), et au XVII e le sens de « se détendre en rendant heureux ». S’épanouir au travail semble bien un paradoxe ou une contradiction. Nous ne sommes pas égaux au travail, mais nous sommes tous des êtres de désirs, de projets, et nous avons tous inscrit au plus profond de nous « le besoin d’actualisation de soi » comme l’appelle Maslow. Ou bien, si nous préférons Spinoza, nous avons l’effort pour persévérer dans l’existence, dont le bien est la joie, et non la tristesse, qui est toujours mauvaise…La joie active, seule en mesure d’exprimer la meilleure part de l’essence du désir (c’est-à-dire de l’individu), et non la joie passive, produite par la passion ou l’imagination...On pourrait envisager le problème de notre rapport au travail sous cinq aspects, des composantes qui devraient être équilibrées entre elles pour optimiser l’épanouissement de l’individu: l’individu face à lui-même (connaissance de soi, son projet, son capital –agir, motivation, compétences), l’individu et son poste de travail (s’il est en phase avec le poste), l’individu et ses conditions de travail (comment l’organisation du travail de son employeur influe sur son bien-être), l’individu et son collectif de travail (environnement social professionnel, valeurs partagées), l’individu par rapport à la société (le travail est une composante parmi d’autres qui contribuent à construire sa vie en société). Rappelons aussi la définition de la santé donnée par l’OMS: la santé n’est pas seulement l’absence de maladie ou d’infirmité, mais aussi « un état complet de bien-être physique, psychologique et social ».
Après ces quelques considérations (que je développe dans mon Cours sur les compétences émotionnelles), j’aimerais partager un film d’environ 90 minutes, « La gueule de l’emploi », réalisé en 2011, sur le travail. Plus exactement, sur l’emploi qui peut nous recruter, nous modeler, nous écraser, nous diviser, nous soumettre, nous humilier, nous infantiliser, nous jeter.. Vous direz que cela dépend. Du recruteur (dans le film, il s’agit d’un cabinet de recrutement), de l’employeur (la stratégie de la compagnie, son type de management, ici une grande compagnie d'assurances), de la culture d’entreprise, qui elle, dépend de la culture nationale aussi, il ne faut pas l'oublier..Une culture de la compétition n'est pas la même qu'une culture de la corruption, par exemple.. Vous aurez un bon moment de réflexion, très opportun, d’ailleurs. Et si vous trouvez cet exemple de recrutement glaçant, cynique ou paralysant (malgré la rationalisation qui adoucit chaque exposition de soi, ou chaque confrontation), vous pouvez vous offrir deux minutes d’émerveillement spinoziste (Deus sive natura…), en regardant la meilleure vidéo de la récente éclipse du siècle aux Etats-Unis.
09:45 Publié dans Actualités, Emploi, Enjeux, Film, RO-EU-USA/Coopération, Web | Lien permanent | Commentaires (0) | Tags : travail, emploi, recrutement, film | Facebook | | Imprimer