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19/02/2015

Le TTIP

TTIP, globalisation, Thomas Friedman, emploi, croissance, UE, USIl est impossible de rester en dehors du monde globalisé, il existe trop de forces politiques, économiques, sociales et technologiques qui poussent les nations dans cette direction. Bien qu'il soit possible pour un individu de refuser de coopérer, à l'échelle du monde cela est impossible, les sociétés ne peuvent pas s'opposer à coopérer, et s'attendre en même temps à prospérer. J'en suis profondément convaincue, surtout que j'ai connu le système de la Guerre Froide de l'intérieur, pour ainsi dire. En ce moment, CEFRO est en train de préparer pour un projet Erasmus+ une intervention ayant pour sujet le commerce international et la communication interculturelle, et forcément, je suis amenée à réfléchir et à me documenter sur la question.

Dans son livre The Lexus and the Olive Tree, paru il y a quinze ans, Friedman explique que la globalisation n'est en aucun cas un phénomène de mode passager, mais simplement le système international qui a remplacé le système de la Guerre Froide. La globalisation signifie l'intégration du capital, de la technologie, de l'information à travers les frontières nationales, sous une forme qui a créé un marché global unique, et à un certain degré, un village planétaire. Nous ne pouvons pas saisir les informations que nous lisons ou entendons, tout comme nous ne pouvons pas saisir où va le monde, si nous refusons de comprendre ce nouveau système qui influence les politiques nationales et les relations internationales, et qui concerne tout pays aujourd'hui. Le conflit entre la Lexus (la modernité, le système de la globalisation) et l'olivier (la tradition, les anciennes forces culturelles, géographiques, traditionnelles, communautaires) crée une tension. Ce sera l'équilibre entre le progrès et la préservation des traditions qui pourra assurer un meilleur avenir pour tous. 

 

Il n'est pas étonnant que l'Accord pour le partenariat transatlantique (le TTIP) soit très controversé. L'article publié dans The Guardian m'a fait penser au livre de Friedman, en ce qu'il résume bien pourquoi il faudra saisir l'opportunité qu'offre le plus grand marché au monde, celui des US et de l'UE réunis. Les deux priorités de l'UE sont la croissance et l'emploi, et il est évident qu'une augmentation des échanges commerciaux (biens et services) des deux côtés de l'Atlantique pourra y contribuer. La condition, c'est d'enlever les barrières, en permettant ainsi aux compagnies de trouver de nouveaux marchés pour l'exportation, et de baisser les prix pour les consommateurs. Les petites et moyennes entreprises en seront les premières bénéficiaires. Bien entendu, le TTIP ne fera pas que dynamiser l'économie. Il va renforcer des valeurs atlantiques communes, à commencer par les fondamentaux de la démocratie et de la loi, jusqu'aux standards environnementaux et sociaux. L'article souligne que dans dix ans, compte tenu des économies émergentes, les US et l'UE risquent de ne plus être en position de leader, comme aujourd'hui, quand ils représentent ensemble 40% de l'économie mondiale. Les négociations pour le TTIP se poursuivent, des textes sont rendus publics et expliqués, des rencontres ont lieu régulièrement avec des représentants des deux côtés. Ensuite, ce sera aux 28 gouvernements européens et au PE de décider. Une chose est sûre, conclut l'article: le TTIP va apporter de la prospérité de part et d'autre de l'Atlantique, et nous donnera  la chance de mettre en place de hauts standards pour le commerce international.  

 

01/02/2015

Rêves et idéologies

syriza,grèce,russie,programme,austérité,dictature ( Photo web: Extreme Ultaviolet Image of a Significant Solar Flare

 

En lisant la presse roumaine, j'ai retenu deux articles, que je vais résumer ici. Le conseiller du président Poutine (qui ressemble à.. Raspoutine) s'est exprimé dans l'interview accordée à un site hongrois sur la nécessité d'un empire Euro-asiatique dominé par la Russie, et qui inclurait la Roumanie, la Hongrie, la Serbie, la Slovaquie, l'Autriche. En anticipant la fin des Etats nations, le conseiller en question a précisé qu'un tel empire pourrait contrecarrer "l'influence de l'Occident nihiliste" (un son de cloche plutôt familier dernièrement..). Il a parlé d'un nouvel ordre mondial "bipolaire", d'une part les USA et l'Europe occidentale dirigée par l'Allemagne, et d'autre part l'Union Euro-asiatique, dominée par la Russie. D'après lui, la formation nationaliste hongroise Jobbik a une doctrine réaliste, car dans un monde globalisé il faut que les identités culturelles des individus soient défendues. Le traité concernant la création de l'UEE (l'Union économique Euro-asiatique) est entré en vigueur le 1er janvier 2015, et pour le moment, ses membres sont la Russie, l'Arménie, la Biélorussie, le Kazakhstan. Histoire à suivre..

Si je préfère le point de vue de l'article Adieu, les vacances en Grèce! Ses frontières seront fermées par Poutine et ses petits hommes verts, c'est parce que cela change un peu de l'enthousiasme médiatisé des politiques d'extrême gauche, ou du fade langage diplomatique des derniers jours.

 

Par son idéal assumé sans complexes, celui de tromper les citoyens et les créditeurs du pays, mais aussi par son but pragmatique -se rapprocher le plus possible de la Russie de Poutine-, Syriza et ses dirigeants populistes promettent de troubler les eaux de la Méditerranée, et aussi celles de la Mer Noire. Pratiquement, ce qui vient de se passer en Grèce montre comment un pays peut se diriger vers son propre effondrement, et comment il va devenir un danger pour les autres Etats de tout un continent.

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21/01/2015

Mises au point

actualités, l'après-Charlie, Houellebecq, livre, US, projet, Cefro, transatlantique(Mes photos: Premier mimosa)
 
J'en ai retenu quelques unes sur les quinze derniers jours. Dans la vidéo des 4 vérités du Télématin du 16/01, le Directeur de l'Observatoire des pays arabes explique qu'il existe depuis des années une métastase du phénomène djihadiste, un projet mené par des mouvances qui veulent s'installer en Europe en créant une extraterritorialité, à savoir des émirats au sein des villes européennes où il y a une masse partisane, et faire appliquer la loi islamique par des oulémas. Déjà, cela me semble un peu plus clair. Ensuite une analyse dans EuObserver sur l'après-Charlie en France, et surtout la chronique culturelle autour du récent livre de Michel Houellebecq, "Soumission", faite par Adam Gopnik -on voit toujours mieux de loin. J'ai aussi lu ce que dit le rapport du président américain sur l'état de la nation, et je me suis réjouie que tout cela ait, dans l'ensemble, l'air positif et optimiste, ce qui est plutôt normal de leur part.
C'est pourquoi, m'accrochant à un fil invisible mais légitime (une partie de moi est aux States), je vais mettre en place, à travers CEFRO, une prestation de conseil en courtage agréé en douane. J'ai formulé la proposition, mais dans ce projet, je suis pareille aux responsables politiques qui ne font que porter les idées dont vont se charger ensuite les vrais professionnels, les techniciens. Car le vrai professionnel se trouve de l'autre côté de l'Océan, et tout ce que je souhaite, c'est qu'il accepte avec enthousiasme de poser une petite pierre au pont transatlantique..

 

06/01/2015

La corruption transnationale

corruption transnationale, rapport ocde, gouvernance, criminalité économique

(Photo web)

 

Au cas où nous souhaiterions commencer l'année avec de bonnes résolutions d'ordre éthique, ou tout simplement de la réflexion sur des informations qui nous concernent tous, en fin de compte, voici plus loin une lecture (elle est loin d'être rébarbative!). Cette étude de l'OCDE de 51 pages (40 exactement, plus les notes), disponible en anglais, français, espagnol, constitue "une première tentative de quantification de la corruption transnationale" sur la base des informations révélées dans les 427 affaires terminées depuis l'entrée en vigueur de la Convention sur la lutte contre la corruption en 1999. C'est plutôt récent, comme prise de conscience mondiale -encore une preuve, à mon sens, que ce n'est pas l'amour qui fait le progrès, mais la justice.

 "La passation des marchés publics  devrait rimer avec intégrité, transparence et comptabilité. (...) Nous savons maintenant que les pots-de-vin sont versés par les entreprises, dans tous les secteurs, à des agents publics de pays se trouvant à tous stades de développement économique. Les dirigeants d'entreprise sont impliqués, ou tout du moins au courant des actes de corruption transnationales dans la plupart des affaires, ce qui réfute les présomptions selon lesquelles la corruption serait le fait de salariés sans scrupules. Des intermédiaires, qu'ils soient des agents ou des véhicules juridiques (en anglais "corporate vehicles") sont utilisés dans la plupart des transactions corrompues et la majorité des pots-de-vin est versée dans l'objectif d'obtenir des marchés publics"

 

Il m'a semblé intéressant de constater qu'en première position parmi les agents qui acceptent des pots-de-vin sont les agents de douane, et que parmi les motifs pour lesquels les pots-de-vin sont versés, la facilitation des formalités douanières est à 12%, bien avant le traitement préférentiel d'une autre nature (7%), le traitement fiscal avantageux (6%), l'autorisation ou le permis (6%), l'accès à des informations confidentielles (4%).  

Il va de soi que la corruption transnationale compromet fondamentalement la relation entre les affaires et les gouvernements, et sape la démocratie et la loi. Les obstacles à la dissuasion sont nombreux et divers, l'un d'entre eux, non négligeable, serait que ces pratiques corrompues peuvent être un élément culturel. 

 

Un article paru dans The Washington Post présente aussi un résumé de ce rapport