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07/09/2011

9/11 (2001-2011)

016.jpgCela fait dix ans que cet événement a marqué à jamais nos esprits. Il y a des souvenirs qui ne s'atténuent pas, auxquels on n'ajoute rien et auxquels on n'enlève rien, et dont l'émotion est intacte. J'ai regardé dans les Archives de ce blog et j'ai trouvé une note sur le 11 Septembre écrite en 2006, avec toute l'émotion accompagnant ma mémoire épisodique. Je revoyais le moment où la nouvelle était tombée, les premiers coups de fil chez mes parents en Roumanie, car Claudiu venait juste d'arriver au Collège de Charleston et commençait son chemin qui allait être américain, en fin de compte. Je finissais mes petites lignes en disant que les rêves blessés avaient besoin de solidarité pour cicatriser, mais, dans le fond, je ne sais pas. Ce que je sais, c'est que nous pouvons toujours faire l'effort de la solidarité.
 
Le récent numéro en ligne du Time publie "Beyond 9/11: Portraits of Resilience", avec en couverture une photo particulièrement inspirée (voir Time.com Cover ou Archives Covers)
 
 

22/07/2011

Money

"All that we see or seem Is but a dream within a dream" (Edgar Allan Poe). Donc, y compris l'argent. On le sait à un niveau philosophique ou métaphysique, encore faudrait-il pouvoir s'y maintenir tout le temps, au lieu d'avancer la tête baissée, en grattant la terre (la célèbre image appartenant à un philosophe...grec). Le rêve de cette réalité est un rêve de guerre, dont le nerf est l'argent. On pousse un ouf de soulagement le lendemain de l'accord arraché par les dirigeants de la zone euro pour secourir la Grèce, c'est-à-dire pour réaménager sa dette, en impliquant le secteur privé et le fonds de stabilité. D'après certains, il aurait fallu créer une une sorte de fonds monétaire, une agence européenne pour emprunter. A vrai dire, parmi tant d'agences européennes, une de plus.. L'Europe vient de montrer à ce sujet aussi son efficacité politique, mais on n'a rien de mieux sous la main.. Ce sont toujours des mesures de rafistolage, salutaires, bien sûr, courageuses, si l'on veut. Il apparaît aussi qu'à quelque chose malheur est bon, comme toujours, du moment qu'il y la possibilité de spéculer sur la dette - je ne comprends pas comment, puisque je ne possède pas de "compétences dures" -comptabilité, finances-, or les "compétences douces" ne servent pas à grand chose, sinon à supporter (=to support) simplement la vie. On attend en même temps l'autre acte, outre Atlantique, car si les Républicains ne votent pas pour la majoration de la limite de la dette, le monde connaîtra un "Armagedon financier", comme écrit capital.ro. Bien entendu, tout le village planétaire est concerné, puisque c'est le principe du domino, çà, tout le monde comprend, mais tout le monde n'est pas affecté de la même façon. Prenons la Corne de l'Afrique. Prenons ensuite l'investisseur américain Soros qui intrigue par sa décision de garder cash 75% des actifs de Quintum Endowment Fund, c'est-à-dire 20 milliards de dollars, ou bien l'héritière de l'Oréal, cette brave dame (elle a plus de trente ans que moi, est-ce que j'arriverai, moi, à cet âge-là? et comment?...) qui doit la chic somme de 30 milliards d'euros au fisc français -"la milliardaire sous-évaluait la quasi totalité de ses biens immobiliers pour minorer son ISF". D'ailleurs, on voit bien qu'en Grèce ni les armateurs, ni l'église orthodoxe (les plus riches) ne payaient d'impôts. Entre ces extrêmes, disons qu'il existe une infinité de cas de figure. Le clochard alcoolo (français), en bas de mon immeuble, demande carrément 1 euro, au moins, lui, il est précis (il m'a dit un jour que j'étais une belle femme, et je ne lui ai rien donné, pourtant), tandis que les roms roumains demandent toujours "une pièce, s'il vous plaît, pour manger". A chacun son évaluation financière. Quant au dernier événement qui a disons, choqué le monde démocratique, les écoutes téléphoniques en GB pour le compte des tabloïdes (des milliards et des milliards), c'en est un parce que des révélations ont été faites, sinon, pas de scandale, pensons aux intérêts d'Etat ou autre.., les écoutes sont toujours pratiquées, mais il faut préserver l'idéal démocratique, quand même..
 
C'est dans ces situations que la philosophie sert, enfin, elle sert toujours, surtout celle des Stoïciens, elle est radicale, vous met sur pied comme la prednisolone en cas de rhinopharyngite (j'attends justement son effet): "Passons maintenant à ce qui est la plus grande source des misères de l'homme, la richesse. Car, si l'on compare tous les autres sujets de tourment, la mort, la maladie, la crainte, les désirs, l'épreuve de la douleur et de la fatigue, avec ceux qu'occasionne pour nous notre maudit argent, c'est de son côté que penchera, et de beaucoup, la balance. Aussi, fait-il remarquer combien la peine de n'en pas avoir est plus légère que celle de le perdre (...) On se trompe si l'on croit que les riches supportent les pertes d'argent avec plus de courage: que le corps soit très grand ou très petit, la douleur d'une blessure est la même. (...) Mais, je l'ai dit, il est plus supportable et plus simple de ne pas acquérir que de perdre; aussi verra-t-on ceux que n'a pas favorisés la fortune plus joyeux que que ceux qu'elle a abandonnés" (Sénèque, De la tranquillité de l'âme).
 
 Je choisis la chanson d'Abba par nostalgie aussi, car je me souviens avoir vu leur film musical au cinéma "Patria" à Bucarest, il y a trente ans, je portais Claudiu depuis quatre mois, et c'est bien à ce moment précis qu'il avait bougé pour la première fois, la musique lui a plu, sûrement..Abba - Money, Money, Money
 
 
Update. Oslo. So, terrorists could have blue eyes.
 

04/07/2011

Independence Day

Nous ne verrons pas ensemble ce soir les feux d'artifice dans Greenville.. Je vous envoie ces fleurs de lotus toutes fraîches (elles étaient en train d'éclore sous mes yeux, à Valrose- j'étais le témoin émerveillé du principe végétal en mouvement). Et une chanson (country and Cash):003.jpg
podcast

15/05/2011

La cerise sur la banane/Update

http://www.nytimes.com?emc=na (l'article  I.M.F. Chief Accused of Sex Attack at Hotel

et les commentaires, le 44 me confirme une impression que j'avais déjà, même de loin..).

Je suis en pleine préparation du prochain cours de CEFRO sur les compétences émotionnelles dans le monde du travail. C'est un sujet passionnant pour moi, peut-être à cause de ma formation, car il répond à une réflexion qui m'est familière, sur le fonctionnement de la nature humaine..Il y a deux ans, j'avais trouvé dans une petite librairie-café à Greenville l'excellent thriller philosophique The Trial of Socrates, et je me rappelle ce passage: "There we can see again the truth of Aristotle's observation that where man is perfected by the communal life he is the best of animals, but when separated from law and justice man is the most savage of animals".
Je ne pense pas avoir un esprit vraiment cartésien, et parfois, dans mon parcours dans le difficile pays de Descartes, il m'est arrivé de regretter cela, mais c'est Spinoza qui m'a rassurée (et réconfortée). Bien sûr, je le connaissais, mais il s'est présenté autrement et à temps, en version française achetée à "Virgin", et en version roumaine offerte par une amie qui rentrait de Roumanie, pendant l'été caniculaire 2003, quand, pour payer une facture, j'avais accepté de m'occuper d'une dame absolument odieuse (je n'ai tenu que six jours..). Pourquoi cette riche vieille dame était-elle odieuse? Pourquoi ce monsieur, si gentil, avait-il massacré méthodiquement ses proches?
Eh bien, Spinoza répond à sa manière. Depuis lors, le mythe de l'acteur rationnel a été  ébranlé par deux découvertes fondamentales: le rôle de la vie psychique et des processus inconscients dans le comportement humain, et le caractère inter-relié des aspects cognitifs et affectifs. Maintenant, on sait que Spinoza avait raison, et que Descartes avait fait une erreur..Mais c'est le monde anglo-saxon de la recherche et de la gestion qui a développé un engouement pour le domaine des émotions, le pays de Descartes, naturellement, n'éprouve pas un intérêt particulier pour cette perspective..
Donc, en écoutant en France, ce matin, les réactions des politiques et des non-politiques à propos du séisme que vient de déclencher le Directeur général du FMI (ce fut manifestement en-deça de sa volonté, une minute de silence..), j'observais comment la gêne ou la stupéfaction, ça dépend, venaient prendre appui sur le doute et sur la rationalisation sous forme de timide scénario: la peau de banane qu'on aurait glissée sous la chaussure de Monsieur le Directeur. De là, mon lapsus de la cerise sur la banane, dans une conversation téléphonique ce matin. Car, il est clair que je voulais évoquer la cerise sur le gâteau, en pensant à ces pays où le FMI venait juste d'amener à des mesures draconiennes, en pensant à l'éthique de nos institutions contemporaines. Plus exactement, j'échangeais des points de vue sur les mafias de l'Est, qui sont très structurées et se diversifient toujours plus, sur le rôle ambigu des institutions religieuses, sur la gangrène en général et en spécial..Et c'est pourquoi cet événement malheureux m'a semblé être "la cerise sur le gâteau", mais c'est "la banane" qui est sortie, plus inspirée..

P-S. Une simple observation de principe, au lendemain de l'événement en question, en laissant de côté le scénario du complot, et en s'arrêtant à l'aspect humain (ces deux voies semblent être les seules privilégiées en France): s'il y a souffrance, sans aucun doute, liée à l'addiction au sexe, comme à toute forme d'addiction, il ne faut pas oublier, quand même, que dans l'agression il y a aussi, et surtout, un sentiment de puissance qui empêche, s'il ne facilite, le contrôle de la pulsion, et que dans ce cas, la position, le statut ont un rôle déterminant. Et je me permettrais de rappeler au psychiatre appelé à la rescousse que le pouvoir -politique, financier, religieux, etc.- est une forme de puissance susceptible d'étoffer une personnalité..
De toute manière, ce qui serait le plus triste dans l'histoire, à part le drame humain, bien sûr, c'est le risque d'hypocrisie, compte tenu des enjeux. Reste à voir..

Update. 20/05. Pour l'angle de vue:

At I.M.F., Men on Prowl and Women on Guard

Sex, Lies, Arrogance: What Makes Powerful Men Behave So Badly?
http://www.time.com/time/world/article/0,8599,2072527,00....