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01/04/2020

La Chine et nous

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(Mes photos- Nice, l'Avenue Jean Médecin pendant le confinement)

L'article Chinavirus (que je traduis librement plus loin) met en perspective le contexte dans lequel nous vivons et nous fournit quelques données concrètes, que nous aurions pu oublier ou ignorer. Dans le texte d’origine, vous trouverez les hyperliens vers les articles en anglais cités par l’auteur.   

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11/03/2020

La Covid-19

(Mes photos- La première Super lune de l'année)coronavirus, sécurité sanitaire, église, philosophie

Il existe des moments quand le présent vous semble être en régression comparé à d’autres époques éclairées par des esprits brillants, trois ou quatre par siècle, pas plus. Parfois, cette évidence vous frappe, vous, spectateur et acteur à la fois, bien ancré dans le présent. C’est assez décourageant. L’Italie vient de décider la quarantaine pour ses 60 millions d’habitants. Rester chez soi, se déplacer en cas de nécessité. Ce sont les consignes à suivre. Tous les pays sont en train de prendre des mesures de sécurité sanitaire, mais les systèmes de santé sont différents. Les comportements civiques aussi. C’est le moment de prendre Pascal à la lettre : « Tout le malheur des hommes vient d’une seule chose, qui est de ne savoir pas demeurer en repos, dans une chambre »

Les Roumains quittent en hâte la péninsule (ils sont plus d’un million à y vivre, c’est la communauté la plus nombreuse), et ils retournent en Roumanie. Là, c’est connu, il n’existe pas de procédure prévue pour de tels moments, comme dans les pays occidentaux, et d’ailleurs, il n’existe pas de stratégie pour rien du tout, on fonctionne au jour le jour, depuis trente ans déjà. Heureusement, le pays est membre de l’UE, il copie sur les autres, il décrète les mêmes mesures que les autres. Sauf que le comportement des Roumains a du mal à s’y plier - ne pas respecter les règles, les contourner, s’arranger, se débrouiller, d’une façon ou d’une autre, c’est une manière de vivre. Un quotidien écrit que le nouveau sport national c’est d’arriver à tromper la police des frontières quant au lieu de départ: les gens déclarent donc venir de Grande Bretagne, d’Allemagne, en aucun cas d’Italie. Certains empruntent des trajets déviés, ils se rendent dans un pays voisin de l’Italie et de là ils prennent un vol à destination de la Roumanie. Il est vrai qu’en Italie les témoignages du personnel de santé dans les hôpitaux sont terribles, écrit « L’Obs » en ligne : « Nous devons choisir qui intuber, entre un patient de 40 ans et un de 60 ans qui risquent tous les deux de mourir. C’est atroce et nous en pleurons ».

Mais en Roumanie, qui ne dispose pas de moyens concrets suffisants pour faire face à une épidémie de proportions (quelles que soient les déclarations de circonstance des politiques), il y a un autre facteur aggravant : l’Eglise orthodoxe et ses déclarations décalées dans ce contexte, par exemple à propos de l’Eucharistie (les fidèles utilisent tous la même petite cuillère) et du rituel consistant à embrasser les icônes. « Nous, dans notre orthodoxie, nous ne négocions pas la préparation et célébration des fêtes pascales. » Et les intellectuels de la nouvelle vague, diplomates après ’89 et possesseurs de doctorats (en France !), y rajoutent des arguments un peu plus fins: « L’Eucharistie est une dimension spirituelle, qui doit être respectée par ceux qui l’assument. La distance entre l’espace sacré et l’espace profane ne saurait être abolie, car rien n’aurait plus de sens dans la vie spirituelle. Le croyant est simplement protégé quand il communie, ou quand il embrasse les icônes, c’est au-delà du rationnel, c’est supra-rationnel » (sic!) (Radio Europa libera en ligne). Le porte-parole de l’Eglise orthodoxe dit que celle-ci n’entrera pas en quarantaine, « car elle appartient au Christ, et non à une autorité séculière », « vous ne pouvez pas transformer l’Eucharistie en un élément pathogène, c’est un blasphème de point de vue spirituel, et une ineptie intellectuelle ». Voilà. Allez leur dire que le blasphème est un crime imaginaire…

Faisons un bond de plus de 350 ans en arrière, chez le Philosophe, afin de nous ressourcer, en feuilletant le livre de Frédéric Lenoir, excellent pour la circonstance. Selon Spinoza, les religions doivent être tolérées mais soumises à la puissance publique.

« Les pratiques ferventes et religieuses devront se mettre en accord avec l’intérêt public, autrement dit si certaines de leurs expressions sont susceptibles de nuire au bien commun, il faudra les interdire. » « Je déclare l’homme d’autant plus en possession d’une pleine liberté qu’il se laisse guider par la raison. » (Traité théologico-politique, 1670). Un siècle avant Voltaire et Kant, Spinoza est le premier théoricien de la séparation des pouvoirs politique et religieux et le premier penseur moderne de nos démocraties libérales. Spinoza n’est pas athée, bien sûr, mais il ne croit pas au Dieu révélé de la Bible. Pour lui, Dieu est un Etre infini, véritable principe de raison, de sagesse philosophique. Il propose un dépassement de toutes les religions par la sagesse philosophique qui conduit à l’amour intellectuel de Dieu, source de Joie et de Béatitude. Pour Spinoza, la religion correspond à un stade infantile de l’humanité. Il souhaiterait que les lumières de la raison permettent aux humains de découvrir Dieu et ses lois sans le secours de la loi religieuse et de tous les dogmes qui l’accompagnent, qu’il considère comme des représentations puériles, sources de tous les abus de pouvoir possibles.

La conception spinoziste de Dieu est totalement immanente : il n’y a pas un Dieu antérieur et extérieur au monde, qui a créé le monde (vision transcendante), mais de toute éternité, tout est en Dieu et Dieu est en tout à travers des attributs qui génèrent une infinité de modes singuliers, d’êtres, de choses, d’idées. Deus sive Natura. L’éthique immanente du bon et du mauvais remplace ainsi la morale transcendante et irrationnelle du bien et du mal. La Joie parfaite, la Béatitude, est le fruit d’une connaissance à la fois rationnelle et intuitive qui s’épanouit dans un amour universel, fruit de l’esprit, un amour intellectuel de Dieu. Il y a trois genres de connaissances : l’opinion et l’imagination, qui nous maintiennent dans la servitude, la raison, qui nous permet de nous connaître et d’ordonner nos affects, et un troisième, en prolongement du deuxième, l’intuition, par laquelle nous arrivons à l’adéquation entre notre monde intérieur et le cosmos entier. « Plus on est capable de ce genre de connaissance, plus on est conscient de soi-même et de Dieu, c’est-à-dire plus on est parfait et heureux » (Ethique). Donc, union à un Dieu immanent par la raison et l’intuition. « L’homme vertueux n’est plus celui qui obéit à la loi morale et religieuse, mais celui qui discerne ce qui augmente sa puissance d’agir ». Et c'est justement la libération de la servitude qui augmente notre puissance d’agir et notre joie. Plus nos sentiments et nos émotions seront réglés par la raison, plus nos passions seront transformées en actions, plus grande sera la part de notre esprit qui subsistera à la destruction du corps. La liberté s’oppose à la contrainte, mais non à la nécessité. On est d’autant plus libres qu’on est moins contraints par les causes extérieures et qu’on comprend la nécessité des lois de la Nature qui nous déterminent.  

06/02/2020

Cessation d'activité libérale

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(Mes photos- Une nouvelle montre)

En France, selon les statistiques, la vie d’une petite entreprise est, en moyenne, de trois ans. Créée en janvier 2008, CEFRO a poursuivi son chemin avec persévérance vers une date limite officielle : celle de ma retraite à taux plein. Durant ces 12 dernières années, CEFRO a représenté mon activité principale. En tant que profession libérale (Conseil et formation), j’ai été affiliée à la CIPAV (Caisse Interprofessionnelle Assurance Vieillesse), où j’ai cotisé des milliers d’euros pour obtenir une pension symbolique. Le fait qu’il existe à ce jour des centaines d’adhérents qui ont porté plainte contre la CIPAV pour les modalités de calcul et pour le manque de transparence, et qu’il existe un cabinet d’avocats spécialisé dans la défense de ces cas, en plus d’une association des victimes de la CIPAV, me console, mais je préfère ne plus avoir aucun contact avec cet organisme. CEFRO m’a accompagnée consciencieusement vers une fin honorable, toutes cotisations, disproportionnées d’ailleurs, payées au prix fort. Administrativement parlant, elle tire sa révérence. Et c’est avec un certain soulagement que je transmets à la CIPAV la notification de radiation reçue de l’URSSAF.

Néanmoins, l’activité de CEFRO se poursuit. Les sites en ligne se maintiennent et ils accueilleront des publications comme jusqu’à présent. Rien ne change dans le contenu de l’activité, telle qu’elle figure sur les sites et sur la page Facebook, et cela est utile pour retracer l’activité déroulée pendant toutes ces années (les cours, les programmes européens, les deux expertises). Désormais, on pourra considérer que les conseils de CEFRO sont dispensés à titre gracieux. Au cas où des collaborations fermes se présenteraient, autrement dit, des clients, CEFRO choisira le statut de micro-entrepreneur - et cela en deux clics. C’est ce que l’URSSAF m’a suggéré dans le dernier entretien, lors de ma demande de cessation d’activité. Ce statut-là est plus simplifié et plus adapté, et les cotisations sont appliquées directement au chiffre d’affaires réalisé - 22% pour les professions libérales non réglementées (je n'appelle pas cela un faible pourcentage), mais le seul interlocuteur reste l’URSSAF qui reverse une partie des cotisations à…la CIPAV, etc.

Pour le moment, mon seul souhait est de pouvoir respirer sans avoir la pression administrative, souvent aberrante. Et ce serait pratiquement pour la première fois, depuis disons vingt-huit ans…  

30/01/2020

Il y a 18 ans

Juste deux chiffres inversés : 2002-2020. Pour moi, le temps n’est pas passé, c’est un présent continu, celui de mes sentiments les plus profonds.

En souvenir de mon père, ce mimosa de là où je vis et une chanson d'Amalia, qu'il aimait tant. Il disait qu'elle le touchait profondément. Sans doute parce que le fado est le destin qui est écrit.. Le sien sera toujours lié à mon parcours et à celui de Claudiu, son petit-fils qu'il adorait. Il nous a beaucoup aidés: en tant que juriste, il s'est battu pour le respect de mes droits auprès des institutions roumaines abusives (à l'époque où je préparais mon doctorat en France), et il a permis à Claudiu de commencer des études en France et aux États-Unis, en nous donnant l'argent qu'il avait épargné pour son enterrement.. Nous avons fait le reste, avec du travail et des crédits.. Je le dis, car c'est un destin honnête. Notre pays d'origine, la Roumanie, n'a pas fondamentalement changé, et aujourd'hui j'évoque le souvenir de mon père avec de la tristesse, bien sûr, mais aussi avec de la gratitude.

https://youtu.be/quK02fzqJ1I

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