14/05/2019
Le délire du PSD roumain
(Chicago -Crédit photo Claudiu Nedelea)
Le système communiste a fonctionné avec deux leviers : la peur et l’imposture. Ceux qui aujourd'hui scandent des slogans en faveur du Parti social-démocrate ont les mêmes raisons que ceux qui scandaient hier pour le Parti communiste roumain. Il s'agit d'autres masques, mais de la même pièce. L’unité du peuple autour du Parti et de son Secrétaire général pourrait être définie comme la cabale des imposteurs, l’unité des imposteurs autour de l’imposteur suprême. Et c’est bien cette cabale héritée du régime communiste qui assure à l’actuel PSD un soutien solide, à moyen terme. Les dirigeants du PSD ne vont pas reculer après s’être présentés comme des demi-dieux et avoir fait des promesses sans aucune évaluation correcte. Ils iront donc au bout, et leur baisse dans les sondages ne devrait pas nous tromper. Leur ADN socio-culturel les rend inaptes sur plusieurs plans : pour partager les valeurs de l’UE, pour les comprendre, pour évoluer dans la direction de ces valeurs, et de façon plus générale, pour apprendre quelque chose de nouveau et faire des progrès. On voit bien que ces gens-là, les leaders de l’alliance PSD-ALDE, leurs représentants au Parlement européen, appartiennent à une Roumanie du passé. L'incompatibilité entre la qualité des gouvernants et les objectifs géopolitiques de la Roumanie est si évidente, on dirait de la schizophrénie: les représentants d’un pays qui occupe toujours les dernières places dans tous les classements de l’UE vocifèrent que leur pays n’est pas traité de manière équitable, qu’il est critiqué et qu’il est soumis à un mécanisme de vérification et de contrôle que eux, ils contestent. Les dirigeants du Parti social-démocrate roumain attaquent l’UE parce qu’ils ne sont pas intéressés par l’intégration du pays dans cette structure civilisée, et qu’ils regardent ailleurs.. (dans Ziare.com)
Dernier exemple en date du fonctionnement de la justice : l’un des dossiers les plus importants et controversés après la « Révolution », le dossier « Mineriada » concernant les violences des 13-15 juin 1990, a été enfin envoyé en instance en 2017 et les juges qui ont analysé les preuves viennent de déclarer le réquisitoire nul.
L’enjeu des élections européennes et du référendum pour la justice du 26 mai prochain est important, car ces événements représentent une chance réelle pour mettre fin à un pouvoir dont le seul but est de faire sortir la Roumanie de l’UE.
Ces dernières semaines, le PSD a organisé des meetings dans quelques villes dans l’est et dans le sud du pays, là où il compte sur un électorat acquis, et à cette occasion, on a pu voir et entendre ses dirigeants dans toute leur splendeur : c’était comme si on réécoutait les discours de Ceausescu &, ou aujourd'hui ceux de Maduro. Le même anachronisme toxique qui tue.
N.B. Je crois que je vais illustrer mes notes sur la Roumanie avec des photos de ce type, justement pour leur valeur thérapeutique.
17:04 Publié dans Actualités, Enjeux, Evénement, Presse, RO-EU-USA/Coopération | Lien permanent | Commentaires (2) | Tags : européennes, roumanie, justice | Facebook | | Imprimer
28/11/2017
Notre partenaire américain
(Mes photos -Fourgon UPS à Nice)
Vraisemblablement, depuis 28 ans, la Roumanie n’a jamais traversé une étape aussi inquiétante, non seulement pour elle-même, mais aussi pour les alliances et les partenariats qu’elle est censée respecter, l’UE et l’OTAN, et qui représentent son unique rempart et son passeport dans le monde civilisé.
Il est absolument élémentaire que l’UE et les Etats-Unis ne sauraient accepter un Etat aussi corrompu à la frontière avec la Russie.. Pour que le Département d’Etat américain arrive à demander au Parlement roumain, via un communiqué, de rejeter les modifications aux Lois de la Justice, car elles sont susceptibles de compromettre la lutte contre la corruption, c’est que la situation est particulièrement sérieuse, et que les ressources du dialogue diplomatique sont épuisées. Voici le communiqué qui, hier soir, en Roumanie, a été publié en ligne dans les Breaking News des sites d’information et a été instantanément repris sur les réseaux sociaux. Dans la matinée, les articles et les commentaires ont fusé de toutes parts, j'ai essayé d'y jeter un regard et éventuellement d'évaluer le poids des opinions anti-américaines, anti-européennes, nationalistes, néocommunistes, pro-russes.. Le refrain bien connu est celui de "la colonie". Dans ce cas, je suis pour une colonie américaine, plutôt que russe, cela m'est clair depuis que j'ai vu le jour dans la colonie soviétique appelée la République populaire roumaine/la République socialiste de Roumanie (éventuel rappel des faits historiques, grâce à Wikipedia, ici )
Romania: Proposals Affecting the Independence of the Judiciary
Press Statement/Heather Nauert /Department Spokesperson/Washington, DC/ November 27, 2017
The United States notes with concern that the Parliament of Romania is considering legislation that could undermine the fight against corruption and weaken judicial independence in Romania. This legislation, which was originally proposed by the Ministry of Justice, threatens the progress Romania has made in recent years to build strong judicial institutions shielded from political interference. We urge the Parliament of Romania to reject proposals that weaken the rule of law and endanger the fight against corruption.
L’année qui va s’achever a enregistré une terrible cacophonie dans la gouvernance, et des tentatives grossières visant à subordonner la Justice au politique. L’année qui va s’achever a aussi enregistré cinq fois moins de fonds européens que l’année précédente, quand on sait que la Roumanie a déjà le taux d’absorption le plus bas de l’UE et qu’elle aurait un besoin vital de projets de développement. Petit dommage collatéral: l’effondrement de la monnaie nationale. L’année qui va s’achever a vu s’accélérer l’expatriation des Roumains -plus de quatre millions vivent et travaillent à l’étranger. Bref, un vrai succès de la coalition PSD-ALDE qui avait emporté les législatives.. Malheureusement, on sait qu’il n’existe pas de parti d’opposition, qu’il n’y a que des passerelles d’intérêts personnels et de pouvoir entre les formations politiques, et que la population est fortement divisée puisque, elle aussi vit, plus ou moins, selon le même principe des passerelles.. Néanmoins, l’année qui va s’achever a vu également, depuis février, des protestations dans la rue, dans la plupart des villes. S’il n’y a pas de parti d’opposition, il y a quand même la manifestation d’une opposition (que « certains » qualifient de « manipulée ») -et c’est déjà mieux que rien. On ne peut pas se résigner à rester dans le Trou.
Donc, le pouvoir actuel fonce avec confiance et inconscience dans le mur, en multipliant les erreurs. Et il semble que l’heure est grave. Même si vous n’êtes pas un analyste politique, vous pouvez faire le rapprochement entre les événements : les sénateurs de la coalition majoritaire ont boycotté dans la Commission de la Défense nationale le vote pour l’acquisition des systèmes de défense aérienne Patriot. Hier, quelques heures avant le communiqué du Département d’Etat américain, le Président Iohannis a promulgué la Loi pour l’acquisition des systèmes Patriot.. Certains observent que les Américains essaient d’éviter que le Président Iohannis soit suspendu, car dans ce cas il s’agirait de forces plus dangereuses, impliquées dans une guerre hybride, déjà commencée (les Russes..)
16:36 Publié dans Actualités, Enjeux, Evénement, information, Presse, RO-EU-USA/Coopération | Lien permanent | Commentaires (0) | Tags : département d'etat us, communiqué, roumanie, justice, lutte anti-corruption | Facebook | | Imprimer
18/05/2016
La joie possible
(Mes photos -Soccer)
« Le Monde » publie un article de Nicolas Hulot sur les migrants et sur notre humanité qui semble avoir disparu. Le ton ne varie pas du début à la fin: l’Europe est indifférente, elle ne manque pas de moyens, mais de compassion. Sans être vraiment fan de l’auteur, j'ai lu l'article et j’ai trouvé que c’était une vraie démonstration d’activisme qui finissait en beauté : « Je sais que les gens heureux -ni les autres d’ailleurs- n’aiment qu’on leur parle de choses tristes. La douleur des faibles se renforce de la faiblesse et de l’indifférence des nantis ». L’auteur est une personne suffisamment intelligente pour savoir que ce n’est pas d’un manque de compassion qu’il est question dans la crise des migrants.. Mais il a préféré choisir ici cet angle de vue.
Je pense profondément que le sens de notre brève existence participante à la civilisation humaine, c'est la joie de la vie. On se trompe souvent sur le sens du mot « joie » : ce n’est pas être gai et rire tout le temps.. Ce n’est pas non plus être détaché ou plongé dans la méditation, comme nous enseignent les gourous (je comprends que Deepak Chopra soit détaché avec ses millions de dollars). C’est une sérénité et une confiance qui viennent des sentiments de justesse et de justice –dans cet ordre, d’ailleurs. Et je rappelle les définitions dans leurs premières acceptions. Justesse : « qualité qui rend une chose parfaitement adaptée ou appropriée à sa destination ». Justice : « appréciation, reconnaissance et respect des droits et du mérite de chacun ». Encore faudra-t-il qu'elles ne soient pas détournées, comme c'est souvent le sort des mots, des textes..
J'écrivais aussi cette note il y a trois ans, sur ces mêmes notions.
20:33 Publié dans Actualités, Enjeux, Presse, RO-EU-USA/Coopération | Lien permanent | Commentaires (0) | Tags : justesse, justice, migrants, article nicolas hulot | Facebook | | Imprimer
03/11/2014
Elections Roumanie (II)
(Photo web)
Les résultats du premier tour de la présidentielle étaient prévisibles. Le vote dans la diaspora a été émaillé de nombreux incidents liés à l'organisation, ou plus exactement au manque d'organisation (nombre insuffisant de bureaux de vote, de personnel, de formulaires). On ne saurait suspecter d'incompétence le gouvernement et son premier-ministre candidat. Ils ont dû faire de leur mieux pour saboter le vote des Roumains de l'étranger, ce qui semble logique, après tout, puisque la diaspora ne fait pas partie de l'électorat du PSD. L'intérêt, comme observe bien l'auteur de cet article, c'est que moins la diaspora vote, mieux c'est. L'explication avancée par le ministère des affaires étrangères comme quoi ils ont respecté les sections de vote de 2009, est une contre vérité: rien qu'à Nice, où la section de vote a été supprimée, vivent des milliers de Roumains. Je me suis félicitée pour l'intuition de ne pas être allée à Marseille. J'aurais peut-être risqué de faire quelques centaines de km et de ne pas réussir à voter, faute de formulaires, qui sait.. En Roumanie, le vote "rouge" dans les départements les plus pauvres, les fiefs des barons PSD (après tout, la moitié du pays..) est allé vers cette formation politique calamiteuse et son candidat (derrière qui se trouve l'autre "aile" des Services..). Si elle l'emporte au second tour, le 16 prochain, la Roumanie n'aura aucune chance, pour les cinq années à venir, de devenir plus ou moins "normale" (justice, Etat de droit). Ce n'est même pas interprétable, c'est tout simplement clair, 25 ans après la chute du Mur..
15:07 Publié dans Actualités, Enjeux, Evénement, information, Presse, RO-EU-USA/Coopération, Voyage, Web | Lien permanent | Commentaires (0) | Tags : élections présidentielles, roumanie, diaspora, enjeux, justice, état de droit. | Facebook | | Imprimer