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20/03/2013

De l'éthique

 éthique,wittgenstein,littérature,philosophie,politique,affaires,freudienUpdate 31. Joyeuses Pâques! Happy Easter! Le 5 mai, je re-fêterai Pâques avec le monde oriental.


Premier jour du printemps astronomique, mais il pleut et il fait frais (même sur la Côte d'Azur). Je me plonge dans une lecture plutôt adéquate, la Conférence sur l'éthique que Wittgenstein avait présentée devant un public de non-philosophes. Selon lui, l'éthique se pense toujours dans un contexte et dans des pratiques déterminées, elle ne saurait être une théorie, mais aurait un caractère intrinsèquement personnel. L'analyse détaillée des aspects physiques et psychologiques de nos actions ne nous révélera jamais ce qui les lie à l'éthique, mais c'est notre attitude vis-à-vis de ces actions qui les rend éthiques, plus exactement la manière dont nous arrivons à nous extraire des faits pour les contempler comme d'un point de vue extérieur. Il dit, par exemple, que lorsque quelqu'un face à une décision importante se demande "Que dois-je faire?", le sérieux de cette question est "éthique" parce qu'il se distingue d'autres types de choix. Donc, l'éthique est dans  l'attitude du sujet qui expérimente et qui éprouve. Le monde de l'homme heureux n'est pas le même que le monde de l'homme malheureux, bien que les faits qui le constituent soient identiques, c'est le regard qui change, la volonté à l'égard de ce monde qui est différente, mais pas le monde lui-même. En voulant exprimer l'inexprimable (tout comme la religion ou l'esthétique), l'éthique se confronte aux limites du langage, elle ne peut pas s'énoncer sous la forme de propositions douées de sens, mais elle peut se montrer à travers des expériences qui la révèlent dans son authenticité.

Encore une fois, c'est une histoire de sujet (je dirais de sujet singulier). Bon, nous avons quelques normes, quand même.. La lecture de Wittgenstein vient de me procurer la bonne humeur dont j'avais besoin. Surtout que lui, il ne méprise pas cette littérature "mineure" (les polars), où il dit trouver des exemples d'expériences éthiques souvent plus profondes que celles présentes dans les ouvrages de philosophie. D'ailleurs, c'est bien le dernier polar intelligent que je viens de finir, qui m'a fait faire un détour du côté de chez Wittgenstein...Pure coïncidence avec les derniers événements économico-politiques (soit Chypre, paradis fiscaux, Suisse, affaires, ministres, etc.). 

P-S. Je n'ai vu qu'un quart d'heure du documentaire diffusé sur France3, DSK, l'homme qui voulait tout, réalisé par un psychanalyste très médiatique, dont l'intention affirmée était de proposer un regard freudien. Pour moi, un regard freudien signifie quelque chose d'implacable et de sentencieux, et qui rend triste, invariablement. Donc, je ne m'attendais pas que le documentaire soit joyeux, en plus, la démarche allait subtilement dans le sens d'une justification finalement logique (et que j'ai trouvée assez politique). C'est toujours Wittgenstein qui écrit, à une époque où il n'admirait plus la psychanalyse, que "les pseudo-explications fantastiques de Freud (justement parce qu'elles sont pleines d'esprit) ont rendu un mauvais service, n'importe quel âne disposant maintenant de ces images freudiennes pour "expliquer" avec leur aide des symptômes pathologiques" (dans Remarques mêlées).

P.P-S. Dans la colonne de gauche, on peut utiliser la rubrique Rechercher pour tomber sur des notes bien antérieures, en tapant des mots-clés (je l'ai fait avec "States", "entreprendre", corruption", fonds"). Il faudra peut-être relier certaines notes au site de Cefro, et donc refaire ce site-là qui ne correspond plus vraiment (je suis en train de voir cela). Parce que, inutile de le dire, je m'accroche à CEFRO (qui aurait besoin d'un contrat, d'une collaboration, d'un projet retenu, d'une subvention). Bien sûr, je pourrais tout laisser tomber, mais impossible, ma petite vie ne l'entend pas de cette oreille.. Elle est au stade éthique, sans jamais être passée par le stade esthétique. Alors, même si j'agis toujours, j'attends Godot.. 

04/03/2013

Schengen, de nouveau

Je viens de lire dans la presse roumaine que l'Allemagne et sept autres pays s'opposeraient à l'entrée de la Roumanie et de la Bulgarie dans l'espace Schengen. En 2007 sur le territoire de l'Allemagne vivaient 64.000 réfugiés et immigrés roumains et bulgares, en particulier des Roms, et aujourd'hui, leur nombre serait de 180.000, selon Deutsche Welle. Les Allemands craignent que l'entrée des deux derniers pays dans la zone Schengen ne contribue à augmenter encore ce nombre, ce qui pourrait affecter le système allemand de protection sociale. Je ne crois pas que cela soit la véritable raison, il y a une beaucoup plus importante:  la sécurisation des frontières européennes contre la contrebande et le trafic en tout genre qui prospèrent grâce aux clans mafieux et aux interlopes nombreux et bien organisés. Ceux-ci ne sont pas trop inquiétés par la justice, laquelle justice a ses propres problèmes de pouvoir, de personnalités et de partis à régler.. Sinon, elle est très indépendante, comme il convient dans un Etat de droit.. Voilà ce qui fait peur à l'Europe, et c'est normal.

La réaction de l'actuel ministre roumain pour les Affaires Etrangères est, à mon humble avis, typique de la stratégie préventive "du discount" ou "du raisin vert" pour maintenir l'Estime de soi. Il aurait déclaré sur la chaîne "Realitatea Tv" que, au cas où notre adhésion à l'espace Schengen serait de nouveau reportée (normalement, elle est sur l'agenda JAI -Justice et Affaires Intérieures- pour les 7-8 Mars prochains), la Roumanie n'est plus intéressée par le processus..
Ces affirmations ne sont pas restées longtemps en ligne, elles viennent d'être remplacées par l'intervention en Live du président Basescu, qui, lui, s'empresse de souligner que l'entrée dans Schengen représente un objectif majeur pour la Roumanie, essentiel pour son économie, que les enjeux qui consistent à placer la frontière de l'UE à nos frontières sont primordiaux, de loin plus importants que l'adoption de l'euro, et que nul sacrifice ne serait trop grand pour y parvenir. Les coûts que supposerait  la lutte anti-corruption sont sans importance par rapport à la nécessité d'avoir la frontière de l'UE avec la rivière du Prout (Prut) et avec l'Ukraine. Il faudrait obtenir auprès de JAI une autre date, peut-être septembre ou décembre prochain, sinon, aller de nouveau au Conseil de l'Europe. 
 
Il faut reconnaître que "le coup démocratique" de Juillet dernier, auquel le président Basescu a miraculeusement survécu, n'est pas pour arranger les choses, bien au contraire, le dilettantisme, l'incompétence, les déclarations patriotardes souvent infantiles et anti-européennes de l'équipe en place, à quoi s'ajoute la guerre interne au sein de la Justice, ne rendent possible aucune continuation d'un quelconque travail.. D'ailleurs, à chaque changement d'organigramme ministériel, tout repart à zéro, toute personne nouvellement nommée commençant par changer les meubles de place. Le vrai problème est que l'UE réalise parfaitement les risques éventuels dans l'adhésion des deux derniers, mais elle ne s'est pas montrée non plus à la hauteur de ce que le plus large nombre avait espéré au moment de l'adhésion, en 2007. On a obtenu une superposition de la technocratie européenne et de la bureaucratie nationale, qui en tout cas, pour la Roumanie, est inquiétante. A l'heure actuelle, il est un peu tard. L'Europe a beau multiplier les mécanismes de contrôle, les avertissements, etc., la Roumanie est en train de s'arrêter carrément, avant d'amorcer un quart de tour en arrière..

24/02/2013

Le cheval en question

Donc, la Roumanie n'est pas dans la fraude qui vient d'ébranler la confiance du consommateur. Elle a livré du cheval, et a étiqueté du cheval. Même si cette mise hors de cause dans l'affaire est largement insuffisante pour améliorer son image d'ensemble dans la conscience collective européenne, il faut reconnaître que les Roumains ont éprouvé un soulagement certain...Toutefois, ce scandale récent, comme d'autres de même nature (aliments, médicaments..) nous montrent que, en dépit des discours des producteurs, des distributeurs et des marketeurs sur la transparence, le respect, la dignité, nous sommes probablement de la chair à canon, en tant que consommateurs. Bien évidemment, l'obligation d'informer sur les produits est observée (puisqu'à défaut de réaliser une Europe politique, on essaye au moins d'avoir une Europe économique), mais l'information peut être tronquée ou incomplète. Et dans ce cas, on avance au prix de scandales (globaux).

L'affaire du cheval, comme tant d'autres affaires, n'a pas été découverte grâce à un sursaut éthique (des méthodes et des circuits sont en place et bien rodés depuis des années), mais grâce à quelque impondérable (comme dit Anouilh dans "L'Alouette" -tiens, je te plumerai..), qui a fait que la cruche s'est cassée, par chance. Notre chance. Je me souviens d'un examen écrit que j'ai passé il y a 18 ans (eh, oui), et dont le sujet portait sur la part de rationnel et d'irrationnel dans le comportement de l'acheteur (et là, ma formation en lettres m'avait donné un bel avantage par rapport à mes collègues gestionnaires). Le sujet sera toujours d'actualité. Au-delà de l'information apportée par les outils neuroscientifiques (on peut mieux observer le rôle des émotions, de l'attention dans le choix d'un produit), les questions d'éthique doivent rester primordiales. 

P-S. CEFRO vient de tenir sa session de Février -dans une formule réduite, mais avec le même investissement professionnel (quatres "preuves de vie" dans l'Album Photos, plus loin). La participante venue de Roumanie a lu ma note précédente qui résumait le dernier livre de l'historien Lucian Boia "De ce este Romania este altfel?" (Pourquoi la Roumanie est-elle autrement?), et elle a eu le bon goût de me l'offrir, avec un autre ouvrage du même auteur, "Hégémonie ou déclin de la France? ", Les Belles Lettres, 2009. Comme quoi, le blog peut servir concrètement à quelque chose. :)  

07/02/2013

Knowledge economy

http://youtu.be/x8mLM-WGJss 


Despite some criticism brought to materials written on Emotional Intelligence, the popularity and support this subject has had among business management in the United States and other parts of the world during the past 15 years proves it can successfully be applied in the workplace.


Through training sessions offered by CEFRO during the past years, I have engaged European participants sponsored by the Grundtvig program in courses designed to encourage developing Emotional Intelligence in the workplace.

 

These very well received courses gave me the opportunity to look deeper and reflect upon the principles guiding, inspiring and driving our actions as well as the path we choose for our lives and our careers. I found it interesting to look at this subject from an ethical perspective, the only one capable of bringing long-term solutions.

 

At a time when “life-coaching” has proved to be limited in forming personalities, I believe the quality of goals and actions is capable of justifying and bringing happiness to a positive existence. In a recent discussion, a friend argued she did not know anyone around her who makes happiness a goal to strive for, and there surely would be other values one would seek in their lives. Certainly, religion and psychoanalysis approaches are different from philosophy; however it is the latter which can truly provide tools for an independent thought process. 

 

Therefore, I updated my Lifelong Learning project to include the idea of training in Emotional Intelligence from a philosophical and positive psychology perspective (see description in “Liste Cefro” on the right column -CEFRO Professional Services).


Parmi les critiques qui sont faites (surtout par des non-Américains) aux ouvrages traitant de l'Intelligence Emotionnelle, on retrouve celles-ci: des relations sociales dé-contextualisées, dépolitisées, sans aucune vie psychique, déculturées, ou encore, dénuées d'éthique. Néanmoins, la grande popularité que connaît cette notion au cours des quinze dernières années dans le domaine de la gestion en Amérique du Nord et par voie d'influence, dans d'autres parties du monde, prouve que le management est sensible à des réponses pratiques.
 
Avec CEFRO, au cours de plusieurs sessions, j'ai proposé et fourni aux participants européens détenteurs d'une bourse Grundtvig un cours sur le développement des compétences émotionnelles dans le monde du travail. Ce cours, qui a été très bien reçu, m'a donné l'occasion d'approfondir une réflexion sur les principes qui orientent, inspirent et animent nos actions, sur le sens que nous conférons à notre vie et/ou à notre travail. J'ai trouvé qu'il serait intéressant de reprendre le sujet dans une perspective éthique, la seule capable, à mes yeux, d'apporter des réponses viables et à long terme. A une époque où le coaching prouve ses limites dans le formatage des personnalités, je suis persuadée que la qualité des buts et des actions reste capable de justifier l'existence, en lui conférant aussi bien les raisons d'être, que le plaisir de vivre affirmativement. 
 
Mais, il n'y a pas que cela. Dans une récente discussion amicale, je me suis vue opposer un argument étonnant. Mon interlocutrice a remarqué qu'elle ne connaissait personne autour d'elle pour qui le bonheur représentait une valeur à rechercher, et qu'il existait d'autres valeurs sur lesquelles on pouvait bâtir sa vie. Certes, le discours religieux et le discours psychanalytique sont différents du discours philosophique, mais c'est ce dernier qui peut offrir véritablement des outils à manier de manière indépendante. 
 Alors, j'ai actualisé mon projet de Lifelong Learning, en y rajoutant la possibilité d'une formation en compétences émotionnelles à la lumière de la philosophie et de la psychologie positive (résumé dans la Liste Cefro, colonne de droite).