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15/05/2011

La cerise sur la banane/Update

http://www.nytimes.com?emc=na (l'article  I.M.F. Chief Accused of Sex Attack at Hotel

et les commentaires, le 44 me confirme une impression que j'avais déjà, même de loin..).

Je suis en pleine préparation du prochain cours de CEFRO sur les compétences émotionnelles dans le monde du travail. C'est un sujet passionnant pour moi, peut-être à cause de ma formation, car il répond à une réflexion qui m'est familière, sur le fonctionnement de la nature humaine..Il y a deux ans, j'avais trouvé dans une petite librairie-café à Greenville l'excellent thriller philosophique The Trial of Socrates, et je me rappelle ce passage: "There we can see again the truth of Aristotle's observation that where man is perfected by the communal life he is the best of animals, but when separated from law and justice man is the most savage of animals".
Je ne pense pas avoir un esprit vraiment cartésien, et parfois, dans mon parcours dans le difficile pays de Descartes, il m'est arrivé de regretter cela, mais c'est Spinoza qui m'a rassurée (et réconfortée). Bien sûr, je le connaissais, mais il s'est présenté autrement et à temps, en version française achetée à "Virgin", et en version roumaine offerte par une amie qui rentrait de Roumanie, pendant l'été caniculaire 2003, quand, pour payer une facture, j'avais accepté de m'occuper d'une dame absolument odieuse (je n'ai tenu que six jours..). Pourquoi cette riche vieille dame était-elle odieuse? Pourquoi ce monsieur, si gentil, avait-il massacré méthodiquement ses proches?
Eh bien, Spinoza répond à sa manière. Depuis lors, le mythe de l'acteur rationnel a été  ébranlé par deux découvertes fondamentales: le rôle de la vie psychique et des processus inconscients dans le comportement humain, et le caractère inter-relié des aspects cognitifs et affectifs. Maintenant, on sait que Spinoza avait raison, et que Descartes avait fait une erreur..Mais c'est le monde anglo-saxon de la recherche et de la gestion qui a développé un engouement pour le domaine des émotions, le pays de Descartes, naturellement, n'éprouve pas un intérêt particulier pour cette perspective..
Donc, en écoutant en France, ce matin, les réactions des politiques et des non-politiques à propos du séisme que vient de déclencher le Directeur général du FMI (ce fut manifestement en-deça de sa volonté, une minute de silence..), j'observais comment la gêne ou la stupéfaction, ça dépend, venaient prendre appui sur le doute et sur la rationalisation sous forme de timide scénario: la peau de banane qu'on aurait glissée sous la chaussure de Monsieur le Directeur. De là, mon lapsus de la cerise sur la banane, dans une conversation téléphonique ce matin. Car, il est clair que je voulais évoquer la cerise sur le gâteau, en pensant à ces pays où le FMI venait juste d'amener à des mesures draconiennes, en pensant à l'éthique de nos institutions contemporaines. Plus exactement, j'échangeais des points de vue sur les mafias de l'Est, qui sont très structurées et se diversifient toujours plus, sur le rôle ambigu des institutions religieuses, sur la gangrène en général et en spécial..Et c'est pourquoi cet événement malheureux m'a semblé être "la cerise sur le gâteau", mais c'est "la banane" qui est sortie, plus inspirée..

P-S. Une simple observation de principe, au lendemain de l'événement en question, en laissant de côté le scénario du complot, et en s'arrêtant à l'aspect humain (ces deux voies semblent être les seules privilégiées en France): s'il y a souffrance, sans aucun doute, liée à l'addiction au sexe, comme à toute forme d'addiction, il ne faut pas oublier, quand même, que dans l'agression il y a aussi, et surtout, un sentiment de puissance qui empêche, s'il ne facilite, le contrôle de la pulsion, et que dans ce cas, la position, le statut ont un rôle déterminant. Et je me permettrais de rappeler au psychiatre appelé à la rescousse que le pouvoir -politique, financier, religieux, etc.- est une forme de puissance susceptible d'étoffer une personnalité..
De toute manière, ce qui serait le plus triste dans l'histoire, à part le drame humain, bien sûr, c'est le risque d'hypocrisie, compte tenu des enjeux. Reste à voir..

Update. 20/05. Pour l'angle de vue:

At I.M.F., Men on Prowl and Women on Guard

Sex, Lies, Arrogance: What Makes Powerful Men Behave So Badly?
http://www.time.com/time/world/article/0,8599,2072527,00....

05/05/2011

Un peu de musique

Pour marquer un événement, j'achète toujours un album, le coup de coeur du moment. En Janvier 2007, le coup de coeur avait été Jehro, je ne connaissais pas. Je l'avais enregistré sur le minuscule Mp3 qui m'accompagne dans mes voyages (surtout en Roumanie, pendant le trajet en train -vous vous souvenez, ce train-là qui met 4 heures et demie pour 250km, la même distance Nice-Marseille, mais en 2 heures, je le sais à cause du Consulat roumain de Marseille..). Il y a plus de trois cents chansons sur mon Mp3, mes quatre concerts préférés de Mozart, de la techno, les albums les plus divers, parfois je laisse tourner sans sélectionner, chaque chanson arrive avec son moment..J'ai appris ensuite que Jehro était un chanteur français, j'ai été surprise, mais j'ai continué à aimer sa musique (oui, je sais...). Je viens d'écouter à "Virgin" son nouvel album, peut-être que je l'achèterai pour mon anniversaire -ce n'est pas que j'hésite, mais je devrais compter sur quelques jours de pâtes au menu (actuellement, il est sur deezer: http://www.deezer.com/fr/music/jehro#music/jehro et sur Youtube il y a un joli clip Jehro - Tonight Tonight (Clip Officiel) . Le dernier titre, Young Blood, me rappelle un peu Peter Gabriel..

28/04/2011

Roumanie, Avril 2011

Dans l'Album Roumanie, Avril 2011 (plus loin, la colonne de droite), des images que j'ai emportées, en ce printemps tardif pour les arbres, qui m'ont attendue: le Danube et sa falaise-promenade, Bucarest et ses câbles électriques suspendus (un collègue a été fasciné par les photos que j'avais prises il y a deux ans, j'ai voulu le rassurer que les câbles étaient toujours là), le marché de ma ville, Galatzi, avec son macadam rongé depuis plus de cinquante ans (l'infrastructure en Roumanie est agonisante, un express qui mettait environ trois heures il y a vingt ans pour parcourir 250 km, met presque cinq heures aujourd'hui, et il mettra certainement plus de sept heures dans cinq ans, mais il reste un moyen de transport plus sûr que la voiture, compte tenu de l'état de nos routes ou de la conduite des automobilistes).
J'ai emporté aussi l'image du drapeau national sur les églises pendant ces jours de Pâques, voilà qui est nouveau, un pas de plus vers une république orthodoxe peut-être, il faut s'associer pour anesthésier ce peuple, qui déjà n'a pas la vocation de réagir. Dans le jardin public, j'ai pris la photo de I.L.Caragiale (j'ai son buste dans ma bibliothèque aussi), l'écrivain qui a le mieux perçu la spécificité de notre vie politique, et après tout, de notre nation. C'est la même spécificité aujourd'hui qu'il y a presque cent ans, avec les mises à jour des temps actuels: la mafia du bois, qui a le contrôle absolu dans ce domaine, a frappé le 23 Avril, dans le département de Harghita, en exécutant l'adjoint du maire; un groupe de popes est allé avec un avion privé à Jérusalem pour apporter la lumière de Pâques, qui a été dispatchée (oui, c'est le mot) dans toutes les villes, moment très médiatisé, d'ailleurs; Ferrari a passé le plus de commandes cette année en Roumanie; un-deux fraudeurs de taille ont finalement été extradés ou retrouvés et amenés à l'aéroport de Bucarest juste ces jours-là, comme quoi la justice sur terre existe et l'Etat est à son service ( Schengen approche, il faut "quantifier les résultats de la lutte anti-corruption", exigent les Eurocrates, autrement dit faire du chiffre, ce n'est pas difficile, faites-nous confiance, quand on veut, on peut..); la monnaie nationale ne cesse de se renforcer, il semblerait que nous soyons presque sortis de la récession (quelle importance si les salaires ont été amputés de 25% pour que les avantages faramineux des politiques soient conservés et augmentés); les investisseurs étrangers affluent (prenons un tel investisseur, sans le nommer, il récupère sa récolte, la transporte jusque dans les eaux internationales, d'où il revient pour la revendre à la Roumanie), etc, etc. 
 
J'ai emporté, comme toujours, une chanson, celle que j'entendais partout, à la radio, sur les terrasses: Caro Emerald - A Night Like This LIVE @ 3FM (ce n'est pas le clip officiel, trop glamour pour moi et donc un rien déprimant, n'est-ce pas, mais la chanson me plaît, elle sera la "madeleine" qui me restituera ce court séjour).
 
N.B. Dans l'avion qui m'emmenait de Nice à Münich pour prendre une correspondance pour Bucarest, un titre de journal avait attiré mon attention, mais j'étais trop préoccupée pour demander le journal.. Je l'ai retrouvé à mon retour à Nice, dans "Le Monde" du 13 Avril, c'est un intéressant entretien avec le Roumain Andrei Ujica, le réalisateur du documentaire sélectionné à Cannes en 2010, L'Autobiographie de Nicolae Ceausescu. J'ai retenu ces phrases très justes et absolument actuelles, si l'on remplace le personnage par d'autres choses: "Ceausescu n'est pas un monstre tombé du ciel pour persécuter une nation innocente. Le film montre que l'aveuglement idéologique et un certain assentiment collectif sont nécessaires à l'établissement et à la pérennité du bourreau."
 
P-S. Un nouveau lien dans la colonne de droite (Links), Nikaiarapallo, peut-être une autre graine de baobab, souhaitons-le!
 

10/04/2011

Easter 2011

016.jpg

Je vais en Roumanie pour Pâques, la dernière fois c'était en 2009, à la même époque. C'est le moment que je choisis pour saluer mes parents dans leur endroit silencieux, à l'ombre d'un griottier. Le subtil mélange d'impatience et d'appréhension s'est déjà installé. Comme toujours, des photos de ce court séjour à mon retour.

 L'image, je l'ai enregistrée sur le mobile, dans une chapelle à Nice, avant mon départ.