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30/03/2005

Journalistes roumains otages

La nouvelle de la disparition (de l'enlèvement) des trois journalistes roumains en Irak fait la une de tous les quotidiens roumains qui donnent des informations sur chaque pas (liaison par téléphone), jusqu'au moment de l'enlèvement: les mots en anglais de la journaliste, avant que la ligne ne soit coupée: "Laissez-nous partir, nous venons d'un pays pauvre, nous n'avons pas d'argent". On peut lire aussi dans EVZ un article émouvant sur le métier de journaliste (la catégorie la plus antipathique aux US, après les avocats), sur le cynisme supposé, sur les risques implicites aussi. On prend connaissance des mesures prises par les autorités roumaines en la circonstance.
J'ai parcouru attentivement non seulement les informations officielles, mais également les commentaires en ligne de mes compatriotes sur cet événement. Presque à l'unanimité, tous sont choqués et expriment leur espoir. Je dis presque, car quelques commentaires s'arrêtent à des détails sur lesquels on ne penserait pas s'attarder. Il est vrai que j'ai remarqué, moi aussi, l'attitude décontractée et étonnamment sûre du directeur du poste de télévision Prima TV auquel appartient l'un des trois journalistes. Mais ce qui me met mal à l'aise est justement une impression diffuse que j'ai eue en parcourant toutes les informations (très abondantes) dans la presse, ce sentiment inconfortable de l'existence de plusieurs plans, voulant me rappeler quelque chose.
Analogie livresque: l'histoire de la madeleine proustienne...
Il va de soi que je formule le même espoir pour leur retour rapide.

Carmen Lopez
serghie_carmen@yahoo.com

22/03/2005

Lettre au Président de la CE

lettre envoyée en e-mail

A Monsieur José Manuel Barroso
Président de la Commission Européenne
Bruxelles

Monsieur le Président,

Je viens de retrouver dans mes fichiers un document informatif et j'ai pensé vous le faire parvenir.
Ceci, afin de vous prouver encore, si besoin est, ne fût-ce que par ce témoignage minuscule, le degré d'écart entre ce qui apparaît comme stratégie progressiste de l'Europe et la transposition concrète, dans la réalité.

On découvre avec étonnement aujourd'hui que la pédagogie européenne est défaillante, et on réalise que tout le processus de la construction européenne auquel des ressortissants de l'Est comme moi, par exemple, se sont attachés avec espoir et confiance, risque d'être compromis et, qui plus est ridiculisé, puisque impuissant, malgré toute une eurocratie bien huilée (des milliers de fonctionnaires) travaillant dans des centaines d'organismes, de centres et de fondations - un labyrinthe dont on ne trouve pas l'issue, lorsqu'on s'en approche.

Vous avez bien compris, je suis en train de vous rappeler ce petit projet dans la formation entre la Roumanie et la France, pour la concrétisation duquel j'ai frappé aux portes de vos Directions (Technologies de l'Information, Elargissement, etc) depuis 2000. J'imagine que même si Monsieur Prodi n'est plus en fonction, ou le Commissaire Verheugen, leurs Secrétariats n'ont pas complètement changé, et que l'on peut toujours retrouver la trace des messages et des dossiers réceptionnés.

Bien évidemment, je n'ai pas manqué de solliciter l'appui de la fondation européenne qui figure plus loin, j'ai contacté également le Cedefop (puisque le projet est susceptible, en principe, d'intéresser la France).
Les mêmes réponses creuses, formelles, émanant d'institutionnels dont le rôle n'est pas de s'engager à prendre une décision et le pari de suivre la mise en forme d'un projet, mais d'élaborer soigneusement une rhétorique de système et de s'y tenir.

Je vous prie de lire avec attention les objectifs de cette fondation européenne de formation: c'est exactement ce que poursuit mon petit projet dans la formation au bénéfice des cadres roumains. Et pourtant, jamais aucun décideur ne s'est donné la peine de regarder de plus près un projet pour lequel on s'est empressé de me féliciter (son opportunité, etc), dans la même rhétorique de bois.

Aujourd'hui, la perspective du rejet du Traité constitutionnel a au moins le mérite de rendre la Commission plus sensible à la réalité, c'est-à-dire, à la distance qui sépare ses Eurocrates (ce n'est pas péjoratif, c'est simplement étymologique) des problèmes concrets.
Sincèrement, je suis plutôt satisfaite que vous puissiez constater à quel point la pédagogie européenne est aussi ou surtout une question de politique interne, propre à chaque Etat membre.
A mon modeste niveau individuel, en m'engageant avec ma petite structure roumaine dans un projet lié à l'élargissement, j'ai compris, même si je ne voulais pas l'accepter, qu'en France ce projet ne trouverait jamais de soutien -et cela depuis les niveaux locaux ( plates-formes d'initiative locale, Mairie, Conseil Général), jusqu'au niveau national (Ministère pour les Affaires Européennes, etc).
Certes, le projet n'a jamais été rejeté, il n'y avait aucune raison de principe, et puis, cela n'aurait pas été politiquement correct. Bien au contraire, dans cet élégant style français (qui fait défaut aux institutionnels roumains, je le reconnais), on m'a suggéré un autre organisme, une autre piste, toujours une autre, pendant des mois, des années -une multitude de poupées russes.
A un moment donné, quelque part, un agent administratif m'a demandé avec une hostilité évidente: "Et vous poursuivez toujours votre projet européen?" En clair: "Nous n'avons pas encore réussi à vous faire abandonner l'idée?"

Je vous invite à lire quelques uns des commentaires faits à des notes sur mon weblog elargissement-ro. Je les ai laissés justement parce qu'ils montrent bien un état d'esprit réel et aussi la perception de l'Europe et de ses élargissements.
Une ligne politique soutenue pour des raisons d'Etat, c'est une chose, ses modalités de se propager, c'en est une autre.

Avec l'_expression de ma considération,

Carmen Serghie Lopez
(...)



Fondation européenne pour la formation


Missions :

La Fondation européenne pour la formation est une Agence de l’Union européenne établie à Turin en 1995 pour promouvoir une coopération efficace dans le domaine de l’enseignement et de la formation professionnels entre les pays de l’Union européenne et les pays issus de l’éclatement de l’Union soviétique. Cette mission a été étendue aux pays tiers méditerranéens.


Il s’agit de :

- soutenir le développement des systèmes d’enseignement et de formation professionnel dans les pays partenaires d’Europe centrale et orientale et dans les nouveaux Etats indépendants ;

- contribuer à la coordination et à l’évaluation de l’assistance fournie par l’Union européenne, ses Etats membres et les pays partenaires ;


La Fondation est à la fois un centre d’expertise, d’analyse et de conseils et un centre de gestion de programme qui développe des projets, participe à leur évaluation et dissémine les résultats.

Parmi les pays partenaires, les pays candidats à l’adhésion.


Activités :

- Assistance aux pays partenaires dans leur effort pour « créer un main d’œuvre qualifiée et compétitive, laquelle représente la stratégie la plus efficace dans la lutte contre le chômage et l’exclusion sociale » : définition des besoins en compétences et en formation, des priorités en matière de systèmes d’enseignement et de formation professionnelle.

- Diffusion d’information et promotion des échanges d’expériences (publications, réunions, séminaires)

- Assistance technique à la Commission européenne pour ce qui concerne la préparation et l’organisation des procédures de sélection et de contrôle

- Réseau d’observatoires nationaux des systèmes d’enseignement et de formation dans les PECO et les pays de l’ex-URSS : impulsé par la Fondation, il fournit à l’Union européenne, à ses Etats membres et aux pays partenaires ainsi qu’à toutes les parties intéressées, des informations sur des activités réalisées, les initiatives en cours et sur les besoins dans le domaine de l’enseignement et de la formation professionnels.


Fonctionnement :

La Fondation est un organisme indépendant sans but lucratif.

Son Conseil de direction est composé de représentants de chacun des Etats membres et de deux représentants de la Commission européenne. Il arrête le programme de travail et le budget annuel et adopte le rapport annuel.

La Fondation travaille étroitement avec le CEDEFOP, le Centre pour le développement de la formation professionnelle.


Adresses utiles :

Fondation européenne pour la formation

Villa Gualino, Viale Settimio Severo 65-I-

10133 Torino – Italie

Tél.: 00.39.11.630.22.22 – Fax : 00.39.11.630.22.00

info@etf.eu.int - http://www.etf.eu.int

Le CEDEFOP, actuellement, participe, aux côtés des Etats membres et de l’Union européenne, à la valorisation et à la promotion de la formation professionnelle des jeunes et de la formation continue des adultes en Europe.


Adresse utiles :

CEDEFOP – BP 22427 – Thessaloniki – Gr – 55102 Thessaloniki

Tél. : 00.30.31.49.01.11 – Fax : 00.30.31.49.01.02 – Norbert Wollschläger

info@cedefop.eu.int - http://www.cedefop.eu.int et http://www.trainingvillage.gr


Centre INFO, Centre pour le développement de l’information sur la formation permanente (correspondant pour la France) – 4 Avenue du Stade de France – F – 93218 Saint Denis la Plaine cedex

Tél. : 01.55.93.92.14 – Fax : 01.55.93.17.28 – Henriette Perker

h.perker@centre-info.fr - http://www.centre-info.fr




Carmen Lopez
Managing Director SC TORR SRL J17/673/93 Galati Romania


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17/03/2005

Management roumain/Pédagogie européenne/Transparence

Echos après le Séminaire "Perspectives et responsabilités du milieu d'affaires roumain avant l'intégration" (d'après EVZ du 8 mars)

Les officiels européens s'inquiètent que l'Etat roumain ait tendance à privilégier les sociétés autochtones et à éloigner ainsi les investisseurs. Le représentant de la CE à Bucarest a précisé que dans ces conditions il ne pouvait exister de concurrence loyale. "La Roumanie n'est pas le seul endroit sur terre où les investisseurs peuvent démarrer une affaire. S'ils voient qu'ici les règles du jeu ne sont pas respectées, ils décident de monter leur affaire ailleurs, dans un milieu correct". Plus de 66% des sociétés roumaines disparaîtront après l'intégration en raison de la faillite et de la réorganisation, mais aussi parce qu'elles seront absorbées par les compagnies étrangères. D'où la nécessité de revoir le management, de changer la perception de certaines pratiques économiques, d'apprendre les nouvelles réglementations des subventions d'Etat et des appels d'offre publics. La conclusion est que la majorité des acteurs évoluant sur le marché roumain méconnaissent les règles de la concurrence et confondent parfois concurrence et compétition déloyale. Quelques pratiques des plus fréquentes: détourner la clientèle, compromettre (calomnier) l'image d'une société (d'un produit), exercer des pressions sur les employés et sur la clientèle des compagnies concurrentes pour les disloquer, vendre ses services, en tant qu'employé, à des compagnies concurrentes.
En Hongrie et en Pologne, après l'intégration les exportations vers l'Occident ont augmenté, la demande en étant forte, les prix des produits importés et autochtones ont augmenté, le chômage a augmenté aussi (20% en Pologne).

Déjà, je me souviens bien après un circuit dans les pays de l'Est, que la Roumanie d'il y a 30 ans avait un bon retard par rapport à la Hongrie, à la Tchécoslovaquie (à l'époque), à la Pologne, tout en partageant le même espace communiste. Ce retard ne s'est pas estompé, il est constant (la corruption reste aussi une constante présente également chez nos voisins, avec des paramètres variables). L'unique chance de la Roumanie viendrait du côté des US, quelles que soient les idiosyncrasies inévitables à cet égard, et peut-être que la bonne intuition de Traian Basescu est l'axe Bucarest-Londres-Washington.


Récemment, en argumentant la libéralisation des services dans l'UE, le Président de la CE observait que "certains n'avaient pas changé de logiciel" et continuaient de raisonner comme pour une Europe à 15, alors qu'elle est à 25 (enfin, bientôt à 27, j'ai ajouté, comme un réflexe, en écoutant "Euronews" à six heures du matin). Mais ce qui m'a mise de bonne humeur (à six heures du matin, donc) a été la remarque à propos des 15 qui voudraient que la CE les défende contre les dix nouveaux membres. Or, l'UE représente un intérêt commun, etc, etc...

Je pense qu'il faudrait dispenser énormément de cours de pédagogie européenne, et comme vraisemblablement, on s'y est mal pris, le "oui" au Traité est incertain. La directive Bolkestein fait peur à juste titre, comme à chaque fois quand une décision politique devance des aspects de la réalité concrète et qui n'ont pas encore trouvé une formule d'équilibre. J'avoue que, par exemple, lorsque tous mes efforts visent à installer une succursale de ma petite société roumaine en France (le domaine des services, formation professionnelle), je ne serais pas du tout enchantée de suivre la législation du pays d'origine, en l'occurrence la Roumanie, qui se situe encore très loin dans l'harmonisation européenne (c'est le pays avec la plus lourde fiscalité d'Europe et où des possibilités astucieuses pour la détourner se sont imposées toutes seules- et de là, l'évasion et la fraude: un patron étranger installé en Roumanie ne peut vous proposer plus de 250-300 Euros par mois pour un poste de cadre hautement qualifié, en revanche il vous suggère de faire passer votre salaire par votre société (que vous créez en un tour de main...). Est-ce que le Commissaire Européen à l'Industrie, M.Verheugen, qui était à l'Elargissement (et que j'avais vainement et pathétiquement sollicité pendant trois ans pour un support concernant mon petit projet avec la France) connaît vraiment à fond tous ces subterfuges de l'économie roumaine? On reste de plus en plus consterné du décalage entre ce qui est dit "ex cataedra" à Bruxelles et ce qui est sur le terrain.

Par ailleurs, j'ai décidé de me plonger consciencieusement dans la lecture du Traité surtout après avoir appris dimanche dernier sur le Forum des Européens (Arte) quelque chose sur l'article 51 qui parle des fruits du lobbying de l'Eglise auprès de la CE. C'est un sujet qui me hérisse quand il ne me fait pas froid dans le dos, surtout cette histoire de concordats qui passeraient par-dessus les Etats...(je préférerais être plus ignorante en la matière, mais ma Thèse porte sur le Moyen Age...)

20.000 dossiers de l'ex-police secrète roumaine, la Securitate sont à présent ouverts à la consultation. Les analystes considèrent que cette rupture avec le passé communiste a toujours été différée et qu'elle est la cause des problèmes de corruption en Roumanie -l'un des principaux écueils de son intégration européenne. Bien que la loi autorisant l'accès aux dossiers secrets soit en viguer depuis 1999, il n'y a que 10.000 personnes qui ont pu consulter leurs dossiers, alors que plus d'un million et demi étaient fichées par la Securitate pendant le régime communiste.
(OBG)

Carmen Lopez
serghie_carmen@yahoo.com

08/03/2005

Fierté nationale/En feuilletant la presse

Extraits de l'éditorial publié dans EVZ du 2 Mars

Hausser le ton à l'Europe n'éradiquera pas la corruption

"La Roumanie n'accepte plus l'étiquette de pays corrompu. Nous demandons aux politiques occidentaux de désigner avec précision et de ne pas assimiler tout le peuple roumain à la notion de nation corrompue." Ce message au sous-texte patriotard est la réplique que le Président roumain donne à des leaders conservateurs bavarois, qui ne se font pas à l'idée que la Roumanie pourra être reçue dans l'UE en 2007, et non pas en 2009, comme ils estiment que ce serait normal. Quelle est la raison de ce blâme? Une fois acceptée dans l'UE, qui se porte bien, en général, la Roumanie ne tarderait pas à infecter tout le monde par son foyer de corruption endémique. (...) D'un certain point de vue, le désir du Président d'effacer l'étiquette de pays corrompu qui accompagne le CV de la Roumanie sur tous les méridiens est bien compréhensible. (...) Certes, on n'aime pas, cela nous fait mal, mais en définitive, la Roumanie n'est-elle pas un pays gangrené par la corruption? Aurait-elle changé du jour au lendemain, comme laisserait à croire la réaction irritée de Traian Basescu? La coutume nationale des pots-de-vin aurait-elle disparu brusquement? A-t-on fait la désinsectisation "anti-pots-de-vin" dans les ministères, les préfectures, les mairies, les hôpitaux? Non, rien n'a changé. Sauf le nom du pouvoir. La Roumanie est toujours la même. Si Basescu tient absolument à faire disparaître du langage universel l'expression "corruption à la roumaine", il doit renoncer au ton haut et aux négations populistes. Il a à sa portée deux instruments qui aux yeux de l'Europe sont plus crédibles et plus efficaces: la loi et la volonté politique."

En voyant comment les choses peuvent se passer ailleurs, je suis d'accord que la corruption roumaine manque de classe. Mais elle a toutes les chances de s'affiner, voire même de changer de nom...

Toujours dans EVZ du 2Mars

Selon Ollie Rehn, l'actuel Commissaire à l'Elargissement, récemment en visite en Roumanie, réformer la justice et diminuer la corruption "c'est la priorité des priorités". "J'ai reçu une liste contenant des cas de corruption signalés dans les mass-médias en Roumanie, mais je n'ai pas discuté en détail parce que ce n'est pas au commissaire européen d'analyser ces aspects, mais à la police judiciaire et aux autorités roumaines", a déclaré Rehn.
"Ce que nous appelons corruption continue d'être un problème pour la Roumanie", a affirmé hier le Président du Parlement Européen, l'Espagnol Josep Borrell Fontelles, dans un discours devant les Chambres réunies du Parlement roumain. Il s'est déclaré d'accord avec la requête du Président roumain à ce que les membres du Parlement Européen n'utilisent plus le terme de corruption de manière globale. Mais le Parlement, avec toute sa bonne volonté, ne pourra pas se transformer en une agence de détectives privés."Nous ne pouvons pas identifier les corrompus d'après leurs noms et prénoms", a dit Borrell.
Le traité d'intégration de la Roumanie à l'UE sera signé le 25 Avril prochain.

En lisant cela, deux images me viennent à l'esprit pour signifier la même chose. L'une, c'est un jeu de stratégie et de construction qui faisait la bonheur de mon fils il y a une dizaine d'année et dans lequel, pour passer d'un palier à l'autre, il fallait respecter la consigne:"We need more people". L'autre est celle de Diogène, qui, une bougie allumée à la main, en plein jour, au milieu de l'Agora, cherchait un homme...

Carmen Lopez
serghie_carmen@yahoo.com