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02/10/2009

Anniversaires/Nobel

Les célébrations de l’année : 60 ans depuis la victoire du communisme en Chine, 20 ans depuis sa chute en Europe. Je venais de me plonger dans une lecture fort occidentale sur les idéologies, en tant que maladies de l’idéal (Le mal des idéologies -une étude de psychanalyse étendue à la culture), lorsque j’ai appris la parution du livre L’Exécution des Ceausescu. La vérité sur une révolution en trompe l’œil, chez Larousse, auteur Radu Portocala. C’était pour hier, le 1er Octobre, et donc je suis allée immédiatement le chercher chez Virgin. En tapant le titre sur son ordinateur, le vendeur était ravi d’avoir orthographié correctement le nom Ceausescu: « Vous avez vu? Du premier coup! ». Il est vrai que tout un chacun croit connaître les événements de Décembre ’89, « la révolution roumaine en direct ».

Mais il faudrait lire ce livre de 153 pages, qui démonte logiquement le mécanisme de l’une des plus grandes manipulations réalisée par la désinformation, avec l’appui des médias, pour mieux voir, avec le recul, comment le scénario initial orchestré par l’URSS, et non pas par les Occidentaux, s’était déroulé en Roumanie. Si des faits comme ceux-là ont été possibles, tout est possible en Roumanie.. D’après ma grille de lecture, on peut également comprendre pourquoi la Roumanie d’aujourd’hui, vingt ans après, a le visage qu’elle a. Un fil rouge semble relier la corruption, les clans, les luttes intestines pour le pouvoir, la guerre entre les dissidents réels ou ceux fabriqués et les Services, les fortunes, les institutions défaillantes. Je recommanderais le livre d’abord aux eurocrates bruxellois qui sont dans les rouages de la décision, à ces Roumains qui se complaisent toujours dans l’illusion d’une révolution qui leur aurait été volée…, et bien sûr, à tous ceux qui refusent d’avaler des vérités toutes faites.

Update. L'écrivain Herta Müller, Allemande d'origine roumaine, se voit attribuer le Nobel de littérature 2009.

http://www.nytimes.com/aponline/2009/10/08/arts/AP-EU-Nob...
 
"...si je n'étais pas partie, il m'aurait été impossible de résister ici! Rien qu'en pensant au contact quotidien avec la réalité roumaine, je me rends compte que je deviendrais folle une sedonde fois si je devais vivre dans la Roumanie d'aujourd'hui. Il y a tant d'indifférence dans ce pays, et l'indifférence de la population explique aussi tout ce qui se passe.." déclare Herta Müller dans un quotidien roumain.
 
"La Roumanie post-communiste n'a pas enlevé tous les masques de l'horreur communiste, dont le plus perfide reste celui de la délation, et le plus terrible, celui de l'annihilation de l' intimité (...). Les Services secrets de Ceausescu  n'ont pas été dissous, mais renommés SRI. Un ex-collaborateur de la Securitate peut occuper n'importe quelle fonction aujourd'hui en Roumanie " écrivait Herta Müller dans Die Zeit (cité dans RL).

27/07/2009

Et si le Mur n'était pas tombé?/Les autres

Eh bien, on n'aurait pas contemplé de près le mythe de la démocratie occidentale, dont on rêvait de loin, et on n'aurait pas compris qu'il n'était pas meilleur, mais juste autrement agencé, on ne serait pas entrés en Europe officiellement, on n'aurait pas franchi des frontières, on n'aurait pas connu la xénophobie..
Dans une récente conversation, on m'a répliqué que tous les pays étaient xénophobes. Non pas politiquement, ouvertement, cela va de soi (lois, droits, directives, associations, ONGs, etc.), mais en profondeur, en sourdine, les étrangers n'étant ni aimés, ni véritablement intégrés ou reconnus, mais tolérés. Pour ma part, je le confirme. Un écrivain roumain émigré aux States dans les années '80 dit, après avoir pris connaissance de son impressionnant dossier à la Securitate, que "le sentiment d'être un étranger parmi les siens est un peu plus terrible que le sentiment d'être un étranger parmi d'autres". C'est pourquoi je pense que l'approche philosophique/psychanalytique de l'Autre (mon semblable, tout court) serait plus recommandable, car plus consolatrice. La révolte se trouverait apaisée par les limites mêmes de la condition humaine, puisque les considérations politiques peuvent se valoir toutes, à un moment donné.
 
"L'une de mes constantes préoccupations est de comprendre comment d'autres gens peuvent exister, comment il peut y avoir des âmes autres que la mienne, des consciences étrangères à la mienne, laquelle, étant elle-même conscience, me semble par là même être la seule. Je conçois que l'homme qui se trouve devant moi, qui me parle avec des mots identiques aux miens, et qui fait des gestes semblables à ceux que je fais ou je pourrais faire -je conçois qu'il puisse, en quelque façon, être mon semblable. (...).Personne, me semble-t-il, n'admet l'existence réelle des autres.(...). Il est des figures des temps passés, des images-esprits contenues dans les livres, qui sont pour nous plus réelles que ces indifférences incarnées qui nous parlent par-dessus le comptoir, ou nous regardent par hasard dans le tram, ou qui nous frôlent en passant, au hasard mort des rues. Ces autres-là ne sont pour nous que paysage, et presque toujours paysage invisible, de rue trop bien connue. (..) Je n'ai pas honte d'envisager les choses de cette façon, car je me suis aperçu que tout le monde en fait autant. Ce qui peut sembler du mépris pour l'homme, de l'indifférence permettant de tuer des gens sans bien sentir qu'on les tue, comme chez les assasins, ou sans penser que l'on tue, comme chez les soldats, provient de ce que personne n'accorde l'attention nécessaire au fait -sans doute trop abscons- que les autres sont des âmes, eux aussi." ( Fernando Pessoa/Bernardo Soares, Le livre de l'intranquillité).
Update: le 31 Juillet (1990/2009) Chanson fétiche, elle m'a accompagnée, en version roumaine, dans mon premier séjour en France, je la fredonnais constamment.. "Marina, Marina, Marina/O mie de ani de-as trai/Marina, Marina, Marina/Aleasa pe viata sa-mi fii/Crede-ma, Marina, /Lumea asta-i mare/Dar tu n-ai asemanare/O, nu, nu, nu, nu, nu". (Marina, Marina, Marina/Même si je vivais mille ans/Tu serais mon élue à vie/Crois-moi, Marina/Ce monde est grand/Mais tu n'as pas d'égale/O, non, non, non, non, non). 
Rocco Granata - Marina 2001
Released 1959

 

09/04/2009

Livre

004.JPGHier après-midi, j'ai acheté le livre d'Eva Joly, et bien sûr, je l'ai lu tout de suite. Le libraire m'a dit que l'auteur serait là début Mai. Venir à Nice, si près de Monaco, c'est un bon choix -j'ai pensé. On pourrait dire que c'est un livre d'espoir, car il vaut mieux voir le verre à demi plein. Mais plus qu'espérer, il faut dire les choses, pour que les gens soient informés et qu'ils comprennent exactement ce qui se passe, et surtout comment. C'est ce que fait le livre.
 
"Nous vivons une époque où la corruption devient la règle", dit l'un de ces héros ordinaires. "La Commission européenne se fiche totalement de la lutte contre la corruption", lâche-t-il ainsi sans détour. Il en veut à Bruxelles de se contenter de simples recommandations sur la corruption, sans aucun effet. (...) Ce ne sont pas les petites histoires de vols ordinaires, de petits fonctionnaires indélicats, qui constituent le vrai danger quand on s'attaque à la corruption. Le vrai, le seul sujet sulfureux, c'est la corruption des politiques et des puissants.(...)
La plupart des gens ne réalisent pas que la moitié des transactions commerciales de la planète passent par les paradis fiscaux. Lesquels capturent ainsi une part énorme de l'économie globale."
 
 

02/12/2008

Fin de partie/Livre

Les Roumains ont donc voté, tant bien que mal (autour de 39%), et maintenant l'heure est à la négociation/redistribution des résultats -difficile d'y comprendre quelque chose, car tantôt ce sont les socio-démocrates (PSD), tantôt ce sont les libéraux (PNL-PDL) qui l'auraient emporté...Aucune importance, d'ailleurs, et si j'ai voté (à Nice, je rappelle...), c'est plus par respect pour moi-même, pour exercer un droit et un devoir, que pour une classe politique lamentable, dont les membres s'avèrent parfaitement interchangeables.
En plus gai: je viens de retrouver sur Internet un livre de mon enfance, "The Adventures of Neznaika and his friends", en anglais et en roumain -je n'ai pas trouvé de version en français ("Neznaika" serait "J'en- sais- rien"). Voici les liens. Bonne lecture!