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09/11/2006

La Roumanie est concernée aussi

mais cela n'apparaît pas comme une priorité, même si la presse roumaine en parle souvent. Dans la conscience collective, le phénomène est perçu comme étant une conséquence implicite des nouvelles réalités. Pour qu'il soit enrayé, il faudrait un effort politique cohérent et soutenu. Comment lutter contre le trafic sexuel et humain ? LEMONDE.FR | 03.11.06
Actuellement, les officiels de Bruxelles craignent que la Roumanie ne devienne une zone brûlante pour franchir les frontières à l'est de l'UE. Le trafic de personnes et de marchandises deviendra un problème majeur, car le Danube représente la route traditionnelle pour les immigrants illégaux d'Asie, de l'ex- URSS. La Roumanie s'est impliquée dans des programmes européens visant la sécurisation des 2000Km de frontière avec ses voisins non membres de l'UE. L'élargissement de l'Union européenne
 Quelques titres dans les médias roumains:"La Roumanie, porte d'entrée dans l'UE pour les infracteurs"(România, poarta infractorilor cãtre UE ), "Les Roumains, surveillés par le Scotland Yard"(Românii, supravegheaþi de Scotland Yard), "L'UE supplie la Roumanie de reprendre les adoptions" (UE implorã România sã reia adopþiile) . Concernant ce dernier sujet sensible revenu dans l'actualité, l'article de presse roumain rappelle que les pays occidentaux, y compris les US et la France avaient averti, lors du moratoire interdisant les adoptions internationales que de ce fait 76.000 orphelins étaient condamnés, mais que les journalistes étrangers oublient de préciser que le moratoire a été adopté sous la pression de l'UE, justement comme mesure contre le trafic d'orphelins roumains. Je me souviens parfaitement du combat mené par le rapporteur UE pour la Roumanie, la Baronne Emma Nicholson, et de certaines révélations parues aussi dans la presse.

19/04/2006

"La bonne étoile" en roumain

C'est bien cela, "une bonne étoile", pour beaucoup de familles roumaines. Quand une mère se prostitue ailleurs, pour payer des médicaments pour son fils, ou quand elle fait une croix sur son métier de prof de roumain et va en Italie pour laver (...) les vieux de la moitié de Rome...De tels témoignages n'ont, malheureusement, plus rien d'extraordinaire.  Des milliers de drames, et parfois des tragédies, comme celle dont parle l'article dans Le Monde du 18/04/06: "Razvan, 10 ans, se suicide: la Roumanie le pleure". Bien sûr, la plupart des fils survivent à l'absence et aux humiliations de leur mère. Mon fils aussi. Il avait , lui aussi 10 ans quand ma "bonne étoile" m'avait fait venir en France. Seulement, son petit coeur a été plus fort que celui de Razvan. Mais, au-delà du fait divers tragique, je crois qu'il faut bien saisir en quoi consiste le rouleau compresseur qui écrase toujours les vies lambda, quel que soit son nom, dans ce cas, notre intégration dans l'UE...Quant à l'auteur de l'éditorial publié dans le quotidien roumain cité dans l'article, et d'après qui les Roumains partent travailler ailleurs attirés par "le mirage de l'argent" et laissent leurs enfants seuls, cela me confirme encore une fois que beaucoup de journalistes ne font que véhiculer des lieux communs, sans savoir vraiment de quoi ils parlent...

N.B. Je crois que pour accéder à l'article, il faut cliquer sur le deuxième lien; si cela ne donne rien (car c'est "Le Monde" et son marketing...), vous pouvez toujours aller rechercher l'article archivé. Merci. 

<style type="text/css" media="all">@import url(http://medias.lemonde.fr/mmpub/css/blog.css);</style>
<div class="bl-lien"><a href="http://www.lemonde.fr/web/article/0,1-0@2-3214,36-762892,..." target="_blank">Razvan, 10 ans, se suicide : la Roumanie le pleure</a><br />LE MONDE | 18.04.06<br />
<div align="right">&copy; <a href="http://www.lemonde.fr" target="_blank"><img src="http://medias.lemonde.fr/mmpub/img/lgo/lemondefr_trpet.gif" border="0" height="13" width="67" align="absmiddle" alt="Le Monde.fr" title="Le Monde.fr"></a></div></div>

29/03/2006

La vie en Europe (vue depuis la Roumanie)

"Fonctionnaire en France
La France est assaillie depuis quelques semaines par les étudiants qui contestent la réforme du marché de travail, dans la variante D de V.
Les jeunes ne veulent pas être licenciés sans explication ou avertissement durant les deux premières années de travail. Au contraire, ils veulent la sécurité. Les sondages montrent clairement que la plupart des Français entre 15 et 30 ans souhaitent devenir fonctionnaires. Ce job offre un statut respecté dans la société. En plus, les salaires sont acceptables. Les débutants perçoivent environ 1200 euros par mois, un directeur qui travaille pour l'Etat peut gagner minimum 2000 Euros, presque autant qu'un manager de banque dans le privé. Le job des fonctionnaires offre de longs congés et des horaires fixes, dans les conditions d'une semaine de travail de 35 heures. Le nombre des fonctionnaires licenciés est infime, l'emploi est pratiquement garanti à vie. Le corps des fonctionnaires français est énorme: plus de 4 millions. Un employé français sur cinq est fonctionnaire, dans l'un des trois secteurs, l'administration centrale, qui comprend l'enseignement et la recherche, l'administration locale et la santé, qui comprend les employés du domaine de la santé, à l'exception du personnel médical."(
dans EVZ du 28 Mars)

Les faits, tout court, ou un soupçon de nostalgie...? Parmi les réactions des lecteurs: les statistiques sont dépassées, un manager de banque doit avoir 2000 euros par semaine, et non pas par mois, 1200 euros par mois c'est très peu, le salaire minimum étant de 1170, et malgré ses problèmes, ce peuple (français) reste plus évolué que d'autres...

02/01/2006

L'esprit américain

A tous les visiteurs, une bonne année 2006!

Juste avant la fin de l'année, j'ai eu pourtant une bonne nouvelle. Mon fils m'a appelée pour m'annoncer qu'il avait obtenu l'emploi pour lequel il avait postulé trois semaines auparavant, dans une compagnie présente en Caroline du Sud et également sur tout le territoire. Il avait bien passé les deux premiers tests, il lui restait le troisième entretien, le plus dur: répondre à des questions qu'allaient lui poser non moins de six personnes. Je me souviens en avoir eu autant pour ma soutenance, mais il était question d'une Thèse, et non pas d'une embauche. Donc, il a réussi. Ce sera mieux que l'emploi précédent, puisque davantage dans son domaine: assistant marketing dans les ventes. Il changera aussi d'autoroute, il mettra dix minutes, au lieu d'une demi heure. Je l'avais encouragé, rassuré, et je lui avais suggéré aussi de faire valoir sa triple formation et culture - roumaine, française et américaine. Ce qui en France est plutôt un handicap, aux US pouvait marcher comme atout. Vous n'êtes pas obligé de subir un lavage d'identité pour entrer dans le moule américain, il suffit d'en épouser l'esprit. Lorsque je mets en France sur mon CV formation et expérience professionnelles en Roumanie et en France, je sais bien que je vais dans le mur, mais je le fais quand même. Je suis une fourmi convaincue que ce n'est pas à moi de "m'adapter", mais c'est à une vision dépassée par la réalité d'abandonner la partie.
Néanmoins, au-delà d'un cas particuler, j'ai été impressionnée, en général. Rentrer comme Roumain aux US avec un visa d'immigration  il y a à peine six mois,  trouver un emploi dans votre domaine trois semaines après, chercher un autre pendant ce  temps et l'obtenir, uniquement pour vos compétences, voilà ce qui donne à réfléchir, surtout lorsque je compte le nombre d'années durant lesquelles moi, je n'ai fait que ramer en France. Il est trop tard, de toute manière. Il  m'a fallu aussi plus de dix ans pour comprendre que la France ne voyait pas d'un bon oeil l'élargissement à l'est, malgré toutes les déclarations, l'une plus belle que l'autre, et que mon petit projet enthousiaste entre la France et  la Roumanie leur semblait sans doute ridicule...Ensuite, je n'ai connu que les petits contrats aidés, comme ceux que l'on propose aujourd'hui, et qui font la frénésie des médias à propos de la baisse du chômage. Ces contrats-là, qui font passer les demandeurs d'emploi de la catégorie visible (I) à une catégorie invisible, et qui représentent un beau cadeau fait aux statistiques. On sait bien qu'il ne s'agit pas d'une vraie création d'emplois, puisque les entreprises n'en créent pas. Sans doute, l'Etat fait-il de son mieux, mais la dynamique du rapport création d'emplois/croissance est simplement parlante.
Vus sous cet angle basique mais essentiel, les anciens pays de l'Est avancent à grandes enjambées. Malheureusement, au prix d'une corruption toujours flamboyante (à propos du rouge de l'ancienne nomenklatura PC reconvertie dans le business, elle et ses proches, car n'oublions pas le fonctionnement typique sous forme de clans).
En Roumanie, l'esprit américain est présent déjà par la place de l'anglais, les entreprises roumaines sont presques toutes bilingues. Même les cartes de voeux que j'ai reçues de Roumanie sont en anglais d'abord, en roumain ensuite. Le cliché selon lequel les Roumains sont francophones est peut-être flatteur, mais pas du tout actuel. Je dois figurer parmi les vestiges (jeunes) d'une Roumanie intellectuelle encore tournée vers la France, mais qui s'en détourne lentement et sûrement. La preuve est que j'ai envoyé une candidature à l'Agence de la francophonie en Juin dernier, sans trop y compter, bien sûr. La Roumanie fait partie de cette organisation depuis '93, mais cela ne veut effectivement rien dire.
Il m'a fallu du temps pour comprendre aussi qu'en France le capital scolaire que j'ai accumulé dans ma vie et qui est mon seul bien, ne suffisait pas. C'est l'appartenance (plusieurs acceptions) qui est de loin plus importante, et c'est elle qui fait trancher. Or là, je ne peux rien. Ce que je peux, c'est accueillir favorablement l'esprit américain. I don't see another solution.