L'ancien premier-ministre roumain Adrian Nastase, accusé de corruption et condamné à une peine de deux ans avec exécution, s'est donc tiré une balle qui a traversé le cou, il s'est raté, et il a été transporté en réanimation à l'hôpital Floreasca à Bucarest. Tout s'est passé en présence des policiers qui s'étaient présentés chez lui pour l'emmener. Les spéculations vont bon train: l'ambulance était déjà là avant même que Monsieur Nastase ne se tire la balle, à l'hôpital le diagnostic a été posé par le docteur Bradisteanu, ancien sénateur PSD, également poursuivi pour corruption. Puis, il paraît que le ministre de l'intérieur aurait négocié des conditions de détention favorables, etc. En tout cas, c'est ce qu'observe l'europarlementaire Monica Macovei, la justicière roumaine reconnue par l'UE.. L'ex premier-ministre aurait laissé à son fils une lettre sur la classe politique, qui devait être rendue publique après, mais maintenant il est revenu sur sa décision.
Cas de conscience pour les Roumains (comme pour les Ukrainiens, dont l'ex premier-ministre Timochenko, apparemment malade et molestée en prison, n'obtient toujours pas son transfert, malgré les soutiens appuyés des dirigeants européens): la justice, doit-elle avoir vraiment les yeux bandés, ou bien, de temps en temps, ce bandeau-là pourrait être un peu plus transparent, au cas par cas?
Les Roumains sont devenus extrêmement susceptibles dès que l'on évoque le sujet de la corruption régnante dans le pays, tout comme ailleurs, d'autres peuvent l'être devant des accusations de xénophobie, de discrimination - piqués au vif, surtout pas ça! Tout comme l'alcoolique honteux, qui ne reconnaîtra jamais qu'il a un problème, puisqu'il ne boit qu'un verre, "en mangeant".. Au-delà de la susceptibilité, les Roumains ont un doute presque philosophique: faut-il appliquer la même mesure? Comparer, c'est relativiser -et les exemples ne manquent pas. Surtout quand la justice roumaine est pressée par l'Europe d'attraper autre chose que du menu fretin -où sont les dossiers de la haute corruption? Pas un mois de prison pour un responsable politique... En voilà enfin un, dans un procès qui traîne depuis sept ans, avec les inévitables coups de théâtre. La justice en Roumanie s'apparente trop aux règlements de compte internes, mais en même temps, elle doit répondre aux exigences de démonstration venues de l'UE. Alors, les citoyens sont partagés entre le scepticisme et l'indifférence ironique. Personne ne croit à la justice roumaine, elle n'a aucune indépendance, au contraire, elle ne peut faire autrement qu'être intimement liée aux réseaux d'intérêts, aux jeux, aux guerres invisibles -c'est ce qui est le plus grave.
Un quotidien publie les propos d'un universitaire (grec), professeur de droit de la concurrence à University College de Londres. En partant de la réalité qu'en Roumanie tous les acteurs essaient de tricher sur le marché, soit en obtenant des subventions imméritées de l'Etat, soit en formant des cartels illégaux, soit en bénéficiant de leur statut de compagnies nationales, Monsieur Ioannis Lianos nous encourage à "stimuler la compétitivité afin d'avoir davantage d'investissements en Roumanie, et moins de comptes en Suisse et de résidences secondaires dans le Midi de la France" (sic!). L'argumentaire tient la route d'un point de vue strictement théorique, car si vous voulez truquer un marché public, qu'est-ce qui vous empêche d'accepter des dizaines d'offres compétitives, puisque vous connaissez celle qui va l'emporter? C'est vieux comme le monde, et pas qu'en Roumanie, la différence c'est qu'ailleurs, il peut exister aussi un revers de la médaille.
Je viens d'apprendre qu'en France 70% des CV sont "embellis", pour ne pas dire inventés -faux diplômes, faux emplois..Ce n'est pas une surprise, tant qu'il y a des offres pour des emplois inexistants (j'en recevais, à une époque où j'étais plus naïve qu'aujourd'hui), pourquoi pas des CV fabriqués? Il faut rester cohérent, la contrefaçon se décline sous toutes les formes, et aucun horizon ne semble épargné..
Quant à Monsieur Nastase, s'il a réussi à se rater, tant mieux pour sa vie. Mais, je ne crois pas qu'il faille induire l'idée d'un acte de "dignité courageuse", non plus.
N.B. J'avais oublié ma petite annonce. Après avoir enregistré mon projet de Center of Lifelong Learning Training sur le site Investment Project Database, je l'actualise à chaque fois qu'une liste d'investisseurs est publiée..Et je reçois ce genre de propositions: on m'envoie un formulaire à remplir (créé selon toutes les règles de l'art) par lequel j'autorise ces gens (un organisme dont la trace est introuvable sur internet, pas de téléphone, pas de fax.. -discrétion totale, quoi, il s'agit de financial matters...) à chercher (et à trouver!) des fonds pour CEFRO.. Petit détail apparaissant à la fin du formulaire: il faut "a retainer".. En clair, il faut que j'envoie de l'argent pour qu'ils me trouvent de l'argent...Après tout, il arrive de payer l'employeur pour qu'il vous embauche.. Je me suis dit que sûrement, je n'avais pas été assez explicite dans mes "remarks" -et j'ai rajouté: "Our request of financing does not mean a loan, but a subsidy/a grant. This is what the project needs in this phase. Partners (foundations, corporations...) may wish to support a project in the field of knowledge economy. In the same time, we will consider all suggestions for further perspectives." Bien entendu, je ne reçois pas autre chose. Pour l'instant. Dum spiro spero.
Donc:
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