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02/04/2005

Fin/évenement

La vérité pour Saint Bernard est "la misère de notre nature", humanité et humilité ayant la même racine, "humus", la terre de la condition humaine. Comme la mosaïque romaine trouvée sur la Voie Appienne -le squelette allongé pointant son index vers la terre: "Terram intuere ut cognoscas teipsum. Ipsa te tibi repraesentabit, quia terra es et in terra ibis" ("De gradibus humilitatis", II, 10, 1). D'après lui, c'est ce "nosce teipsum" des Anciens qui engendre tous les degrés de l'humilité, tout comme la "curiositas" engendre tous les degrés d'orgueil jusqu'aux plus bas. Car prendre en considération une connaissance quelconque, qui n'est pas la connaissance de soi en vue du salut, c'est justement curiosité. "L'humilité est nécessaire pour atteindre la vérité, parce qu'elle correspond à la vérité sur nous-mêmes; et la vérité sur notre misère nous enseigne la charité parce qu'elle nous ouvre les yeux sur la misère de notre prochain", écrivait-il en 1125 dans "De gradibus humilitatis", I, 1).

La mort du Pape Jean-Paul II est un événement qui s'est plutôt déroulé que produit sous nos yeux. Inimaginable au temps de Bernard de Clairvaux, peut-être uniquement parce que les NTIC se trouvaient encore très loin. Mais le puritanisme de Bernard se basait sur des idées, ce n'était pas qu'un sentiment profond et une passion violente animant sa révolte contre le "luxe pour Dieu" des Clunisiens.
Certains chrétiens ont été gênés par la médiatisation excessive des derniers moments de Jean-Paul II. J'en fais partie, sans doute pour d'autres raisons, car ce n'est pas la pudeur que j'invoquerais. J'éprouve une compassion normale pour cet homme qui rencontre sa mort de cette manière-ci, et aujourd'hui, pendant toute la matinée j'ai laissé tourner un CD avec la 5e Symphonie. J'ai hésité entre les fados d'Amalia Rodrigues que j'avais inlassablement écoutés à la mort de mon père, qui adorait Amalia, et Beethoven, et finalement j'ai opté pour le destin dans la variante musicale de ce dernier.
Seulement, je crois toujours que lorsqu'une institution (ecclésiastique, cette fois-ci) devient plus importante que le contenu qu'elle est censée servir, lorsqu'elle est préoccupée essentiellement de développer une image d'elle-même, et ce en alternant savamment le secret et le dévoilement de celui-ci, alors l'écart qui s'installe est identique à celui qui existe entre le discours de l'amour et le discours sur l'amour. Deux réalités différentes, qui vivent de plus en plus mal leur symbiose nécessaire.
J'aime particulièrement ces deux citations (que j'avais choisies en guise de motto à mon travail d'il y a dix ans sur la rhétorique de la Passion dans le roman médiéval):

"Notre peur fondamentale n'est pas de mourir, mais de ne pas avoir été juste" (Platon)
"A la fin du jour c'est sur l'amour que vous serez jugés. Celui qui aime, ni ne fatigue, ni ne se fatigue. Le seul langage que notre Dieu entende est celui du silencieux amour" (Saint Jean de la Croix).

31/03/2005

Nos otages/Suite

Miss Marple...Le quotidien EVZ d'aujourd'hui, le 31 Mars publie un long article qui vous donne le vertige, et pas vraiment: "La clé de l'enlèvement se trouve chez Hayssam" (il paraît que les Américains ont repéré la piste Huyssam dès lundi). Si tout ce qui est avancé est réel (les premières cinq hypothèses sur les six décrites), puisque tellement vraisemblable et en rapport avec les milieux d'affaires arabo-roumains d'avant et d'après '90, on risque d'offrir un nouveau spectacle "à la roumaine" au monde entier.

Carmen Lopez

30/03/2005

Journalistes roumains otages

La nouvelle de la disparition (de l'enlèvement) des trois journalistes roumains en Irak fait la une de tous les quotidiens roumains qui donnent des informations sur chaque pas (liaison par téléphone), jusqu'au moment de l'enlèvement: les mots en anglais de la journaliste, avant que la ligne ne soit coupée: "Laissez-nous partir, nous venons d'un pays pauvre, nous n'avons pas d'argent". On peut lire aussi dans EVZ un article émouvant sur le métier de journaliste (la catégorie la plus antipathique aux US, après les avocats), sur le cynisme supposé, sur les risques implicites aussi. On prend connaissance des mesures prises par les autorités roumaines en la circonstance.
J'ai parcouru attentivement non seulement les informations officielles, mais également les commentaires en ligne de mes compatriotes sur cet événement. Presque à l'unanimité, tous sont choqués et expriment leur espoir. Je dis presque, car quelques commentaires s'arrêtent à des détails sur lesquels on ne penserait pas s'attarder. Il est vrai que j'ai remarqué, moi aussi, l'attitude décontractée et étonnamment sûre du directeur du poste de télévision Prima TV auquel appartient l'un des trois journalistes. Mais ce qui me met mal à l'aise est justement une impression diffuse que j'ai eue en parcourant toutes les informations (très abondantes) dans la presse, ce sentiment inconfortable de l'existence de plusieurs plans, voulant me rappeler quelque chose.
Analogie livresque: l'histoire de la madeleine proustienne...
Il va de soi que je formule le même espoir pour leur retour rapide.

Carmen Lopez
serghie_carmen@yahoo.com

22/03/2005

Lettre au Président de la CE

lettre envoyée en e-mail

A Monsieur José Manuel Barroso
Président de la Commission Européenne
Bruxelles

Monsieur le Président,

Je viens de retrouver dans mes fichiers un document informatif et j'ai pensé vous le faire parvenir.
Ceci, afin de vous prouver encore, si besoin est, ne fût-ce que par ce témoignage minuscule, le degré d'écart entre ce qui apparaît comme stratégie progressiste de l'Europe et la transposition concrète, dans la réalité.

On découvre avec étonnement aujourd'hui que la pédagogie européenne est défaillante, et on réalise que tout le processus de la construction européenne auquel des ressortissants de l'Est comme moi, par exemple, se sont attachés avec espoir et confiance, risque d'être compromis et, qui plus est ridiculisé, puisque impuissant, malgré toute une eurocratie bien huilée (des milliers de fonctionnaires) travaillant dans des centaines d'organismes, de centres et de fondations - un labyrinthe dont on ne trouve pas l'issue, lorsqu'on s'en approche.

Vous avez bien compris, je suis en train de vous rappeler ce petit projet dans la formation entre la Roumanie et la France, pour la concrétisation duquel j'ai frappé aux portes de vos Directions (Technologies de l'Information, Elargissement, etc) depuis 2000. J'imagine que même si Monsieur Prodi n'est plus en fonction, ou le Commissaire Verheugen, leurs Secrétariats n'ont pas complètement changé, et que l'on peut toujours retrouver la trace des messages et des dossiers réceptionnés.

Bien évidemment, je n'ai pas manqué de solliciter l'appui de la fondation européenne qui figure plus loin, j'ai contacté également le Cedefop (puisque le projet est susceptible, en principe, d'intéresser la France).
Les mêmes réponses creuses, formelles, émanant d'institutionnels dont le rôle n'est pas de s'engager à prendre une décision et le pari de suivre la mise en forme d'un projet, mais d'élaborer soigneusement une rhétorique de système et de s'y tenir.

Je vous prie de lire avec attention les objectifs de cette fondation européenne de formation: c'est exactement ce que poursuit mon petit projet dans la formation au bénéfice des cadres roumains. Et pourtant, jamais aucun décideur ne s'est donné la peine de regarder de plus près un projet pour lequel on s'est empressé de me féliciter (son opportunité, etc), dans la même rhétorique de bois.

Aujourd'hui, la perspective du rejet du Traité constitutionnel a au moins le mérite de rendre la Commission plus sensible à la réalité, c'est-à-dire, à la distance qui sépare ses Eurocrates (ce n'est pas péjoratif, c'est simplement étymologique) des problèmes concrets.
Sincèrement, je suis plutôt satisfaite que vous puissiez constater à quel point la pédagogie européenne est aussi ou surtout une question de politique interne, propre à chaque Etat membre.
A mon modeste niveau individuel, en m'engageant avec ma petite structure roumaine dans un projet lié à l'élargissement, j'ai compris, même si je ne voulais pas l'accepter, qu'en France ce projet ne trouverait jamais de soutien -et cela depuis les niveaux locaux ( plates-formes d'initiative locale, Mairie, Conseil Général), jusqu'au niveau national (Ministère pour les Affaires Européennes, etc).
Certes, le projet n'a jamais été rejeté, il n'y avait aucune raison de principe, et puis, cela n'aurait pas été politiquement correct. Bien au contraire, dans cet élégant style français (qui fait défaut aux institutionnels roumains, je le reconnais), on m'a suggéré un autre organisme, une autre piste, toujours une autre, pendant des mois, des années -une multitude de poupées russes.
A un moment donné, quelque part, un agent administratif m'a demandé avec une hostilité évidente: "Et vous poursuivez toujours votre projet européen?" En clair: "Nous n'avons pas encore réussi à vous faire abandonner l'idée?"

Je vous invite à lire quelques uns des commentaires faits à des notes sur mon weblog elargissement-ro. Je les ai laissés justement parce qu'ils montrent bien un état d'esprit réel et aussi la perception de l'Europe et de ses élargissements.
Une ligne politique soutenue pour des raisons d'Etat, c'est une chose, ses modalités de se propager, c'en est une autre.

Avec l'_expression de ma considération,

Carmen Serghie Lopez
(...)



Fondation européenne pour la formation


Missions :

La Fondation européenne pour la formation est une Agence de l’Union européenne établie à Turin en 1995 pour promouvoir une coopération efficace dans le domaine de l’enseignement et de la formation professionnels entre les pays de l’Union européenne et les pays issus de l’éclatement de l’Union soviétique. Cette mission a été étendue aux pays tiers méditerranéens.


Il s’agit de :

- soutenir le développement des systèmes d’enseignement et de formation professionnel dans les pays partenaires d’Europe centrale et orientale et dans les nouveaux Etats indépendants ;

- contribuer à la coordination et à l’évaluation de l’assistance fournie par l’Union européenne, ses Etats membres et les pays partenaires ;


La Fondation est à la fois un centre d’expertise, d’analyse et de conseils et un centre de gestion de programme qui développe des projets, participe à leur évaluation et dissémine les résultats.

Parmi les pays partenaires, les pays candidats à l’adhésion.


Activités :

- Assistance aux pays partenaires dans leur effort pour « créer un main d’œuvre qualifiée et compétitive, laquelle représente la stratégie la plus efficace dans la lutte contre le chômage et l’exclusion sociale » : définition des besoins en compétences et en formation, des priorités en matière de systèmes d’enseignement et de formation professionnelle.

- Diffusion d’information et promotion des échanges d’expériences (publications, réunions, séminaires)

- Assistance technique à la Commission européenne pour ce qui concerne la préparation et l’organisation des procédures de sélection et de contrôle

- Réseau d’observatoires nationaux des systèmes d’enseignement et de formation dans les PECO et les pays de l’ex-URSS : impulsé par la Fondation, il fournit à l’Union européenne, à ses Etats membres et aux pays partenaires ainsi qu’à toutes les parties intéressées, des informations sur des activités réalisées, les initiatives en cours et sur les besoins dans le domaine de l’enseignement et de la formation professionnels.


Fonctionnement :

La Fondation est un organisme indépendant sans but lucratif.

Son Conseil de direction est composé de représentants de chacun des Etats membres et de deux représentants de la Commission européenne. Il arrête le programme de travail et le budget annuel et adopte le rapport annuel.

La Fondation travaille étroitement avec le CEDEFOP, le Centre pour le développement de la formation professionnelle.


Adresses utiles :

Fondation européenne pour la formation

Villa Gualino, Viale Settimio Severo 65-I-

10133 Torino – Italie

Tél.: 00.39.11.630.22.22 – Fax : 00.39.11.630.22.00

info@etf.eu.int - http://www.etf.eu.int

Le CEDEFOP, actuellement, participe, aux côtés des Etats membres et de l’Union européenne, à la valorisation et à la promotion de la formation professionnelle des jeunes et de la formation continue des adultes en Europe.


Adresse utiles :

CEDEFOP – BP 22427 – Thessaloniki – Gr – 55102 Thessaloniki

Tél. : 00.30.31.49.01.11 – Fax : 00.30.31.49.01.02 – Norbert Wollschläger

info@cedefop.eu.int - http://www.cedefop.eu.int et http://www.trainingvillage.gr


Centre INFO, Centre pour le développement de l’information sur la formation permanente (correspondant pour la France) – 4 Avenue du Stade de France – F – 93218 Saint Denis la Plaine cedex

Tél. : 01.55.93.92.14 – Fax : 01.55.93.17.28 – Henriette Perker

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Carmen Lopez
Managing Director SC TORR SRL J17/673/93 Galati Romania


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