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24/02/2013

Le cheval en question

Donc, la Roumanie n'est pas dans la fraude qui vient d'ébranler la confiance du consommateur. Elle a livré du cheval, et a étiqueté du cheval. Même si cette mise hors de cause dans l'affaire est largement insuffisante pour améliorer son image d'ensemble dans la conscience collective européenne, il faut reconnaître que les Roumains ont éprouvé un soulagement certain...Toutefois, ce scandale récent, comme d'autres de même nature (aliments, médicaments..) nous montrent que, en dépit des discours des producteurs, des distributeurs et des marketeurs sur la transparence, le respect, la dignité, nous sommes probablement de la chair à canon, en tant que consommateurs. Bien évidemment, l'obligation d'informer sur les produits est observée (puisqu'à défaut de réaliser une Europe politique, on essaye au moins d'avoir une Europe économique), mais l'information peut être tronquée ou incomplète. Et dans ce cas, on avance au prix de scandales (globaux).

L'affaire du cheval, comme tant d'autres affaires, n'a pas été découverte grâce à un sursaut éthique (des méthodes et des circuits sont en place et bien rodés depuis des années), mais grâce à quelque impondérable (comme dit Anouilh dans "L'Alouette" -tiens, je te plumerai..), qui a fait que la cruche s'est cassée, par chance. Notre chance. Je me souviens d'un examen écrit que j'ai passé il y a 18 ans (eh, oui), et dont le sujet portait sur la part de rationnel et d'irrationnel dans le comportement de l'acheteur (et là, ma formation en lettres m'avait donné un bel avantage par rapport à mes collègues gestionnaires). Le sujet sera toujours d'actualité. Au-delà de l'information apportée par les outils neuroscientifiques (on peut mieux observer le rôle des émotions, de l'attention dans le choix d'un produit), les questions d'éthique doivent rester primordiales. 

P-S. CEFRO vient de tenir sa session de Février -dans une formule réduite, mais avec le même investissement professionnel (quatres "preuves de vie" dans l'Album Photos, plus loin). La participante venue de Roumanie a lu ma note précédente qui résumait le dernier livre de l'historien Lucian Boia "De ce este Romania este altfel?" (Pourquoi la Roumanie est-elle autrement?), et elle a eu le bon goût de me l'offrir, avec un autre ouvrage du même auteur, "Hégémonie ou déclin de la France? ", Les Belles Lettres, 2009. Comme quoi, le blog peut servir concrètement à quelque chose. :)  

16/12/2012

Making money

J'ai une playlist, sous un pseudonyme. Elle est assez hétéroclite, et de temps en temps j'y retourne, le temps d'une pause. J'en fais le tour, j'écoute, je découvre les vidéos qui ont été supprimées (notifications de la part d'un tiers, droits d'auteur, ce genre de choses). Les vidéos qui résistent reçoivent des pubs, or, il se trouve que je n'aime pas les pubs sur les chansons. Disons qu'il n'existe plus de territoire (physique et psychique) que la dynamique de la publicité n'ait conquis, ça réussit à brouiller vos émotions et vos réflexions, tout en rapportant, sans doute - je ne sais pas combien, je n'ai jamais essayé. "Il faudrait, peut-être - me souffle ma raison- les sous sont inodores, incolores". Il y a quelques semaines, j'ai téléchargé Spotify sur mon petit ordinateur (pour faire plaisir à Ketric -qui elle, y va et met des links sur Fb-, et pour voir ce que ça donne), et j'ai écouté quelques albums. Il est vrai que vous trouvez tout ce que vous cherchez, moi, j'ai trouvé un album de Joe Dolan, et je l'ai écouté pendant trois jours. Mais, je n'ai pas donné suite à leur offre Premium, comme je ne le fais pas non plus pour un certain site qui m'envoie avec persévérance le même e-mail: "Carmen, your talent is in demand, headhunters actively send contact requests to highly candidates like you, you can see the details of your contact requests and respond to headhunters as a Premium Member...Upgrade now!" (quels "headhunters", soyons sérieux...). Pendant trois jours, quand j'allumais mon ordinateur, le programme de la radio s'activait automatiquement et me lançait la même invitation, et moi, je passais mon chemin.. Trois jours plus tard, j'allume mon ordinateur et le programme (que j'avais bel et bien téléchargé, et qui figurait dans Bureau) avait disparu!! Donc, comment ont-ils pu le faire, technologiquement parlant? Alors, ce type de marketing s'apparente à du brigandage sophistiqué, mais ça reste du brigandage, comme intention et comme démarche. Vous n'avez pas la réaction escomptée, vous êtes rayé... Un aspect qui devient de plus en plus fréquent. Beaucoup de sites présentent une offre gratuite, seulement, elle ne fonctionne pas vraiment, son rôle étant de vous accrocher pour une offre Premium payante. Or, les deux possibilités devraient coexister, chacune avec son contenu adapté. On assiste à l'expansion du marché de la précarité, autrement dit, du business de la pauvreté -et le marketing s'y adapte, parce que la précarité reste de la consommation (certes, d'un autre type), et qu'elle peut générer de l'argent, au même titre que la consommation normale/décente. A condition, comme disent les spécialistes avec ce qui pourrait passer pour du cynisme, et qui n'est que de l'observation lucide, d'instaurer "une vision dynamique et valorisante autour de ces populations".. Alors, c'est pour dire que j'aurais pu me sentir humiliée par la radio en ligne dont je viens de parler, mais j'ai préféré sublimer mon humiliation en écrivant cette note sur mon blog (lequel n'est pas en offre gratuite, je précise..).