06/05/2015
Le Bonheur selon l'OCDE
14:24 Publié dans Actualités, Correspondance, Emploi, Enjeux, information, Livre, Presse, RO-EU-USA/Coopération, Science, Web | Lien permanent | Commentaires (0) | Tags : ocde, bonheur, études, pays riches, roumanie, anticorruption, cefro | Facebook | | Imprimer
08/04/2015
Amusant...?
(Mes photos: mimosa derrière la grille)
Pour qu'une nation compte, il faut que la moyenne en soit bonne. Ce qu'on appelle "civilisation" ou simplement "société" n'est rien d'autre que la qualité excellente des médiocres qui la composent -écrivait Cioran. Nous pouvons faire un jeu-test, en calquant cette observation corrosive sur la civilisation de notre choix: ça fonctionne.
Ces derniers mois, une effervescente activité de la direction nationale anti corruption (DNA) a conduit à l'incarcération en chaîne d'un bon nombre de politiques et d'hommes d'affaires roumains. Chaque jour, une nouvelle victime fait les titres de la presse, on a presque du mal à suivre. Les révélations et les témoignages se bousculent et se chassent, la justice est décriée ou défendue, c'est selon..Avec un minimum de logique, on peut s'interroger sur ce qui a poussé tout d'un coup cette justice à (ré)agir, lorsque pendant des années, elle laissait des affaires fleurir et des personnages malhonnêtes grossir impunément. Eh bien, il semble qu'elle ait décidé de "voir" et d'appliquer la loi...Tiens.. Nous sommes libres d'être lucides et de chercher l'explication quelque part à l'extérieur..
Bon, finalement, ce serait le résultat qui compte. Mais, lorsqu'un processus est plutôt artificiel et démonstratif, il présente souvent des cacophonies, des aberrations, des aspects surréalistes.
Par exemple, conformément à une loi de 2006, un détenu peut voir sa peine de prison réduite s'il écrit en détention un ouvrage scientifique (et non un roman d'amour, un thriller, un recueil de poèmes). Dans d'autres pays, il n'est pas inhabituel qu'un détenu rédige un témoignage, et qu'il le fasse publier à la sortie pour dire sa vérité.. On sait bien qu'il est également possible de poursuivre des études ou une formation en prison. L'originalité de la législation roumaine consiste à exiger un contenu scientifique. Et cela donne ceci: un personnage publique, homme d'affaires semi-illettré de son état, prend quelques années de prison (la justice s'est décidée..). Il écrit 5 (cinq) ouvrages scientifiques, et sa peine est réduite de 200 jours. On découvre qu'il s'agit du plagiat d'une thèse publiée il y a dix ans sous la direction d'un professeur universitaire, à présent retraité. Par ailleurs, les livres scientifiques de l'ex-détenu sont introuvables, ils n'existent pas physiquement, ce qui compte c'est la mention "Bon pour impression". Pour avoir le droit d'écrire un ouvrage scientifique, le détenu doit joindre au dossier qu'il soumet à la direction de la prison la recommandation d'un professeur universitaire qui garantit qu'il est capable de mener une recherche sur le sujet. Donc, cela s'est fait dans les règles (car pour ce qui est de la forme, on sait faire..). Bien évidemment, le pénitencier n'a pas les compétences légales pour se prononcer sur le caractère scientifique des ouvrages élaborés par les détenus, et il renvoie donc au Conseil national pour la Recherche dans l'enseignement supérieur, lequel Conseil renvoie aux maisons d'éditions, les seules habilitées par leurs référents et experts...(Voir l'article ici).
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03/11/2014
Elections Roumanie (II)
(Photo web)
Les résultats du premier tour de la présidentielle étaient prévisibles. Le vote dans la diaspora a été émaillé de nombreux incidents liés à l'organisation, ou plus exactement au manque d'organisation (nombre insuffisant de bureaux de vote, de personnel, de formulaires). On ne saurait suspecter d'incompétence le gouvernement et son premier-ministre candidat. Ils ont dû faire de leur mieux pour saboter le vote des Roumains de l'étranger, ce qui semble logique, après tout, puisque la diaspora ne fait pas partie de l'électorat du PSD. L'intérêt, comme observe bien l'auteur de cet article, c'est que moins la diaspora vote, mieux c'est. L'explication avancée par le ministère des affaires étrangères comme quoi ils ont respecté les sections de vote de 2009, est une contre vérité: rien qu'à Nice, où la section de vote a été supprimée, vivent des milliers de Roumains. Je me suis félicitée pour l'intuition de ne pas être allée à Marseille. J'aurais peut-être risqué de faire quelques centaines de km et de ne pas réussir à voter, faute de formulaires, qui sait.. En Roumanie, le vote "rouge" dans les départements les plus pauvres, les fiefs des barons PSD (après tout, la moitié du pays..) est allé vers cette formation politique calamiteuse et son candidat (derrière qui se trouve l'autre "aile" des Services..). Si elle l'emporte au second tour, le 16 prochain, la Roumanie n'aura aucune chance, pour les cinq années à venir, de devenir plus ou moins "normale" (justice, Etat de droit). Ce n'est même pas interprétable, c'est tout simplement clair, 25 ans après la chute du Mur..
15:07 Publié dans Actualités, Enjeux, Evénement, information, Presse, RO-EU-USA/Coopération, Voyage, Web | Lien permanent | Commentaires (0) | Tags : élections présidentielles, roumanie, diaspora, enjeux, justice, état de droit. | Facebook | | Imprimer
15/10/2014
Vertige et nausée
Update 19.J'aimerais apporter une précision, après avoir lu qu'en ce moment, c'est une autre Roumanie qui est en train d'émerger, pour la première fois depuis 25 ans. Une nouvelle Roumanie, dans laquelle la coopération entre une partie des autorités avec les partenaires stratégiques en matière de justice et contre-espionnage commence à fonctionner, en vue d'un renforcement de l'Etat de droit, une voie cohérente et une perspective décente. Cela me paraît très limpide.. Je comprends que nous devons "cette nouvelle Roumanie" au partenariat stratégique ("on" nous a fait entrer dans l'UE et dans l'OTAN), plutôt qu'à un sursaut de la conscience civique nationale. Il vaudrait mieux que les journalistes emploient des propos moins triomphalistes sur la justice roumaine, lorsqu'on sait que plus de 70% des ex-officiers de la Securitate avaient intégré les structures de la magistrature, quand même.. A la fin d'une note écrite en 2009, je reproduisais les paroles de l'écrivain Herta Müller, Allemande d'origine roumaine, prix Nobel de littérature. Elles sont d'une poignante vérité. Dans ma recherche sur l'Ethos, du temps où je préparais ma Thèse, j'avais trouvé un texte apocryphe, ambigu car poétique, que j'affectionne toujours particulièrement: "Lorsque ce que vous possédez en vous vient de vous-mêmes, cela vous sauvera; si vous n'avez pas cela en vous, que vous ne l'avez pas de vous-mêmes, cela vous fera mourir."
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Ce matin, j'ai pris quelques minutes pour écouter sur France Culture la journaliste et historienne Anne Applebaum, prix Pulitzer 2004, éditorialiste au Washington Post, spécialiste de l'ex-URSS, auteur d'un livre qui vient de sortir. Elle y analyse la soviétisation de l'Europe de l'est entre 1944-1956, en s'arrêtant à trois pays, l'Allemagne, la Hongrie, la Pologne. La notice de présentation sur le site de la radio précise que "ce livre est dédié par son auteur aux européens de l'est qui ont refusé de vivre dans le mensonge", et finit par la question rhétorique: "une dédicace à conjuguer aussi au présent?". J'ai pris l'émission en route, là où la journaliste faisait référence aux aspects du totalitarisme soviétique en Pologne et en Hongrie jusqu'en '56, au mouvement de la Résistance, et à l'après '56, quand les vraies valeurs sont revenues. Ce sont celles qui ont résisté après 1989, a-t-elle souligné, en remarquant aussi que les partis des autres pays de l'est avaient évolué différemment.
Ce qui m'a fait réfléchir à la Roumanie, où je ne vois pas quelles vraies valeurs seraient revenues après '56. C'est le pays où le totalitarisme soviétique a trouvé une prise presque définitive: peu d'opposition, un terrain fait de passivité et surtout d'opportunisme, idéal pour encourager la délation, et pour faire administrer la peur et la méfiance. L'histoire d'avant, je la connais indirectement, par des témoignages de ma famille, celle d'après, directement.. Aujourd'hui, en Roumanie, il me semble évident qu'il n'existe pas de réelle rupture avec cette époque-là, mais une solide continuation de fond, et qui, de temps en temps, apparaît au grand jour. Une fois de plus, on constate que ce pays est dirigé par les Services - non pas défendu, ce qui ne serait que leur rôle, mais dirigé, dans l'acception la plus politique du terme. Ce qui se passe maintenant, à quelques jours de la présidentielle, me donne le vertige et la nausée. Le premier-ministre candidat qui aurait été un agent infiltré quand il était magistrat (ce qui est anticonstitutionnel), le commandant (en activité) des Services Externes qui démissionne pour se porter candidat.. A-t-on vu ça ailleurs, sauf dans la Russie de Poutine? Les autres patriotes qui se présentent sont ejusdem farinae.
Néanmoins, comme depuis plus de vingt ans, j'exercerai mon droit de vote dans l'une des nombreuses sections de la diaspora. Occasion de plus pour me rappeler que la diaspora roumaine continue à grossir ses rangs. Une diaspora qui, évidemment, peut être divisée, infiltrée, intéressée, manipulée..Personnellement, j'ai fait dès le début le choix de ne pas la fréquenter (ce que je conseille à mon fils, là où il vit), et cette méfiance est justifiée, je la dois à la connaissance directe que j'ai de notre histoire, et au présent.
19:04 Publié dans Actualités, Enjeux, Evénement, information, Livre, Presse, RO-EU-USA/Coopération | Lien permanent | Commentaires (0) | Tags : roumanie, présidentielle, services secrets, soviétisation, livre anne applebaum, diaspora | Facebook | | Imprimer