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20/04/2013

"We got him"

A 8h54 pm, The New York Times écrit: Breaking News Alert, "Boston Bombing Suspect Is in Police Custody". Sur CNN, la bande qui défile en bas de l'écran affiche le tweet lapidaire de la police: "We got him". Voilà, c'est tout, ils l'ont fait, et avec une rapidité formidable, avec le soutien de toute une ville, que le président Obama s'est empressé de remercier. Maintenant, nous allons assister aux commentaires et aux analyses -en France sûrement plus approfondis. Et comme on devrait s'attendre, on va souligner que c'est un cas isolé, car des fous, il y en a partout. Parce qu'il faut, mordicus, éviter le fameux "amalgame", sinon toucher à l'islam deviendrait hautement sensible. Sauf que ce n'étaient pas des fous, mais des jeunes islamistes caucasiens (Tchétchènes Russes) qui s'étaient radicalisés (via Internet, apparemment), après avoir vécu et aussi étudié aux US.. On a tous vu les images de ces jeunes, ils n'étaient pas des banlieusards (au sens français du terme), et ils n'avaient pas l'air d'être mal intégrés (toujours au sens français du terme). Il faut rappeler qu'une fois que vous vous trouvez de manière légale sur le sol américain, vous avez des chances égales pour étudier, pour travailler, pour réussir - mais vraiment égales. Vous n'êtes pas pris dans un dispositif d'insertion ad vitam aeternam, un dispositif purement administratif, dont vous ne sortez pas si vous êtes étranger (car à part ce dispositif, vous n'avez aucune autre chance), et que j'appelle, pour ma part, "administration pénitentiaire". Vous pouvez passer toute votre existence dans un tel dispositif d'insertion, et n'aboutir à rien, puisque c'est quasiment impossible. 


Donc, on est obligés de voir, dans le cas de l'attentat américain, que le facteur social ou économique n'y est pratiquement pour rien. Il est culturel. J'ai entendu un commentateur français affirmer que le problème des US serait qu'ils n'arrivent pas à intégrer leurs étrangers (certains de leurs étrangers, ceux-là, plus exactement). Mais une vraie démocratie, c'est la liberté de conscience, n'est-ce pas? Et ce n'est pas, d'ailleurs, ce même discours que ce sont parfaitement approprié les jeunes femmes voilées que l'on invite sur les plateaux de télévision, et dont le bagout vaut trois doctorats? On reprend les concepts de liberté, etc., et on les utilise à l'envers, c'est connu, c'est la vertu du langage. 

Le politiquement correct, qui veut éviter à tout prix l'acceptation de toute idée de motivation culturelle (religieuse, puisque la religion est une composante de la culture), sera sans doute présent dans l'explication des événements qui viennent de se produire à Boston.  


P-S Je n'ai rien contre les commentaires, simplement, je supprime les pubs déguisées. Sur ce blog il n'y a pas beacoup de commentaires.. Mais, j'apprends que l'un de mes lecteurs laisse parfois des commentaires, dont certains apparaissent, et d'autres non. En attendant la réponse (technique, sans doute) de mon hébergeur, je vais poster plus loin les quelques lignes de mon lecteur, qui a eu la gentillesse de les retrouver et de me les envoyer. 

 


Ecrit par Claudiu: " Great commentary - as days go by, it becomes more and more obvious that socio-economical integration factors have little to do with the motivation behind the bombings. The 2 young men were naturalized american citizens and once again, radical religious views make their mark. It is not the first time however, let's not forget the "mighty" crusades. Whatever the religion, when it turns radical it turns dangerous for the mankind itself." 


10/04/2013

Le jeu démocratique (2)

Update 19. Les nouvelles, même lorsqu'elles elles ne sont pas surprenantes, nous prennent par surprise. Alors, juste une chanson: http://youtu.be/Nnh1MrgJCwo

 

http://www.romanialibera.ro/actualitate/europa/franta-pre...

Dans La Roumanie Libre de ce matin, enfin, le titre que j'attendais, quand même, depuis quelques jours: "La France adopte le modèle de la Roumanie, elle aura une agence pour l'intégrité et un parquet anti-corruption".  A l'heure où je l'ai ouvert, l'article bénéficiait d'un seul point sur cinq (je lui ai mis 5 points), et il n'avait pas de commentaires. Les Roumains se tiennent en retrait - là, on parle de la France, et non de leur pays, qu'ils nomment, habituellement et tendrement, le Romanistan ou l'Absurdistan. C'est Deutsche Welle qui a observé que l'administration française annonçait "l'adoption des lois anti-corruption qui ressemblent parfaitement à celles qui existent déjà en Roumanie". L'article du quotidien roumain décrit les trois grands axes du projet visant la moralisation de la vie publique. J'espère (pour la France...) que celui-ci n'aura pas les mêmes effets qu'en Roumanie, c'est-à-dire modestes, démonstratifs.. Non, soyons francs (..): plutôt nuls. 

P-S. Pour le lien hypertexte, ça commence à se compliquer.. (ou c'est le journal roumain, ou c'est l'hébergeur de mon blog..), mais si l'on cherche l'article, on le retrouve. 

03/04/2013

Le jeu démocratique

http://www.lemonde.fr/politique/article/2013/04/03/mediapart-sur-l-affaire-cahuzac-ce-qui-fait-le-malheur-de-la-democratie-ne-rend-pas-heureux-les-journalistes_3152414_823448.html

Lorsqu'on lit les informations publiques et tout à fait neutres que l'on trouve dans Wikipedia sur l'ex-ministre, on peut remarquer aussi que les couleurs ne jurent pas, dans l'ensemble. Et puis, à propos du récent documentaire télévisé qui proposait un "regard freudien" sur un (ex) personnage politique voulant vivre sa libido "à ciel ouvert" (souhait accompli..) : on se demande, puisque les spécialistes sont là, si l'exercice ne pourrait être répété pour des affaires ayant trait à l'argent (fraude, évasion, conflits d'intérêts.. - la gamme).
Les règles communément officielles du jeu démocratique exigent de la transparence et de l'intransigeance (surtout lorsqu'un fait vient de franchir le seuil de l'espace public, sous une forme ou sous une autre). Les vraies démocraties sont fort réactives, et on le voit.
 
Pour apprécier l'aspect à sa juste valeur, il suffirait de comparer avec d'autres démocraties européennes, disons la Roumanie, où c'est toujours la CE qui explique la nécessité de l'intégrité et de la compétence. Des informations comme celles qu'un simple député PSD détient un compte de 18 millions d'euros à Chypre, ou que environ 30.000 entreprises roumaines sont enregistrées là-bas, ne produisent aucun effet dans le pays. Les récentes nominations pour le Parquet et pour la Direction Nationale Anti-corruption (les dernières en date, car le spectacle dure depuis des mois) ont été instrumentalisées et négociées politiquement, sans aucune gêne, et dans une indifférence générale effarante. Or, une démocratie est une société attentive, capable de s'indigner, de se révolter aussi. Mieux vaut un chien vivant qu'un lion mort, n'est-ce pas..
 
P-S. Deux articles à lire. La réalité évoquée dans le premier me dépasse, en revanche, celle décrite dans le second me fait bouillonner..Tom, ami de la Roumanie (voir Links) l'a posté sur Fb, avec son commentaire que voici: "I have driven through this fantastical village several times. As it comes upon you you have to rub your eyes and pinch yourself to make sure that you haven't fallen asleep at the wheel". Alors, les campements de Roms, les fonds de la CE pour les programmes d'intégration, les discours qui divisent, partout en Europe...

GLOBAL INVESTIGATION: Inside the Offshore Global Money Maze - Premium Times Nigeria

 

http://lens.blogs.nytimes.com/2013/04/04/kings-of-the-roma/
P.P-S. Dans ma boîte cefro, des emails envoyés de ma propre adresse clopez@cefro.fr (on peut toujours réfléchir un peu à l'heure /au lieu éventuel de l'envoi), mais enfin, quel intérêt...?

20/03/2013

De l'éthique

 éthique,wittgenstein,littérature,philosophie,politique,affaires,freudienUpdate 31. Joyeuses Pâques! Happy Easter! Le 5 mai, je re-fêterai Pâques avec le monde oriental.


Premier jour du printemps astronomique, mais il pleut et il fait frais (même sur la Côte d'Azur). Je me plonge dans une lecture plutôt adéquate, la Conférence sur l'éthique que Wittgenstein avait présentée devant un public de non-philosophes. Selon lui, l'éthique se pense toujours dans un contexte et dans des pratiques déterminées, elle ne saurait être une théorie, mais aurait un caractère intrinsèquement personnel. L'analyse détaillée des aspects physiques et psychologiques de nos actions ne nous révélera jamais ce qui les lie à l'éthique, mais c'est notre attitude vis-à-vis de ces actions qui les rend éthiques, plus exactement la manière dont nous arrivons à nous extraire des faits pour les contempler comme d'un point de vue extérieur. Il dit, par exemple, que lorsque quelqu'un face à une décision importante se demande "Que dois-je faire?", le sérieux de cette question est "éthique" parce qu'il se distingue d'autres types de choix. Donc, l'éthique est dans  l'attitude du sujet qui expérimente et qui éprouve. Le monde de l'homme heureux n'est pas le même que le monde de l'homme malheureux, bien que les faits qui le constituent soient identiques, c'est le regard qui change, la volonté à l'égard de ce monde qui est différente, mais pas le monde lui-même. En voulant exprimer l'inexprimable (tout comme la religion ou l'esthétique), l'éthique se confronte aux limites du langage, elle ne peut pas s'énoncer sous la forme de propositions douées de sens, mais elle peut se montrer à travers des expériences qui la révèlent dans son authenticité.

Encore une fois, c'est une histoire de sujet (je dirais de sujet singulier). Bon, nous avons quelques normes, quand même.. La lecture de Wittgenstein vient de me procurer la bonne humeur dont j'avais besoin. Surtout que lui, il ne méprise pas cette littérature "mineure" (les polars), où il dit trouver des exemples d'expériences éthiques souvent plus profondes que celles présentes dans les ouvrages de philosophie. D'ailleurs, c'est bien le dernier polar intelligent que je viens de finir, qui m'a fait faire un détour du côté de chez Wittgenstein...Pure coïncidence avec les derniers événements économico-politiques (soit Chypre, paradis fiscaux, Suisse, affaires, ministres, etc.). 

P-S. Je n'ai vu qu'un quart d'heure du documentaire diffusé sur France3, DSK, l'homme qui voulait tout, réalisé par un psychanalyste très médiatique, dont l'intention affirmée était de proposer un regard freudien. Pour moi, un regard freudien signifie quelque chose d'implacable et de sentencieux, et qui rend triste, invariablement. Donc, je ne m'attendais pas que le documentaire soit joyeux, en plus, la démarche allait subtilement dans le sens d'une justification finalement logique (et que j'ai trouvée assez politique). C'est toujours Wittgenstein qui écrit, à une époque où il n'admirait plus la psychanalyse, que "les pseudo-explications fantastiques de Freud (justement parce qu'elles sont pleines d'esprit) ont rendu un mauvais service, n'importe quel âne disposant maintenant de ces images freudiennes pour "expliquer" avec leur aide des symptômes pathologiques" (dans Remarques mêlées).

P.P-S. Dans la colonne de gauche, on peut utiliser la rubrique Rechercher pour tomber sur des notes bien antérieures, en tapant des mots-clés (je l'ai fait avec "States", "entreprendre", corruption", fonds"). Il faudra peut-être relier certaines notes au site de Cefro, et donc refaire ce site-là qui ne correspond plus vraiment (je suis en train de voir cela). Parce que, inutile de le dire, je m'accroche à CEFRO (qui aurait besoin d'un contrat, d'une collaboration, d'un projet retenu, d'une subvention). Bien sûr, je pourrais tout laisser tomber, mais impossible, ma petite vie ne l'entend pas de cette oreille.. Elle est au stade éthique, sans jamais être passée par le stade esthétique. Alors, même si j'agis toujours, j'attends Godot..