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09/11/2004

En feuilletant la presse/"L'épouvantail de l'Europe, invité en Roumanie"

Dans sa rubrique "La Nouvelle du jour", le quotidien roumain EVZ (L'Evénement du Jour) fait connaître la controverse née autour d'une information plus ou moins officielle.
Joerg Heider, le chef de l'extrême-droite autrichienne, gouverneur du land de Carinthia, l'homme que les officiels européens et américains évitent depuis quelques années, en raison de ses excès de chauvinisme et de nationalisme, devait arriver en Roumanie, suite à une invitation de la part du Vice Premier-ministre roumain. Le leader autrichien a annulé sa visite, lui et sa délégation ont été retournés sur l'aéroport en Autriche (l'information a été confirmée par l'Agence France Presse). Les élections présidentielles du 28 Novembre prochain et le fait que la sécurité du gouverneur ne pouvait être assurée ont été les raisons avancées. Heider devait se rendre à Resita, accompagné d'une délégation d'hommes d'affaires autrichiens et ensuite il devait rencontrer le Vice Premier-ministre roumain et le Ministre des transports.
Du côté des autorités roumaines c'est le silence total. Personne ne semble être au courant de rien. Dans l'émission "La Réalité TV", un ancien commentateur à la Radio L'Europe Libre a posé la question au Ministre des Affaires Etrangères, qui ne semblait pas avoir été informé. Dans un dialogue télévisé, l'ancien ministre de la culture, A. P. trouvait qu'il était simplement hallucinant que maintenant, "quand nous nous battons pour entrer dans l'UE, le Vice Premier-ministre invite Heider, le chef de l'extrême-droite, à cause de qui l'Autriche a eu des problèmes avec l'UE. Eh bien, nous l'invitons parce qu'il veut faire des affaires ici. En voici des choses hallucinantes".
 
Sources: Evenimentul Zilei, samedi, le 6 Novembre 2004
 
 

05/11/2004

La liberté d'expression, toujours...

Le précédent billet contenant une appréciation positive sur la démocratie américaine m'a valu quelques réactions violentes. J'ai supprimé les commentaires respectifs puisque le sens de ce blog n'est pas d'être un lieu de polémique. En revanche, j'ai répondu à l'invitation sous-entendue de visiter le site de mon invisible interlocuteur qui avait laissé ses coordonnées.
Littéralement, j'ai eu froid dans le dos. Je crois que j'éprouverai toujours le même étonnement devant les dimensions que peuvent prendre le rejet de l'Autre, la haine viscérale ou simplement l'inconscience. Ce phénomène est d'autant plus saisissant qu'il ne peut en aucun cas s'expliquer par l'ignorance. Bien au contraire, vous rencontrez l'éducation, la culture, une langue élégante et sa grammaire impeccable...
Comme quoi, Freud n'avait pas tout vu (et pourtant...!) lorsqu'il écrivait dans "Malaise dans la civilisation" que la civilisation humaine se paie des renoncements aux pulsions...
 
Carmen Serghie Lopez
 
 

03/11/2004

La vraie leçon de démocratie

Indépendamment des résultats à confirmer à cette heure-ci, ce qui est vraiment impressionnant est la conscience citoyenne des Américains, leur participation extraordinaire, malgré les heures d'attente, la pluie, la nuit. En voyant cela, je me rends compte que, dans mon parcours entre la Roumanie et la France, depuis ces dernières années de la chute du communisme, je n'ai connu, toute proportion gardée, que des simulacres de démocratie.

Carmen Serghie Lopez
serghie_carmen@yahoo.com
www.hautetfort.com/elargissement-ro

Sincérité ou duplicité?


Dans un récent article paru le 1er Novembre dans "Evenimentul Zilei", "C'est la sincérité, et non pas la duplicité qui assurera à la Roumanie son avenir européen", le commentateur britannique Tom Gallagher dresse le constat de l'actuelle Roumanie en voie d'intégration européenne. L'auteur prépare pour ce mois-ci aux Editions Humanitas un livre intitulé "Furtul unei natiuni -Romania de la comunism incoace" ("Une nation volée- La Roumanie depuis le communisme jusqu'à aujourd'hui").
J'ai choisi plus loin quelques extraits de son article, en observant dans la transcription un minimum de réserve.

"Les leaders du PSD croient que T.B. a fait une erreur en critiquant indirectement les dirigeants occidentaux pour avoir conclu avec la Roumanie des contrats qui n'ont pas fait l'objet d'une offre publique et qui s'avéreront être onéreux pour le contribuable roumain. Je prévois que dans les capitales européennes il y aura un soupir de soulagement au cas où B. gagnera la course présidentielle contre N. (...)Heureusement, le nombre des politiques occidentaux qui sont démocrates et ne sont pas corrompus dépasse celui des politiques aveuglés par le pouvoir. Ils préfèrent des interlocuteurs sincères aux hypocrites bien élevés, bien habillés, et qui par de beaux discours essaient de paraître autre chose que ce qu'ils ne sont. Certes, il y en a qui seront séduits par des invitations à des parties de chasse ou à des vacances superbes aux frais de l'Etat roumain, mais la majorité des figures politiques européennes trouvent ces méthodes gênantes. La Roumanie avait déjà acquis une certaine réputation internationale grâce à ses politiciens douteux et mensongers pendant le règne de Carol IIe. Les figures publiques d'un pays contribuent à l'image que ce pays donne, et jusqu'à la signature du Traité de Yalte en 1945, l'image de la Roumanie s'était profondément détériorée aux yeux des alliés occcidentaux. Ainsi, il a été plus facile pour Churchill et Roosevelt de conclure une alliance honteuse avec Staline et qui, deux générations durant a été tout aussi dévastatrice que les invasions mongoles au XIIIe. Ne croyez pas que la Roumanie ne puisse tomber dans un gouffre similaire dans l'Union Européenne. N. s'est allié avec les éléments les plus repoussants de cette entité régionale. Il a poursuivi son propre intérêt, en offrant des avantages économiques extraordinaires aux grandes compagnies qui jouissent d'une influence au sein des grands Etats de l'Union. Parfois, les partis au pouvoir se fondent sur les donations reçues de ces compagnies à une époque où le membres de partis ne constituent plus une majorité. Ces compagnies ont fait un lobby puissant pour le PSD, en recommandant l'adhésion de la Roumanie dans des termes flexibles, en suggérant l'idée que les vraies réformes pourraient attendre une autre occasion(...) La Roumanie a besoin d'amis et de partenaires européens qui voient dans son intégration dans l'UE un retour à la maison. Cela a été la réaction pour des pays comme la Pologne, la Hongrie, l'Espagne. Ceux qui respectent la lettre de la loi sont un peu gênés par le désir de la Roumanie actuelle d'accéder au club exclusiviste de Bruxelles. Comment est-il possible que les autres membres soient aveugles jusqu'à accepter un arriviste qui jette de l'argent à gauche et à droite et qui affirme connaître mieux que quiconque les règles de l'Union Européenne?(...) Si les politiciens roumains traitent l'UE comme un grand paravent sous lequel on peut faire du trafic d'influence, alors la place de la Roumanie dans l'UE sera toujours incertaine. Elle restera en marge et risquera d'être rejetée quand l'Europe sera confrontée à des difficultés économiques qui pourraient diminuer sa taille et son pouvoir. Il existe un secret connu par tout le monde à Bruxelles, à savoir que N. et ses acolytes ont négocié l'adhésion de la Roumanie en termes désavantageux, en dessous de ceux négociés par la Pologne et la Hongrie. Ces désavantages au niveau du commerce, de l'industrie et surtout de l'agriculture feront que l'économie sera dans un état précaire pour longtemps. Dans des discussions privées, beaucoup d'officiels européens avouent être étonnés par l'indolence manifestée par le PSD dans la protection des intérêts économiques de la Roumanie. Ils sont désagréablement surpris par le zèle dont ce même PSD défend ses propres intérêts dans le cadre de ses accords avec Bruxelles.(...)En vérité, le choix que feront les Roumains aux élections de 28 Novembre (le fait qu'elles seront libres ou non), aura une signification au-delà des frontières de leur pays."

serghie_carmen@yahoo.com
www.hautetfort.com/elargissement-ro