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14/10/2008

Les Fonds (IV)

 
"La Mafia des fonds européens vole l'argent des agriculteurs" (FLAGRANT - Mafia fondurilor europene fură banii ţăranilor)
 
"La Roumanie est le seul pays qui, pendant la première année suivant son entrée dans l'UE (2007), n'a toujours pas eu accès à un seul euro des fonds européens. En revanche, elle a versé au budget de l'Union sa côte de 1,1 milliards euros. La réalité, c'est que l'accès aux fonds européens est filtré par une Mafia composée justement de fonctionnaires habilités à aider les investisseurs dans le montage des projets et dans l'obtention des subventions. Ces mafieux exigent un pourcentage de 5% des fonds débloqués. Ils proposent "du conseil" dans la rédaction et la validation du dossier. Voici plus loin le cas d'un haut fonctionnaire de l'Agence des Paiements et des Interventions pour les Agriculteurs (APIA), institution qui joue un rôle déterminant dans l'approche des fonds européens. (...) APIA est une institution mammouth qui comprend une armée de fonctionnaires grassement payés (des salaires en milliers d'euros) et qui n'ont toujours pas réussi à faire les démarches nécessaires pour recevoir les fonds UE (...)."   
 Le problème, c'est si/comment UE entend y réagir, elle-même étant composée de fonctionnaires fort bien payés, habitués à la lenteur des procédures.. Après, il y a les divers lobbies, les networks qui se tissent entre fonctionnaires, diplomates, représentants, etc, à un niveau autre que celui du petit investisseur ou entrepreneur qui lui, souhaiterait faire quelque chose de concret, avec des euros concrets..
 Les gestes du gouvernement roumain pour exporter une image du pays afin d'attirer les investisseurs ne se distinguent pas par le professionnalisme, malgré le joli graphisme des supports (CD, DVD, brochures, etc). Récemment, j'ai eu l'occasion d'assister à une telle rencontre sur la Côte d'Azur: pas de stratégie claire, pas de projets à long ou moyen terme, pas de plan de communication...Au mieux, un style activiste, comme au bon vieux temps. Camarades, je vous recommande une formation en authentique éthique des affaires (comme authentic happiness, les travaux de l'Université de Pennsylvanie). Cela n'existe pas? Eh bien, inventons-là! CEFRO est prête à mettre en place des stages ( à propos, elle a très bien réussi les deux sessions du cours Grundtvig -a Longlife Learning Program- qu'elle a proposé; quelques photos dans le dernier album, en bas, à droite).  

18/09/2008

Les fonds (III)

Les effets de la crise financière se font partout sentir, les bourses chutent, les actionnaires s'inquiètent, les scénarios des fusions se forment et se déforment. Comme je n'ai pas d'autres biens à part ma propre vie, je suis les événements avec un certain détachement. Je lis que le PM roumain a affirmé que la crise économique aux States est bénéfique pour ces Roumains qui pourraient y acheter, suite à la baisse dans l'immobilier. Je dirais que c'est de l'humour noir, si je ne connaissais pas la Roumanie d'aujourd'hui..
Le PE n'accepte pas (!!) que les fonds de l'UE soient détournés dans les réseaux de corruption en Roumanie et en Bulgarie. Deux parlementaires roumains se sont sentis fort offusqués (?!) et ont adressé une lettre au Président du PE...
Que Monsieur Elmar Brok, qui craint de voir l'argent des contribuables européens disparaître dans ces réseaux de corruption soit rassuré que tout se fera dans les meilleures règles de l'ingénierie financière actuelle, que la Roumanie (comme la Bulgarie) ont déjà beaucoup d'expérience, et que la vigilante CE (...) ne trouvera finalement rien de suspect à des projets destinés à booster l'économie, au sens le plus large possible..
 Entre temps, on apprend qu'en Bulgarie l'industrie du sexe produit 1 milliard d'euros par an, la prostitution arrivant en 3e position parmi les activités illégales, après le trafic de drogues et le vol de cartes bancaires. Et c'est l'ancien chef de la police bulgare qui l'affirme, et qui dit aussi qu'il faudrait que les liens entre la police et le crime organisé soient rompus...
  ll n'y a que Renault qui va bien dans ce monde pourri: "C'est le plus important projet d'investissment en Roumanie", dit avec fierté le PM roumain, 2 milliards dans les deux prochaines années, 22.000 emplois créés, un Centre Technique à Titu, entre Pitesti et Bucarest (Renault Technologie Roumanie - RTR) où seront réalisés les tests et où 3000 ingénieurs travailleront au développement de nouveaux produits (projet de 450 millions d'euros). N'oublions pas Ford, qui va arriver (ce sera du côté de Craiova, région où sont concentrés, entre autres, les réseaux de la mafia rrom -c'est juste pour distinguer les catégories). La Roumanie s'active et dépêche ses délégués ici et là (sur la Côte d'Azur la semaine prochaine, action du Consulat honoraire de Nice et de la CCI), afin de présenter des informations sur le pays, sur les opportunités d'investissement et, soit dit en passant, sur les 30 milliards d'euros qui vont lui tomber sur la tête prochainement...So, let's make projects together! Ma vidéo de la semaine:
 

31/08/2008

Living in Europe today

La classification des 10 villes européennnes ayant la meilleure qualité de vie est reprise dans le journal roumain en ligne, lequel ne manque pas de remarquer qu'aucune ville française n'y figure...(voir liens vers l'article roumain et vers l'article original). D'accord...Toutefois, rien n'empêche que les nouveaux riches roumains -ceux qui ont trafiqué pendant des années, ainsi que les actuels "nababs" de l'administration centrale, comme on les appelle (Topul nababilor din ministere) s'achètent une résidence et s'installent à l'étranger, maintenant qu'ils ont le droit, légalement. Pas besoin de passer parmi les Fourches Caudines pour une carte de séjour. Et voilà que tout va pour le mieux pour eux: non seulement ils n'ont souffert de rien, mais ils se sont enrichis, et vont profiter d'une vie plus civilisée ailleurs...Et cela sans aucun effort de leur part -sauf celui de frauder, et avec le coup de pouce historique et politique de l'intégration dans l'UE...Si je les déteste? Mais bien évidemment, et pas qu'eux! Il n'y a pas de mots pour ma révolte, quand j'ai ramé pendant des années ici, où ils viennent se promener, choisir, acheter, sans avoir rien perdu, au contraire...Ils sont gagnants sur toute la ligne. Comme quoi, les progrès de l'Histoire, ça dépend de l'angle de vue. Voilà, par exemple, moi, qui vis à Nice, j'aimerais bien vivre aussi à Genève -c'est d'ailleurs frontalier- mais comment faire si je n'ai pas les millions d'un X, Y, Z (on les reconnait...)?
 
 http://www.forbes.com/realestate/2008/07/21/cities-europe-lifestyle-forbeslife-cx_vr_0721europe_slide_12.html?partner=email
P.S. Je reçois un 'delivery to the following recipients failed' pour le destinataire olaf-press@ec.europa.eu. C'est beaucoup plus simple comme cela, sûrement...
Ma vidéo de la semaine:
Elvis Presley - There Goes My Everything (Take 1) in stereo sound.
Images are from 1970 in Vegas

15/08/2008

La surveillance/The Bug

 
En Roumanie, pays européen démocratique, la surveillance des citoyens n'a jamais faibli, bien au contraire, en prenant appui sur les moyens technologiques actuels, elle s'est amplifiée. J'ai eu l'occasion de réagir plusieurs fois contre les abus d'une surveillance qui est, bien entendu parfaitement légitime uniquement lorsqu'il s'agit de la sécurité de l'Etat. Mon destin personnel et professionnel entre la Roumanie et la France, et celui de mon fils entre la Roumanie, la France et les US n'ont absolument rien de menaçant à l'adresse de l'Etat roumain (nous sommes toujours citoyens roumains).
Je viens d'adresser une fois de plus une lettre au gouvernement roumain, au Ministère de l'intérieur et de la Réforme administrative (oui, c'est bien son nom..) pour signaler le viol et/ou l'arrêt de la correspondence que j'adresse depuis la France en Roumanie (Galati) aux proches qui me restent, ou que mon fils leur adresse depuis les US. L'écoute des téléphones est déjà de règle (Statul român a autorizat S.I.E. sã asculte fãrã mandat telefoanele românilor - une décision interne du Conseil Suprême pour la Défense autorise la mise sur écoute de toute personne et à tout moment, sans besoin de mandat, ainsi que le contrôle de toutes les communications sur Internet, en utilisant l'équipement le plus sophistiqué).
Bien que j'aie reçu la confirmation que ma pétition a été adressée au Ministère de l'intérieur, aux Service des renseignements, à la Poste nationale, et qu'elle sera traitée, je suis sûre que ma réaction est, une fois de plus, un coup d'épée dans l'eau, et que son unique bénéfice est celui d'avoir fait circuler également en bcc la lettre écrite en roumain et en français, en guise de témoignage.
Quelqu'un avec qui j'en parlais récemment remarquait que c'est justement dans un pays comme la Roumanie qu'il faut surveiller le citoyen ordinaire, c'est lui qui est potentiellement dangereux, et prenait l'exemple de l'Italie, où il arrive que la Mafia ait des accointances dans l'Etat, mais où elle ne se confond pas tout à fait avec l'Etat...
 
De toute manière, rien ne pourrait m'empêcher de considérer la réalité d'un regard lucide et surtout honnête, et de l'exprimer comme je peux. Il n'est pas question que de la Roumanie, malheureusement. Quand vous lisez que l'UE enjoint la Roumanie de dépenser 8 millions d'euros par jour afin que les fonds soient absorbés, et que vous savez fort bien qui et comment utilise cet argent, vous ne pouvez pas ne pas réagir, même si vous êtes un grain de sable qui croit toujours que la machine pourrait être enrayée (UE ordonã României: cheltuiþi 8 milioane de euro pe zi! ). La machine, ce n'est pas que la Roumanie, je répète, mais également l'institution mammouth qui verse des millions démocratiquement, sans se soucier vraiment de ce qu'il en est (d'accord, on en voit pire - les aides qui tombent dans le désert, et les villas des présidents sur la Côte, et leurs comptes ailleurs, pendant que la démocratie se règle à la machette...etc, etc.).
En réfléchissant les yeux ouverts sur la marche de notre monde, j'affermis ma conviction que la justice et l'intégrité peuvent exister, mais seulement au niveau de l'individu dans la structure, et non pas au niveau des institutions. C'est-à-dire, à un moment donné, c'est un individu qui dit non ou oui à quelque chose, et c'est ce qui permet, d'ailleurs à la conscience de ne pas disparaître complètement du monde, et de faire avancer imperceptiblement mais constamment la pointe d'un triangle ou d'une pyramide imaginaire dont la base serait l'humanité, au sens large. J'ai de plus en plus le sentiment de vivre dans un monde où c'est la contre-façon de la démocratie qui a cours, en tout cas dans un monde fait de mots mais d'où le contenu s'est retiré..
Ma chanson de la semaine: Dire Straits/The Bug. Je viens de m'offrir le DVD "On the night"/1992, et j'écoute en boucle...The Bug! http://www.youtube.com/watch?v=_0wkxYUdT2c