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09/01/2024

Anniversaire/Archives

CEFRO, anniversaire, Archives

(Photo -Nice, Le square Durandy)

Le 9 janvier restera toujours une date anniversaire, c’est celle de l’inscription dans le répertoire SIRENE de ma microentreprise CEFRO, en 2008. Bientôt, ce sera l’anniversaire de ce blog, en février 2004. Je respecte les anniversaires, surtout quand ils évoquent tant d’efforts et d’espoirs, et je les marque, d’une manière ou d’une autre.  

J’ai choisi deux notes de 2018 dans les Archives de CEFRO. La note Cancer et émotions présente l’ouvrage d’un  professeur de cancérologie et chef d’un service de pointe dont la thèse, fondée sur ses observations cliniques et sur ses intuitions, est qu’il existe bel et bien un lien entre le cancer et les émotions négatives profondes. La médecine n’est pas une science exacte, nous sommes tous différents et la perception de ce qui nous arrive dans la vie est différente. Comme souvent pour la présentation d’un ouvrage, je publie à la fin de la note un document PDF avec un résumé fait d’extraits.

http://www.cefro.pro/archive/2018/10/31/le-stress-et-le-c...

La note Le sociomètre, notre jauge psychologique, en rappelant que le soi est une construction sociale, façonnée au travers des échanges avec les autres, fait référence au sociomètre, un système psychologique qui nous permet de réguler nos relations. Selon la théorie du sociomètre, développée par Leary en 2004, seules les personnes qui ont établi des relations de soutien mutuel avec d’autres peuvent compter sur leur assistance en termes de partage, protection physique, soins, quand elles sont malades, blessées ou vieilles. Une personne qui ne maintient pas un niveau minimal d’acceptation sociale a un désavantage important comparée à celle qui est fortement acceptée, car les êtres humains ont un fort besoin d’acceptation et la nécessité de maintenir un minimum de relations interpersonnelles durables, significatives et positives. Le sociomètre est ainsi conçu pour nous alerter quand notre niveau d’inclusion sociale est au plus bas, ainsi que pour motiver des actions régulatrices pour restaurer un niveau d’acceptation convenable.

http://www.cefro.pro/archive/2018/08/29/le-sociometre-not...

 

25/07/2023

Déni ou acceptation?

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(Photo- Rue à Nice)

 

Comme nous savons bien, même sans l’avoir à l’esprit consciemment, autour des événements importants et qui ont marqué notre vie, nous ressentons la trace laissée par l’événement, sous une forme ou sous une autre. Bien entendu, nous pouvons toujours recadrer un souvenir, parce que, à chaque fois que nous le récupérons, nous le modifions un peu, le plus de recul nous faisant reconstituer un tableau quelque peu différent, vu sous un autre angle. C’est, d’ailleurs, l’art du recadrage, dont parle Watzlawick, et qui est utilisé en thérapie : la transformation porte sur ce qui arrive, et non sur son pourquoi.

Dans une note de 2013, je revoyais « mon tableau » des 23 années depuis que j’avais mis les pieds en France. Me voilà, à quelques jours de l’anniversaire des 33 années. Est-ce un anniversaire ? Oui, étymologiquement. Presque biblique, comme chiffre, c’est l’âge officiel de Jésus, n’est-ce pas…L’élément nouveau dans cette reconstitution du tableau, c’est la lassitude, une sorte de résignation plutôt philosophique, où l’espoir occupe une place réduite, mais où la capacité de révolte est paradoxalement intacte.

Pendant trente-trois ans, la Roumanie a travaillé constamment à tuer dans l’œuf toute compétence professionnelle réelle, en tissant avec méthode une toile solide faite de corruption, de clientélisme, de népotisme, à tous les niveaux de la société, et à des degrés variables. Le résultat: le règne de l’imposture et de l’incompétence arrogante et agressive, travestie en démagogie identitaire, en susceptibilité nationaliste et religieuse. Des responsables politiques qui n’ont aucune qualification ou profession et, naturellement, aucune vision. Comment pourraient-ils en avoir, bardés de diplômes achetés, trafiqués, de titres ahurissants ? La Roumanie ne sera jamais capable d’autre chose que de copy/paste (copier/coller) dans tout, et elle restera toujours un pays dirigé par les gens des Services. Ceux-ci ne sont pas exactement les mêmes qu'à l'époque de la dictature communiste, forcément, certains sont à la retraite ou sont morts, d'autres sont des hommes d'affaires, des politiques, ou de hauts fonctionnaires, mais l'esprit est resté. Une jeune génération, issue de toutes sortes d'académies nationales de sciences économiques ou de police (la pépinière) est, en règle générale, de la même « famille » et renforce le même système - comme en Russie, cela ne pourra disparaître, telle une hydre éternelle. A l’heure des réseaux sociaux, des théories du complot, de la propagande autrement, des influenceurs rémunérés et des 'patriotes' bénévoles, leur action s’est évidemment adaptée. Un seul objectif : protéger l’hydre, peu importe où se trouvent ses têtes, dans la Justice, dans les institutions de l’Etat, dans les partis politiques, dans les affaires...

Dans une note de 2016, je me donnais la peine de traduire du roumain un article signé par un psychologue, article qui m’avait paru assez pertinent parce qu’il faisait une observation de bon sens: tant que nous serons dans le déni de ce qui nous arrive, nous n’en sortirons pas. Récemment, j’ai eu l’occasion d’écouter un autre psychologue roumain, recteur d’université celui-ci, qui est convaincu que la solution pour la morale dans notre société se trouve dans la religion et dans la pratique de celle-ci. L’église orthodoxe est, sans doute, ravie de ce soutien. Nous sommes au XXIe siècle, mais les valeurs humanistes n’ont qu’à attendre encore dans ces régions-là…

Toutefois, en relisant aujourd'hui l’article en question, je dirai qu’il ne s'agit ni de déni ni d’acceptation, dans le sens d’accepter une réalité, de la regarder en face avec lucidité, afin d’opérer un changement. Loin de là, et c’est pourquoi la Roumanie n'a pas d’issue, et c'est pourquoi son cas est spécial. Il est question de se complaire sciemment, de critiquer un état de choses d’une part, et de l’entretenir, de le nourrir, chacun à son échelle, dans ses interactions individuelles, professionnelles, politiques, d’autre part. La toile est indestructible, forte et primitive (comme écrit ce Larousse de 1906 : Roumain : race forte et primitive ).

Trente-trois ans après la chute officielle du communisme, le tableau n’est pas beau à voir, et c’est le moins que l’on puisse dire. Dans le même temps, est-ce que l’OTAN et l’UE pourront nous empêcher de sombrer? 

http://elargissement-ro.hautetfort.com/archive/2013/07/31...

http://elargissement-ro.hautetfort.com/archive/2016/11/02...

18/10/2022

L'activité de recherche

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(New York -Photo crédit Claudiu Nedelea

 

Dans le récent classement THE (Times Higher Education) des meilleures universités mondiales, on retrouve Oxford pour la sixième année consécutive. Si vous consultez le classement, vous ne serez pas surpris: le monde anglo-saxon domine largement. Les critères de la méthodologie de classement sont cinq: la qualité des enseignements (30%), la recherche (30%), l’influence des travaux de recherche (15%), l’international (7,5%), les revenus issus de la recherche, à savoir la capacité d’une université à vendre des innovations issues de la recherche auprès des entreprises (2,5%). On peut lire sur le site que l’influence de la recherche est mesurée par le nombre de fois où les travaux que publie une université sont cités par des chercheurs du monde entier. Cela indique dans quelle mesure chaque université contribue à la somme des connaissances humaines: quelles recherches ont été reprises et développées par d’autres chercheurs, et si elles ont été partagées au sein de la communauté scientifique mondiale afin d’enrichir notre compréhension, quelle que soit la discipline.

Les 100 meilleures universités se trouvent au Royaume-Uni (11), aux Etats-Unis (38), en Allemagne (7), en Australie (6), au Canada (5), en Chine (6), en Suisse (3), en France (3), en Belgique (2), au Japon (1), au Singapour (1), en Suède (1), à Hong Kong (1), aux Pays-Bas (1), en Corée du Sud (1). J’ai trouvé le classement des meilleures universités en France, ainsi que des meilleures écoles de commerce, et l’Université Côte d’Azur (où j’ai obtenu mon doctorat) y est inscrite également. J’ai aussi vu quelque part une carte de l’Europe et du nombre des universités, par pays, incluses dans le classement THE. Certains pays ont le chiffre zéro, comme la Roumanie. Cela ne signifie pas qu’elle ne possède pas d’universités, voici un site où sont répertoriées les 54 universités roumaines. Je n’en connaissais que trois, Iasi, Bucarest, Cluj. Il existe d’autres classements mondiaux, comme le QS, où l'on trouve les universités de Bucarest et de Cluj au rang 1001-1200, en 2023, et l’université de Iasi au rang 1201-1400. 

Si nous revenons aux critères mentionnés par THE, nous comprenons que c’est la qualité de la recherche scientifique, donc sa contribution réelle au progrès des connaissances humaines, qui fait la différence entre les nombreuses universités dans le monde. Alors, quand vous assistez en Roumanie à tant de révélations concernant le plagiat constaté dans les thèses de doctorat de personnalités publiques, ministres, etc., vous vous posez naturellement des questions sur les coordinateurs de ces thèses, lesquels sont forcément des universitaires. Quelle qualité de la recherche, si recherche il y a ? Il est vrai que les révélations, dues aux investigations tenaces de quelques journalistes, ont poussé des membres du gouvernement à démissionner, mais le plagiat, les diplômes fabriqués s’inscrivent dans une tendance inquiétante depuis trente ans. Ce n’est pas l’amour de la recherche et de la découverte qui motive nos politiques à obtenir un doctorat, mais les avantages que confère ce diplôme en Roumanie. En France, au contraire, il vaut mieux ne pas avoir un doctorat (sauf si vous êtes dans le circuit universitaire), car sur le marché de l’emploi vous êtes sur-qualifié, ce qui n’est pas bien… Mais vous pouvez toujours créer votre travail avec la satisfaction d’avoir ajouté une pierre minuscule au patrimoine des idées.

En ce moment, je lis un ouvrage passionnant. L’auteur, Matthew Walker, est professeur de neurosciences et de psychologie, directeur du laboratoire Sommeil et neuro-imagerie de l’université de Berkeley, et professeur de psychiatrie à l’université de Harvard. Je lis l’édition parue en français Pourquoi nous dormons. Le pouvoir du sommeil et des rêves, Editions La Découverte, Paris, 2018. J’écrirai une présentation dans une note sur le site CEFRO, prochainement, mais jusque-là, j’ai commandé sur Amazon l’édition originale en anglais pour l’offrir à mon fils. Voilà un exemple de recherche qui sert à faire avancer la science et qui nous aide tous. 

30/09/2021

Les envies paléolithiques

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(Crédit photo Claudiu N. -L'Atlantique, Caroline du Sud

« Nous avons une meute d’oligarques en politique dont le seul idéal est de faire tomber l’autre, de voler l’autre. Je suis dégoûtée, écoeurée, mais je n’ai pas où aller.» (La Reine Marie de Roumanie, Journal de guerre, 1917)

Rien n’a changé depuis. Bien sûr, il y a quelques explications historiques, mais aussi une explication philosophique, fondamentale: "ethos anthropou daïmon" -le caractère d'un homme est son destin, disaient les Grecs anciens. A cette merveilleuse époque, on avait compris que, si la vertu venait du caractère et non du savoir, elle pouvait se trouver chez l'humble et être absente chez le puissant. Or, en Roumanie, les caractères ont toujours fait défaut, à toute époque, et de là, son destin.

L’humanité se divise en quatre grandes catégories, écrit Carlo.M.Cipolla dans son livre Les Lois fondamentales de la stupidité humaine : les crétins, les gens intelligents, les bandits, les êtres stupides, mais "l'individu stupide est le type d'individu le plus dangereux", plus que le bandit. Aujourd'hui, en Roumanie, il y a simplement très peu de gens intelligents, les trois autres catégories étant majoritaires. Et encore parmi ces trois, les stupides sont les plus nombreux. "Est stupide celui qui entraîne une perte pour un autre individu ou pour un groupe d'autres individus, tout en n'en tirant lui-même aucun bénéfice et en s'infligeant éventuellement des pertes."(La troisième Loi fondamentale) 

C'est ce à quoi nous assistons en ce moment: une scission entre les partis de la coalition de gouvernement, une compétition pour déposer des motions de censure (l'outil démocratique que le politiciens roumains affectionnent, c'est leur jouet préféré, ils s'en servent pour s'assommer réciproquement). Cela se passe donc en plein scénario rouge Covid-19, avec 20% de la population vaccinée, et bien entendu, avec la hausse des énergies et des prix en perspective. La Présidente de la CE est arrivée en début de semaine à Bucarest pour rassurer: le PNRR a reçu l'approbation, les 29,9 milliards seront là. Il ne reste qu'à se partager le gâteau, et donc le gouvernement doit imploser. La crise a commencé avec des prétextes, un courant s'est formé contre le Premier-ministre (qui, lui, a une formation et une expérience professionnelle internationale dans la finance, ce qui n'est pas si fréquent chez les responsables politiques roumains), des fouineurs officieusement accrédités ont déterré un élément privé de sa vie d'étudiant aux States, le courant a pris de l'ampleur, s'est transformé en soif de sacrifice (le bouc émissaire), jusqu'à rendre hystérique tout le pays. J'écris ici car la Roumanie n'intéresse personne, bien qu'elle gêne toujours comme un caillou dans la chaussure européenne, et parce que les politiques roumains cachent invariablement la misère sous le tapis. Les vieilles habitudes.

Je me souviens d'un livre lu en 2006, Le Complexe de Barbe-Bleue, Psychologie de la méchanceté et de la haine, (par Jean-Albert Meynard, Editions L'Archipel, 2006, coll. Archipsy), je lui avais consacré une petite note sur le blog. On est d’accord qu’il existe mille façons de nuire. Le livre démonte un mécanisme dont sont également responsables nos trois cerveaux qui traitent l'information. Il examine ce mécanisme dans une perspective allant des petits riens relationnels auxquels on ne prête pas toujours attention, mais qui sont parlants, jusqu'aux phénomènes plus complexes de notre vie sociale, tels le voyeurisme du cinéma et des médias, ou la violence idéologique et religieuse, ou le pouvoir politique. Le manque d'empathie, la jouissance dans la domination ou la souffrance de l'autre, la chosification et l'humiliation de l'autre, à des degrés divers, bien sûr, peuvent se trouver stimulées et nourries par la puissance de l'image, et c’est ainsi que "l'audimat rejoint le physiologique".

"Sous l'influence de leur cerveau instinctif, les humains ne sont pas égaux! Ils sont emprunts, quel que soit leur niveau de courtoisie ou de déférence, d'un désir de domination. Leur aspect policé, socialement correct, cache leurs envies paléolithiques. Même les relations les plus intimes sont soumises aux lois impériales du sous-cortex."

"Quels que soient les modèles derrière lesquelles elles s'expriment, la haine et la méchanceté font partie de notre quotidien, et les Barbe-Bleue aussi".

Là, je suis en train de regarder faire les Barbe-Bleue roumains.