01/03/2013
Martisor
Symbole du printemps, le Martisor se porte accroché à la poitrine pendant tout le mois de mars (en Europe du Sud-est, Roumanie, Bulgarie, Grèce, Serbie, Ukraine...), il est signe de chance, de bonheur, de renouveau. La tradition s'adaptant parfois aux temps, ça peut être, dans certains cas, une bonne occasion pour offrir une voiture, un voyage, etc., des objets moins minuscules que la petite figurine attachée au bout du Martisor. L'important est de ne pas oublier les deux fils rouge et blanc, qui nous relient aux Thraces.
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24/02/2013
Le cheval en question
Donc, la Roumanie n'est pas dans la fraude qui vient d'ébranler la confiance du consommateur. Elle a livré du cheval, et a étiqueté du cheval. Même si cette mise hors de cause dans l'affaire est largement insuffisante pour améliorer son image d'ensemble dans la conscience collective européenne, il faut reconnaître que les Roumains ont éprouvé un soulagement certain...Toutefois, ce scandale récent, comme d'autres de même nature (aliments, médicaments..) nous montrent que, en dépit des discours des producteurs, des distributeurs et des marketeurs sur la transparence, le respect, la dignité, nous sommes probablement de la chair à canon, en tant que consommateurs. Bien évidemment, l'obligation d'informer sur les produits est observée (puisqu'à défaut de réaliser une Europe politique, on essaye au moins d'avoir une Europe économique), mais l'information peut être tronquée ou incomplète. Et dans ce cas, on avance au prix de scandales (globaux).
L'affaire du cheval, comme tant d'autres affaires, n'a pas été découverte grâce à un sursaut éthique (des méthodes et des circuits sont en place et bien rodés depuis des années), mais grâce à quelque impondérable (comme dit Anouilh dans "L'Alouette" -tiens, je te plumerai..), qui a fait que la cruche s'est cassée, par chance. Notre chance. Je me souviens d'un examen écrit que j'ai passé il y a 18 ans (eh, oui), et dont le sujet portait sur la part de rationnel et d'irrationnel dans le comportement de l'acheteur (et là, ma formation en lettres m'avait donné un bel avantage par rapport à mes collègues gestionnaires). Le sujet sera toujours d'actualité. Au-delà de l'information apportée par les outils neuroscientifiques (on peut mieux observer le rôle des émotions, de l'attention dans le choix d'un produit), les questions d'éthique doivent rester primordiales.
P-S. CEFRO vient de tenir sa session de Février -dans une formule réduite, mais avec le même investissement professionnel (quatres "preuves de vie" dans l'Album Photos, plus loin). La participante venue de Roumanie a lu ma note précédente qui résumait le dernier livre de l'historien Lucian Boia "De ce este Romania este altfel?" (Pourquoi la Roumanie est-elle autrement?), et elle a eu le bon goût de me l'offrir, avec un autre ouvrage du même auteur, "Hégémonie ou déclin de la France? ", Les Belles Lettres, 2009. Comme quoi, le blog peut servir concrètement à quelque chose. :)
16:18 Publié dans Actualités, Emploi, Enjeux, Evénement, information, Livre, Photoblog, Presse, RO-EU-USA/Coopération, Science | Lien permanent | Commentaires (1) | Tags : viande cheval, roumanie, marketing, éthique | Facebook | | Imprimer
07/02/2013
Knowledge economy
Despite some criticism brought to materials written on Emotional Intelligence, the popularity and support this subject has had among business management in the United States and other parts of the world during the past 15 years proves it can successfully be applied in the workplace.
Through training sessions offered by CEFRO during the past years, I have engaged European participants sponsored by the Grundtvig program in courses designed to encourage developing Emotional Intelligence in the workplace.
These very well received courses gave me the opportunity to look deeper and reflect upon the principles guiding, inspiring and driving our actions as well as the path we choose for our lives and our careers. I found it interesting to look at this subject from an ethical perspective, the only one capable of bringing long-term solutions.
At a time when “life-coaching” has proved to be limited in forming personalities, I believe the quality of goals and actions is capable of justifying and bringing happiness to a positive existence. In a recent discussion, a friend argued she did not know anyone around her who makes happiness a goal to strive for, and there surely would be other values one would seek in their lives. Certainly, religion and psychoanalysis approaches are different from philosophy; however it is the latter which can truly provide tools for an independent thought process.
Therefore, I updated my Lifelong Learning project to include the idea of training in Emotional Intelligence from a philosophical and positive psychology perspective (see description in “Liste Cefro” on the right column -CEFRO Professional Services).
12:12 Publié dans Actualités, Emploi, Enjeux, information, Livre, Musique, RO-EU-USA/Coopération, Science, Voyage, Web | Lien permanent | Commentaires (0) | Tags : philosophie, psychologie positive, lifelong learning, éthique, projet cefro | Facebook | | Imprimer
20/01/2013
Quand l'histoire de la Roumanie explique son présent
Cela suffirait-il? En tout cas, un miroir est toujours le bienvenu s'il peut aider à démonter des mythes qui ne servent à rien d'autre qu'à s'enivrer avec de l'eau courante (quand on l'a, car la Roumanie est déficitaire à ce chapitre aussi).
"Le mensonge est le mythe fondateur de la Roumanie moderne" (dans adevarul.ro) est un entretien avec l'historien roumain Lucian Boia, autour de son dernier livre "De ce este Romania altfel?"("Pourquoi la Roumanie est-elle autrement?"). J'y ai trouvé un argumentaire de bon sens, que je partage, et j'ai voulu le résumer ici.
Le jeu politique en Roumanie donne l'impression d'être artificiel. Le Roumain, tout critique qu'il soit envers les réalités qu'il vit, s'y adapte, il est donc juge et partie. Néanmoins, cela n'a rien d'une fatalité psychologique, puisque le Roumain s'intègre bien dans d'autres pays, dans une société philosophique de type occidental. L'auteur explique pourquoi la Roumanie est le pays qui accumule le plus grand nombre d'écarts par rapport à une norme, pourquoi elle est différente des pays occidentaux, mais aussi des pays d'Europe Centrale. Il s'agit d'un retard historique, que la Roumanie ne réussit pas à rattraper.
L'auteur observe que la Roumanie est un pays frontalier, ce qui présente le paradoxe de l'isolement (accepter difficilement les influences externes), et de l'ouverture. On prend des modèles et on les adapte, c'est-à-dire, on adopte les formes, tout en rejetant le fond. A travers l'histoire (l'instabilité politique, les conflits permanents, les interventions externes), le retard économique s'est transmis du Moyen Age jusqu'à nos jours. A cela s'ajoute une fracture sociale considérable -l'absence d'une classe moyenne. Selon un autre historien, Xenopol, le peuple roumain serait le résultat d'une erreur (parce que l'empereur Trajan a tenu a traverser le Danube au nord, où les Romains ne sont restés d'ailleurs qu'un siècle et demi). Ultérieurement, l'espace roumain sera tout à fait extérieur, également par rapport à l'Empire Byzantin et à l'Occident. Ce qui fait qu'à l'époque moderne on est dans une configuration intéressante: en marge et au milieu, par rapport aux trois empires qui se partagent la région - les Habsbourgs, les Ottomanes, les Russes. Condition qui a été intériorisée par les habitants de cet espace, les ancêtres des Roumains d'aujourd'hui- et le résultat paradoxal perdure: isolement et ouverture.
Est-ce que l'entre-deux guerres a été l'époque d'or de l'histoire de la Roumanie? L'auteur considère que c'est après 1989 que cette construction idéologique a pris forme, parce que les Roumains voulaient se trouver un mythe fondateur..En fait, la Roumanie avait tous les signes d'un pays sous développé: un grand nombre d'analphabètes, la plus grande natalité, la plus grande mortalité (dont la plus grande mortalité infantile). Seule la classe intellectuelle était d'un niveau élevé. Quant au communisme, il est surprenant qu'il ait pu se répandre aussi bien dans un pays qui avait les plus réduites tendances communistes avant 1944. Les Roumains se sont mieux accommodés que d'autres avec le régime communiste. Ce n'est pas l'absence de liberté qui dérangeait (cela dérange ceux qui apprécient la liberté, et qui savent en faire quelque chose), mais la détérioration des conditions de vie, dans les années 1980. Le communisme s'est effondré premièrement pour des raisons d'ordre alimentaire, et non idéologique. Tout en rappelant des conjonctures historiques défavorables (l'entre-deux-guerres, le communisme), l'auteur remarque l'absence d'une vraie dissidence en Roumanie (aucun livre clandestin, aucune opposition). Les Roumains n'ont pas la culture de la résistance, et cela vient du Moyen Age. Ils ont la culture de la soumission (le paysan envers le boyard, le Prince envers la Porte Ottomane), sauf que soumission rime souvent avec tentative de rouler celui envers lequel on est soumis. Le mensonge actuel: le parti communiste n'existe plus, mais toute la classe politique y retrouve ses racines, les dirigeants étant les héritiers du système qu'ils ont répudié. Les Roumains ont la culture du silence, et les explosions sont rares, tous les 100 ans. L'idéal serait d'avoir une conscience civique capable de régler les choses en permanence. Or, les Roumains sont apathiques, ne réagissent pas, et leur indifférence à l'égard de l'espace public, en général, s'explique aussi par le fait que le communisme a voulu créer une société collectiviste, et a rendu les gens extrêmement individualistes. En Roumanie, il n'y a pas la culture de l'intellectuel critique envers l'espace politique, car les intellectuels sont plutôt dépendants du pouvoir, et opportunistes.
La Roumanie n'a pas de projet, elle est dépendante des projets de l'UE, qui, elle, n'a pas de projet. Nous traversons une crise, une déroute, qui n'est pas qu'économique, mais qui est aussi une crise de civilisation, d'identité. Le monde actuel est en mutation, les cartes se distribuent autrement, l'histoire s'accélère, les changements sont rapides. On ignore ce qu'il adviendra finalement de la construction européenne. Bien sûr, la Roumanie fait partie de l'UE, mais on est en train d'exaspérer les européens, car le monde occidental est fondé sur des règles, tandis que le monde roumain ne fait que mimer les règles. Nous avons des lois pour mieux les contourner, ou pour feindre de les respecter. Pour ce qui est de l'orthodoxie, ce n'est pas elle qui a fait que les Roumains soient ce qu'ils sont, mais c'est la situation dans laquelle sont les Roumains, qui fait que l'Eglise orthodoxe soit ce qu'elle est -à savoir, le niveau de civilisation entre beaucoup en ligne de compte.
Exemplification: (j'adore le chef DIICOT/Direction pour l'Investigation des Infractions de Criminalité Organisée et Terrorisme, à la fin de la vidéo, lorsqu'il parle de réglementations).
http://www.euronews.com/2013/01/18/is-the-mafia-s-dirty-m...
P.-S. (21/01) Je viens de suivre en direct sur Euronews la cérémonie d'investiture du Président Obama. En entendant cette phrase: "que tous puissent s'épanouir et évoluer au sein de notre nation", j'ai eu un pincement au coeur de regret de ne pas avoir vingt ans de moins, pour émigrer aux States, au lieu de pourrir, parce que ces deux verbes-là, "s'épanouir" et "évoluer" n'ont rien d'européen. Mais les jeux semblent faits, et je n'ai pas vingt ans de moins (du courage, j'en ai pourtant eu..).
J'ai mis sur le photoblog (http://myshots.hautetfort.com) des photos américaines, comme ça...
17:42 Publié dans Actualités, Enjeux, Evénement, information, Livre, Photoblog, Presse, RO-EU-USA/Coopération, Voyage, Web | Lien permanent | Commentaires (0) | Tags : presse, roumanie, livre, histoire, présent, avenir, ue, projet inexistant | Facebook | | Imprimer