March 8th

This year is the 100th anniversary of Women’s Day (1910) Happy International Women's Day!

Les présidentielles 2009 (Fighting for Romania, I mean..)

Yo no soy marinero/ Soy capitan, soy capitan (cet air de "La Bamba"pour la circonstance, puisque notre président est à la base capitaine de navire). 

Donc, c'est fait: un autre mandat pour le président sortant. Des heures de suspense, de coude à coude, et voilà, la diaspora roumaine a le dernier mot (y compris les milliers de Moldaves naturalisés Roumains en vitesse), en offrant à Monsieur Basescu le nombre de voix faisant ce petit point d'écart qui va le départager de Monsieur Geoana, le candidat socio-démocrate.. c'est-à-dire, 50,33% contre 49,66%. Je reçois un sms: "Quel résultat étrange, va-t-il être accepté, vers quoi allons-nous? ". La stratégie de rapprochement de la diaspora a payé (à l'avenir, davantage de consulats et d'églises orthodoxes à l'étranger, pour cette précieuse diaspora...). On a cru, à un moment donné, en pensant à des enjeux politiques au sens le plus large, disons, que Monsieur Geoana allait l'emporter parce que fabriqué lui aussi en France (études à l'ENA), comme le nouveau commissaire européen roumain qui vient d'être nommé à l'agriculture. Peut-être lit-on à l'endroit, alors qu'il faudrait lire à l'envers. Derrière ce que l'on voit, des intérêts d'Etat pourraient se trouver. L'état de qui? De quoi? La diplomatie invisible, du donnant-donnant, n'est pas pour le peuple, celui-ci vote librement, c'est déjà ça, non?

On a donc raté l'occasion de voir Monsieur Johannis, le maire de Sibiu, premier ministre, on était curieux, quand même.. A présent, la voie est libre pour aller encore plus loin: et pourquoi pas cette jeune dame blonde, voyons, qui était déjà ministre...?? Tout est possible. Quoi qu'il en soit, il faut toujours garder à l'esprit une vérité limpide, historique, ethnique, comme vous voulez: l'art de la diversion est chevillé au corps de notre vie politique tant éprouvée.. Mais rien n'empêchera la catastrophe vers laquelle est en train de se précipiter la Roumanie -le pays le plus pauvre de l'UE, après la Bulgarie, et connaissant la récession la plus sévère - ce n'est là que le début..P.S. Le hasard s'amuse parfois à faire de la sémiotique (je l'ai constaté, en déchargeant mon appareil photo)- en bas, à droite : "pour réussir votre réveillon, choisir votre volaille, la préparer..."  (photo authentique, je ne sais pas tricher, d'ailleurs).

Les présidentielles 2009 ou Fighting for Romania/Update

Le premier tour de scrutin vient de désigner les deux candidats qui s'affronteront le 6 Décembre prochain: le président sortant Traian Basescu et le chef du Parti social-démocrate Mircea Geoana. Des négociations féroces au nom du bien de la nation auront lieu dans les quelques jours à venir. Bon. Aujourd'hui, je ne suis pas allée voter, ce n'était pas la peine, les résultats me paraissaient prévisibles. J'irai pour le second tour, oui, je sais, je m'étais promis de ne pas voter du tout...

Update 26. OK, je vais dire pourquoi j'ai décidé d'aller voter au second tour. En toute sincérité. Il est notoire que la Roumanie est le seul pays de l'Est où la Securitate continue à diriger, contrôler, surveiller, convaincre, sous ses nombreux visages politiques, économiques, financiers. C'est ainsi depuis 20 ans (si l'on veut une démarcation), et cela ne pourrait changer, puisque ce sont eux qui sont aux commandes, eux et leurs proches, leurs descendants, etc. La filiation, c'est important. Mais ils en sont conscients, et de temps en temps, lorsque le terrain devient glissant, ils se rabattent sur une denrée oubliée: la respectabilité. Alors, ils recherchent une figure qui ne soit pas compromise, et là, ils trouvent Klaus Johannis, le Maire de Sibiu, qui est Allemand (heureusement, la Roumanie ne connaît pas, comme la France, les affres de l'identité nationale, peut-être parce qu'elle a une bien vague notion de la gloire, valeur française, par excellence, laissons à Caesar etc...). Ils l'avancent sur l'échiquier de la prochaine formule gouvernementale, et ce sont justement les gros bonnets/magnats qui se mettent à rédiger son programme. Alors, dans ces conditions de démocratie spécifique, il est plus sage de faire un tour au Consulat (honorifique de Nice, sic! C'est fou combien de Consulats nous avons dans le vaste monde...), où de toute façon je suis inscrite sur la liste. Je voterai les yeux fermés, mais en bonne Roumaine, patriote. N.B. La Securitate n'existe plus, évidemment, le terme actuel c'est les Services (comme partout ailleurs), lesquels Services sont équidistants politiquement, etc, etc., (comme partout ailleurs..).

 

Eugène Ionesco vs Eugen Ionescu

 Dans les contrats sur les droits d'auteur que la fille d'Eugène Ionesco signe avec des théâtres en Roumanie, quelques exigences sont claires: aucune référence ne sera faite à l'écrivain en tant que Roumain, du moment que les pièces sont écrites en français et traduites en roumain, sur les affiches et les programmes, le nom de l'écrivain sera orthographié en français et non en roumain, et en général, aucun événement culturel organisé en 2009 en Roumanie ne sera placé sous le signe du centenaire Ionesco. L'auteur continuera à être joué partout dans le monde, en Roumanie comme au Japon, mais en tant qu'auteur français traduit. Ce qui est refusé, c'est la récupération de l'écrivain en Roumanie, par le biais de diverses manifestations à l'occasion de son centenaire. 

Dans l'argumentaire roumain, on peut trouver d'abord l'idée qu'Ionesco s'est formé en Roumanie, sous l'influence du théâtre de Caragiale et de la littérature d'avant-garde, et qu'il est absurde de prétendre qu'il est uniquement Français. A l'attitude d'indignation vient s'ajouter finement la suggestion d'un recours au tribunal de la Haye, puisque "ne pas permettre l'accès au théâtre d'Ionesco est un geste contraire aux droits de l'homme" (si c'est la Roumanie qui le dit...).

Quelques liens aux articles roumains plus ou moins indignés: http://www.adevarul.ro/articole/eugen-ionescu-interzis-la... (Eugen Ionescu interdit au centenaire Eugen Ionescu) Românitatea lui Ionesco, „o tinichea” pentru fiica sa (L'origine roumaine d'Ionesco, "une casserole" pour sa fille). 

 

 J'ai voulu voir comment la délégation roumaine à l'Unesco (un repaire d'intellectuels roumains convertis en diplomates) reflétait cette controverse culturelle/diplomatique, mais le site était en travaux: http://paris.mae.ro/index.php?lang=fr&id=12868 (maintenant, ils vont le mettre en fonction, peut-être, sur les centaines de visiteurs discrets de ce blog, je peux compter sur les Services..).

En revanche, pour ceux qui sont intéressés, voici un site exhaustif: http://www.ionesco.org

Il est vrai que, d'une part, la Roumanie est très friande de bonne image, d'autant plus que ceux qui la représentent de nos jours au gouvernement, à Bruxelles, ailleurs, ne brillent en rien (litote). Mais il est également vrai que partager la gloire ne fait pas partie de l'esprit français (autre litote).

Update: 09/07 à droite, dans la Liste CEFRO - Programmes européens 1 et 2, travail -témoignage du lambda en doc.pdf