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23/04/2024

Mises à jour

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(Photo- Le train Galati- Bucarest

Une information de ce matin précise qu’il est urgent que des pays qui possèdent des missiles Patriot aident l’Ukraine, puisqu'ils ne s'en servent pas. Leur voisin agressé manque de matériel et d’hommes.

Comme ce blog a des Archives depuis vingt ans (je suis en train de vérifier et de supprimer parfois), j’ai fait une recherche et j’ai relu quelques observations concernant l’adhésion des pays de l’Est à l’OTAN en 2004. Ensuite, je me suis livrée à un exercice sémantique et de traitement de texte, en sélectionnant les extraits qui pourraient être écrits aussi bien aujourd'hui qu’en 2004. Un exercice amusant et déprimant à la fois, surtout si je me demande ce qui a réellement changé en Roumanie (à part les bases de l'OTAN, en 2005). Voici donc ce qu'écrivait la presse roumaine à l'époque. Depuis quelques années, elle n'écrit absolument rien, elle est quasiment morte. Mais ça, c'est un sujet à part entière... 

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"Les deux objectifs de l’après-décembre '89 atteints -l'adhésion à l'OTAN et à l'UE-, il manque une vision globale sur l'avenir du pays. L'intégration européenne s'est faite pour des raisons politiques, et non pas parce que la Roumanie aurait le niveau. Si elle continue avec l'agriculture et le commerce, dans 20 ans elle deviendra une sorte de Turquie, alors qu'il faudrait développer les secteurs économiques basés sur l'intelligence. Nous n'avons rien à offrir, et si nous projetons nos ambitions à l'échelle nationale, on voit peut-être la Moldavie, cette région malheureuse dont nous ne savons pas trop quoi faire, et dont personne ne se soucie. La Roumanie se joint à l'UE avec de nombreux handicaps: image internationale négative, corruption supérieure aux niveaux régionaux, administration inefficace et coûteuse, cadre législatif déficient, classe politique rapace, aux mentalités dépassées, portant de fausses valeurs, manquant de professionnalisme et s'épuisant dans des luttes entre les personnes, les partis...Les politiciens plus jeunes proviennent des proches des anciens, qui n'ont quitté la scène politique qu'une fois à la retraite. Peut-être qu'à long terme la Roumanie pourrait se positionner comme un pont entre l'UE et les voisins à l'Est, et comme un médiateur dans le bassin de la Mer Noire.

 Le plus grand défi de la Roumanie demeure sa classe politique. Après des scandales, des luttes, des aventures, les politiciens roumains se retrouvent depuis Janvier 2007 sur une île paradisiaque qui paraît offrir la corne de l'abondance. Ils sont strictement préoccupés de leur petit univers, et pas du tout animés d'un réel sens de la responsabilité publique. Le rôle de la Roumanie dépend de ses politiques, qui doivent redéfinir leur personnalité et changer les vieilles habitudes. La modernisation des institutions et une économie compétitive sont des facteurs primordiaux, mais ils sont freinés par la politisation excessive. Les pays qui ont fait le saut de l'économie compétitive il y a 30-40 ans, tels la Finlande, l'Estonie, l'Irlande ont massivement investi dans l'éducation et se sont orientés vers des domaines à forte valeur ajoutée  -les High-Tech. Les problèmes actuels majeurs -relation avec les US, avec la Russie, la sécurité énergétique, le danger du fondamentalisme islamique- ne représentent pas la préoccupation du milieu politique roumain, plutôt médiocre et sans vision, ni celle de la société roumaine, dominée par la passivité et l'esprit de paroisse."

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"L'entrée dans l'OTAN nous fait revenir dans l'Histoire, après 60 ans. De l'Armée Rouge à l'Armée de l'OTAN

Le 29 mars et le 2 Avril 2004 sont les journées qui ont marqué l'adhésion de la Roumanie au Traité de l'Alliance Nord-Atlantique, la plus importante alliance militaire, dans laquelle les Etats-Unis sont le principal pilier. Elles délivrent un message plus important que les significations de circonstances. Premièrement, il s'agit d'une solution technique aux problèmes de sécurité de la Roumanie, à savoir l'intégration à un système de défense efficient, qui nous protégera devant les éventuelles menaces, mais qui nous obligera à traiter avec responsabilité les risques découlant de toutes les actions de l'Alliance. Deuxièmement, il s'agit d'accéder à un crédit politique international qui pourrait être transformé, si nous faisons preuve d'intelligence, en bénéfices économiques à long terme."

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"Les US ont alloué 28 millions de dollars pour l'emplacement de bases militaires sur le territoire de la Roumanie. L'annonce a été faite hier à Bruxelles par le Ministre des Affaires Etrangères, Mihai Razvan Ungureanu, qui a précisé que cette somme avait été allouée pour le prochain exercice budgétaire. Le problème de l'installation de bases en Roumanie a fait aussi l'objet d'une discussion entre le Ministre roumain et l'Ambassadeur Nicholas Burns, le Chef de la Mission Permanente des US à l'OTAN. En effet, plus la Roumanie parviendra à assumer un rôle actif dans le cadre de l'OTAN, en apportant la spécificité de sa position géostratégique, plus son intégration euro-atlantique sera réussie et plus ferme sera la garantie que la Russie restera loin."

 

 

 

 

18/03/2024

L'ironie de l'hybris

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(Photo- Mars 2024)

 

Pour Spinoza, le bien et le mal ne se trouvent pas dans la nature et ne sont autre chose que des relations. Il faut donc les ranger parmi les Etres de Raison, et non parmi les Etres Réels, car jamais on ne dit qu’une chose est bonne sinon par rapport à quelque autre qui n’est pas bonne ou ne nous est pas si utile qu’une autre. Tous les objets qui sont dans la Nature sont ou des choses ou des effets. Or le bien et le mal ne sont ni des choses ni des effets. Donc aussi le bien et le mal n’existent pas dans la Nature. Car, si le bien et le mal sont des choses ou des effets, ils doivent avoir leur définition. Mais le bien et le mal, comme, par exemple, la fuite de Pierre et la malice de Judas, n’ont aucune définition en dehors de l’essence de Pierre ou de Judas, car celle-là seule est dans la Nature, et ne peuvent pas être définis indépendamment de l’essence de Pierre ou de Judas. (Court traité, Ed GF Flammarion, 1964)

Nous accomplissons nos actions avec les passions ou sans elles, nous dit Spinoza. Il est sûr que si nous faisons les choses que nous avons à faire sans passion, il n’en peut rien résulter de mauvais. De la haine naît la tristesse et quand la haine est grande elle produit la colère. (…) De cette grande haine sort aussi l’Envie. La Haine et l’Aversion [qui naissent de l’opinion] ont en elles autant d’imperfections que l’Amour, au contraire, a de perfections ; car [l’Amour] produit toujours amélioration, renforcement et accroissement, ce qui est perfection, tandis que la haine au contraire tend toujours à la dévastation, à l’affaiblissement, à l’anéantissement, ce qui est l’imperfection même.

Les passions tristes sont donc la haine, la vengeance, le ressentiment, l’envie, la peur. Les passions joyeuses sont la bienveillance, la compassion, le respect, la sympathie.

Dans la Grèce antique, la démesure, ou l’hybris, est considérée comme un crime. Et tout ce que les Dieux regardent comme hybris dans le comportement des humains (violence, orgueil, arrogance, excès de pouvoir) va appeler leur vengeance, à un moment donné. Le théâtre antique en est l’illustration. Opposées à l’hybris sont la tempérance, la modération, basées sur la connaissance de soi et de ses limites.

C’était juste pour rappeler quelques fondamentaux et pour remarquer, encore une fois, à quel point tout est logique, même si parfois l’aspect nous échappe. Hier, le monde entier a suivi l’événement que certains allaient qualifier d’oxymore, l’élection présidentielle en Russie. Bien sûr, l’issue ne faisait pas de doute, mais on était curieux de voir le score, voir jusqu'où cela pouvait aller. J’aurais parié pour un 90-95%, c'était un peu moins, presque 88%. Sur l’affiche, les trois autres soi-disant candidats, un peu plus de 3%. La population a participé à hauteur de 74%. L’apparence d’une démocratie (autoritaire, comme disent les extrêmes droite et gauche) est sauvée, et cela est un argument qui fait plaisir à ces gens (des politiques ou des lambda) qui se rangent de l’autre côté de la barricade, c’est-à-dire du côté du président "réélu", ou "de la paix"... Un illustre intellectuel expliquait hier soir que dans la tête du président "réélu" il n’y avait rien d’autre que la volonté d’assurer la protection des populations russophones enclavées, et pas du tout le désir d’expansion qu’on lui prête. Comment le savez-vous ? Pourriez-vous parier sur nos vies européennes, surtout nos petites vies européennes de l’Est, que vous ne semblez pas apprécier ? Merci pour cet effort, cher Monsieur, mais votre agacement pour ne pas être interrompu, votre nervosité qui s’est accrue au fur et à mesure de vos interventions depuis le début de l’invasion russe en Ukraine, ainsi que vos tics, montrent que vous doutez quelque part. Car tout ne se réduit pas aux idées, aussi brillantes soient-elles. Il y a ce sacré inconscient… Le président "réélu" est là pour encore six ans, avec l’intention d’être là à vie. Cela s’est déjà vu dans l’Histoire. En règle générale, les dictateurs finissent de la même façon, pitoyable ou grotesque. Quand ils ne sont pas fusillés, comme Ceausescu, par le système qu’ils ont eux-mêmes mis en place, ils peuvent tomber foudroyés par un AVC, comme Staline. C’est ce que j’appelle l’ironie de l’hybris, et c’est le travail de l’inconscient.

Il semble que nous n’ayons que deux solutions: espérer que l’ironie de l’hybris se manifestera le plus tôt possible ou accepter la défaite (en tenant compte de la variable Trump).

06/02/2024

La guerre froide, comme si vous y étiez

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(Photo- Février 2024, selfie dans la vitre d'une bijouterie, Rue de la Liberté, Nice

 

 

"La lutte contre la 'désinformation' est donc aujourd'hui essentielle pour la survie même des démocraties." 

L’année 2024 marque le vingtième anniversaire de trois événements importants pour moi: le lancement de ce blog consacré à un projet professionnel lié à l’élargissement européen (un projet qui n’a pas pris la forme souhaitée initialement, faute d’un soutien institutionnel indispensable, mais une forme plus individuelle, et peut-être plus méritoire, ma microentreprise CEFRO), le diplôme de mon fils en Business Administration au College of Charleston, en Caroline du Sud, l’entrée de la Roumanie dans l’OTAN. Ce sont des événements traversés par le même fil invisible. Alors, j’aimerais parler d’un livre publié en 1986 (j’étais professeur en Roumanie), et dont l’auteur, Thierry Wolton, est un journaliste français de ma génération. Je ne connaissais pas le journaliste, mais depuis la guerre en Ukraine j’ai eu l’occasion de l’écouter sur des plateaux de télévision en France et aussi en Roumanie, où il est invité et où ses livres sont traduits. D'ailleurs, celui que je viens de lire a été traduit en roumain en 1992 et publié aux Editions Humanitas, la même maison d’édition qui invite l’auteur régulièrement, car il s’agit d’un spécialiste de l’histoire du communisme. Je crois que c’est surtout une phrase entendue récemment (La Roumanie est le seul des pays de l’Est où le KGB a vraiment réussi) qui m’a poussée à lire son livre Le KGB en France. En Roumanie, je ne connaissais que la France des lettres, c’était ma formation et ma profession, et le communisme semblait éternel. Après ’90, quand je suis arrivée en France, il m’a fallu comprendre la réalité française, avec sa vie politique, sa société, décoder et reconnaître les passerelles, car, paradoxalement, il y en avait. J’ai eu une ligne de conduite, un réflexe normal, après tout: éviter les compatriotes roumains, ce que j’ai conseillé à mon fils. Ce n’est pas de la paranoïa, loin de là. Je m’en suis tenue à mes droits en rapport avec des administrations et des institutions, rien de plus. La lecture de ce livre m’a confirmé que j’avais raison. De quoi parle donc ce livre ?  

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18/12/2023

Joyeux Noël!

Noël 2023, Fin d'année, début d'année

(Photo- Sapin pérenne, petite crèche et santons -des fèves trouvées dans les galettes des rois au fil des années)

Aux visiteurs de ce blog,

Joyeux Noël et Bonne fin d’année !

En 2023, non seulement nous n’avons pas vu l’arrêt de la guerre en Ukraine, comme nous l’espérions, mais nous avons vu, en plus, une autre guerre, au Moyen Orient, déclenchée à la suite d’un massacre que l’on n’imaginait plus possible. Deux guerres qui divisent les Etats de la planète et leurs populations.

Sans être hypocritement pacifiste à tout prix ou manquer de discernement, je nous souhaite pourtant une Meilleure Année 2024 !