Ok

En poursuivant votre navigation sur ce site, vous acceptez l'utilisation de cookies. Ces derniers assurent le bon fonctionnement de nos services. En savoir plus.

07/01/2021

L'invraisemblable 6 janvier 2021

Premièrement, le choc devant les images en direct sur Euronews, CNN, CNBS… Quelques heures après, au moment du couvre-feu décidé par le maire de Washington, et après que les partisans du Président encore en fonction ont commencé à se disperser, une profonde tristesse. Ce qui vient de se passer n’est jamais arrivé en 244 ans de démocratie américaine. Et d’ailleurs, pour le monde entier qui regardait les images d’hier  -sidéré ou satisfait, c’est selon - la surprise a été totale. Un mythe s’effondrait. Plus exactement, c’est le symbole qui vient de recevoir un coup, car les institutions américaines sont solides, comme on a pu le voir tout de suite, et comme on aura certainement l’occasion de le voir prochainement. Ce n’est pas de la fracture au niveau de la société américaine qu’il s’agit, ni du vote des dizaines de millions pour la réélection du Président. On n’est pas dans Brecht: Puisque le peuple vote contre le gouvernement, il faut dissoudre le peuple ! Le débat politique sur la société américaine pourrait être sans fin, et c’est l’affaire des spécialistes qui ne manquent pas, d’ailleurs. Non. Ce que nous avons regardé hier en direct - le Capitole pris d'assaut, le saccage, la violence, la déroute des agents de sécurité, les photos-trophées hallucinantes prises par les insurgés dans les bureaux des représentants du Sénat, sans compter les cinq morts, tout de même - c’est le fait d’une volonté personnelle, celle d’un Président niant le résultat du processus électoral démocratique. C’est assez simple, dans le fond, une personnalité politique atypique, et que nous avons eu d’innombrables occasions de découvrir avec stupeur.

L’ancien chef de l’Otan, Anders Fogh Rasmussen, écrit sur sa page ce matin que c’est un jour triste pour la démocratie américaine et aussi pour tous ceux qui regardent vers l’Amérique pour le leadership moral. A mon avis, les pays de l’Est les premiers. En quatre ans, le Traité transatlantique est resté au point mort (j’aimais bien certains de ses programmes concernant les Petites et Moyennes Entreprises, et je pensais avec enthousiasme à un tel  lien pour mon entreprise CEFRO, comme on peut le voir sur ce blog). Les ponts avec l’UE ont été presque coupés, les Etats-Unis se sont repliés sur eux-mêmes, se sont isolés, en faisant des choix économiques internes. Mais au fur et à mesure, même moi, qui ne suis pas économiste, j’allais comprendre les limites de la stratégie annoncée "Make America Great Again". Les taxes énormes n’ont pas tant que ça convaincu les entreprises américaines installées en Chine de revenir aux Etats-Unis. Et le nombre jugé record d’emplois créés dans le pays a été balayé par la pandémie comme s'il n'avait jamais existé. Je me demande ce qu’il reste de ce mandat, en voyant la façon inédite dont il prend fin. Une leçon politique a tirer, sûrement.