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17/11/2014

Et nous l'avons fait!

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(Mes photos: En route vers Marseille, pour voter, hier le 16 novembre)

 

La mobilisation des Roumains a été exceptionnelle, les expatriés ont été doublement plus nombreux à voter qu'au premier tour, et on peut dire aussi que Facebook a largement rendu possible cette inespérée révolution roumaine. En temps réel, les Roumains se sont tenus informés, ont réagi, ont témoigné, ont convaincu d'autres de leurs concitoyens d'aller voter. A Marseille, j'ai été impressionnée par la patience des gens qui attendaient sur des centaines de mètres, devant le Consulat. Partie de bonne heure de Nice, j'ai voté parmi les 300 premiers. Dans d'autres grandes villes, en Allemagne, Italie, Espagne, là où les Roumains sont très nombreux, des milliers de personnes n'ont pas réussi à exercer leur droit de vote, et les protestations ont obligé les forces de l'ordre à intervenir.

Et je me dis que si, par absurde, le gouvernement avait organisé correctement les élections, l'indignation des Roumains ne se serait pas manifestée, et elle n'aurait peut-être pas poussé vers cette forme très rare, en ce qui nous concerne, de solidarité dans la révolte, avec ce résultat. En souhaitant que le président élu Klaus Iohannis puisse avoir la force et le courage de ses intentions, et de ne pas reculer devant un système solidement bâti, depuis de longues années..A un moment donné, dans une conférence de presse, à la question "Qu'est ce qui vous a le plus impressionné dans cette campagne?", Monsieur Iohannis a répondu que les gens qui venaient vers lui et qui essayaient de le toucher, à la fin d'un meeting.. Alors, pour ces gens-là, pour tous les jeunes qui ont sauvé la mise des élections, et pour nous les autres, qui vous avons accordé un vote de confiance -bonne route, Monsieur le Président!  

12/11/2014

Elections Roumanie (IV)/Vote crucial

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(Mes photos: Nuageux)

Update 15. Il ne reste que quelques heures avant le vote qui va décider si la Roumanie est capable de franchir le pas vers une étape nouvelle, ou non. "Il est clair que le gouvernement n'a pas voulu que les Roumains de l'étranger puissent exercer leur droit de vote", a affirmé le président Basescu dans son message adressé aux électeurs, en insistant auprès de la diaspora (3,5 millions..) d'aller voter malgré les distances, les efforts, car c'est l'avenir de la Roumanie qui est en jeu. 

Demain, j'espère pouvoir voter, je pars de bonne heure. J'ai rendu public mon profil Facebook  afin de pouvoir publier en temps réel, à cette occasion. Si c'est la progéniture du PSD, le candidat Ponta, qui l'emporte, je tournerai complètement le dos, pour ne plus entendre, ne plus voir, et je n'écrirai plus un mot en roumain.

                                                            ***

Ces derniers jours, ma conscience citoyenne et moi-même sommes en suractivité, en suivant de près, bien que géographiquement de loin, la campagne pour la présidentielle en Roumanie. Il est clair qu'il est impératif pour le pays d'opérer un changement, d'en finir avec les affaires, les barrons, les corrompus, les élus justiciables qui l'étouffent depuis 25 ans. Comme je l'ai déjà écrit, pour que cela ait une infime chance d'arriver, il ne faudrait pas que l'actuel parti au pouvoir, le PSD, l'héritier de droit et de fait de l'ancien parti communiste, avec son candidat premier-ministre, l'emporte dimanche prochain. La vérité bien connue, c'est qu'en Roumanie la vie politique est tellement infestée, qu'elle ne laisse pas trop de marge de manoeuvre. Il  serait exagéré de parler de droite et de gauche, de principes et, encore moins, de programmes spécifiques, les partis politiques roumains ayant plutôt l'aspect et le comportement de groupes d'intérêts dont les responsables peuvent migrer, comme bon leur semble, d'un groupe à l'autre..

Nous n'avons pas l'embarras du choix. Imaginons une pièce où nous nous sommes enfermés, et de laquelle nous voulons sortir, car c'est urgent, malgré que nous ne sachions pas exactement ce qui se trouve au-delà de la porte. Le candidat Johannis représenterait cette sortie, et la garantie qu'il offre, à part sa personnalité, c'est que la ville dont il est le maire depuis 14 ans, Sibiu, est un exemple de bonne gestion, une sorte d'oasis dans le désert roumain. Comme il est issu de la communauté allemande, et de confession protestante, il a eu droit à une anti-campagne nationaliste et orthodoxe particulièrement agressive: un étranger qui aurait des intérêts étrangers, et pas n'importe lesquels, en tout cas, pas la Russie...Le candidat Ponta, Roumain et orthodoxe, s'est assuré l'appui des popes pour qu'ils donnent au petit troupeau les consignes de vote qu'il fallait..La manière dont le premier-ministre candidat utilise l'Eglise orthodoxe devrait nous inquiéter, car c'est ainsi que naît le totalitarisme. La Roumanie a une Constitution moderne, elle est membre de l'UE, et pourtant, ni ces atouts, ni même le vote de la diaspora pour le candidat allemand et protestant (plus de 64% au premier tour) ne semble pouvoir grand chose contre une poussée de fièvre nationaliste. J'écrivais dans une note précédente que le vote de la diaspora avait été saboté avec méthode, par rapport à l'organisation du scrutin et au nombre de sections de vote. Suite aux vives réactions, le pouvoir s'est vu obligé d'abattre une carte, question de calmer un peu le jeu, et le ministre des affaires étrangères a quitté ses fonctions..
Pour le vote de la diaspora au second tour, le gouvernement a déclaré qu'il y aura davantage de tampons de vote et de personnel, mais que le nombre de sections de vote restera le même (pendant deux semaines, le Ministère des affaires étrangères et le Bureau électoral central se sont renvoyé la balle à propos de la légalité de l'augmentation des sections de vote à l'étranger..). Peu avant  la dernière heure, c'est-à-dire hier soir, les deux candidats ont essayé d'avoir un débat-dialogue sur un petit poste de télévision, et j'ai pu le regarder en direct, sur Internet. Ma conclusion est la même: quoi qu'il en soit, si nous voulons sortir du marasme, il n'y a que cette option: le candidat Klaus Iohannis. Quand même, j'ai parfois l'impression que la diaspora et la partie de la société civile qui le soutiennent, et cela justement parce qu'elles sont conscientes du danger qu'il y aurait à propulser la Roumanie 25 ans en arrière, font un meilleur travail que celui de son équipe de campagne..
J'irai voter à Marseille, 6 heures de trajet aller-retour, et Claudiu ira voter à Atlanta, 3 heures aller-retour, et nous voterons pour cette possibilité de changement. 

 N.B. En ce qui concerne l'augmentation du nombre de sections de vote à l'étranger: c'est tout à fait légal et simple, il suffirait d'en faire la demande..Ce sont les mairies et les administrations étrangères qui l'ont confirmé. Il est évident que le gouvernement roumain ne le souhaite pas. Les limites de la démocratie roumaine viennent d'être atteintes, on ne peut aller plus loin..

08/11/2014

Elections Roumanie (III)/Je vote

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(Mes photos: Jardin Thiole, Place de la Libération)
 
Hier soir, j'ai pris la décision de faire un effort (car ç'en est un, pour plusieurs raisons), et d'aller voter au second tour de la présidentielle en faveur du candidat Klaus Iohannis. En ce weekend anniversaire de la chute du Mur, 25 ans, qui sont aussi 25 de ma vie, de celle de mon fils, à l'extérieur de notre pays (et pour cause..), je vais rendre hommage à cet événement marquant, en votant pour le candidat dont l'orientation semble être celle qui convient le mieux à l'urgence des enjeux. C'est peut-être une dernière chance pour la Roumanie. Je suis d'accord avec sa formulation: "le changement vient d'en haut, et non d'en bas". J'ai laissé un commentaire (Carmen Lopez) en roumain sur sa page de campagne, et j'ai constaté que je n'avais pas été insultée.., et que mes quelques lignes avaient reçu des Like. Il est plutôt réconfortant de voir que le nombre de Roumains qui font ce choix augmente fortement. Voici mes quelques lignes (on peut toujours les retrouver, je suppose): 
 
Monsieur Iohannis, je viens de regarder l'enregistrement vidéo de la conférence de presse que vous avez donnée hier à Cluj. Je l'ai fait très attentivement, en essayant de décoder, de vous connaître, autant que faire se peut, en pareille occasion. Mon espoir est un peu revenu après avoir pu entendre un raisonnement clair, précis, et surtout NORMAL (je le souligne, justement parce que votre contre- candidat a une structure psychique différente, et donc un comportement différent). Je comprends que ce que vous souhaitez pour la Roumanie relève du pur bon sens: un redressement et une place correcte dans le partenariat euro-atlantique. Je ferai le déplacement à Marseille pour pouvoir voter - 500 km aller-retour, puisque la section de vote qui existait à Nice lors de l'élection de 2009 a été supprimée. Je vous accorderai mon vote. 
 
Sur mon blog témoignage qui a dix ans, j'ai recherché "chute du Mur", et j'ai sélectionné ces notes de 200420052014

03/11/2014

Elections Roumanie (II)

élections présidentielles, roumanie, diaspora, enjeux, justice, état de droit.

(Photo web)

Les résultats du premier tour de la présidentielle étaient prévisibles. Le vote dans la diaspora a été émaillé de nombreux incidents liés à l'organisation, ou plus exactement au manque d'organisation (nombre insuffisant de bureaux de vote, de personnel, de formulaires). On ne saurait suspecter d'incompétence le gouvernement et son premier-ministre candidat. Ils ont dû faire de leur mieux pour saboter le vote des Roumains de l'étranger, ce qui semble logique, après tout, puisque la diaspora ne fait pas partie de l'électorat du PSD. L'intérêt, comme observe bien l'auteur de cet article, c'est que moins la diaspora vote, mieux c'est. L'explication avancée par le ministère des affaires étrangères comme quoi ils ont respecté les sections de vote de 2009, est une contre vérité: rien qu'à Nice, où la section de vote a été supprimée, vivent des milliers de Roumains. Je me suis félicitée pour l'intuition de ne pas être allée à Marseille. J'aurais peut-être risqué de faire quelques centaines de km et de ne pas réussir à voter, faute de formulaires, qui sait.. En Roumanie, le vote "rouge" dans les départements les plus pauvres, les fiefs des barons PSD (après tout, la moitié du pays..) est allé vers cette formation politique calamiteuse et son candidat (derrière qui se trouve l'autre "aile" des Services..). Si elle l'emporte au second tour, le 16 prochain, la Roumanie n'aura aucune chance, pour les cinq années à venir, de devenir plus ou moins "normale" (justice, Etat de droit). Ce n'est même pas interprétable, c'est tout simplement clair, 25 ans après la chute du Mur..