Elections parlementaires

Une première dans les prochaines élections parlementaires en Roumanie: le vote uninominal. Le quotidien Evenimentul Zilei fait oeuvre de pédagogie avec une série d'articles sur le sujet. Comme la politique roumaine est fondamentalement une politique de clans - une affaire de famille, entre les proches (oui, selon le modèle...) -le vote uninominal n'échappe pas à la règle. Quelques organisations non gouvernementales, dont le Centre roumain pour le journalisme d'investigation ont eu l'initiative de l'action "Pour un vote uninominal propre", d'où des listes avec les candidats "dalmatiens" (tachetés). On peut y lire un bref rappel de leurs parcours, et aussi leur degré de parenté avec certains personnages politiques. Entre les coulisses du vote uninominal (qui dépend de qui-  barons locaux, chefs de partis, clients politiques et d'affaires) et l'alchimie hypercompliquée de la répartition des mandats, vous perdez vite votre latin. Vous, mais pas eux. En tout cas, on appelle cela une réforme. Afin que les citoyens roumains résidant à l'étranger puissent voter, le nombre des sections de vote a été multiplié, ce qui représente un coût, évidemment. Le site du Ministère des Affaires étrangères fournit des informations sur la procédure et affiche la liste des candidats. Sauf que la diaspora ne dispose du moindre élément sur les candidats qui ont choisi de la représenter (circonscription 43), à part leur nom et le parti. On dirait un annuaire téléphonique -en fait, même pas. Le Bureau central à Bucarest, où j'ai appelé, m'a confirmé que c'était aux candidats de faire leur campagne, de se présenter. Alors, le prochain parlement roumain, c'est de la même qualité (et pourquoi pas pire) que les précédents, depuis bientôt vingt ans.. Ce qui compte, c'est de bien mimer la démocratie et ses instruments, et de s'en servir au maximum pour mieux accroître son patrimoine personnel. Le 30 novembre prochain, je voterai à Nice, où une section vient d'être créée, et je le ferai les yeux fermés, au sens le plus propre, puisque cela revient au même.. Et soit dit au passage, après avoir vu ce que l'intégration dans l'OTAN et dans l'UE n'a pas apporté, en matière de vrai changement en Roumanie, je ne pense pas que mon pays, tel qu'il se présente à l'heure actuelle, ait suffisamment de raisons pour prétendre à bénéficier du programme Visa Waiver (suppression de visas pour les USA), malgré des déclarations diplomatiques de circonstance.

L'AMERIQUE, chapeau! YOU did it!

Plus que briser la résistance au changement - concept clé du management contemporain...-, ce sursaut démocratique a d'abord mis en forme un désir profond, de dépassement social et humain. Je garde l'image des interminables files d'attente, sous la pluie, les millions de gens qui sont allés voter -et ce n'était pas du mimétisme..Leçon de démocratie, certes, pour d'autres démocraties respectables, mais surtout d'espoir.

N.B J'écoute quelques politiques français qui se hâtent de souligner que le nouveau président américain a été élu parce qu'il est brillant, et non pas parce qu'il est noir. Oui, on sait tirer la couverture.. Il se trouve qu'il est les deux, dirais-je, et c'est pour les deux qu'il a été élu, mais cela vient de se passer, pour le moment, en Amérique. En France, puisqu'on y est, cela ne viendra pas demain, ni après-demain. Le jour où un étranger possedant un doctorat français et n'appartenant pas forcément au milieu diplomatique n'aura plus à laver les toilettes avec ce doctorat, eh bien, ce jour-là peut-être qu'un cap sera franchi. En tout cas, moi, je ne serai plus là pour le voir. Quant à un pays comme la Roumanie, la démocratie est toujours du surrogate, mais bien emballé et étiqueté Made in EC. Là, c'est vraiment du "lasciate ogni speranza....". 

Ma chanson rythmée du jour:

Julio Iglesias - El bacalao

31 Octobre /1er Novembre

Happy Halloween everyone! Bonne Fête de la Toussaint! 

Pour moi, l'une n'empêche pas l'autre, bien au contraire, je suis heureuse de marquer les deux, à ma façon..J'appelle les enfants aux States où la petite Rowen sera déguisée en chat, et j'ai collé sur la vitre une jolie sorcière avec une citrouille. J'ai aussi choisi deux belles tiges de japonaises jaunes, en mémoire de mes parents, qui reposent en Roumanie. Il pleut à Nice et je longe la Promenade au-dessus d'une mer agitée simplement superbe.

Halloween et les pétitions européennes

Je reçois par la poste une réponse du PE (Courrier du Citoyen). C'est bien celle à laquelle je m'attendais: administrative standard. Seulement, en arrivant à la signature, le déclic: la même personne qui m'avait répondu en 2001, et toujours Chef de division.. Donc, pendant que le PE a connu deux ou trois présidents depuis, les fonctionnaires sont restés vissés à leurs fauteuils (tout comme certains commissaires, qui datent de la même époque, par exemple le commissaire à l'industrie). Je bouillonnais et j'ai appelé au numéro en bas de la lettre: "Monsieur X est absent, appelez lundi prochain." J'explique que j'aimerais savoir si Monsieur X est bien à ce poste depuis au moins sept ans, car apparemment ce sont des postes à vie (enfin, je l'ai exprimé autrement, par une image...). "Malheureusement, oui", répond l'autre amusé, et ce fut, après tout, ma seule satisfaction. Demain c'est Halloween, et selon la tradition, les enfants se déguisent et vont sonner aux portes, en demandant des bonbons ou de l'argent, et les adultes vont voir des films d'horreur. Je profite de la coïncidence pour revoir mon propre film d'horreur des huit dernières années, en cherchant et en trouvant facilement dans mes dossiers des réponses quasiment identiques. Il en est du traitement du courrier du citoyen comme de la finance actuelle, c'est-à-dire du vague. Sur Euronews le clip faisant la pub (pardon, informant) de l'existence de la Commission des pétitions ("le PE à l'écoute des Européens") n'est pas mal du tout, comme langue de bois, mais je ne veux surtout pas décourager les 143 pétionnaires roumains, les 250 Espagnoles, les 212 Allemands, les 126 Italiens... "Imparfait ou mal appliqué, le droit européen c'est aussi votre affaire. Alors, comment le simple citoyen peut-il concrètement peser dans la balance? Rien de plus simple, il suffit d'exercer son droit de pétition auprès du Parlement européen..." C'est beau, n'est-ce pas?