30/10/2021
En Roumanie
Au moment où j’écris cette note, et à mon retour d’un très court voyage en Roumanie, le pays n’est toujours pas sorti de la crise politique provoquée par un enchaînement de sottise et de confrontation d’orgueils, et qui a mené à un emballement bête et méchant. Pour couronner le tout, l’épidémie de Covid a repris de plus belle. Je suis allée dans ma ville, au bord du Danube, et l’automne roumain, clément car je venais de loin pour la première fois depuis 2017, m’a réservé quelques journées ensoleillées, aux couleurs et aux parfums que j’avais oubliés. Je me suis détachée de l’actualité, en acceptant les gens et les choses avec philosophie : oui, la Roumanie reste différente (c’est le terme politiquement correct utilisé pour désigner le handicap). J’ai pris des photos que j’ai publiées dans un Album sur Facebook, « Galatzi, octobre 2021 » https://www.facebook.com/media/set/?set=a.101587065656086... .
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30/09/2021
Les envies paléolithiques
(Crédit photo Claudiu N. -L'Atlantique, Caroline du Sud)
« Nous avons une meute d’oligarques en politique dont le seul idéal est de faire tomber l’autre, de voler l’autre. Je suis dégoûtée, écoeurée, mais je n’ai pas où aller.» (La Reine Marie de Roumanie, Journal de guerre, 1917)
Rien n’a changé depuis. Bien sûr, il y a quelques explications historiques, mais aussi une explication philosophique, fondamentale: "ethos anthropou daïmon" -le caractère d'un homme est son destin, disaient les Grecs anciens. A cette merveilleuse époque, on avait compris que, si la vertu venait du caractère et non du savoir, elle pouvait se trouver chez l'humble et être absente chez le puissant. Or, en Roumanie, les caractères ont toujours fait défaut, à toute époque, et de là, son destin.
L’humanité se divise en quatre grandes catégories, écrit Carlo.M.Cipolla dans son livre Les Lois fondamentales de la stupidité humaine : les crétins, les gens intelligents, les bandits, les êtres stupides, mais "l'individu stupide est le type d'individu le plus dangereux", plus que le bandit. Aujourd'hui, en Roumanie, il y a simplement très peu de gens intelligents, les trois autres catégories étant majoritaires. Et encore parmi ces trois, les stupides sont les plus nombreux. "Est stupide celui qui entraîne une perte pour un autre individu ou pour un groupe d'autres individus, tout en n'en tirant lui-même aucun bénéfice et en s'infligeant éventuellement des pertes."(La troisième Loi fondamentale)
C'est ce à quoi nous assistons en ce moment: une scission entre les partis de la coalition de gouvernement, une compétition pour déposer des motions de censure (l'outil démocratique que le politiciens roumains affectionnent, c'est leur jouet préféré, ils s'en servent pour s'assommer réciproquement). Cela se passe donc en plein scénario rouge Covid-19, avec 20% de la population vaccinée, et bien entendu, avec la hausse des énergies et des prix en perspective. La Présidente de la CE est arrivée en début de semaine à Bucarest pour rassurer: le PNRR a reçu l'approbation, les 29,9 milliards seront là. Il ne reste qu'à se partager le gâteau, et donc le gouvernement doit imploser. La crise a commencé avec des prétextes, un courant s'est formé contre le Premier-ministre (qui, lui, a une formation et une expérience professionnelle internationale dans la finance, ce qui n'est pas si fréquent chez les responsables politiques roumains), des fouineurs officieusement accrédités ont déterré un élément privé de sa vie d'étudiant aux States, le courant a pris de l'ampleur, s'est transformé en soif de sacrifice (le bouc émissaire), jusqu'à rendre hystérique tout le pays. J'écris ici car la Roumanie n'intéresse personne, bien qu'elle gêne toujours comme un caillou dans la chaussure européenne, et parce que les politiques roumains cachent invariablement la misère sous le tapis. Les vieilles habitudes.
Je me souviens d'un livre lu en 2006, Le Complexe de Barbe-Bleue, Psychologie de la méchanceté et de la haine, (par Jean-Albert Meynard, Editions L'Archipel, 2006, coll. Archipsy), je lui avais consacré une petite note sur le blog. On est d’accord qu’il existe mille façons de nuire. Le livre démonte un mécanisme dont sont également responsables nos trois cerveaux qui traitent l'information. Il examine ce mécanisme dans une perspective allant des petits riens relationnels auxquels on ne prête pas toujours attention, mais qui sont parlants, jusqu'aux phénomènes plus complexes de notre vie sociale, tels le voyeurisme du cinéma et des médias, ou la violence idéologique et religieuse, ou le pouvoir politique. Le manque d'empathie, la jouissance dans la domination ou la souffrance de l'autre, la chosification et l'humiliation de l'autre, à des degrés divers, bien sûr, peuvent se trouver stimulées et nourries par la puissance de l'image, et c’est ainsi que "l'audimat rejoint le physiologique".
"Sous l'influence de leur cerveau instinctif, les humains ne sont pas égaux! Ils sont emprunts, quel que soit leur niveau de courtoisie ou de déférence, d'un désir de domination. Leur aspect policé, socialement correct, cache leurs envies paléolithiques. Même les relations les plus intimes sont soumises aux lois impériales du sous-cortex."
"Quels que soient les modèles derrière lesquelles elles s'expriment, la haine et la méchanceté font partie de notre quotidien, et les Barbe-Bleue aussi".
Là, je suis en train de regarder faire les Barbe-Bleue roumains.
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16/08/2021
La réalité, toujours...
(Mes photos- Le ciel de Nice)
Immédiatement après que le retrait des Américains a commencé, les talibans ont pris le pouvoir en quelques jours, facilement. L’armée afghane formée par les Américains a cédé sans aucune résistance, et le président du pays s’est enfui. Voilà le résultat de vingt années d’efforts, d’investissement humain et surtout financier (plus de deux mille milliards de dollars) pour organiser et reconstruire l’Afghanistan d’après les règles de la démocratie occidentale. D'innombrables ONG, le marché humanitaire de notre siècle, toujours aussi "efficaces" (comme à Haïti, où le désastre est total, bien que, après le grand tremblement de terre de 2010, le pays ait connu de nombreuses ONG et des millions de dollars d’aide). C’est le principe du tonneau des Danaïdes, on y verse de l’eau en pure perte. Mais on ne le fait pas par pure sottise, ou naïveté, loin de là.
En Afghanistan, il y a la réalité de la culture islamique/islamiste d’une société tribale et clanique. Elle n’a rien en commun avec la culture occidentale, à part le fait qu’il est question d’individus appartenant à la même espèce humaine. Quelques heures après la prise de pouvoir d’ailleurs, les talibans ont procédé à l’installation de la sharia, la loi islamique, dans plusieurs villes.. En définitive, à quoi s’attend-on ? On le savait, mais on choisit d’ignorer délibérément, par déni, par intérêt, par manque d’honnêteté, et surtout par un certain type d’idéologie (les cultures se valent, nous sommes tous égaux et beaux..). Le prêtre français assassiné par le migrant qu’il hébergeait (migrant qui avait mis le feu à la cathédrale de Nantes mais qui était libre et ne pouvait être expulsé à cause de la procédure en cours) a été considéré comme "victime de sa charité". On pourrait donc être victime de ses bonnes intentions, de sa morale, de sa générosité. En fait, pas vraiment. On est toujours victime du non-respect de la réalité, quand on ne la considère pas telle qu’elle est, mais telle qu’on voudrait qu’elle soit, à travers une interprétation faite de toutes sortes de biais - illusion, leurre, croyances, intérêt, profit, pouvoir, idéologie crétine, etc. Cela est valable aussi bien au niveau individuel que collectif.
En ce moment même, au lendemain du retour officiel des talibans, et pendant que les Occidentaux, sidérés, se perdent en explications et en accusations sur les vingt années échouées en Afghanistan, il faut noter le silence assourdissant du monde arabo-musulman (on le perçoit d'ailleurs à chaque nouvel attentat contre l’Occident). « Le fanatisme est la seule force de volonté dont sont capables les faibles », écrit Nietzsche. Le fanatisme obéit à un schéma mental qui n’est pas celui de la Raison, alors pourquoi espérer ou s’attendre à un résultat raisonnable en commerçant avec des fanatiques, analphabètes de surcroît ? On n’arrivera pas à les faire changer, c’est un basique de la psychologie sociale : vous ne pouvez changer les croyances d’une personne, c’est à elle de le faire, si elle s’aperçoit que ces croyances entravent son chemin ou son développement. La culture islamique, avec ses dérives, est l’écueil de nos sociétés multiculturelles, dans un monde irrémédiablement globalisé et interdépendant. Elle est devenue aussi un tabou diplomatique qui nous coûtera cher.
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25/06/2021
Le 26 ème anniversaire
14:30 Publié dans Actualités, Enjeux, Evénement, Film, Livre, Photoblog, RO-EU-USA/Coopération, Science, Web | Lien permanent | Commentaires (2) | Tags : thèse, université de nice, archives blog | Facebook | | Imprimer