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04/06/2010

L'expérience de Milgram

Vous avez remarqué, peut-être, que des théories célèbres de la psychologie sociale, d'origine anglo-saxonne pour la plupart, reviennent en force, par exemple les théories du care, des années '80, remises au goût du jour par une certaine urgence à trouver l'articulation entre l'éthique et la justice. Il en est de même à propos d'une autre expérience bien connue, celle de Milgram sur la soumission à l'autorité (encore plus ancienne, 1963, mais connaissant de nombreuses variantes et actualisations, dont une très récente, dans un jeu télévisé sur France 2). Les observations de Milgram portent sur les situations d'obéissance de la vie quotidienne jusqu'aux grands événements de notre histoire, comme la Seconde Guerre mondiale. Il conclut que ceux qui se soumettent aveuglément aux exigences de l'autorité ne peuvent prétendre au statut d'hommes civilisés.. Bref, l'individu se maintient dans un état "agentique" (agent qui exécute une volonté étrangère) aussi longtemps qu'il n'y a pas de tension, laquelle est le signe de désapprobation à un ordre de l'autorité. Il va essayer de baisser la tension, par certaines réactions, mais il arrivera à la désobéissance finale seulement lorsqu'il ne pourra plus faire diminuer le niveau de tension..
Or, là, c'est affaire de conscience individuelle.. L'expérience me fait penser à l'obéissance des Roumains devant cette nouvelle autorité démocratique, après l'autre autorité communiste.. Comment est-il possible qu'ils acceptent ce qui se passe? Simplement, ils acceptent comme d'autres le font ailleurs, en Géorgie, au Kazakhstan, en Ukraine...(regardez un classement de la corruption et des droits de l'homme). C'est la conscience individuelle qui a été mutilée, corrompue, et à ce stade-là, il n'y aura plus de tension, car plus de conflit...On s'arrange, on s'accommode, on va survivre, en enjambant des cadavres. Pourquoi mimer la protestation dans des grèves avortées ou des meetings en pas de danse, avec quelques milliers de personnes de bonne humeur et révoltées devant les micros? Justement, parce que l'on sait que démocratie oblige, et qu'il faut organiser le cirque de la liberté d'expression...Et ces 50 retraités d'une ville pourrie qui viennent de se rendre à Bucarest pour s'enchaîner devant le palais du gouvernement, filmés sous tous les angles et occupant la une des journaux officiels? En matière de manipulation de l'expression démocratique on a déjà eu une bonne école, mais le comble est que ce sont les milliardaires en euros d'aujourd'hui, les mêmes que ceux du pouvoir d'hier, qui s'érigent en activistes démocrates et qui pourfendent...la corruption! Update. Exemple tout frais (ce matin, le 5/06) de manipulation qui frôle l'absurde: le quotidien central Romania Libera publie un éditorial (illustré par le drapeau national déployé..) sur une supposée analyse britannique selon laquelle la Roumanie est très bien placée pour sortir de la crise avant d'autres...Et l'article poursuit ses élucubrations dans une pure veine activiste...Où ont-ils pu dénicher pareille "analyse"? L'ont-ils payée? Non, mais, jusqu'où peut-on aller??!!

P.S. Tosca, j'aime bien, pour le contexte..
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24/04/2010

De mieux en mieux..

Le gendarme anticorruption roumain "étouffé" | EurActiv (enfin, "le gendarme anticorruption" -c'est assez excessif, mais comme il faut croire à quelque chose...)

L'UE est inquiète.. Une partie des Roumains aussi, pas tous, évidemment.

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18/04/2010

Water is wet


Deux articles où j'ai retrouvé mes thèmes de prédilection, c'est-à-dire la Roumanie et l'UE: http://www.romanialibera.ro/romania-libera/romania-libera...

L'article dit que 2010 est la date limite pour dépenser les fonds non remboursables reçus de l'UE -plus d'un milliard d'euros. Pendant ces dix dernières années, la Roumanie a dépensé moins de 60% de ces fonds, ce qui serait paradoxal, puisque l'argent destiné à la construction des routes, des chemins de fer, des aéroports n'est pas utilisé. Pendant ce temps, le Ministère des transports semble ne pas avoir un budget suffisant pour ses projets..(là, j'apprends qu'il a des projets).
Suivent des calculs et des chiffres que j'ai survolés, car inutile de s'y attarder lorsqu'on a saisi le sens. Que nous n'ayons pas de routes, mais des.. pistes (drôle de polysémie), c'est bien connu, tous les Roumains le savent, et les étrangers sont invités à le découvrir à leurs risques et périls. L'histoire de cette célèbre autoroute qui n'est toujours pas finie (quelques dizaines de km en cinq ans, travaux interrompus à maintes reprises, toutes sortes de procès ou de scandales politiques) est entrée dans le patrimoine national des blagues, au même titre que les blagues de l'époque d'avant. Ce sont les blagues de la transition, de l'intégration. Seulement, maintenant il y a un sérieux problème, que les Eurocrates n'ont pas l'air de réaliser (je veux dire, les chefs de Bruxelles, je ne parle pas de nos Eurodéputés, pourquoi parlerais-je, d'ailleurs...): tout ce que la Roumanie a construit jusqu'en '89 est en train de se déliter, de tomber en ruine, puisque depuis vingt ans absolument rien n'a été ni entretenu, ni réparé, et rien n'a été construit effectivement pour le pays. En revanche, tout notre monde politique, les responsables et les irresponsables s'en sont mis plein les poches, en empruntant les circuits étatiques, ce qui n'est pas la règle dans les autres pays européens - soyons honnêtes.
Le deuxième article paru dans un quotidien français parle des merveilleuses retraites des fonctionnaires UE. Lire l'article
On peut encore mieux comprendre que lorsqu'on a la chance d'entrer dans l'institution mammouth, l'important est d'arriver à une excellente retraite, de toute façon, on ne va pas changer le monde, alors, autant se plier intelligemment au temps qui passe...Je n'ai jamais eu le sentiment que nos Eurocrates avaient la fibre appelons-là "révolutionnaire", ceux que je peux suivre de loin (comment autrement?) ne me  donnent pas cette impression.
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13/02/2010

Petit plaidoyer pour le citoyen sandwich

CEFRO est en train de tenir ses deux cours Grundtvig (Education des adultes) pour la session Février 2010. Le premier vient de s'achever, le second commence dans deux jours (quelques photos sur le photoblog http://myshots.hautetfort.com, j'espère que d'autres s'y ajouteront la semaine prochaine). Ces cours européens pour adultes, que je propose et que j'organise depuis deux ans à Nice, m'ont dernièrement fait voir les choses sous un angle différent. Voilà exactement dix ans que je témoigne sur ce blog de mes efforts tout à fait individuels pour un certain projet (je rappelle que je souhaitais créer à Nice un Centre de formation au bénéfice des cadres roumains).
Or, ce n'est pas un centre de formation pour les cadres roumains qui serait profitable, mais une sorte de centre international, où les Roumains puissent rencontrer d'autres nationalités, car c'est cela qui pourrait relever nettement leur niveau d'intérêt, et leur comportement aussi. S'ils ne se retrouvent qu'entre eux, ils se regardent comme dans un miroir qu'ils aimeraient mieux éviter, après tout. Et cela ne nous avance en rien. Un Centre international serait un projet sinon plus réaliste (car QUI ou QUOI y serait intéressé??), au moins plus approprié.
La Roumanie reste (et restera longtemps) un pays étrange sous de nombreux aspects. Je la connais en profondeur, autant dire que je connais son âme. Son entrée dans l'UE n'a pas changé grand chose pour le simple citoyen, à part la liberté (de principe!) de voyager en Europe, de s'installer, de postuler. Celui-là, le simple citoyen, fait le sandwich entre la classe de pouvoir roumaine (et ses ramifications en tout genre, les fortunes insensées, les salaires indécents, le surréalisme au quotidien, etc.) et la classe de pouvoir européenne (les technocrates, les bureaucrates, les lobbies, etc.). Il n'y comprend pas beaucoup, il n'en a pas d'ailleurs le temps, il veut survivre ou pourquoi pas, même vivre. Car ce qu'il lit et entend à longueur de journée, c'est que ces classes-là se démènent dans le fond pour lui..
J'aimerais donc, que ce soit ce citoyen-là qui puisse profiter d'une formation internationale, qui puisse s'ouvrir, savoir ce qui se fait et ce qui préoccupe les chercheurs ailleurs, dans le monde. Ce n'est pas qu'en Roumanie on ne le sache pas, mais c'est de l'ordre du fait divers, et rien de plus. Est-ce qu'on peut concilier l'image (et la réalité) d'un pays à la traîne (pour rester dans les termes consacrés) et ayant d'évidents problèmes de corruption, d'institutions, etc., avec l'image de centres de recherche performants? J'ai lu deux infos que je voudrais partager. La première, c'est l'entretien avec le Consul des US à Bucarest à propos du visa américain pour les Roumains: ils l'auront quand la Roumanie aura connu un développement économique (sic!). Gray: Daca economia Romaniei se va imbunatati, vor creste si sansele ca SUA sa elimine vizele
Donc, on vient d'inventer l'eau chaude. Et pourtant, voilà que la CE semble dire autre chose. EUROPA - Press Releases - La Commission estime que la Roumanie a ...
La deuxième, c'est cette intervention au PE qui pourrait venger plus d'un Européen honnête et déçu..Elle circule aux Infos en France, sur le net, etc. http://www.ariegenews.com/news-14972.html
 
Update 14 (for Valentine's Day sake).
Je viens de recevoir en transfert un lien avec ces quelques mots:
"Absolument remarquable....pour les amateurs de Nature et d'animaux... bonne visite. Un site absolument merveilleux. Regardez-le quand vous avez au moins une heure de temps libre, mais regardez tout et cliquez sur les astérisques de l'image, agrandissez etc... c'est super-bien fait. Montrez- le à vos enfants. Les amis de la nature sauront prendre le temps de découvrir chacun des éléments, comme on prend du plaisir le soir à la veillée avec un bon livre.". J'ai visionné ce document remarquable. Mais je n'ai pas eu le détachement serein du commentaire l'accompagnant. Ma seule pensée a été :"Voilà ce que peuvent faire d'autres, ailleurs, tandis qu'en Roumanie les forêts sont détruites méthodiquement par les réseaux mafieux bien organisés".
http://w3.upm-kymmene.com/upm/forestlife/index.html