16/08/2021
La réalité, toujours...
(Mes photos- Le ciel de Nice)
Immédiatement après que le retrait des Américains a commencé, les talibans ont pris le pouvoir en quelques jours, facilement. L’armée afghane formée par les Américains a cédé sans aucune résistance, et le président du pays s’est enfui. Voilà le résultat de vingt années d’efforts, d’investissement humain et surtout financier (plus de deux mille milliards de dollars) pour organiser et reconstruire l’Afghanistan d’après les règles de la démocratie occidentale. D'innombrables ONG, le marché humanitaire de notre siècle, toujours aussi "efficaces" (comme à Haïti, où le désastre est total, bien que, après le grand tremblement de terre de 2010, le pays ait connu de nombreuses ONG et des millions de dollars d’aide). C’est le principe du tonneau des Danaïdes, on y verse de l’eau en pure perte. Mais on ne le fait pas par pure sottise, ou naïveté, loin de là.
En Afghanistan, il y a la réalité de la culture islamique/islamiste d’une société tribale et clanique. Elle n’a rien en commun avec la culture occidentale, à part le fait qu’il est question d’individus appartenant à la même espèce humaine. Quelques heures après la prise de pouvoir d’ailleurs, les talibans ont procédé à l’installation de la sharia, la loi islamique, dans plusieurs villes.. En définitive, à quoi s’attend-on ? On le savait, mais on choisit d’ignorer délibérément, par déni, par intérêt, par manque d’honnêteté, et surtout par un certain type d’idéologie (les cultures se valent, nous sommes tous égaux et beaux..). Le prêtre français assassiné par le migrant qu’il hébergeait (migrant qui avait mis le feu à la cathédrale de Nantes mais qui était libre et ne pouvait être expulsé à cause de la procédure en cours) a été considéré comme "victime de sa charité". On pourrait donc être victime de ses bonnes intentions, de sa morale, de sa générosité. En fait, pas vraiment. On est toujours victime du non-respect de la réalité, quand on ne la considère pas telle qu’elle est, mais telle qu’on voudrait qu’elle soit, à travers une interprétation faite de toutes sortes de biais - illusion, leurre, croyances, intérêt, profit, pouvoir, idéologie crétine, etc. Cela est valable aussi bien au niveau individuel que collectif.
En ce moment même, au lendemain du retour officiel des talibans, et pendant que les Occidentaux, sidérés, se perdent en explications et en accusations sur les vingt années échouées en Afghanistan, il faut noter le silence assourdissant du monde arabo-musulman (on le perçoit d'ailleurs à chaque nouvel attentat contre l’Occident). « Le fanatisme est la seule force de volonté dont sont capables les faibles », écrit Nietzsche. Le fanatisme obéit à un schéma mental qui n’est pas celui de la Raison, alors pourquoi espérer ou s’attendre à un résultat raisonnable en commerçant avec des fanatiques, analphabètes de surcroît ? On n’arrivera pas à les faire changer, c’est un basique de la psychologie sociale : vous ne pouvez changer les croyances d’une personne, c’est à elle de le faire, si elle s’aperçoit que ces croyances entravent son chemin ou son développement. La culture islamique, avec ses dérives, est l’écueil de nos sociétés multiculturelles, dans un monde irrémédiablement globalisé et interdépendant. Elle est devenue aussi un tabou diplomatique qui nous coûtera cher.
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11/06/2021
Le Plan
(Mes photos- Perrier- Citron Vert)
Le gouvernement roumain devra revoir sa copie, son Plan national de résilience et de relance (PNRR) ayant reçu de la part de la Commission européenne pas mal d’observations. Une simple recherche en ligne nous permet de nous informer: la Roumanie n’a pas évalué les investissements de manière spécifique mais globale, les coûts ne sont pas justifiés, les méthodologies de calcul sont absentes, les informations liées aux différents projets ne sont pas claires, les données et les documents justificatifs sont insuffisants, les montants envoyés par le gouvernement et les documents comptables (en Excel) ne concordent pas...
J’ai jeté un regard sur le plan roumain et sur le plan français. Bien entendu, le PNRR roumain sera quelque peu différent du PNRR français - question de développement ou de retard. Le plan français, pour lequel la France sollicite un financement de la Facilité pour la reprise et la résilience à hauteur de 40 milliards d'euros, un plan préparé avec l’ensemble des administrations concernées et qui a fait l’objet d’une consultation des parties prenantes, poursuit trois priorités clefs (l’écologie, la compétitivité et la cohésion sociale et territoriale) et comporte neuf composantes : rénovation énergétique ; écologie et biodiversité ; infrastructures et mobilités vertes ; énergies et technologies vertes ; financement des entreprises ; souveraineté technologique et résilience ; mise à niveau numérique de l’Etat, des territoires et des entreprises ; culture ; sauvegarde de l’emploi, jeunes, handicap, formation professionnelle ; recherche, Ségur de la santé/dépendance, cohésion territoriale.
Le PNRR roumain (29,2 milliards d'euros) est publié sur le site du Ministère pour les investissements et les projets européens, ministère qui est le coordinateur national du processus d’élaboration avec l’ensemble des ministères et aussi le négociateur avec la Commission. Le plan est structuré autour de six domaines : transition vers une économie verte ; transformation digitale ; croissance et développement économique durable ; cohésion sociale et territoriale ; santé et résilience des institutions ; enfants, jeunes, éducation et compétences.
Depuis son entrée dans l’UE en 2007 (mais même avant, quand elle avait le statut des PECOs - pays d’Europe Centrale et Orientale), la Roumanie a bénéficié de fonds structurels et d’autres fonds européens à travers de nombreux programmes (agriculture, transports, formation, communications, etc.). Normalement, on devrait constater que ces fonds ont servi au développement de ces secteurs-là, mais il n’en est rien. Ils ont servi aux prospères affaires personnelles. Au début, l’argent européen était plus facile à détourner parce que les « projets » présentés à la Commission étaient suffisamment démagogiques et ronflants (à cause de ou grâce à la riche expérience d’une idéologie communiste basée sur des évaluations et des rapports imaginaires). Les commissaires européens à l'Elargissement, eux aussi, étaient des bureaucrates parfaits. A un moment donné, l'OLAF (l'Office de la lutte contre la fraude) est entré en scène, mais bizarrement, à chaque fois qu’il venait enquêter en Roumanie, il ne trouvait rien de suspect. Avec le temps, les conditions d’accès aux fonds européens devenant plus précises, la Roumanie a perdu sa motivation pour monter des projets… Ce qui est bien compréhensible. Elle s’est tournée plutôt vers des partenariats bilatéraux, son travail consistant à élaborer des ingénieries financières pour siphonner légalement l’argent de l’Etat.
Il est évident que la Roumanie manque de gens compétents pour réaliser de vrais projets essentiels à son évolution. Elle affiche le plus bas taux d'absorption des fonds européens. Le flou, l’approximatif, le manque de rigueur ont toujours été les caractéristiques des administrations roumaines. Elles sont la conséquence directe du clientélisme et du népotisme, comme critères de sélection partout, et de la corruption. Et cela date d’avant le communisme, car on est aussi aux portes de l’Orient. Je crois que la Roumanie illustre le mieux le syndrome Dunning-Kruger, ou l’effet de sur-confiance, qui est un biais cognitif : pour pouvoir se rendre compte de son incompétence, il faut avoir un minimum de compétence (voici la note de CEFRO qui l’explique http://www.cefro.pro/archive/2016/10/03/le-syndrome-dunni...).
J’avais l’intention d’aller chercher quelques notes dans les Archives de ce blog et indiquer les liens, mais j’ai renoncé. Je me protège, en évitant, si je peux, de revivre les souvenirs et les émotions liés aux efforts autour du projet de Centre de formation pour lequel je n’avais pas trouvé de soutien institutionnel de la part de la Roumanie (de la France non plus, vu que le projet concernait la formation au bénéfice des cadres roumains). « Chaque pays européen est gestionnaire des fonds qu’il reçoit », me répondaient invariablement les exécutifs européens que je contactais avec persévérance. Finalement, j’ai donné une autre forme au projet initial en créant CEFRO, qui a travaillé entre 2008-2020 comme fournisseur et organisateur de cours pour deux programmes européens d'Education et de formation tout au long de la vie. Mais c’est comme si je réalisais un béret, quoique un joli petit béret, au lieu d’un manteau. En tout cas, les lecteurs de ce blog pourront toujours taper dans la case Rechercher (la version classique du site, pas l’application) un mot-clé : fonds, corruption, projet, programmes, Roumanie, Commission européenne, compétences, fraude, etc. Une multitude de notes s’afficheront. Dix-sept-années et un tableau vivant.
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21/05/2021
L'expérience esthétique
(Mes photos - Objet connecté)
Le dernier numéro de Cerveau & Psycho parle, entre autres, de l’importance des expériences esthétiques pour la santé de notre cerveau. En voici un résumé.
De façon générale, dans un monde où nos ressources attentionnelles sont souvent dépassées par des activités multitâches, des rythmes de vie trop élevés ou un recours trop important aux écrans, notre sensibilité à la beauté risque de s’émousser voire de disparaître. Nous faisons peut-être rarement une expérience esthétique, car cela demande une certaine disponibilité d’esprit, à savoir des ressources cognitives, notre cerveau ayant besoin de place pour traiter les stimuli esthétiques.
Plus la charge cognitive est importante (réviser, consulter le téléphone, regarder les infos etc.), moins il reste de ressources cognitives disponibles, et moins nous faisons des expériences esthétiques (que nous sommes moins capables d’apprécier). Etre sensible à la beauté est un travail pour notre cerveau, et il faut pour cela lui donner les moyens de le faire. Parfois, la dose de beauté à absorber est trop forte, et le cerveau craque : c’est le syndrome de Stendhal dont sont victimes nombre de touristes japonais visitant le Louvre, et qui font des malaises en voulant ingurgiter trop de merveilles picturales ou structurales en une seule fois.
Parmi les expériences esthétiques, la musique a le pouvoir de modifier l’anatomie et le fonctionnement du cerveau humain, d’une façon qui bénéficie à de nombreuses aptitudes cognitives et socio-affectives. Elle active un vaste réseau cérébral impliquant des structures perceptives, cognitives, motrices et émotionnelles et entraîne la libération de diverses substances, comme la dopamine ou l’ocytocine. Elle a alors de multiples effets positifs, tant sur l’humeur que sur la vie sociale ou les performances sportives. Elle est même utilisée pour stimuler la créativité lors de sessions de groupe en entreprise. Il n’est pas nécessaire d’être un professionnel. La simple écoute musicale allume dans notre cerveau une véritable symphonie neuronale, qui entraîne de multiples retombées positives, et il n’y a que 5% des gens qui n’éprouvent aucun plaisir à écouter -des anhédoniques musicaux.
Pour l’immense majorité d’entre nous, la musique est un moyen privilégié pour moduler nos émotions, et cela dès la naissance. L’écoute, et plus encore la pratique musicale stimule le cerveau au-delà du cortex auditif. Elle engage de nombreuses régions impliquées dans l’action, les émotions et l’intellect, qui interagissent pour établir un cercle vertueux cognition-action-émotion. Le son musical chemine d’abord de l’oreille interne jusqu'au tronc cérébral, via les fibres du nerf auditif, puis se dirige vers le lobe temporal, où le cortex auditif primaire (le gyrus de Heschl) est localisé. C’est là que sont réalisées les premières étapes de traitement et d’encodage. L’information est ensuite transférée vers le cortex auditif secondaire et les cortex associatifs, puis vers le cortex préfrontal, qui s’occupe des caractéristiques plus complexes (contour mélodique, intervalle de hauteurs, etc.). Il existe également des connexions entre le cortex auditif et ce que l’on appelle le système de la récompense (incluant plusieurs régions du système limbique), qui crée les réponses émotionnelles à la musique et produit des substances associées au plaisir, comme la dopamine. Lorsque nous expérimentons un moment musical très plaisant, les interactions entre ces régions s’accroissent, les faisceaux qui les relient étant d’autant plus épais que l’on est passionné par la musique et que l’on passe du temps à en écouter.
Le cortex auditif entretient également des connexions privilégiées avec plusieurs régions motrices du cerveau, comme le cortex moteur ou les ganglions de la base et le cervelet. Ce couplage est important pour la synchronisation sensorimotrice, lorsqu'on joue de la musique ou lorsqu'on danse, mais aussi pour la perception des séquences motrices même lorsque aucun mouvement n’est demandé aux auditeurs. Il permet de mieux traiter le rythme et aide à prédire ce qui va suivre -développant des attentes temporelles. Outre son rôle dans la perception de la musique, cette interconnexion des réseaux audio et moteurs pourrait avoir un intérêt thérapeutique : certaines recherches visent à l’exploiter pour aider les patients atteints de la maladie de Parkinson, en diffusant des séquences de sons réguliers pour déclencher ou stabiliser la motricité.
Enfin, la perception et la mémoire musicale activent d’autres structures corticales, dans le lobe occipital (qui joue un rôle dans l’imagerie mentale et les potentielles associations visuelles évoquées par la musique) et le lobe pariétal. Ce dernier intervient dans certaines opérations cognitives, comme le traitement de certaines structures musicales complexes ou inattendues.
La musique est utilisée dans la prise en charge de la douleur, car dans le cerveau, les deux mécanismes, émotionnel et cognitif, modulent les réactions du système de la douleur. En contrecarrant les émotions négatives qui sont liées à la douleur, par les ressentis positifs qu’elle inspire, elle détourne l’attention de la souffrance physique. Le pouvoir de la musique s’exerce aussi dans bien des situations de la vie quotidienne, souvent à notre insu. La musique peut provoquer aussi un rajeunissement cognitif. Avec l’avancée en âge, on constate une diminution de la flexibilité cognitive - l’aptitude du cerveau à enchaîner des tâches différentes et à traiter des informations contredisant nos connaissances. Les recherches montrent que débuter la pratique d’un instrument (cinq heures /semaine) améliore cette capacité dès le quatrième mois.
Donc, la musique est un moyen privilégié pour moduler le fonctionnement de son cerveau sur bien des aspects. Elle n’est sans doute pas le remède absolu à tous nos maux, mais elle présente des atouts manifestes pour accompagner les défis psychologiques que nous devons relever tout au long de notre vie.
J’écoute beaucoup de musique, sur tous mes appareils, téléphone, ordinateur, radio, lecteur CD.. , que j’utilise en fonction de mes activités. Le dernier objet connecté qui améliore mon quotidien est une adorable petite enceinte JBL Go 2. Elle me permet d’écouter via Bluetooth les titres enregistrés au fil du temps sur Spotify et sur YouTube, c’est plus pratique, car je n’ai plus à allumer l’ordinateur. Dans le désert de ces derniers mois de restrictions, la musique et la lecture ont représenté des soutiens hautement précieux. Mais aussi, dans les brèves promenades autorisées en ville, les fleurs (quand les jardins étaient ouverts), les arbres, le ciel, et la mer (quand l’accès à la Promenade était autorisé).
Dans quelques jours, je m’apprête à accueillir une nouvelle année de ma vie.
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15/04/2021
BRD Groupe Société Générale S.A. Succursale Galati
(Mes photos- Dans le train Nice-Marseille)
Après la vente de l’appartement de mes parents en 2007, quand ma mère est décédée, j’ai ouvert un compte dans cette banque. Je possède une carte Mastercard dont je me sers uniquement pour des opérations en ligne : abonnements, achats sur Amazon, frais de publicité Facebook pour CEFRO. Le montant modeste représentant ma part dans la vente de l'appartement de Galati est passé en France en 2008, où je l’ai utilisé pour créer CEFRO, ma microentreprise de conseil. Néanmoins, j’ai gardé ce compte en Roumanie pour des raisons affectives, disons que j’y voyais un lien symbolique, et j’ai continué de l’approvisionner au minimum, afin d’effectuer certains paiements sur Internet.
Cette année, ne pouvant pas me déplacer en Roumanie en avril pour retirer ma nouvelle carte bancaire, j’ai fait établir une procuration. Je passe sur le fait qu’un rendez-vous au Consulat n’est pas facile à obtenir, mais finalement je l’ai eu et j’ai fait un aller-retour en train Nice-Marseille, dans la journée, avec ce que cela suppose: fatigue et frais. Ensuite, j’ai envoyé tous les documents - la procuration, la copie de mon passeport, l’ancienne carte -en recommandé avec AR évidemment, car les courriers « égarés » en Roumanie, ça ne s’oublie pas…Mon mandataire a bien reçu les documents et il s’est présenté à l’agence BRD Galati. C’est là que tout est redevenu cacophonique, exactement comme dans mes souvenirs.
La conseillère (elle est même manager, c’est l’intitulé de son poste) refuse de lui remettre la Mastercard, au prétexte que mes données ne sont pas mises à jour depuis 2017, c’est ce qu’elle voit à l’écran, et je n’ai qu’à appeler le siège central à Bucarest. Je cherche dans mes documents et je trouve que ma dernière actualisation date de fin 2019, ce que Bucarest confirme : « La mise à jour de vos données n’est pas nécessaire ». Mais le ping pong commence: des appels à l’agence locale de Galati, des appels à Bucarest, des vérifications qui tournent en rond, des échanges de messages avec le mandataire qui va plusieurs fois à l’agence. La conseillère de Galati veut une confirmation de ses collègues de Bucarest, et Bucarest est en train de voir ça avec un supérieur, je serai tenue au courant. Comme rien ne se passe, le mandataire leur dit de m’envoyer le formulaire de mise à jour, je le remplirai. Je reçois par email de l’agence locale le formulaire en PDF, et la conseillère me demande de joindre également mon document d’identité français, mon numéro fiscal en France et l’avis d’imposition en France. Je lis attentivement les questions dont certaines sont pour le moins bizarres, et je me demande si ce n’est pas un peu abusif, mais je me mets à télécharger, à enregistrer, à scanner, à attacher toutes ces pièces. Après mon envoi, un email de la conseillère de Galati : "Vous n’avez pas rempli correctement le formulaire BRD". Je l’appelle. On revoit les cases. "Est-ce que vous avez une personne aux USA ? Il faut cocher Oui ou Non". (Pourquoi cette question sur un formulaire bancaire ?!)."Quel est votre numéro fiscal en Roumanie?". "Mais ma résidence fiscale est en France, et non en Roumanie, je ne peux en avoir deux". Elle réfléchit deux secondes : "Vous recevez une pension roumaine". "Oui, elle m’est envoyée en France, où j’ai le domicile fiscal". "Alors, cochez autre pays de résidence fiscale: Roumanie, et comme numéro fiscal écrivez votre code numérique personnel" ( ?!). "A la page numéro 4, mettez votre signature à côté de la date". "Il n’y a pas de case pour la signature à cet endroit, elle est sur la page numéro 5, il est inutile de scanner de nouveau cette page." Elle accepte à contre cœur. Alors, je lui pose la question inattendue concernant la procédure pour clôturer mon compte, car je n’ai pas l’intention de le garder, vu la qualité de la communication avec la banque. Elle se tait un instant, puis me dit qu’il faut faire une demande par écrit et me présenter à l’agence avec un document d’identité. Oui, je ne manquerai pas de le faire dès mon prochain voyage en Roumanie.
Demain, apparemment, mon mandataire se verra remettre ma carte bancaire. Seulement voilà, tout cela m’a mise en colère, et beaucoup plus que ça, m’a fait revivre l’histoire fondatrice de mon expatriation. Oui, les syndromes post-traumatiques sont variés et le ressenti est personnel. Revenue à Galati après le doctorat obtenu en France, je m’étais retrouvée au beau milieu d’un match entre le Rectorat de la ville (dont le conseil juridique, un ancien des Services, avait mis en doute la validité de l’autorisation du Ministère de l’Education nationale pour mon inscription en doctorat et m'avait traitée d’ennemie du peuple) et le Ministère qui invoquait les attributions de l’administration locale. Dans un contentieux qui avait duré trois ans, j’avais été représentée par mon père. Finalement, j’ai eu trois années d’ancienneté en moins à ma retraite roumaine.
Cette histoire de carte bancaire m’a donné l’occasion de revoir, vingt-cinq ans après, cette volonté-là (consciente ou non, le résultat est le même) du fonctionnaire, de l’agent administratif, qui a son petit pouvoir de vous pourrir la vie, surtout en Roumanie. C’est une histoire typiquement roumaine d’incompétence professionnelle, d’hostilité et de jalousie instinctive. Et cela ne me console pas quand on me dit: "Ne t'énerve pas, tu sais qu'ils sont idiots". Pendant que mes données personnelles sont vérifiées avec autant d’assiduité (à propos, chère BRD, à quelle fréquence vous demandez la mise à jour des données de vos clients ?), la Roumanie est reconnue officiellement comme l’une des destinations pour le blanchiment d’argent et les montages financiers.
18:10 Publié dans Actualités, Emploi, Enjeux, information, RO-EU-USA/Coopération, Voyage | Lien permanent | Commentaires (2) | Tags : brd groupe société générale, relation clients | Facebook | | Imprimer