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12/08/2009

Ainsi va le monde -et l'Europe (II)

On lit dans la presse (Necolaiciuc, aparat in SUA de avocatul dictatorului Noriega) que l'ancien directeur de la SNCF roumaine (CFR), actuellement en prison en Floride -voir aussi ma note du 19/06/09 "Ainsi va le monde (et l'Europe)"- sera représenté dans son procès d'extradition vers la Roumanie par l'avocat de l'ancien dictateur le général Noriega. On comprend qu'il s'agit d'un excellent avocat, spécialisé dans des cas de trafic de drogues et de blanchiment d'argent. Le cas du Roumain n'a pas l'air d'être banal, pour les autorités américaines non plus. L'avocat aura la tâche ardue de justifier chacun des nombreux chefs d'accusation qui pèsent sur son client, et dans ce cas, ce sera le Secrétaire d'Etat américain qui aura le dernier mot quant à l'extradition.
L'article rappelle également "les relations sans frontières" de l'ancien directeur des transports  roumains. Comme le présent blog ne s'adresse pas spécialement aux Roumains, qui eux, ne connaissent que trop leur pays et ses réalités spécifiques, mais à ceux qui ne lisent pas forcément le roumain, je passe sur les détails de ces "relations sans frontières", car ce sont des relations de clan -entre partis politiques, entre proches- et je résumerai juste que ce personnage n'a pas été seul. Alors, quelles sont les raisons de sa chute, dans un monde dont le principe de fonctionnement est celui-là? Sans doute, faut-il les trouver dans des intérêts de circonstance. Parfois, si le vent change de direction, sans tomber, c'est simplement parce que des intérêts tournent, eux aussi, rien de plus. Des enchevêtrements sur le sol national et à l'international, à vous hérisser les poils...
 
N.B. Un témoignage dans la Liste Cefro, Professional experience exchange- c'est toujours la Roumanie, toujours l'Europe, mais un autre registre.
 

08/08/2009

Enchevêtrements

La Roumanie achète/vend sa belle image européenne à une revue américaine, trois compagnies privées roumaines ayant apparemment sponsorisé la série d'articles intitulée "Romania New Europe Beckons". Dans le quotidien R.L. on lit que l'une de ces compagnies est connue pour avoir conclu des contrats à hauteur de plusieurs centaines de millions d'euros avec l'Etat, dans le domaine des transports féroviaires (Imaginea Romaniei, pe mana lui Cristian Burci). Le MAE roumain (qui a reçu les journalistes) n'était pas au courant que les articles avaient été payés, et d'ailleurs, cela ne serait pas important, paraît-il.
J'ai voulu voir la série d'articles (http://www.foreignaffairs.com/about-us/sponsors/romania-n...). C'est du bon travail de publicité. Bien sûr, il y en a dans le même genre sur Euronews, à propos du Kazakhstan, de l'Ouzebékistan, mais ce n'est pas pour autant que je m'empresserais d'y aller. Premièrement, reconnaissons que la Roumanie n'est pas tout à fait l'équivalent de ces Etats indépendants, ne serait-ce que parce qu'elle a intégré l'Otan et l'UE.. Deuxièmement, je n'ai aucune idée si les leaders de ces pays-là trouvent les portes ouvertes en Occident, comme les politiques roumains. Bal de la Croix Rouge à Monaco? Ils y sont. Conférences, congrès, forums économiques, culturels internationaux ? Ils y sont. Les ministres et les députés roumains ont des comptes bancaires et des propriétés en Suisse, en France, aux US, les hommes d'affaires/diplomates roumains entretiennent de merveilleuses relations (Service contre Service) avec les autres hommes d'affaires/diplomates dans ce vaste monde, en vue d'une prospérité croissante - la leur, et celle de leurs héritiers, couverts déjà pour minimum trois générations.  Il n'y parviendraient pas s'ils ne bénéficiaient pas, exactement comme avant '89, des connexions qu'il faut, partout en Occident. Les enchevêtrements sont tels, quel que soit l'angle de vue, que vous détournez vite le regard et /ou vous retirez vite votre pied, en préférant de faire la bête.. C'est plus sain, mais surtout plus prudent.

22/05/2009

"Trouver un village sans chiens"(expression roumaine)

Lorsqu'on est normalement éveillé, et que l'on a surtout la possibilité de comparer, on peut remarquer que les compagnies étrangères s'implantant en Roumanie, presque toute origine confondue, et quelle que soit la forme -banques, franchises, filiales, marché pour travaux, etc.- ne tardent pas à s'adapter à notre milieu, tels des caméléons, comme si elles étaient entrées dans une zone où il faut changer de comportement. Comme un cadre qui, habitué d'aller à son travail en costume cravate, se décidait tout à coup pour une tenue ultra décontractée...On ne le reconnaît plus..Une alchimie secrète commence à agir sur la qualité des services, sur le contenu lui-même.
La société civile en Roumanie (associations, protection des consommateurs, etc) étant encore bien anémique (puisque les gros bonnets s'arrangent de toute façon, et puisque l'intérêt du simple citoyen ne compte pas), les compagnies étrangères trouvent un terrain où elles peuvent essayer (et réussir) ce qu'elles ne feraient pas chez elles...
 Après tout, la nature humaine étant ce qu'elle est (voir aussi le dernier scandale en date concernant les notes des frais des députés en Grande Bretagne...), ce qui distingue une société démocratique qui fonctionne d'une autre, ce n'est pas l'absence de tels écarts, ce serait de l'idéalisme, mais la vitesse de réaction quand ces écarts viennent au grand jour.. Des villages avec des chiens.
 
Déviation sémantique mise à part, rappelons qu'en Roumanie les chiens errants sont toujours nombreux et dangereux dans les rues des grandes villes, mais qu'ils ont appris à attendre au feu rouge pour ne pas se faire écraser par quelque Bentley nerveuse...
 

14/05/2009

De cause(s) à effet

 

( Ce n'est pas nouveau, c'est sans doute, déjà écrit quelque part, sur ce blog...).

Il arrive un moment, après un nombre d’années d’expériences concrètes, où vous constatez avec lucidité que dans les deux pays qui font partie de votre destin, la  Roumanie et la France, trouver des portes qui s’ouvrent suppose quelque chose qu’il faut obligatoirement détenir. La Roumanie corrompue, la France élitiste – le résultat peut être presque le même. Tout s’achète en Roumanie: une autorisation, des soins, un emploi, un simple job, un vrai poste, une position  politique, une paroisse...Les Roumains connaissent les prix, lesquels évoluent, bien entendu, et sont en fonction de facteurs précis (profession, région, établissement, etc.). Le fait est qu’ils en parlent le plus normalement du monde, sans révolte, « c’ est comme ça », comme si les pots-de-vin pour occuper n’importe quel emploi étaient un devoir, et ils sont toujours prêts à vous citer des exemples: 5000 lei/Ron (un peu plus de 1000 Euros) pour une place d’infirmière, 10000 lei/Ron pour une place d’assistante médicale.. Mais, c'est surtout le raisonnement accompagnant cette attitude, qui en dit long: « de toute façon, on les récupérera après… ». Lorsque vous entendez cela, vous comprenez que toute stratégie institutionnelle, aussi bien nationale qu’européenne contre la corruption vous apparaît comme une gesticulation inutile. C’est ethnique, c‘est historique.

En France, ce qui fonctionne vraiment bien, c’est l’administration de base, au service du citoyen qui a des droits et des devoirs (absolument vital, lorsque vous n’avez rien et personne d’autre que vous-même). D'accord, c'est déjà beaucoup, comparé à d'autres horizons. A part cela, vous ne parvenez quasiment à rien, vous pouvez ne jamais dépasser le niveau correct de votre inscription dans le social, si vous n’appartenez pas à une classe, à une catégorie, si vous n’êtes pas recommandé. Ici, l’argent peut ne pas tout faire, comme en Roumanie, et surtout le relationnel est d’une autre nature. Dans les deux cas, c’est la philosophie qui gagne.

Update. A moins d'une heure en train, à Cannes, comme chaque année en Mai, un autre monde pour deux semaines. Alors, cette chanson que j'ai trouvée en video, en souvenir du film "O Brother, where art you?".