Ok

En poursuivant votre navigation sur ce site, vous acceptez l'utilisation de cookies. Ces derniers assurent le bon fonctionnement de nos services. En savoir plus.

18/10/2022

L'activité de recherche

recherche,science,classement universités,roumanie,plagiat

(New York -Photo crédit Claudiu Nedelea

 

Dans le récent classement THE (Times Higher Education) des meilleures universités mondiales, on retrouve Oxford pour la sixième année consécutive. Si vous consultez le classement, vous ne serez pas surpris: le monde anglo-saxon domine largement. Les critères de la méthodologie de classement sont cinq: la qualité des enseignements (30%), la recherche (30%), l’influence des travaux de recherche (15%), l’international (7,5%), les revenus issus de la recherche, à savoir la capacité d’une université à vendre des innovations issues de la recherche auprès des entreprises (2,5%). On peut lire sur le site que l’influence de la recherche est mesurée par le nombre de fois où les travaux que publie une université sont cités par des chercheurs du monde entier. Cela indique dans quelle mesure chaque université contribue à la somme des connaissances humaines: quelles recherches ont été reprises et développées par d’autres chercheurs, et si elles ont été partagées au sein de la communauté scientifique mondiale afin d’enrichir notre compréhension, quelle que soit la discipline.

Les 100 meilleures universités se trouvent au Royaume-Uni (11), aux Etats-Unis (38), en Allemagne (7), en Australie (6), au Canada (5), en Chine (6), en Suisse (3), en France (3), en Belgique (2), au Japon (1), au Singapour (1), en Suède (1), à Hong Kong (1), aux Pays-Bas (1), en Corée du Sud (1). J’ai trouvé le classement des meilleures universités en France, ainsi que des meilleures écoles de commerce, et l’Université Côte d’Azur (où j’ai obtenu mon doctorat) y est inscrite également. J’ai aussi vu quelque part une carte de l’Europe et du nombre des universités, par pays, incluses dans le classement THE. Certains pays ont le chiffre zéro, comme la Roumanie. Cela ne signifie pas qu’elle ne possède pas d’universités, voici un site où sont répertoriées les 54 universités roumaines. Je n’en connaissais que trois, Iasi, Bucarest, Cluj. Il existe d’autres classements mondiaux, comme le QS, où l'on trouve les universités de Bucarest et de Cluj au rang 1001-1200, en 2023, et l’université de Iasi au rang 1201-1400. 

Si nous revenons aux critères mentionnés par THE, nous comprenons que c’est la qualité de la recherche scientifique, donc sa contribution réelle au progrès des connaissances humaines, qui fait la différence entre les nombreuses universités dans le monde. Alors, quand vous assistez en Roumanie à tant de révélations concernant le plagiat constaté dans les thèses de doctorat de personnalités publiques, ministres, etc., vous vous posez naturellement des questions sur les coordinateurs de ces thèses, lesquels sont forcément des universitaires. Quelle qualité de la recherche, si recherche il y a ? Il est vrai que les révélations, dues aux investigations tenaces de quelques journalistes, ont poussé des membres du gouvernement à démissionner, mais le plagiat, les diplômes fabriqués s’inscrivent dans une tendance inquiétante depuis trente ans. Ce n’est pas l’amour de la recherche et de la découverte qui motive nos politiques à obtenir un doctorat, mais les avantages que confère ce diplôme en Roumanie. En France, au contraire, il vaut mieux ne pas avoir un doctorat (sauf si vous êtes dans le circuit universitaire), car sur le marché de l’emploi vous êtes sur-qualifié, ce qui n’est pas bien… Mais vous pouvez toujours créer votre travail avec la satisfaction d’avoir ajouté une pierre minuscule au patrimoine des idées.

En ce moment, je lis un ouvrage passionnant. L’auteur, Matthew Walker, est professeur de neurosciences et de psychologie, directeur du laboratoire Sommeil et neuro-imagerie de l’université de Berkeley, et professeur de psychiatrie à l’université de Harvard. Je lis l’édition parue en français Pourquoi nous dormons. Le pouvoir du sommeil et des rêves, Editions La Découverte, Paris, 2018. J’écrirai une présentation dans une note sur le site CEFRO, prochainement, mais jusque-là, j’ai commandé sur Amazon l’édition originale en anglais pour l’offrir à mon fils. Voilà un exemple de recherche qui sert à faire avancer la science et qui nous aide tous. 

24/08/2014

Cela tourne toujours (en rond)

james foley, état islamique, technologie, science, barbarie, religion
(Photo:  A very nice scale image of Comet Churymov-Gerasimenko)
 
Update 4. Deux articles très récents sur des événements très récents dans The New Yorker  et dans The Guardian.
 
                                                **
Quelques jours après la décapitation du journaliste américain James Foley par l'état islamique, et l'identification de l'égorgeur (un ressortissant Britannique, l'un des 1500 partis d'abord en Syrie), je ressens le besoin de rassurer ma confiance en l'humain, en mettant à distance une propagande nauséabonde, fruit d'un pur délire de puissance. Et j'ai choisi de regarder de nouveau cette vidéo, pour me répéter que sur notre planète commune, où cohabitent la barbarie primitive et les avancées scientifiques de pointe, il n'y a pas que des égorgeurs dont le fantasme est de voir flotter leur drapeau noir sur la Maison Blanche (si ça n'est pas du délire..). Malheureusement, l'hypocrisie, les compromis et la duplicité, fondés sur les divers enjeux financiers et géopolitiques des Etats, ont rendu possibles des passerelles difficilement contrôlables à présent. Parce que si les égorgeurs délirants n'envoient pas de sondes dans l'espace pour avoir la confirmation de l'origine de la vie (remarquez, ils n'en ont pas besoin, vu qu'ils connaissent la réponse), ils ont appris à manier l'armement sophistiqué, les moyens technologiques créés par les autres.. Un article paru hier dans The Guardian (journal que j'apprécie, qui est de gauche, mais ce n'est pas exactement la gauche française) observe, avec une certaine candeur, que le meilleur moyen de nous débarrasser de la "mauvaise religion, basée sur la violence" serait de la combattre avec ses propres arguments, et l'auteur de citer à la fin la réaction d'une autorité religieuse d'Arabie Saoudite, perçue comme un signal positif...J'ai laissé un bref commentaire disant qu'il n'y avait rien à interpréter dans une abomination. La duplicité de ceux qui la soutiennent et la financent est stratégique. Ils sont aussi les maîtres de l'interprétation religieuse à vous donner le tournis. 
 
Je viens d'un pays qui n'a pas d'histoire coloniale, et cela fait déjà plus de vingt ans que j'essaie de comprendre et de m'adapter aux aspects compliqués de la société multiculturelle. Je me dis qu'il doit bien exister un autre poids de mesure que les attitudes extrêmes - quelque chose qui ne soit ni l'arrogance ou la discrimination, ni la caresse dans le sens du poil, en définitive de la surenchère sur fond de culpabilité. On justifie invariablement les crimes du présent en se rapportant aux crimes du passé, et ça continue de tourner (en rond) et de nourrir les ressentiments des générations..Comportement typiquement infantile: "Mais lui?"..