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28/04/2011

Roumanie, Avril 2011

Dans l'Album Roumanie, Avril 2011 (plus loin, la colonne de droite), des images que j'ai emportées, en ce printemps tardif pour les arbres, qui m'ont attendue: le Danube et sa falaise-promenade, Bucarest et ses câbles électriques suspendus (un collègue a été fasciné par les photos que j'avais prises il y a deux ans, j'ai voulu le rassurer que les câbles étaient toujours là), le marché de ma ville, Galatzi, avec son macadam rongé depuis plus de cinquante ans (l'infrastructure en Roumanie est agonisante, un express qui mettait environ trois heures il y a vingt ans pour parcourir 250 km, met presque cinq heures aujourd'hui, et il mettra certainement plus de sept heures dans cinq ans, mais il reste un moyen de transport plus sûr que la voiture, compte tenu de l'état de nos routes ou de la conduite des automobilistes).
J'ai emporté aussi l'image du drapeau national sur les églises pendant ces jours de Pâques, voilà qui est nouveau, un pas de plus vers une république orthodoxe peut-être, il faut s'associer pour anesthésier ce peuple, qui déjà n'a pas la vocation de réagir. Dans le jardin public, j'ai pris la photo de I.L.Caragiale (j'ai son buste dans ma bibliothèque aussi), l'écrivain qui a le mieux perçu la spécificité de notre vie politique, et après tout, de notre nation. C'est la même spécificité aujourd'hui qu'il y a presque cent ans, avec les mises à jour des temps actuels: la mafia du bois, qui a le contrôle absolu dans ce domaine, a frappé le 23 Avril, dans le département de Harghita, en exécutant l'adjoint du maire; un groupe de popes est allé avec un avion privé à Jérusalem pour apporter la lumière de Pâques, qui a été dispatchée (oui, c'est le mot) dans toutes les villes, moment très médiatisé, d'ailleurs; Ferrari a passé le plus de commandes cette année en Roumanie; un-deux fraudeurs de taille ont finalement été extradés ou retrouvés et amenés à l'aéroport de Bucarest juste ces jours-là, comme quoi la justice sur terre existe et l'Etat est à son service ( Schengen approche, il faut "quantifier les résultats de la lutte anti-corruption", exigent les Eurocrates, autrement dit faire du chiffre, ce n'est pas difficile, faites-nous confiance, quand on veut, on peut..); la monnaie nationale ne cesse de se renforcer, il semblerait que nous soyons presque sortis de la récession (quelle importance si les salaires ont été amputés de 25% pour que les avantages faramineux des politiques soient conservés et augmentés); les investisseurs étrangers affluent (prenons un tel investisseur, sans le nommer, il récupère sa récolte, la transporte jusque dans les eaux internationales, d'où il revient pour la revendre à la Roumanie), etc, etc. 
 
J'ai emporté, comme toujours, une chanson, celle que j'entendais partout, à la radio, sur les terrasses: Caro Emerald - A Night Like This LIVE @ 3FM (ce n'est pas le clip officiel, trop glamour pour moi et donc un rien déprimant, n'est-ce pas, mais la chanson me plaît, elle sera la "madeleine" qui me restituera ce court séjour).
 
N.B. Dans l'avion qui m'emmenait de Nice à Münich pour prendre une correspondance pour Bucarest, un titre de journal avait attiré mon attention, mais j'étais trop préoccupée pour demander le journal.. Je l'ai retrouvé à mon retour à Nice, dans "Le Monde" du 13 Avril, c'est un intéressant entretien avec le Roumain Andrei Ujica, le réalisateur du documentaire sélectionné à Cannes en 2010, L'Autobiographie de Nicolae Ceausescu. J'ai retenu ces phrases très justes et absolument actuelles, si l'on remplace le personnage par d'autres choses: "Ceausescu n'est pas un monstre tombé du ciel pour persécuter une nation innocente. Le film montre que l'aveuglement idéologique et un certain assentiment collectif sont nécessaires à l'établissement et à la pérennité du bourreau."
 
P-S. Un nouveau lien dans la colonne de droite (Links), Nikaiarapallo, peut-être une autre graine de baobab, souhaitons-le!
 

20/12/2010

Aux visiteurs

 
  de ce blog, esprits amis ou esprits simplement curieux, que je ne connais pas, mais qui sont étonnamment nombreux chaque mois, je souhaite d'excellentes fêtes de fin d'année. 
 
 Joyeux Noël!  Merry Christmas! Craciun Fericit!
 Bonne Année!  Happy New Year! La Multi Ani!  

Mon choix musical: Tracy Chapman, "The First Person on Earth"


13/05/2010

Cannes Mai 2010

Ce matin du 13, j'ai décidé brusquement, parce qu'il faisait très beau, de faire un saut à Cannes. C'était pour prendre des photos, et aussi un café, quelque part.. Les images sont dans le Photoblog, la catégorie Cannes Mai 2010 (http://myshots.hautetfort.com) -comme d'habitude, commencer par la dernière, et ensuite cliquer sur la catégorie, afin de les faire défiler. Il est vrai que je passe toujours par les mêmes endroits, mais cela ne m'ennuie pas (ou ne m'ennuie plus), car, comme je le précisais dans l'A propos, le temps est différent, l'état d'esprit est différent (le mien, et sans doute celui des angles qui viennent à moi), rien n'est identique, ni ne se répète à l'identique, comme on ne le sait que trop..P-S. Pour les amateurs/les connaisseurs: http://www.di.fm/calendar/calendar.php?type=month&cal...

 

05/04/2010

Réflexions pour un week-end (de Pâques)

Il y a des jours où vous vous souvenez que vous devriez être meilleurs, plus généreux, plus ouverts, plus chaleureux. Il y a des circonstances qui vous obligent à poser à nouveau un regard sur votre vie, sur ses étapes, et à faire une comptabilité simple: ce que j'ai perdu (mais puisque c'est perdu, comment le savoir? dirait le sage), ce que j'ai gagné.
Samedi soir je suis allée prendre la lumière à l'église grecque de Nice, comme chaque année (la paroisse orthodoxe de la communauté roumaine étant si loin, que même si je voulais y aller, il me serait difficile sans voiture, ce qui me donne, d'ailleurs, une bonne raison..).
Le grand cierge blanc, entouré d'une petite protection contre le vent, ne s'est pas éteint sur tout le chemin de retour à la maison. J'ai donc traversé le Centre ville jusqu'à mon quartier multiculturel (cosmopolite, si vous préférez) le cierge allumé à la main, sans encombre (je précise), et je suis rentrée dans l'appartement avec la lumière (un bon signe, selon la tradition..).
Le lendemain, j'ai passé et j'ai reçu plusieurs coups de fil pour les voeux habituels. L'un d'entre eux, c'était à ma tante qui habite une petite ville roumaine de province, cette tante-là qui est convaincue que je manque de diplomatie dans mes attitudes critiques.. En principe, je devais aller en Roumanie à Pâques, au moins pour fleurir moi-même la tombe de mes parents, et pour commémorer les trois ans du décès de maman, mais j'ai finalement renoncé à ce voyage, en faisant le nécessaire pour que l'événement se déroule dans les règles, grâce aux proches sur place. D'abord, parce que après les deux cours de Février, je n'ai plus eu aucune envie, brusquement, de me retrouver en Roumanie...Ensuite, parce que les trois cents euros de billet d'avion trouveront une meilleure utilisation cet été, lorsque la petite famille roumano-américaine viendra passer deux semaines de vacances en Europe (c'est-à-dire à Nice), deux semaines "arrachées" à leurs compagnies respectives...C'est mon projet de l'année, et comme toujours, je ne vois pas au-delà de cette limite, il faut s'efforcer de vivre au présent, quand il est impossible de se projeter plus loin..
Donc, dans la conversation avec ma tante, j'ai eu l'occasion de m'entendre dire, au passage, que j'avais fait des erreurs, que je n'avais pas réussi en France, que normalement en Roumanie je serais arrivée à une bonne position à l'Université de Bucarest, à l'Académie...
Je lui ai fait observer posément que je n'avais jamais affirmé que je vivais bien en France (tout en habitant dans une région qui fait des jaloux), que je survivais depuis dix-huit ans et que probablement ça allait continuer, mais qu'en Roumanie, telle que je suis, j'aurais réussi encore moins..
Heureusement, ce genre de remarques a cessé de m'affecter depuis longtemps, d'autant plus que la réalité, elle, n'a cessé de me confirmer que mes choix étaient les seuls possibles. Je ne les regrette nullement.
Mais cette conversation m'a fait voir deux aspects, l'un d'ordre particulier, l'autre plus général. Le premier, c'est le côté nationaliste des Roumains, et dont personnellement j'ai horreur, et qui, dans le fond, ne serait qu'un sentiment d'infériorité déguisé, explicable par l'histoire..Mais ce côté-là les empêchera toujours de dire non à la pourriture, quelle que soit sa forme, au lieu de s'en accommoder avec plus ou moins de cynisme. Et en définitive, personne n'est plus autorisé qu'eux à dire et à faire ce qu'il faut dans leur propre pays. 
Le second, c'est à propos d'une certaine forme de vieillissement: les gens vieillissent mal, tristement, ils ne changent pas en mieux, au contraire, ils se rigidifient dans leurs traits de caractères les moins agréables. Et réussir sa vie a très peu à voir avec se réussir soi-même, après tout.
 
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