09/04/2009
Livre
Hier après-midi, j'ai acheté le livre d'Eva Joly, et bien sûr, je l'ai lu tout de suite. Le libraire m'a dit que l'auteur serait là début Mai. Venir à Nice, si près de Monaco, c'est un bon choix -j'ai pensé. On pourrait dire que c'est un livre d'espoir, car il vaut mieux voir le verre à demi plein. Mais plus qu'espérer, il faut dire les choses, pour que les gens soient informés et qu'ils comprennent exactement ce qui se passe, et surtout comment. C'est ce que fait le livre.
"Nous vivons une époque où la corruption devient la règle", dit l'un de ces héros ordinaires. "La Commission européenne se fiche totalement de la lutte contre la corruption", lâche-t-il ainsi sans détour. Il en veut à Bruxelles de se contenter de simples recommandations sur la corruption, sans aucun effet. (...) Ce ne sont pas les petites histoires de vols ordinaires, de petits fonctionnaires indélicats, qui constituent le vrai danger quand on s'attaque à la corruption. Le vrai, le seul sujet sulfureux, c'est la corruption des politiques et des puissants.(...)
La plupart des gens ne réalisent pas que la moitié des transactions commerciales de la planète passent par les paradis fiscaux. Lesquels capturent ainsi une part énorme de l'économie globale."
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02/12/2008
Fin de partie/Livre
Les Roumains ont donc voté, tant bien que mal (autour de 39%), et maintenant l'heure est à la négociation/redistribution des résultats -difficile d'y comprendre quelque chose, car tantôt ce sont les socio-démocrates (PSD), tantôt ce sont les libéraux (PNL-PDL) qui l'auraient emporté...Aucune importance, d'ailleurs, et si j'ai voté (à Nice, je rappelle...), c'est plus par respect pour moi-même, pour exercer un droit et un devoir, que pour une classe politique lamentable, dont les membres s'avèrent parfaitement interchangeables.
En plus gai: je viens de retrouver sur Internet un livre de mon enfance, "The Adventures of Neznaika and his friends", en anglais et en roumain -je n'ai pas trouvé de version en français ("Neznaika" serait "J'en- sais- rien"). Voici les liens. Bonne lecture!
Nikolai Nosov - The adventures of Dunno and his friends (FULL ENGLISH TEXT - translated by Margaret Wettlin) Nikolai Nosov - Aventurile lui Habarnam şi ale prietenilor săi (Romanian)
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22/02/2008
Très bref plaidoyer (à propos de cette Storytelling-là...)
"L'existence étant ce qu'elle est, il n'y a pas à s'étonner si les hommes se sont toujours préoccupés de sa possible signification. Les opinions courantes à ce sujet sont fondamentalement au nombre de trois: pour certains, l'existence a une signification précise, pour d'autres, elle n'en a aucune, pour d'autres, enfin, il n'est pas exclu qu'elle en ait une, mais chacun doit se débrouiller pour la trouver pour lui-même. En tout cas, il s'agit d'une question 'grave', traditionnellement réservée aux spécialistes, philosophes, prêtres, savants et penseurs, spéléologues, prisonniers libérés, commandants de pétroliers, actrices rescapées de la taillade de leurs poignets, etc. Les gens ordinaires n'en parlent pas, soit par bonne éducation, soit de crainte d'avoir l'air bêtes et mal informés, soit parce que les occupations de la vie quotidienne laissent peu de temps, passé seize ans, pour les échanges de méditations cartésiennes.(....) Nous passâmes d'urgence en revue diverses religions dans l'idée d'une éventuelle adhésion, nous considérâmes trois ou quatre religions progressistes et utopistes qui s'étaient imposées en même temps que la locomotive à vapeur, nous étudiâmes à fond quelques grands systèmes philosophiques antiques et modernes. Mais il ne nous fallut pas longtemps pour voir tout ce qu'il y avait d'incompatible entre nous et ces électromécaniciens de la vie, si sentencieux et sûrs de leurs diagnostics, et si facilement désavoués par un fil, un joint ou un contact déplacé.
Il ne nous restait donc que la littérature qui s'est toujours occupée, à vrai dire, de la signification de l'existence. Mais de quelle manière? Par des voies subtilement indirectes, tangentielles, allusives, symboliques, avec les silences, les hésitations, les délicatissimes précautions d'un homme qui essaie de pêcher un poisson avec les mains."
(Fruttero & Lucentini, La signification de l'existence,1974, 1996 Arléa)
P.S. Voici un site -fun, smart and humanitarian-:http://www.freerice.com/index.php
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07/09/2006
Notre bagne quotidien ou pour une relecture
"Pour comprendre l'homme et ses besoins, pour le connaître dans ce qu'il a d'essentiel, il ne faut pas opposer l'une à l'autre l'évidence de vos vérités. Oui, vous avez raison, la logique démontre tout. (...)On peut ranger les hommes en hommes de gauche et en hommes de droite, en bossus et en non bossus, en fascistes et en démocrates, et ces distinctions sont inattaquables. Mais la vérité est ce qui simplifie le monde et non ce qui crée le chaos; la vérité, c'est le langage qui dégage l'universel (...) ce n'est point ce qui se démontre, c'est ce qui simplifie. (...)A quoi bon discuter toutes ces idéologies? Si toutes se démontrent, toutes aussi s'opposent, et de telles discussions font désespérer du salut de l'homme. Alors que l'homme partout autour de nous expose les mêmes besoins. Nous voulons être délivrés. Celui qui donne un coup de pioche veut connaître un sens à son coup de pioche (...) Le bagne ne réside point là où les coups de pioche sont donnés. Il n'est pas d'horreur matérielle. Le bagne réside là où les coups de pioche sont donnés qui n'ont point de sens, qui ne relient pas celui qui les donne à la communauté des hommes. Et nous voulons nous évader du bagne."
"(...) Et ce n'est point la charité ici qui me tourmente. Il ne s'agit pas de s'attendrir sur une plaie éternellement ouverte. Ceux qui la portent ne la sentent pas.C'est quelque chose comme l'espèce humaine et non l'individu qui est blessé ici, qui est lésé. Je ne crois guère à la pitié. Ce qui me tourmente, c'est le point de vue du jardinier. Ce qui me tourmente, ce n'est pas cette misère, dans laquelle après tout on s'installe aussi bien que dans la paresse. Des générations d'Orientaux vivent dans la crasse et s'y plaisent. Ce qui me tourmente, les soupes populaires ne le guérissent point. C'est un peu, dans chacun des hommes Mozart assasiné. Seul l'esprit, s'il souffle sur la glaise, peut créer l'homme."
(Antoine de Saint-Exupéry, Terre des Hommes)
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