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04/08/2014

Mr.Clapson

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(Photo Web: Illuminated cubicle and workstation in dark office)

Cet article que j'ai lu hier soir, dans le très sérieux quotidien The Guardian, m'a touchée jusqu'aux larmes, et je dois reconnaître, beaucoup plus que les explosions couvertes ces jours-ci par les médias. Un chercheur d'emploi âgé de 59 ans, mort dans une totale solitude, entouré de ses CV, avec 3 £ sur son compte bancaire, l'estomac vide, et le frigo, où il gardait son médicament contre le diabète, hors service, puisque l'électricité était coupée. Cette tragédie silencieuse est finalement très occidentale, si l'on pense à l'isolement personnel, et surtout, à la fierté s'efforçant d'étayer la dignité (il n'y a pas la multitude de cousins, de frères, la masse de la communauté pour vous porter, ou pour crier..). Elle nous fait voir une autre facette cruelle de l'actualité, celle du rouleau compresseur de l'administration, dont les victimes ne sont pas moins humaines que les autres, qui succombent violemment, mais à cause de l'escalade de la haine et de l'acharnement. On sait bien que l'administration accuse toujours ceux qui ne trouvent pas d'emploi de ne pas chercher suffisamment, en les culpabilisant pour les maigres allocations dont ils bénéficient, et en oubliant que ces maigres allocations retournent dans le circuit de la consommation.. Les sanctions émanant de ces dispositifs de réinsertion (que j'appelle "pénitentiaires") sont mises en application par des fonctionnaires qui, eux, à part le fait qu'ils sont sécurisés par un emploi et un salaire, n'ont ni le temps, ne les moyens pour s'attarder sur un dossier, afin de comprendre une situation, un cas. L'image que j'en ai est celle d'une plantation sur laquelle certains travaillent, pendant que d'autres les surveillent.. Les vrais maîtres, c'est une élite de plus en plus riche, de plus en plus concentrée, et malheureusement, de plus en plus politique. 

16/12/2012

Making money

J'ai une playlist, sous un pseudonyme. Elle est assez hétéroclite, et de temps en temps j'y retourne, le temps d'une pause. J'en fais le tour, j'écoute, je découvre les vidéos qui ont été supprimées (notifications de la part d'un tiers, droits d'auteur, ce genre de choses). Les vidéos qui résistent reçoivent des pubs, or, il se trouve que je n'aime pas les pubs sur les chansons. Disons qu'il n'existe plus de territoire (physique et psychique) que la dynamique de la publicité n'ait conquis, ça réussit à brouiller vos émotions et vos réflexions, tout en rapportant, sans doute - je ne sais pas combien, je n'ai jamais essayé. "Il faudrait, peut-être - me souffle ma raison- les sous sont inodores, incolores". Il y a quelques semaines, j'ai téléchargé Spotify sur mon petit ordinateur (pour faire plaisir à Ketric -qui elle, y va et met des links sur Fb-, et pour voir ce que ça donne), et j'ai écouté quelques albums. Il est vrai que vous trouvez tout ce que vous cherchez, moi, j'ai trouvé un album de Joe Dolan, et je l'ai écouté pendant trois jours. Mais, je n'ai pas donné suite à leur offre Premium, comme je ne le fais pas non plus pour un certain site qui m'envoie avec persévérance le même e-mail: "Carmen, your talent is in demand, headhunters actively send contact requests to highly candidates like you, you can see the details of your contact requests and respond to headhunters as a Premium Member...Upgrade now!" (quels "headhunters", soyons sérieux...). Pendant trois jours, quand j'allumais mon ordinateur, le programme de la radio s'activait automatiquement et me lançait la même invitation, et moi, je passais mon chemin.. Trois jours plus tard, j'allume mon ordinateur et le programme (que j'avais bel et bien téléchargé, et qui figurait dans Bureau) avait disparu!! Donc, comment ont-ils pu le faire, technologiquement parlant? Alors, ce type de marketing s'apparente à du brigandage sophistiqué, mais ça reste du brigandage, comme intention et comme démarche. Vous n'avez pas la réaction escomptée, vous êtes rayé... Un aspect qui devient de plus en plus fréquent. Beaucoup de sites présentent une offre gratuite, seulement, elle ne fonctionne pas vraiment, son rôle étant de vous accrocher pour une offre Premium payante. Or, les deux possibilités devraient coexister, chacune avec son contenu adapté. On assiste à l'expansion du marché de la précarité, autrement dit, du business de la pauvreté -et le marketing s'y adapte, parce que la précarité reste de la consommation (certes, d'un autre type), et qu'elle peut générer de l'argent, au même titre que la consommation normale/décente. A condition, comme disent les spécialistes avec ce qui pourrait passer pour du cynisme, et qui n'est que de l'observation lucide, d'instaurer "une vision dynamique et valorisante autour de ces populations".. Alors, c'est pour dire que j'aurais pu me sentir humiliée par la radio en ligne dont je viens de parler, mais j'ai préféré sublimer mon humiliation en écrivant cette note sur mon blog (lequel n'est pas en offre gratuite, je précise..).