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11/06/2017

Un essai rassurant

Le-monde-va-beaucoup-mieux-que-vous-ne-le-croyez.jpgDepuis des années, les cris d’alarme se multiplient sur les dangers qui nous menacent, et pourtant jamais le monde n’a été aussi peu violent. La liberté, la tolérance, l’éducation et la santé ont progressé sur la planète dans des proportions insoupçonnées. C’est le message d’espoir que propose cet essai, dont l’auteur est spécialiste des sciences de l’éducation et président d’honneur de l’Association française de psychologie positive. Partant de l’idée que les discours catastrophistes sont contreproductifs, parce qu’ils mènent à l’immobilisme, ou à la soumission à une politique autoritaire, il dresse ici un bilan à l’aide de statistiques, de documents, de rapports internationaux incontestables (l’ONU, l’Unicef, le BIT, la FAO, l’Unesco, l’OMS, la Banque mondiale, le PNUD) qui montrent une humanité en progrès. Trois sources complémentaires d’inspiration forment le socle conceptuel de cet ouvrage : la psychologie positive, qui étudie les conditions et les processus qui contribuent à l’épanouissement ou au fonctionnement optimal des individus, des groupes et des institutions) ; le convivialisme, nouvelle philosophie politique qui considère qu’une politique légitime devrait reposer sur les quatre principes de commune humanité, de commune socialité, d’individuation et d’opposition maîtrisée) ; une vision optimiste de l’être humain, selon laquelle il existe en toute personne une aptitude à la bonté, qui peut s’épanouir ou s’étioler en fonction de ses choix personnels et de son milieu social.

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23/05/2017

Le bonheur dans son contexte

attentat Manchester, OCDE, étude, bonheur, monde occidental(Mes photos- La Promenade des Anglais, Nice)

Hier, dans la soirée, la barbarie s’est à nouveau manifestée, cette fois-ci à Manchester, lors d’un concert où étaient présents des enfants et des adolescents -un individu s’est fait exploser, il y a eu des morts et des blessés. La constante la plus importante peut-être, parmi les gestes et les réactions dont nous avons maintenant l’habitude (discours de condamnation, drapeaux en berne, hommages), est l’idée que le monde occidental doit défendre et préserver son mode de vie, sans céder à la peur. Le monde occidental poursuit son idéal de bonheur dans le monde réel, et cet idéal comporte quelques paramètres qui représentent le prix de plusieurs siècles d’efforts civilisateurs.

L’OCDE produit régulièrement des rapports sur l’indice mondial du bonheur, sur la mondialisation, réunis sous la catégorie « Better policies for better lives ». En 2015, j’écrivais une note sur le bonheur selon l’OCDE, en voici un extrait, surtout pour le lien envoyant à l’étude menée à Max Planck UCL:

"Oui, comme un nouvel Evangile, mais infiniment préférable..Le bonheur, le bien-être, le vivre mieux font l'objet, ces dernières années, d'études et de statistiques. L'indice mondial du bonheur, ou le bonheur national brut donnent la mesure du développement des pays, et si nous voulons nous faire une idée, nous n'avons qu'à consulter le site de l'OCDE. Un livre paru l'année dernière, "Heureux comme un Danois", dont l'auteur est une expatriée danoise en France, nous présente les paramètres de ce bonheur: la confiance, l'éducation, l'autonomie, l'égalité des chances, le réalisme, la solidarité, l'équilibre famille/travail, la relation avec l'argent, la modestie, l'égalité hommes-femmes. Dans cette infographie animée nous pouvons voir le rang qu'occupent les pays riches (34) selon l'indicateur du bien-être: l'Australie 1/34, le Canada 2/34, la Suède 3/34, la Norvège 5/35, le Danemark 6/34, les Etats-Unis 7/34..., mais aussi la République Tchèque 23/34, la Pologne 25/34, la Hongrie 29/34. Bien évidemment, la Roumanie et la Bulgarie n'entrent dans aucune statistique sur ce sujet. 

Une récente étude menée à Max Planck University College London Centre for Computational Psychiatry and Ageing Research vient de mettre en équation mathématique la prédiction du bonheur. Les chercheurs sur le bien-être sont d'accord sur les différentes variables liées au bonheur, mais ils n'arrivent toujours pas à comprendre comment les événements quotidiens se combinent pour influencer notre état d'esprit à chaque instant. Affirmer que le bonheur c'est lorsque des bonnes choses nous arrivent, ce n'est pas tout à fait exact. D'où cette étude sur le lien entre les récompenses et le bonheur, et une conclusion: le bonheur ne dépend pas de la façon dont les choses se présentent, mais si elles sont meilleures ou pires que nous avons prévu. Donc, notre horizon d'attente, en quelque sorte…Voici l'équation, très chic.

Il existe de nombreux pays dans le monde où le problème du bonheur et du bien-être ne préoccupe pas spécialement les dirigeants ou la population, je veux dire en termes de stratégie nationale cohérente, d'objectifs politiques visant le développement sous ses formes fondamentales: éducation, santé, anticorruption. Il y a des sociétés où les religions et les traditions suffisent, et tiennent lieu de toute autre chose. Nous savons bien que nous rencontrons sur la même planète des modes de vie et de pensée figés dans des modèles très éloignés. Comme nous pouvons également rencontrer des sociétés hybrides, où ces modèles coexistent avec les constructions les plus mégalos. Pour ma part, si, par l'absurde, on m'offrait un voyage à Dubaï, par exemple, je refuserais, puisque je n'éprouve pas le moindre désir de voir en réalité des constructions et du luxe à vous couper le souffle, je serais terriblement angoissée par le contraste et la disharmonie de profondeur.."

 

 

  

08/05/2017

La France a élu son Président

DSC_000001 (4).JPG(Mes photos- Nice, la plage du Lido)

Une campagne présidentielle suivie avec intérêt dans le monde entier, et qui, en France, a montré à quel point la société était fragmentée. Au lendemain du second tour et quelques jours après un débat déroutant pour certains et salutaire pour d’autres, le soulagement quand même. Le plus terrible aurait été d’avoir une finale entre l’extrême droite et l’extrême gauche -et quoi que l’on puisse dire, on l’a frôlée. Leurs idées sont faciles à retrouver dans les régimes totalitaires d'essence nationaliste et socialiste, il existe encore beaucoup de nostalgiques parmi ceux qui ont vécu dans ces régimes-là, et aussi beaucoup d'idéalistes parmi ceux qui ne les connaissent pas par expérience directe. 

Monsieur Anders Fogh Rasmussen, l’ancien secrétaire général de l’OTAN, écrit sur Facebook :

"Félicitations à Emmanuel Macron. Ce soir, l'Europe a poussé un soupir de soulagement après une victoire pour le monde libre. Cependant, la lutte est loin d'être terminée.

A présent, tous les regards se tournent vers les élections législatives de juin, qui décideront si M. Macron obtient sa majorité au Parlement seul ou en coalition.

La priorité de M. Macron sera évidemment la réforme de l’économie française et, une fois leurs élections terminées, la coopération avec Berlin pour réformer l’architecture de l’eurozone.

Néanmoins, j’espère également que nous verrons M. Macron faire évoluer le rôle de la France dans le domaine des relations internationales, afin qu’elle joue un rôle moteur pas seulement vers le sud, mais également vers l’est, ou le soutien est vital. Après tout, M. Macron a été lui-même la cible de la stratégie de désorganisation de M. Poutine, à travers ses tactiques de guerre hybride."

Le pays dont je suis ressortissante, membre de l’UE et de l’OTAN, semble s’enfoncer irrémédiablement, rongé, plus que jamais, par ses problèmes insolubles qu’il traîne et amplifie depuis 27 ans. Je n'ai d'autre choix que celui de regarder, comme depuis le début de l'aventure en '90, avec un espoir relatif mais seul envisageable, vers ces instances-là, imparfaites et perfectibles. Il y aura finalement, sur notre planète petite et précieuse, des solutions intelligentes pour faire coexister la Lexus et l’olivier - les deux sont indispensables.  

03/04/2017

Les ennemis..

DSC_2795.JPG

(Mes photos: Nice)

Un post sur Facebook rappelle que ce 3 avril est une date anniversaire que les Roumains ne devraient jamais oublier (« Aide-mémoire 3 avril 1950») et envoie à un article publié sur le site historia.ro (« L’utilisation de la législation comme instrument de répression dans la Roumanie communiste »).

Le 3 avril 1950 fut émis l’Ordre n°100 relatif à la lutte « contre l’ennemi de classe », Ordre qui définissait « les catégories de citoyens » susceptibles de faire l’objet de poursuites de la part de la Securitate afin d’être envoyés dans des unités de travail :

1) Tous ceux qui lancent ou répandent des rumeurs tendancieuses et ennemies, qui écoutent et partagent la propagande immorale des postes de radios impérialistes.

2) Tous ceux qui profèrent des injures à l’encontre du Parti des Travailleurs Roumains, de ses dirigeants, de son Gouvernement, de l’Union Soviétique et de ses dirigeants, et des pays démocratiques et populaires.

3) Tous les citoyens roumains qui entretiennent des relations d’amitié avec les légations impérialistes, qui ont fréquenté ou fréquentent les bibliothèques, les concerts, et en général, les manifestations de propagande des légations impérialistes, ainsi que tous ceux qui ont des relations avec les familles des fonctionnaires des ambassades impérialistes.

La Décision du Conseil des Ministres n°1554 de 1952 stipulait : « Art.1. Compte tenu de la résistance toujours plus active des éléments ennemis, et du fait que ceux-ci continuent à saboter de manière systématique les mesures du Gouvernement et du Parti prises en vue du renforcement de la dictature du prolétariat et de l’édification réussie du socialisme ; afin de faciliter la surveillance de l’activité de ces ennemis étrangers à la classe ouvrière, et afin de les attirer vers un travail d’utilité sociale tout en les éloignant des centres vitaux de la société, il a été décidé qu’une mesure exceptionnelle et provisoire sera prise consistant en l’internement administratif pour travail obligatoire. Elle concerne: 1) les colonies de travail ; 2) le domicile obligatoire ; 3) les bataillons de travail. »

Je n’étais pas née à l’époque de ces deux actes du gouvernement communiste, mais j’ai eu tout le temps pour connaître la suite, les effets qui ont perduré et qui ont détruit des vies. A la fin des années ’80, on fabriquait encore des listes de personnes suspectées d’entretenir, sous une forme ou sous une autre, des « relations » avec l’Occident. Dans le lycée où j'enseignais, la secrétaire du parti communiste m’avait chuchoté que mon nom figurait aussi: je fréquentais la Bibliothèque française de Bucarest..Parmi les plus de cinq cents notes que contient ce blog, j’ai dû en écrire plusieurs sur le sujet, puisque mon propre chemin a été marqué par les paroles d’un ancien agent de la Securitate, converti en conseil juridique au Rectorat, après ‘90: « Vous êtes un ennemi du peuple » (il n’avait pas utilisé le féminin..). C’était en 1995, et je revenais de Nice, titulaire d’un Doctorat français de littérature, erreur impardonnable..