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15/05/2013

Hackers et autres

Un article dans le journal EVZ nous explique le langage imagé des voleurs/falsificateurs de cartes bancaires: "les chèvres qui ont donné du lait" sont les cartes avec lesquelles ils ont pu faire des opérations, "l'essence" représente les fonds existant sur les comptes (il y a des comptes "à court d'essence", malheureusement ou heureusement...). C'est ce que révèlent des conversations téléphoniques interceptées sur un groupe de 25 hackers bucarestois. Les charmants prénoms féminins -Alina, Mariana, Vasilica - sont les non moins charmantes American Express, Mastercard, Visa. Les réseaux en Europe et dans le monde, bien structurés et fonctionnant avec la précision d'une montre suisse, note l'article, qui choisit ce cliché ambigü pour le contexte, sont toujours plus difficile à démanteler. La dernière action frauduleuse de grandes proportions (45 millions de dollars retirés en même temps en 27 pays, dont, bien sûr, la Roumanie) s'est soldée avec l'arrestation de sept hommes qui dirigeaient le réseau depuis New York, et avec la mort d'un huitième, le chef du réseau, en République Dominicaine. En dix heures, ils avaient effectué 36.000 retraits. Les procureurs américains ont collaboré avec des organismes anti-fraude au Japon, au Canada, en Allemagne, aux Emirats arabes unis, en République Dominicaine, au Mexique, en Italie, en France, en Espagne, en Belgique, en Grande Bretagne, en Estonie, en Lettonie, en Malaisie, et en Roumanie, afin de découvrir les membres du réseau et leurs projets. Car, les hackers ont, eux aussi, des projets. Par exemple, les récentes attaques coordonnées ciblant Apple, Facebook et Twitter, et qui seraient, selon les services américains, l'oeuvre d'un groupe basé en Europe de l'Est, visaient des informations sur des projets de recherche, des données protégées par le droit de propriété intellectuelle, et d'autres éléments susceptibles d'être commercialisés sur des marchés parallèles. 

Un hacker roumain résume: "Plutôt mourir, qu'être réduit à vivre sur mon salaire, ou sur ma retraite!" Comme on le comprend! Mais encore faut-il avoir les compétences techniques pour ne pas être réduit à vivre sur sa retraite ou sur son salaire. Sans compter que d'aucuns pourraient s'encombrer de quelques petites considérations d'ordre moral. Depuis un bon moment, je me triture les méninges en cherchant une source vitale pour ma (French) micro-entreprise, et je ne trouve rien, mais rien. Et l'Avocat du Diable, qui est toujours lucide et triste (je ne sais pas si vous l'avez remarqué), n'a pas raté l'occasion: "Et alors, les fraudes légales, honorables, celles qui ne demandent pas de compétences techniques et des heures de travail sur des logiciels sophistiqués, mais juste une signature, une promesse glissée le temps d'un cocktail, un coup de fil, une décision discrète, du donnant-donnant diplomatique? Celles-là ne sont pas visibles en 48 heures. Avec un coup de pouce du hasard, disons, certaines peuvent ressortir après de longues années, et on les appelle "des révélations" (comme quoi...)". Oui, d'accord.. C'est pour ça que je ne compatis pas aux malheurs juridiques et médiatiques du ministre Untel, ou de l'ex-ministre Untel, ou de tant d'autres responsables ou ex, ici, comme ailleurs, aujourd'hui, comme hier. Bien au contraire: je m'en réjouis! Des endorphines. Regarder parfois ces gens-là s'expliquer gênés et chercher avec soin les euphémismes et les litotes, c'est comme si je savourais un carré de chocolat noir à 80%. Pour le monde au col blanc, posé et présupposé comme respectable, il n'y a pas non plus de frontières: mêmes dossiers, mêmes affaires, mêmes banques..

09/05/2013

La confiance

004.jpgComme c'est la Journée de l'Europe, voici un document publié dans Questions d'Europe, Fondation Robert Schuman:  "Les attitudes des européens à l'égard de l'Europe: une dégradation uniquement liée à la crise?"

http://www.robert-schuman.eu/doc/questions_europe/qe-277-... 

 
Je suis parfaitement d'accord avec l'observation que la Roumanie, la Bulgarie, la Hongrie, la Slovaquie ont une confiance dans l'Union nettement supérieure à la moyenne européenne, malgré une économie nationale en deçà de l'économie européenne, ce qui prouve qu'il existe d'autres facteurs que l'économie qui déterminent le degré de confiance. L'auteur ne suggère pas lesquels. Je crois qu'ils relèvent principalement du sentiment d'une identité européenne reconnue officiellement dans la législation européenne, et cela est extrêmement important, surtout actuellement. Lorsque vous êtes ressortissant de l'un de ces pays, et qu'il vous arrive de vivre dans l'un des pays européens fondateurs, par exemple, en France, vous supportez indiscutablement mieux l'arrogance administrative à votre égard, car elle est limitée par les directives communautaires. Et je peux vous assurer que ce n'est pas rien! 

10/04/2013

Le jeu démocratique (2)

Update 19. Les nouvelles, même lorsqu'elles elles ne sont pas surprenantes, nous prennent par surprise. Alors, juste une chanson: http://youtu.be/Nnh1MrgJCwo

 

http://www.romanialibera.ro/actualitate/europa/franta-pre...

Dans La Roumanie Libre de ce matin, enfin, le titre que j'attendais, quand même, depuis quelques jours: "La France adopte le modèle de la Roumanie, elle aura une agence pour l'intégrité et un parquet anti-corruption".  A l'heure où je l'ai ouvert, l'article bénéficiait d'un seul point sur cinq (je lui ai mis 5 points), et il n'avait pas de commentaires. Les Roumains se tiennent en retrait - là, on parle de la France, et non de leur pays, qu'ils nomment, habituellement et tendrement, le Romanistan ou l'Absurdistan. C'est Deutsche Welle qui a observé que l'administration française annonçait "l'adoption des lois anti-corruption qui ressemblent parfaitement à celles qui existent déjà en Roumanie". L'article du quotidien roumain décrit les trois grands axes du projet visant la moralisation de la vie publique. J'espère (pour la France...) que celui-ci n'aura pas les mêmes effets qu'en Roumanie, c'est-à-dire modestes, démonstratifs.. Non, soyons francs (..): plutôt nuls. 

P-S. Pour le lien hypertexte, ça commence à se compliquer.. (ou c'est le journal roumain, ou c'est l'hébergeur de mon blog..), mais si l'on cherche l'article, on le retrouve. 

24/02/2013

Le cheval en question

Donc, la Roumanie n'est pas dans la fraude qui vient d'ébranler la confiance du consommateur. Elle a livré du cheval, et a étiqueté du cheval. Même si cette mise hors de cause dans l'affaire est largement insuffisante pour améliorer son image d'ensemble dans la conscience collective européenne, il faut reconnaître que les Roumains ont éprouvé un soulagement certain...Toutefois, ce scandale récent, comme d'autres de même nature (aliments, médicaments..) nous montrent que, en dépit des discours des producteurs, des distributeurs et des marketeurs sur la transparence, le respect, la dignité, nous sommes probablement de la chair à canon, en tant que consommateurs. Bien évidemment, l'obligation d'informer sur les produits est observée (puisqu'à défaut de réaliser une Europe politique, on essaye au moins d'avoir une Europe économique), mais l'information peut être tronquée ou incomplète. Et dans ce cas, on avance au prix de scandales (globaux).

L'affaire du cheval, comme tant d'autres affaires, n'a pas été découverte grâce à un sursaut éthique (des méthodes et des circuits sont en place et bien rodés depuis des années), mais grâce à quelque impondérable (comme dit Anouilh dans "L'Alouette" -tiens, je te plumerai..), qui a fait que la cruche s'est cassée, par chance. Notre chance. Je me souviens d'un examen écrit que j'ai passé il y a 18 ans (eh, oui), et dont le sujet portait sur la part de rationnel et d'irrationnel dans le comportement de l'acheteur (et là, ma formation en lettres m'avait donné un bel avantage par rapport à mes collègues gestionnaires). Le sujet sera toujours d'actualité. Au-delà de l'information apportée par les outils neuroscientifiques (on peut mieux observer le rôle des émotions, de l'attention dans le choix d'un produit), les questions d'éthique doivent rester primordiales. 

P-S. CEFRO vient de tenir sa session de Février -dans une formule réduite, mais avec le même investissement professionnel (quatres "preuves de vie" dans l'Album Photos, plus loin). La participante venue de Roumanie a lu ma note précédente qui résumait le dernier livre de l'historien Lucian Boia "De ce este Romania este altfel?" (Pourquoi la Roumanie est-elle autrement?), et elle a eu le bon goût de me l'offrir, avec un autre ouvrage du même auteur, "Hégémonie ou déclin de la France? ", Les Belles Lettres, 2009. Comme quoi, le blog peut servir concrètement à quelque chose. :)