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11/02/2021

La criminalité organisée aux multiples visages

DSC_2502.JPGAux classiques réseaux de proxénétisme, de trafic de personnes ou de de marchandises, vient s’ajouter la cybercriminalité, au fur et à mesure que la technologie devient toujours plus sophistiquée. Un marché se forme, sur le même principe de l’offre et de la demande. Les rançongiciels (ransomware) comptent parmi les logiciels malveillants les plus redoutables et sont considérés comme l’une des plus grandes menaces en cybersécurité. Ils sont utilisés par les hackers et les cybercriminels, et ils peuvent paralyser un système informatique jusqu'à ce que l’utilisateur paye une rançon. Il existe déjà des start-up qui sont spécialisés en la fabrication de ces logiciels malveillants. Ce type d’attaque a pratiquement explosé durant la pandémie. Voici quelques informations trouvées à ce sujet. La rançon moyenne aurait augmenté de 41.000 dollars en 2019 à 234.000 dollars en 2020. En octobre 2020, un hacker a volé les données médicales d’un centre de psychothérapie en Finlande et a ensuite contacté un à un les patients pour leur demander de l’argent. En septembre 2020, une attaque ransomware à la Clinique de l’Université de Düsseldorf a provoqué le crash du système informatique pendant une semaine, l’hôpital n’a pas eu accès à ses données, les patients en urgence ont dû être transportés ailleurs (une patiente admise en urgence est morte), les opérations ont été reportées. De plus en plus de compagnies sont victimes de ces intrusions dans leurs bases de données et se voient obligées de payer. Des contre-logiciels existent en même temps, c’est à se demander qui fait quoi…

La fraude par carte bancaire clonée n’est pas moins lucrative, et elle se situe entre la cybercriminalité et le groupe infractionnel organisé. Depuis huit ans, un groupe d’interlopes roumains sévit au Mexique, dans la région de Cancun, la fraude totalise plus de 1,2 milliards de dollars retirés sur les comptes des touristes. Le mécanisme était assez simple : en possession des données de la carte bancaire, ils retiraient de petits montants, 100-200 dollars, les victimes ne s’en apercevaient pas. Ce sont les autorités mexicaines et le FBI qui ont finalement trouvé la trace de cette fraude qui avait fait de nombreuses victimes parmi les touristes américains et canadiens. Chaque mois, les membres du groupe faisaient venir des compatriotes de Roumanie comme "touristes" à Cancun, ils leur donnaient les cartes clonées avec lesquelles les "touristes" vidaient les distributeurs. Voici la vidéo qui explique ce parcours: https://youtu.be/O9jf-RtpPXM 

Mais le crime organisé le plus structuré, le plus international, qui relie les continents et les économies des pays, reste de loin celui de la drogue. Dans cet enregistrement publié par BRUT sur sa page Facebook on revoit Roberto Saviano en train de résumer le sujet qu’il a traité dans son livre Zero zero zero (paru en France sous le titre Extra pure, en 2014, livre que j’avais acheté et auquel j’avais consacré la note Cocaïne & Company, avec un lien qui envoie vers un document PDF contenant des extraits choisis).  

En regardant hier l’enregistrement, un fait anecdotique m’est revenu en mémoire. J’ai prêté 200 euros retirés sur un compte LEP (où j’ai mille euros, c’est-à-dire que je suis millionnaire -a observé l’employé, avec humour), et, quand on me les a rendus quelques jours après, je les ai reversés sur mon LEP. Eh bien, il a fallu préciser "l’origine des fonds". Alors, comment fait-on pour les montants énormes d’argent sale investi dans l’immobilier, les banques, les commerces, etc., dont parle Saviano ? J'ai donc relu les extraits du livre dans le document PDF de ma note de 2014, et j'ai retrouvé ma confiance: tout est parfaitement organisé, les économies ne risquent pas de s'effondrer...  

07/01/2021

L'invraisemblable 6 janvier 2021

Premièrement, le choc devant les images en direct sur Euronews, CNN, CNBS… Quelques heures après, au moment du couvre-feu décidé par le maire de Washington, et après que les partisans du Président encore en fonction ont commencé à se disperser, une profonde tristesse. Ce qui vient de se passer n’est jamais arrivé en 244 ans de démocratie américaine. Et d’ailleurs, pour le monde entier qui regardait les images d’hier  -sidéré ou satisfait, c’est selon - la surprise a été totale. Un mythe s’effondrait. Plus exactement, c’est le symbole qui vient de recevoir un coup, car les institutions américaines sont solides, comme on a pu le voir tout de suite, et comme on aura certainement l’occasion de le voir prochainement. Ce n’est pas de la fracture au niveau de la société américaine qu’il s’agit, ni du vote des dizaines de millions pour la réélection du Président. On n’est pas dans Brecht: Puisque le peuple vote contre le gouvernement, il faut dissoudre le peuple ! Le débat politique sur la société américaine pourrait être sans fin, et c’est l’affaire des spécialistes qui ne manquent pas, d’ailleurs. Non. Ce que nous avons regardé hier en direct - le Capitole pris d'assaut, le saccage, la violence, la déroute des agents de sécurité, les photos-trophées hallucinantes prises par les insurgés dans les bureaux des représentants du Sénat, sans compter les cinq morts, tout de même - c’est le fait d’une volonté personnelle, celle d’un Président niant le résultat du processus électoral démocratique. C’est assez simple, dans le fond, une personnalité politique atypique, et que nous avons eu d’innombrables occasions de découvrir avec stupeur.

L’ancien chef de l’Otan, Anders Fogh Rasmussen, écrit sur sa page ce matin que c’est un jour triste pour la démocratie américaine et aussi pour tous ceux qui regardent vers l’Amérique pour le leadership moral. A mon avis, les pays de l’Est les premiers. En quatre ans, le Traité transatlantique est resté au point mort (j’aimais bien certains de ses programmes concernant les Petites et Moyennes Entreprises, et je pensais avec enthousiasme à un tel  lien pour mon entreprise CEFRO, comme on peut le voir sur ce blog). Les ponts avec l’UE ont été presque coupés, les Etats-Unis se sont repliés sur eux-mêmes, se sont isolés, en faisant des choix économiques internes. Mais au fur et à mesure, même moi, qui ne suis pas économiste, j’allais comprendre les limites de la stratégie annoncée "Make America Great Again". Les taxes énormes n’ont pas tant que ça convaincu les entreprises américaines installées en Chine de revenir aux Etats-Unis. Et le nombre jugé record d’emplois créés dans le pays a été balayé par la pandémie comme s'il n'avait jamais existé. Je me demande ce qu’il reste de ce mandat, en voyant la façon inédite dont il prend fin. Une leçon politique a tirer, sûrement.

20/12/2020

Le Dieu Saturne

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(Mes photos- Apollon et les illuminations de Noël, Nice

Fin d’année 2020. Il reste encore dix jours et cette année, qui fut terrible pour ceux qui la traversons aujourd'hui, va se terminer, tout en prolongeant sa trace, car le virus méchant n’a pas faibli. Bien au contraire, il mute (ce qui est normal, expliquent les spécialistes) et il semble presque hors de contrôle : l’Europe se confine de nouveau, les Etats-Unis enregistrent une hausse de cas spectaculaire. Le monde s’efforce de placer son espoir dans les différents vaccins qui sont prêts mais qui sont loin de faire l’unanimité, même parmi les scientifiques. Il faudra pourtant garder confiance en la vie, cette force qui dépasse l’action humaine tout en n’existant que grâce à celle-ci, du moins en partie.

Le 20 décembre, dans le calendrier des traditions roumaines, c’est le jour de l’Ignat, le jour où l’on tue le cochon, en prévision des fêtes d’hiver qui s’achèvent le 7 janvier, à la Saint Jean Baptiste selon le calendrier orthodoxe. Ainsi, cette tradition païenne est associée à une fête chrétienne. Le rituel de la mise à mort du cochon trouve ses origines dans les traditions de l’antiquité romaine, les Saturnales, qui célèbrent le Dieu Saturne, une semaine avant le solstice d’hiver. D'ailleurs, le mot Ignat vient du latin ignus, feu, car ce jour-là  était l’une des plus importantes fêtes solaires. Saturne était le dieu romain du Temps et de l’agriculture, un dieu paisible qui présidait aux semailles, à la germination et aux récoltes. Le porc représentait cette divinité dont la mort et la renaissance marquaient le moment de passage entre l’année qui s’en va et celle qui vient, et les conditions spécifiques de ce rituel se sont transmises au fil des siècles. Elles ont fait l’objet d’études d’anthropologie et d’ethnologie. Par exemple, ce récent article mis en ligne en juillet 2019 et intitulé Cosmogonie et agonie, le dilemme du cochon roumain. L’origine de l’article est une Thèse où l’auteur, anthropologue à l’Université catholique de Louvain, analyse les transformations de l’identité paysanne roumaine à l’heure européenne, à partir des nombreuses traces matérielles et symboliques de la présence et de la prégnance de l’élevage porcin au village roumain. Car le cochon peut être considéré comme un emblème de l’identité nationale roumaine. En 1962, il disposait déjà d’un timbre à son effigie. Or, nous rappelle l’auteur, le timbre postal, en tant que support de la mémoire nationale ayant pour double fonction la remémoration et la commémoration, à la fois miroir et vitrine, reflète les fondements idéologiques de l’Etat émetteur. Le cochon n’est donc pas anodin en Roumanie, il est une métonymie de l’espace national roumain. Cette bête singulière occupe une place majeure dans les assiettes et l’identité paysanne, mais aussi dans l’économie domestique roumaine. De Noël à Pâques, le cochon est la pièce maîtresse des repas. Comme il occupe une place centrale, le cochon est l’objet d’une grande attention de la part du petit paysan, il fait partie de la famille, il porte un nom, un hommage lui est rendu lors de sa mise à mort. Cependant, cette place lui est aujourd'hui disputée, signe d’un dilemme vécu par les éleveurs et leurs animaux, une quadruple pression: l’implantation de géants de l’agro-industrie porcine, le mode de domestication, l’imposition des normes sanitaires et de bien-être animal édictées à Bruxelles et qui altèrent aux yeux des petits éleveurs roumains la saveur de la chair porcine, les discours des défenseurs des droits animaux qui dénoncent la barbarie des paysans dits insensibles à la souffrance des animaux abattus de façon « inhumaine ». Enfin, notons que l’annexe B1 de la Directive européenne 93/119/CEE sur la protection des animaux au moment de leur abattage ou de leur mise à mort fixe les règles minimales ; cependant, un usage rusé de cette réglementation transforme la tuée du porc en rituel orthodoxe. Il en résulte que la nature profondément signifiante du cochon pour le "gospodar" [le petit paysan éleveur] est passée sous silence.

Cette année, le 20/21 décembre correspond également à un événement rarissime, lié à Saturne. Les deux plus grosses planètes du système solaire, Jupiter et Saturne seront si proches comme si elles ne faisaient qu’un seul astre. On appelle ce rapprochement la grande conjonction, les deux planètes ne seront séparées que par 6 minutes d’arc, c’est-à-dire que Jupiter gravitera à près de 900 millions de km du Soleil et Saturne à 1,6 milliards de km. En fait, ce phénomène longtemps interprété comme un signe annonciateur de grands bouleversements par les astrologues du Moyen Age, se produit tous les vingt ans, mais il n’est pas toujours observable en raison de sa trop grande proximité avec le Soleil. Dans la précédente conjonction, le 28 mai 2000, Jupiter et Saturne étaient éloignées de 68,9 minutes d’arc. Le 16 juillet 1623, à l’époque de Galilée, les deux géantes n’étaient éloignées que de 5 minutes d’arc. Il faut remonter quatre siècles en arrière, le 4 mars 1226, pour retrouver une telle configuration, visible à l’œil nu. Donc, cette année, à peine quelques jours avant le 25 décembre, nous aurons une Etoile de Noël, phénomène qui fait écho à la célèbre Etoile de Bethléem (mentionnée dans l'Evangile de Matthieu) et que plusieurs astronomes, dont Kepler au XVIIe, avaient mentionné comme résultant d’un alignement de Jupiter et Saturne en l’an 7 avant le début de l’ère chrétienne. Bien sûr, l’Etoile de Bethléem pourrait être le résultat d’une autre conjonction de planètes, d’une comète, d’une explosion d’étoile…(nous explique l'article Etoile de Noël:le rapprochement entre Jupiter et Saturne à ne pas manquer le 21 décembre dans Sciences et Avenir).

En tout cas, ce qui est sûr, c’est que le prochain rapprochement entre Jupiter et Saturne n’aura pas lieu avant 2080. C’est peut-être ma petite-fille Rowen Valentina qui le verra, je le lui souhaite.

Joyeux Noël ! Bonne fin d’année à tous !

30/11/2020

Des cauchemars

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(Mes photos- La pleine lune de novembre; le beau Ginkgo du jardin Alsace-Lorraine; le carrot cake de Claudiu -crédit photo)  

 

Un cauchemar me réveille à 3 h 20, je ressens les battements de mon cœur dans la tête. Automatiquement, je me dis qu’en Caroline du Sud il est 21 h 20, donc ils sont chez eux et tout va bien, nous nous sommes parlé hier en vidéo. Je prends un quart de Propranolol pour calmer ce cœur affolé et je me prépare une tisane de fruits rouges. Ce serait bien si je pouvais me rendormir une heure ou deux. Mes cauchemars sont une activité en soi, il y en a qui sont récurrents, d’autres sont nouveaux, quoique pas tellement – c’est la trame qui est différente, la signification profonde, que je suis capable de déchiffrer car elle m’appartient, reste la même. Comme lorsque vous enlevez les feuilles d’un oignon. Je sais que le cerveau fait son travail d’élimination de déchets toxiques (informations encodées et émotions assorties) par le biais du rêve, et qu’un cauchemar ne serait qu’un scénario engendré par une émotion plus forte que d’habitude (angoisse, peur, colère). Ce serait donc positif, finalement, mais je préférerais des trames plus lumineuses et plus sereines, et mon cœur aussi. Mon cerveau ne saurait probablement les fabriquer tant que la réalité, ou mon rapport à la réalité, ne lui donne pas le matériel approprié.

Ce dernier jour de novembre 2020 est aussi le premier lundi des 40 ans de mon fils, dont 16 ans aux Etats-Unis et 13 ans dans une compagnie américaine leader mondial. L’année dernière, à la même époque, après l’élection présidentielle en Roumanie, j’écrivais dans la note Une joie triste, l’oxymore de ce novembre que nous comptions parmi les 863.849 de la diaspora roumaine ayant voté pour le président sortant Klaus Iohannis, qui l’a emporté grâce aux voix des 94% des Roumains de l’étranger et des 63% des électeurs sur le territoire. J’écrivais aussi que le Parti pourri (l’héritier du Parti communiste et l’actuel Parti social-démocrate) obtenait 34%, ce qui rendait finalement la victoire du président Iohannis et du Parti libéral plutôt triste. « J’aurais aimé qu’il soit balayé, au-dessous de 15%, et alors, j’aurais dit que le pays était en train de guérir, après trente ans. Mais non, ils vont se replier, la mafia ne meurt jamais, elle se réorganise. Cela veut dire qu’un tiers des Roumains ont voté pour le Parti pourri, soit 35 personnes sur 100…Beaucoup trop. Pour cette élection présidentielle, c’est la diaspora qui a sauvé la mise, c’est une évidence. Mais la tumeur est là, elle va grossir au moment des élections parlementaires prochaines. En gardant la tête froide, on peut se dire que oui, on a évité le pire (car un chef d’Etat comme la candidate du Parti pourri aurait été une calamité), mais c’est loin d’être gagné pour la Roumanie. »

Nous y voilà, au moment des élections parlementaires, les 5-6 décembre prochains, élections très importantes, puisque c’est au parlement que tout se joue pour le pays. La  nature du problème roumain ne change pas, et, comme pour confirmer cela, le Parti national libéral au gouvernement accumule les bourdes. Il n’est pas question de la gestion de la pandémie (les gouvernements de tous les pays font des efforts pour gérer une situation inédite), il est simplement question d’un comportement identique à celui du Parti social-démocrate au pouvoir pendant des années : la politisation de la fonction publique, le remplacement des spécialistes par les hommes du Parti, par leurs proches, etc. Le mécanisme politique, ou plutôt politicien, qui exerce un pouvoir discrétionnaire dans tous les domaines de compétences professionnelles réelles est si bien huilé en Roumanie qu’il est effrayant. Ce sont les hommes du Parti au pouvoir qui sont placés dans des positions importantes et pour lesquelles ils sont loin d’être qualifiés. Les nominations politiques, voilà la particularité d’un système mafieux créé par les partis politiques roumains (il paraît que 80% des nominations sont purement politiques). En Roumanie, où la distinction gauche-droite est inopérante, entrer dans un parti représente (en règle générale, car il existe toujours des exceptions) la solution-clé pour les incapables, pour ceux qui ne savent rien faire de valable de leur vie. Ils obtiennent ainsi des passe-droits, des bénéfices, et ils s’enrichissent. Rares sont les spécialistes évincés de leur poste en faveur d’une personne installée par le Parti qui osent témoigner, comme on l’a vu récemment : l’ingénieur doctorant, directeur d’un Système de gestion des eaux (en roumain SGA) obligé de céder son poste obtenu par concours à quelqu'un qui venait d’être désigné par le Parti libéral et qui n’avait aucune formation (il avait vendu des distributeurs de café). On ne croirait pas que cela puisse se passer dans un pays européen qui déclare être un Etat de droit, en 2020. Ce qui veut dire que rien ne change, à l’exception du nom du Parti. Ce qui est très préoccupant, dans un contexte où le populisme et le nationalisme s’affichent sans complexes, partout ailleurs aussi. En regardant le reportage sur le cas du jeune ingénieur muté selon le principe « Pousse-toi que je m’y mette, car je suis l’homme du Parti », j’imaginais mon fils, s’il avait trouvé un emploi en Roumanie en 2004, quand il était retourné, avec en poche son diplôme de Charleston. Voilà un scénario pour un bon cauchemar..

P-S. Je voterai dimanche prochain aux élections pour le parlement roumain dans un bureau de vote à Nice. Je n’ai jamais été et ne serai jamais quelqu'un de résigné, quelle que soit la réalité, mais je n’aime pas beaucoup l’espoir, lequel, comme dit Camus, « équivaut à la résignation. Et vivre, c’est ne pas se résigner. »