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07/11/2019

Trente ans déjà

la chute du mur de berlin,roumanie,électionsLes médias consacrent des reportages et des articles à l'anniversaire de la chute du Mur de Berlin. Trente ans après, on a suffisamment de recul pour analyser les progrès ou les désenchantements et les déboires. On peut, bien évidemment, dresser un bilan politique - l’élargissement de l’OTAN et de l’Union européenne, la Convention de Schengen, qui organise l’ouverture des frontières et la libre circulation pour les pays signataires, la création de la zone euro.

Ce processus de grande ampleur, qui suppose des concertations, des engagements et des décisions au niveau de ces organisations internationales et des Etats membres, a lieu quelque part au-dessus de nos têtes, mais nos vies en sont affectées, d’une manière ou d’une autre, nos décisions personnelles aussi. Les Roumains sont à ce jour plus de quatre millions à vivre à l’étranger, et après tout, c’est ça le vrai indicateur de la santé du pays. Disons que neuf Roumains quittent leur pays toutes les heures

Les partis qui se sont succédé en trente ans n’ont été que des variantes, plus ou moins éloignées, du même parti, le parti communiste, devenu le parti social-démocrate, dans sa dernière forme. Ce sont les mentalités et les comportements qui n’ont pas évolué, malgré l’engagement de la Roumanie dans des structures internationales aux côtés de ses voisins de l'Est. C’est pourquoi, le mécanisme de coopération et de vérification (MCV) proposé par la Commission européenne depuis 2007, mécanisme qui mesure la progression de l’Etat vers les normes de l’UE, notamment dans le domaine de la justice, n’a toujours pas été levé. Il vient d’être levé pour la Bulgarie. La Roumanie reste ainsi en queue de peloton sur toute la ligne : la construction d’autoroutes, d’hôpitaux, l’éducation, la recherche compétitive, et surtout la justice. Durant les trois dernières années, le parti de gouvernement, au pouvoir depuis sept ans, a pratiqué la politique populiste de la terre brûlée. Il paraît qu’ils ont utilisé les fonds UE pour rembourser des emprunts auprès des banques.. Cette gouvernance désastreuse vient de prendre fin, suite à la motion de censure déposée au parlement par les partis d’opposition (ça n’a pas été simple, au contraire, pittoresque, car la scène politique roumaine est d’abord un tissu d’intérêts de clans), et un gouvernement de courte durée s’est installé.

Après ces trois années catastrophiques sous le signe du PSD, la Roumanie va élire ce mois-ci son président. J’écrivais sur ma page Facebook le 2 novembre : "Les 10 et 24 novembre, ce pays européen va élire son président pour les cinq prochaines années. Malgré le nombre de candidats, en réalité il n'y a que trois ou quatre qui comptent. Eh bien, la campagne présidentielle de ces trois ou quatre consiste exclusivement en vidéos, conférences de presse, où chacun dit ce qu'il veut.. Aucun débat entre les candidats, aucune confrontation à propos des soi-disant programmes. Ce qui rappelle bien l'atmosphère des Congrès du Parti Communiste Roumain, où le Conducator se faisait réélire, après avoir été proposé et validé dans chaque organisation de base, chaque cellule.. Il ne débattait avec personne, puisque le peuple "débattait" pour le confirmer comme président.". »

J’ai laissé un commentaire sur la page du fondateur du nouveau parti USR/Plus, ancien commissaire européen et président du groupe Renew Europe, en regrettant cette absence totale de débats entre les candidats, fait peu digne d’un pays démocratique qui affiche ainsi un tableau lamentable.. Les réactions n’ont pas manqué, et peut-être que cela a servi finalement, car deux jours après, le poste de radio Europa FM lançait l’invitation aux candidats pour ce soir, à 20 h 30.. J’aimerai bien voir (plus exactement entendre) quels candidats vont participer. Ils doivent un minimum de respect à leurs électeurs. Faisons semblant d’oublier qu’aucun n’est vraiment à la hauteur de ce dont la Roumanie aurait besoin d'urgence. Ils le savent d'ailleurs, eux aussi.

08/10/2019

Attaque à la Préfecture

Avec l’attaque commise le 3 octobre au cœur de l’Etat, à la Préfecture de police de Paris, par un fonctionnaire qui y travaillait depuis 2003, habilité au service Secret défense dans le renseignement antiterroriste, et qui s’était converti à l’islam depuis une dizaine d’années pour finalement se radicaliser, la France connaît un nouvel acte de l’islamisme agissant de l’intérieur. Cette fois-ci, il s'agit d'une blessure particulièrement profonde de l’Etat et de ses institutions, et aussi de ses citoyens - du moins dans leur majorité.

Abasourdis par le caractère totalement inédit de cet événement tragique, où un cap difficilement imaginable vient d’être franchi, les médias, les politiques, les intellectuels, enfin tous ceux qui sont autorisés à faire et à représenter l'opinion dans ce pays, ne trouvent ni les paroles qui expliquent, ni les paroles qui rassurent. Les mêmes paroles, déjà abondamment utilisées lors des actes terroristes précédents, semblent ne plus avoir cours: elles sont usées, elles ont perdu toute force de vie et se sont pétrifiées, en se banalisant. Paradoxalement, leur seul effet est d’augmenter l’incertitude et la peur. Mais au milieu de tout cela, un mot nouveau va percer avec courage: "dénislamisation", le déni d'islamisation. Un mot qui résume tout.  

Ce sont juste ces quelques lignes que je me devais de noter ici, à propos de la tuerie au couteau au sein de la Police française. Je vis en France depuis vingt-cinq ans, après avoir vécu un peu plus en Roumanie, donc je me garderai bien d’émettre clairement une opinion trop personnelle -et pour cause.. 

Je vais recommander un livre qui vient de sortir (je l’ai fait sur Facebook), en transcrivant aussi un extrait. 

DSC_1431.JPG"L'homme-le-plus-sanguinaire avait fait massacrer tous les caïds susceptibles de le contester. En quelques jours, son territoire s'était étendu de la Seine-Saint-Denis à toute la rive droite, de la gare de Lyon jusqu'au Louvre. Il avait pu faire incendier le Musée d'art et d'histoire du judaïsme, et le mémorial de la Shoah. Puis les synagogues, les cathédrales et les églises. Le calife en personne s'était amusé à canarder Notre-Dame, au mortier, depuis la rive droite, jusqu'à abattre sa flèche oecuménique, récemment reconstruite par un architecte haïtien, en forme de poing arc-en-ciel, à la gloire du très-bien-vivre-ensemble. Les conseillers du calife s'employaient à tempérer sa folie meurtrière, en le pressant de limiter les exécutions aux Juifs, aux déviants, homosexuels ou "visiblement assimilés", ce qui du point de vue du Califat, faisait du monde. Sans oublier les croisés qui lui résistaient. Il ne laisserait personne entraver son ascension. Il voulait asservir ce pays, le purifier totalement, y imposer la loi d'or de l'islam, qui passerait par sa domination. Il serait le plus grand serviteur d'Allah et l'histoire ferait de lui son prophète." (Laurent Obertone, Guerilla, Le temps des barbares, Editions Ring, 2019, p. 127)

15/09/2019

"Comment l'Amérique a sauvé l'Allemagne de la famine et du socialisme"

Ceci est l’adaptation d'un article roumain paru le 11 septembre 2016 et republié dans In linie dreapta, lors de la commémoration du 18e anniversaire des attentats de 2001. Clair et et factuel, et il a le mérite de rappeler des faits historiques non interprétables, dans un contexte actuel assez confus.  

"La haine que nous voyons se manifester chez nous à l'égard des États-Unis semble mineure comparée à celle que nous pouvons trouver sur les sites des publications allemandes. Il n'existe pratiquement pas un article sur l'OTAN ou sur les États-Unis, même en ce jour du 11 septembre, sans les centaines de réactions sarcastiques de la part d'utilisateurs ayant des noms allemands.

L'article qui suit raconte comment l'Amérique a sauvé l'Allemagne de la famine et du socialisme, après avoir sauvé d'abord l'Europe du nazisme.

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09/09/2019

Les nouveaux commissaires européens

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(Mes photos- La tombe de mes parents en Roumanie)

 

La Roumanie, par son parti de gouvernement, le Parti social-démocrate, a envoyé deux propositions à la Commission européenne, deux personnages politiques bien connus, qui ont brillé par leur 'intégrité' et par leurs 'compétences', deux des figures les plus représentatives de la classe politique corrompue qui se trouve aux commandes de ce pays: un homme et une femme.  

Il y a quelques jours, la presse nationale écrivait que ces deux propositions avaient été refusées. Dans leur incorrigible naïveté (vous pouvez l’appeler aussi confiance désespérée dans les instances internationales), les Roumains ont osé donc croire qu’un semblant de justice ou de morale serait possible à ce haut niveau : la CE, notre instance européenne, à nous les 26..

Eh bien, non, ils se sont trompés. La nouvelle vient de tomber: Madame la Présidente de la CE, celle qui a été élue de justesse et qui va présider la Commission pendant cinq ans, a annoncé la liste complète des commissaires acceptés, et l’ancienne ministre et députée roumaine y figure. On connaîtra dans quelques heures le portefeuille de chaque commissaire européen - mais quelle importance ?? Que cette femme politique roumaine comme la décrit Wikipédia, et que nous connaissons quand même, soit désignée pour décider d’un domaine européen, quel qu’il soit, c'est un non-sens. La Présidente de la CE a dû choisir entre un homme et une femme, c’est aussi simple que cela, elle n’a pas cherché plus loin, d’ailleurs, chercher quoi ??

"Première femme présidente de la Commission européenne, cette ancienne ministre de la Défense de la chancelière allemande Angela Merkel s'était donné pour objectif d'atteindre la parité dans sa nouvelle équipe", écrit Le Figaro. C'est presque fait, 13 femmes, dont la Roumaine en question, et 14 hommes. Nous n'avons qu'à suivre l'effet des quotas sur l'évolution de la politique globale de notre monde. 

P.S. La commissaire roumaine est proposée pour le portefeuille des Transports..Ce qui ajoute un plus à l'absurde, vu que la Roumanie est le pays européen qui n'a que quelques km d'autoroute, le pays où les routes sont meurtrières, où les trains mettent des heures pour faire 100 km, bref, le pays européen dont l'infrastructure des transports est catastrophique, car vétuste, jamais entretenue, améliorée ou renouvelée..