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01/02/2018

Notre problème est éthique

roumanie, nouveau gouvernement, éthique, UE vitesse 3

(Mes photos- Promenade des Anglais, Nice)

 

Dans une conversation informelle, un expatrié russe aurait répondu : « Nous n’avons pas de problèmes. Nous avons un seul problème, il est éthique. »  Une réponse qui s’applique également à la Roumanie. Ce n’est pas un hasard ni une malédiction du destin si en Roumanie le communisme, exporté par une poignée d’idéologues, a été assimilé rapidement et naturellement, et qu’après ’89 on ne retrouve pas les traces d’une dissidence comme en Hongrie, en République Tchèque, en Pologne.

Peut-être qu'il faudrait une explication phylogénétique pour renforcer l'analyse du contexte, de l'environnement historique, culturel, religieux... Bien sûr, il existe toujours un certain nombre de "mutants" au fil du temps, mais ils ne vont pas changer grand-chose au caractère d'un peuple. Après trois décennies de la chute officielle du communisme, la Russie accepte toujours d’avoir à sa tête un ex-agent du KGB entouré d’oligarques multimilliardaires. La Roumanie accepte toujours des dirigeants issus du moule des années ’50, mais avec des prétentions d’Occident. A cette époque-là, l’imposture et l’incompétence étaient inhérentes au programme, de nos jours normalement elles n’ont pas d’excuse. 

Ce nouveau gouvernement-catastrophe, le troisième depuis fin 2016, celui dont la composition ahurissante touche le fond, vient de recevoir l’investiture. En bas du journal de la chaîne internationale défilent les toutes premières fictions des gestionnaires du pays : environ 370 km d’autoroute seront réalisés (en quelques décennies, même pas 20 km n'ont été réalisés); l’économie se situera au top des économies compétitives de l’UE en 2020 (c’est l’échéance des futures élections, cette équipe compte donc rester en place) ; les jeunes ne quitteront plus le pays, et ceux qui se sont expatriés reviendront.. Des aberrations semblables vont suivre, chaque jour aura son lot, on s'y prépare, avec souffrance et pop-corn. Le Ministre de l’Education correspond aux critères : il ne maîtrise ni la syntaxe ni le lexique de sa propre langue, et il fait une déclaration qui pourrait paraître stupéfiante quand on ne connaît pas les « normes » roumaines : il ne faudrait pas se focaliser sur les plagiats et porter ainsi atteinte à l'enseignement roumain, en définitive, la Loi ne prévoit nulle part des guillemets pour un texte que nous utilisons... On voit bien que la conscience nationale a du mal à intégrer la notion de fraude, qu’elle soit financière ou intellectuelle. Comment un pays où l’on n’accorde pas la moindre importance aux compétences est-il géré ? Il n’est pas géré, à proprement parler, il tourne selon ses propres lois, tel un mécanisme bien huilé par la corruption, le clientélisme, le népotisme, à tous les paliers, toutes les institutions, tous les dispositifs, tous les services, depuis des siècles.. 

Les Roumains ont le choix entre considérer que leur pays fonctionne, depuis des temps immémoriaux, sur le mode mythologique  (ils acceptent qu’ils créent des mythes, qu’ils se racontent des histoires et qu’ils fabriquent des récits à dormir debout), et reconnaître qu’ils sont pris en otages, avec leur consentement démocratique, par des réseaux bien organisés et indéboulonnables. La question à ce jour est de savoir s’il existe un risque pour la Roumanie de sortir de l’UE. Quand on voit à quel point cela est difficile, comme démantèlement d'accords et de traités, pour un membre qui le demande (la Grande Bretagne), on imagine ce que cela représenterait pour un membre qui, en principe, ne le souhaite pas. Et ce, sans parler du fait qu'il faudrait aligner l’initiative unanime de l'énorme bureaucratie bruxelloise et les (en)jeux politiques. La Roumanie ne sortira probablement pas. Mais elle fera partie de l’UE à la vitesse 3. Enfin, la dernière possible, si un jour il y a la vitesse 4.. L'UE et ses instances continueront de la surveiller, de l'admonester, de lui donner des échéances, etc. Le Président roumain, l'actuel ou le prochain (celui-ci possède deux atouts: l'allure physique et les deux langues majeures, l'allemand et l'anglais, qu'il parle couramment), ira régulièrement à Bruxelles pour rassurer quant aux standards éthiques de son pays. Et la danse continuera, une danse en rond, la ronde ancestrale..

17/01/2018

Monsieur le Président

Carmen Lopez
1 hr · Nice · 
 

Commentaire laissé ce matin sur le site du Président Iohannis. Le voici en roumain, et en version française plus loin (ma version, non celle de Google):

"Domnule Presedinte, dupa cum stiti bine, la international se descifreaza clar si corect situatia din tara. Propunerea avansata de dl Dragnea in persoana dnei Viorica Dancila este, practic, propunerea pentru dl Dragnea insusi, de data asta s-a atins fundul marii.. In presa apare ca sunteti santajat cu suspendarea daca nu acceptati. Dar nu puteti sa-l acceptati, totusi, pe dl Dragnea prim-ministru.. Ma numar printre cei care v-am acordat votul, eu in Franta, fiul meu in Statele Unite. Un minimum de speranta ma face sa va adresez acest mesaj. Aveti puterea sa nu cedati santajului PSD ? Romania este la pamant, nu se poate sa acceptati sa i se dea si aceasta lovitura.. Va multumesc."

Monsieur le Président, vous savez bien qu'à l'international on déchiffre clairement et correctement la situation en Roumanie. La proposition que vient vous soumettre le responsable du PSD, M. Dragnea, pour le poste de Premier ministre, en la personne de Mme Dancila, reviendrait à se proposer lui-même. Et cette fois-ci, nous avons touché le fond. Des responsables politiques du PSD affirment que vous serez suspendu si vous n'acceptez pas cette proposition. Mais, tout de même, vous ne pouvez pas accepter M. Dragnea comme Premier ministre.. Je compte parmi ceux qui ont voté pour vous, moi en France, mon fils aux Etats-Unis. Un minimum d'espoir me fait vous adresser ce message. Avez-vous la force de ne pas céder au chantage du PSD? La Roumanie est à terre, vous ne pouvez consentir à ce qu'on lui inflige encore un coup. Je vous remercie.

20/12/2017

Joyeux Noël!

Carmen Lopez shared a memory. (C'était mon arbre de Noël en 2014)

December 13 at 9:00am · 
 
10846229_10152586018748651_7060657462863401431_n.jpgMon bouleau argenté. "Mon boulot argenté" ce serait beaucoup mieux, sans doute, mais on ne contrôle que 10% de sa vie..(50% l'héritage génétique, 40% les conditions extérieures). Alors, ces 10%, on en est responsable. On travaille avec sa vie, tout récit est un parcours, lequel peut être un roman.. Un déroulement dont il faut comprendre le sens. Dans le mien, à la page d'aujourd'hui je lis: un passeport roumain, un titre de séjour permanent en France, un nouveau visa américain de dix ans. C'est le passeport roumain qui me glace.. Enfin, la mort prend toutes les formes, la question n'est pas là mais dans ces 10% où se joue notre liberté..
 

Décembre 1989. Vingt-huit ans après, la nation roumaine est profondément divisée et surtout infiltrée dans ses moindres structures, publiques et privées (familles). Vingt-huit ans de démocratie factice, et un seul et unique gain pour les Roumains (lequel n'en est pas un, après tout..): aller vivre ailleurs. 
L'échelon numéro 2, qui a pris la relève en décembre '89, a été remplacé, au fur et à mesure, par l'échelon numéro 3, plus exactement à présent par l'échelon numéro 4. Il n'existe aucune issue. Il n'existe que des diversions dont la Roumanie possède la maîtrise depuis 70 ans. Et, bien entendu, une multitude de masques.

28/11/2017

Notre partenaire américain

DSC_2782.JPG

(Mes photos -Fourgon UPS à Nice

Vraisemblablement, depuis 28 ans, la Roumanie n’a jamais traversé une étape aussi inquiétante, non seulement pour elle-même, mais aussi pour les alliances et les partenariats qu’elle est censée respecter, l’UE et l’OTAN, et qui représentent son unique rempart et son passeport dans le monde civilisé.

Il est absolument élémentaire que l’UE et les Etats-Unis ne sauraient accepter un Etat aussi corrompu à la frontière avec la Russie.. Pour que le Département d’Etat américain arrive à demander au Parlement roumain, via un communiqué, de rejeter les modifications aux Lois de la Justice, car elles sont susceptibles de compromettre la lutte contre la corruption, c’est que la situation est particulièrement sérieuse, et que les ressources du dialogue diplomatique sont épuisées. Voici le communiqué qui, hier soir, en Roumanie, a été publié en ligne dans les Breaking News des sites d’information et a été instantanément repris sur les réseaux sociaux. Dans la matinée, les articles et les commentaires ont fusé de toutes parts, j'ai essayé d'y jeter un regard et éventuellement d'évaluer le poids des opinions anti-américaines, anti-européennes, nationalistes, néocommunistes, pro-russes.. Le refrain bien connu est celui de "la colonie". Dans ce cas, je suis pour une colonie américaine, plutôt que russe, cela m'est clair depuis que j'ai vu le jour dans la colonie soviétique appelée la République populaire roumaine/la République socialiste de Roumanie (éventuel rappel des faits historiques, grâce à Wikipedia, ici )    

Romania: Proposals Affecting the Independence of the Judiciary

Press Statement/Heather Nauert /Department Spokesperson/Washington, DC/ November 27, 2017

 


The United States notes with concern that the Parliament of Romania is considering legislation that could undermine the fight against corruption and weaken judicial independence in Romania. This legislation, which was originally proposed by the Ministry of Justice, threatens the progress Romania has made in recent years to build strong judicial institutions shielded from political interference. We urge the Parliament of Romania to reject proposals that weaken the rule of law and endanger the fight against corruption.

L’année qui va s’achever a enregistré une terrible cacophonie dans la gouvernance, et des tentatives grossières visant à subordonner la Justice au politique. L’année qui va s’achever a aussi enregistré cinq fois moins de fonds européens que l’année précédente, quand on sait que la Roumanie a déjà le taux d’absorption le plus bas de l’UE et qu’elle aurait un besoin vital de projets de développement. Petit dommage collatéral: l’effondrement de la monnaie nationale. L’année qui va s’achever a vu s’accélérer l’expatriation des Roumains -plus de quatre millions vivent et travaillent à l’étranger. Bref, un vrai succès de la coalition PSD-ALDE qui avait emporté les législatives.. Malheureusement, on sait qu’il n’existe pas de parti d’opposition, qu’il n’y a que des passerelles d’intérêts personnels et de pouvoir entre les formations politiques, et que la population est fortement divisée puisque, elle aussi vit, plus ou moins, selon le même principe des passerelles.. Néanmoins, l’année qui va s’achever a vu également, depuis février, des protestations dans la rue, dans la plupart des villes. S’il n’y a pas de parti d’opposition, il y a quand même la manifestation d’une opposition (que « certains » qualifient de « manipulée ») -et c’est déjà mieux que rien. On ne peut pas se résigner à rester dans le Trou. 

Donc, le pouvoir actuel fonce avec confiance et inconscience dans le mur, en multipliant les erreurs. Et il semble que l’heure est grave. Même si vous n’êtes pas un analyste politique, vous pouvez faire le rapprochement entre les événements : les sénateurs de la coalition majoritaire ont boycotté dans la Commission de la Défense nationale le vote pour l’acquisition des systèmes de défense aérienne Patriot. Hier, quelques heures avant le communiqué du Département d’Etat américain, le Président Iohannis a promulgué la Loi pour l’acquisition des systèmes Patriot.. Certains observent que  les Américains essaient d’éviter que le Président Iohannis soit suspendu, car dans ce cas il s’agirait de forces plus dangereuses, impliquées dans une guerre hybride, déjà commencée (les Russes..)