Money (22/07/2011)
"All that we see or seem Is but a dream within a dream" (Edgar Allan Poe). Donc, y compris l'argent. On le sait à un niveau philosophique ou métaphysique, encore faudrait-il pouvoir s'y maintenir tout le temps, au lieu d'avancer la tête baissée, en grattant la terre (la célèbre image appartenant à un philosophe...grec). Le rêve de cette réalité est un rêve de guerre, dont le nerf est l'argent. On pousse un ouf de soulagement le lendemain de l'accord arraché par les dirigeants de la zone euro pour secourir la Grèce, c'est-à-dire pour réaménager sa dette, en impliquant le secteur privé et le fonds de stabilité. D'après certains, il aurait fallu créer une une sorte de fonds monétaire, une agence européenne pour emprunter. A vrai dire, parmi tant d'agences européennes, une de plus.. L'Europe vient de montrer à ce sujet aussi son efficacité politique, mais on n'a rien de mieux sous la main.. Ce sont toujours des mesures de rafistolage, salutaires, bien sûr, courageuses, si l'on veut. Il apparaît aussi qu'à quelque chose malheur est bon, comme toujours, du moment qu'il y la possibilité de spéculer sur la dette - je ne comprends pas comment, puisque je ne possède pas de "compétences dures" -comptabilité, finances-, or les "compétences douces" ne servent pas à grand chose, sinon à supporter (=to support) simplement la vie. On attend en même temps l'autre acte, outre Atlantique, car si les Républicains ne votent pas pour la majoration de la limite de la dette, le monde connaîtra un "Armagedon financier", comme écrit capital.ro. Bien entendu, tout le village planétaire est concerné, puisque c'est le principe du domino, çà, tout le monde comprend, mais tout le monde n'est pas affecté de la même façon. Prenons la Corne de l'Afrique. Prenons ensuite l'investisseur américain Soros qui intrigue par sa décision de garder cash 75% des actifs de Quintum Endowment Fund, c'est-à-dire 20 milliards de dollars, ou bien l'héritière de l'Oréal, cette brave dame (elle a plus de trente ans que moi, est-ce que j'arriverai, moi, à cet âge-là? et comment?...) qui doit la chic somme de 30 milliards d'euros au fisc français -"la milliardaire sous-évaluait la quasi totalité de ses biens immobiliers pour minorer son ISF". D'ailleurs, on voit bien qu'en Grèce ni les armateurs, ni l'église orthodoxe (les plus riches) ne payaient d'impôts. Entre ces extrêmes, disons qu'il existe une infinité de cas de figure. Le clochard alcoolo (français), en bas de mon immeuble, demande carrément 1 euro, au moins, lui, il est précis (il m'a dit un jour que j'étais une belle femme, et je ne lui ai rien donné, pourtant), tandis que les roms roumains demandent toujours "une pièce, s'il vous plaît, pour manger". A chacun son évaluation financière. Quant au dernier événement qui a disons, choqué le monde démocratique, les écoutes téléphoniques en GB pour le compte des tabloïdes (des milliards et des milliards), c'en est un parce que des révélations ont été faites, sinon, pas de scandale, pensons aux intérêts d'Etat ou autre.., les écoutes sont toujours pratiquées, mais il faut préserver l'idéal démocratique, quand même..
C'est dans ces situations que la philosophie sert, enfin, elle sert toujours, surtout celle des Stoïciens, elle est radicale, vous met sur pied comme la prednisolone en cas de rhinopharyngite (j'attends justement son effet): "Passons maintenant à ce qui est la plus grande source des misères de l'homme, la richesse. Car, si l'on compare tous les autres sujets de tourment, la mort, la maladie, la crainte, les désirs, l'épreuve de la douleur et de la fatigue, avec ceux qu'occasionne pour nous notre maudit argent, c'est de son côté que penchera, et de beaucoup, la balance. Aussi, fait-il remarquer combien la peine de n'en pas avoir est plus légère que celle de le perdre (...) On se trompe si l'on croit que les riches supportent les pertes d'argent avec plus de courage: que le corps soit très grand ou très petit, la douleur d'une blessure est la même. (...) Mais, je l'ai dit, il est plus supportable et plus simple de ne pas acquérir que de perdre; aussi verra-t-on ceux que n'a pas favorisés la fortune plus joyeux que que ceux qu'elle a abandonnés" (Sénèque, De la tranquillité de l'âme).
Je choisis la chanson d'Abba par nostalgie aussi, car je me souviens avoir vu leur film musical au cinéma "Patria" à Bucarest, il y a trente ans, je portais Claudiu depuis quatre mois, et c'est bien à ce moment précis qu'il avait bougé pour la première fois, la musique lui a plu, sûrement..Abba - Money, Money, Money
Update. Oslo. So, terrorists could have blue eyes.
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