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22/01/2012

De retour

Ce ne fut pas uniquement un séjour de quelques semaines en famille, sur "l'autre planète", les US, ce fut aussi un moment obligatoire de recherches, pour maintenir et poursuivre l'activité de CEFRO avec un projet plus ouvert sur l'international, tout court. 
On s'aperçoit des visages très différents de l'Europe, dès que l'on traverse ses frontières (normalement, lorsqu'on va vers le Nord, on n'a plus envie de retourner dans le Sud, à moins qu'il n'y ait que le soleil qui vous intéresse..). Mais, disons que pour organiser des séminaires, des cours et des échanges ponctuels et temporaires, qui soient des points de connexion, ce Sud peut être un bon endroit, surtout lorsqu'il est desservi  par un grand aéroport international (je veux dire Nice). Sans plus, vraiment - et je sais de quoi je parle, puisque je vis ici depuis 20 ans (souvent dans votre vie, vous ne pouvez plus faire demi-tour et il faut continuer, coûte que coûte..). 
Cette année, j'ai trouvé que le contraste entre les espaces européens que je connaissais le mieux, la Roumanie et la France (malheureusement, de plus en plus ressemblantes, sous tous rapports..), et "l'autre planète", était encore plus saisissant. C'est plutôt une nette impression d'enlisement, de pratiques inefficientes, présomptueusement obstinées, parfois douteuses, dans un contexte mondial qui nous affecte tous, mais dans lequel certains avancent quand même, à force de chercher des réponses plus adaptées. Je sais, à chaque fois on me réplique qu'à la télévision on voit autre chose, New York, la pauvreté, l'insécurité, etc. Bon, je ne suis pas allée à NY, j'ai parcouru Washington d'un aéroport à l'autre, j'ai revu Atlanta, et je suis restée en Caroline du Sud, dans une ville verte, propre et protégée..
Il existe des recherches passionnantes qui se font ailleurs, comme celles visant l'interface entre la science & la technologie, les entreprises et le bien-être humain, et qui pourraient se décliner dans  une foule de projets et de programmes. C'est l'aspect qui m'intéresse particulièrement, et que j'essaie d'approcher depuis quatre ans au travers de mes cours Grundtvig.
Je me rends compte que, heureusement, je suis en train de nuancer mes opinions et mes sentiments européens, car de toute évidence, en Europe le rythme du progrès et de l'innovation est tel, qu'il n'est plus capable de suivre concrètement les enjeux actuels, pour répondre, par exemple, à ce qu'on appelle the global knowledge economy, et dont le lifelong learning est la priorité. Bien sûr, je ne souhaite pas vivre aux US (pourquoi, ce n'est pas mon propos ici ), mais je crois aux ponts que l'échange des connaissances et l'élargissement de la prise de conscience peuvent créer. Je me réfère ici à l'efficacité, car pour ce qui est de la rhétorique, l'Europe l'a toujours emporté - sauf qu'aujourd'hui, cui prodest? Pas aux indignés, pas aux chômeurs, pas aux précaires, pas aux illettrés modernes..

Invest in Lifelong Training! CEFRO (France) needs investment. 
 
P-S. Gingrich Wins South Carolina Primary

http://swampland.time.com/2012/01/21/gingrich-leads-romne...

(Alors, là...  Je préfère garder le souvenir d'une jolie ville en Caroline du Sud, avec des milliers d'écureuils...)

Update 30. 2002-2012 -Des oeillets et une chanson, retrouvée avant ce Noël à Asheville, dans un restaurant..indien. Tu étais sans doute par là, autour de la famille roumano-américaine réunie. J'avais acheté l'album en France, quelques jours avant le 30 Janvier 2007. Comme quoi, les frontières...Lesquelles?                                  
podcast
  
séjour us,projets,europe

12/12/2011

De l'amour (et des sites)

 Deux sites mis à jour (dans Links, à droite). Tom's place (cliquer sur Romania et ensuite sur Tom's Romania pour voir les belles photos du récent séjour de Tom en Roumanie). Je ne connais pas vraiment les ressorts profonds de l'affection de Tom à l'egard de mon pays, et en dehors de l'admiration que je puisse ressentir pour la qualité de ses divers albums (j'ai compris qu'il faisait là un travail professionnel, plus ou moins), j'avoue que ces images m'ont laissée un peu songeuse, et m'ont redonné l'occasion de contempler la dureté de mes propres choix de vie.. Mais, je ne regrette rien. Ensuite, pour paraphraser le langage facebook: I am not interested in men, I am interested in funds and projects only.

L'autre site, c'est Pure Perception Records, on y trouve quelques récents enregistrements de mon cher DJ Claudiu, alias Klaws, au-dessous d'une présentation soignée, qui me fait voir à quel point une passion (en l'occurrence, musicale) peut être constructrice et enrichissante. Surtout quand elle n'est pas un gagne-pain, puisque selon le principe de la "motivation sapée", l'argent tue le plaisir (ça se passe ainsi: les circuits du plaisir doivent normalement se focaliser sur une activité agréable, pour que celle-ci ait la chance d'être reconduite, mais comme ces mêmes circuits sont activés par un motif de satisfaction externe -l'argent-, ils ne retrouvent plus la motivation initiale, d'où la conclusion qu'il ne faut jamais tranformer sa passion en un métier..). Claudiu a toujours pu obtenir aux US un poste tout à fait conforme à ses études franco-américaines en management international, et tant mieux pour lui, car il a su éviter l'humiliation et l'exclusion, si typiquement européennes. Le fait qu'il ait bénéficié d'une reconnaissance professionnelle normale dès le début, dans cet endroit que j'appelle une autre planète, c'est pour moi la seule réponse véritable à nos années d'efforts, et la seule consolation aussi. J'ai été dure, et non pas sentimentale, mais Kundera me rassure lorsqu'il écrit que le sentimentalisme a pour superstructure la violence, contrairement à ce qu'on pourrait croire..Maintenant, je me prépare pour un long voyage vers cette planète -là, j'y suis invitée (comment autrement?).

Invest in Lifelong Training! CEFRO (France) needs investment.

20/11/2011

Astérix

Je reçois par alerte Google un article de Libération -"Les taux d'intérêt français toujours plus haut", du 10 Novembre, et je lis, entre autres:
"Le président roumain Traian Basescu a réaffirmé que la Roumanie souhaitait entrer dans la zone euro en 2015, alors que la crise de la dette dans les pays de la monnaie unique s'emballe. "Je vous prie de ne pas rire, a-t-il dit en plaisantant aux journalistes. Nous ne croyons pas à une Europe fragmentée. La Roumanie soutient le processus d'intégration de l'Union européenne et y voit une solution à la crise actuelle"
.
Bon, déjà, qu'est-ce qu'on pourrait affirmer de plus inoffensif? Ensuite, en 2015 Monsieur Basescu ne sera plus président (je ne veux pas dire par là que le prochain sera meilleur, car je ne vois pas d'où il sortirait..).
La Roumanie s'enfonce à sa façon, les autres pays européens s'enfoncent à leur façon. Exactement comme pour l'individu: le présent s'explique par le passé, et l'avenir se lit dans le présent. Ainsi, l'éternelle stratégie du bouc émissaire pourra payer. Plus ce bouc-là est misérable, plus la portée pédagogique de l'exemple est signifiante, la sagesse populaire nous avertit: "celui qui aujourd'hui vole un oeuf, demain volera un boeuf", c'est-à-dire, demain, quand il deviendra une Madame Bettencourt, il dissimulera des comptes de 99.860.000 euros...
Enfin, je vis et je travaille en France, et j'attends que le ciel me tombe sur la tête, réellement. Time Out.

Invest in Lifelong Training! CEFRO (France) needs investment.

Update 28http://soundcloud.com/klaws/klaws-at-the-ruins-october 

24/10/2011

L'absorption, toujours, et la langue de bois laqué

Selon un récent rapport de la CE repris dans Financial Times, et auquel se réfère le quotidien roumain Romania Libera, pendant que la Lettonie et la Lituanie, pays adhérents après 2004, ont absorbé 30% des fonds UE, la Roumanie et la Bulgarie risquent de perdre des milliards d'euros de subventions européennes jusqu'en 2015, date limite au-delà de laquelle les fonds ne seront plus accessibles. La Bulgarie a utilisé 9,1% des 6,7 milliards attribués, la Roumanie, le deuxième pays le plus pauvre économiquement de l'espace européen, a utilisé seulement 3,7% des 19 milliards d'euros mis à sa disposition pour 2007-2013. Les officiels européens disent que la Roumanie et la Bulgarie proposent des projets non conformes aux standards européens, et que l'absorption des fonds est "particulièrement préoccupante". Du côté du ministère roumain des Affaires européennes on explique que les raisons résident dans "le mauvais fonctionnement de l'administration publique" (on ne le sait que trop), dans "le nombre réduit de projets conformes aux standards européens" (si les standards européens ne coïncident pas avec les intérêts personnels, divers et variés, ce n'est pas la peine), et dans "le peu de co-financement que l'Etat roumain accorde aux projets européens" (même cause profonde). Mais on s'empresse d'ajouter que "la Roumanie essayera d'attirer davantage de fonds UE", et que "des signaux positifs existent dans ce sens..". Et voilà, c'est tout, et c'est stationnaire. Je me pose une question simple, et sans doute naïve, puisque je ne suis pas un économiste (mieux vaut être naïf et de bonne foi, que l'inverse): s'il ne serait pas possible d'utiliser explicitement ces fonds dans des projets ayant pour objectif la résolution de la crise (qui ne concerne pas que la zone euro, évidemment), et cela de manière concrète: opérations financières d'investissement direct et exclusif dans certains secteurs de la vie économique (autres que bancaires). On éviterait les détournements, l'évasion fiscale, la spéculation...Oui, mais la machine bureaucratique est énorme, elle s'écrase sous son propre poids sous nos yeux, et surtout à nos frais..

 
Mon coup de coeur de la semaine (je l'ai mis sur Fb, j'ai fait un compte sur deezer..): http://www.deezer.com/fr/#/music/hugh-laurie/let-them-talk-940732 (tout l'album, et en particulier, You Don't Know My Mind ).