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07/09/2011

9/11 (2001-2011)

016.jpgCela fait dix ans que cet événement a marqué à jamais nos esprits. Il y a des souvenirs qui ne s'atténuent pas, auxquels on n'ajoute rien et auxquels on n'enlève rien, et dont l'émotion est intacte. J'ai regardé dans les Archives de ce blog et j'ai trouvé une note sur le 11 Septembre écrite en 2006, avec toute l'émotion accompagnant ma mémoire épisodique. Je revoyais le moment où la nouvelle était tombée, les premiers coups de fil chez mes parents en Roumanie, car Claudiu venait juste d'arriver au Collège de Charleston et commençait son chemin qui allait être américain, en fin de compte. Je finissais mes petites lignes en disant que les rêves blessés avaient besoin de solidarité pour cicatriser, mais, dans le fond, je ne sais pas. Ce que je sais, c'est que nous pouvons toujours faire l'effort de la solidarité.
 
Le récent numéro en ligne du Time publie "Beyond 9/11: Portraits of Resilience", avec en couverture une photo particulièrement inspirée (voir Time.com Cover ou Archives Covers)
 
 

15/05/2011

La cerise sur la banane/Update

http://www.nytimes.com?emc=na (l'article  I.M.F. Chief Accused of Sex Attack at Hotel

et les commentaires, le 44 me confirme une impression que j'avais déjà, même de loin..).

Je suis en pleine préparation du prochain cours de CEFRO sur les compétences émotionnelles dans le monde du travail. C'est un sujet passionnant pour moi, peut-être à cause de ma formation, car il répond à une réflexion qui m'est familière, sur le fonctionnement de la nature humaine..Il y a deux ans, j'avais trouvé dans une petite librairie-café à Greenville l'excellent thriller philosophique The Trial of Socrates, et je me rappelle ce passage: "There we can see again the truth of Aristotle's observation that where man is perfected by the communal life he is the best of animals, but when separated from law and justice man is the most savage of animals".
Je ne pense pas avoir un esprit vraiment cartésien, et parfois, dans mon parcours dans le difficile pays de Descartes, il m'est arrivé de regretter cela, mais c'est Spinoza qui m'a rassurée (et réconfortée). Bien sûr, je le connaissais, mais il s'est présenté autrement et à temps, en version française achetée à "Virgin", et en version roumaine offerte par une amie qui rentrait de Roumanie, pendant l'été caniculaire 2003, quand, pour payer une facture, j'avais accepté de m'occuper d'une dame absolument odieuse (je n'ai tenu que six jours..). Pourquoi cette riche vieille dame était-elle odieuse? Pourquoi ce monsieur, si gentil, avait-il massacré méthodiquement ses proches?
Eh bien, Spinoza répond à sa manière. Depuis lors, le mythe de l'acteur rationnel a été  ébranlé par deux découvertes fondamentales: le rôle de la vie psychique et des processus inconscients dans le comportement humain, et le caractère inter-relié des aspects cognitifs et affectifs. Maintenant, on sait que Spinoza avait raison, et que Descartes avait fait une erreur..Mais c'est le monde anglo-saxon de la recherche et de la gestion qui a développé un engouement pour le domaine des émotions, le pays de Descartes, naturellement, n'éprouve pas un intérêt particulier pour cette perspective..
Donc, en écoutant en France, ce matin, les réactions des politiques et des non-politiques à propos du séisme que vient de déclencher le Directeur général du FMI (ce fut manifestement en-deça de sa volonté, une minute de silence..), j'observais comment la gêne ou la stupéfaction, ça dépend, venaient prendre appui sur le doute et sur la rationalisation sous forme de timide scénario: la peau de banane qu'on aurait glissée sous la chaussure de Monsieur le Directeur. De là, mon lapsus de la cerise sur la banane, dans une conversation téléphonique ce matin. Car, il est clair que je voulais évoquer la cerise sur le gâteau, en pensant à ces pays où le FMI venait juste d'amener à des mesures draconiennes, en pensant à l'éthique de nos institutions contemporaines. Plus exactement, j'échangeais des points de vue sur les mafias de l'Est, qui sont très structurées et se diversifient toujours plus, sur le rôle ambigu des institutions religieuses, sur la gangrène en général et en spécial..Et c'est pourquoi cet événement malheureux m'a semblé être "la cerise sur le gâteau", mais c'est "la banane" qui est sortie, plus inspirée..

P-S. Une simple observation de principe, au lendemain de l'événement en question, en laissant de côté le scénario du complot, et en s'arrêtant à l'aspect humain (ces deux voies semblent être les seules privilégiées en France): s'il y a souffrance, sans aucun doute, liée à l'addiction au sexe, comme à toute forme d'addiction, il ne faut pas oublier, quand même, que dans l'agression il y a aussi, et surtout, un sentiment de puissance qui empêche, s'il ne facilite, le contrôle de la pulsion, et que dans ce cas, la position, le statut ont un rôle déterminant. Et je me permettrais de rappeler au psychiatre appelé à la rescousse que le pouvoir -politique, financier, religieux, etc.- est une forme de puissance susceptible d'étoffer une personnalité..
De toute manière, ce qui serait le plus triste dans l'histoire, à part le drame humain, bien sûr, c'est le risque d'hypocrisie, compte tenu des enjeux. Reste à voir..

Update. 20/05. Pour l'angle de vue:

At I.M.F., Men on Prowl and Women on Guard

Sex, Lies, Arrogance: What Makes Powerful Men Behave So Badly?
http://www.time.com/time/world/article/0,8599,2072527,00....

24/03/2011

Nos représentants quotidiens..

"Le Sunday Times a révélé hier que trois députés européens avaient accepté des paiements secrets pour proposer des amendements visant à saper la protection des consommateurs dans une directive sur la réglementation bancaire. Les eurodéputés Strasser, Severin et Thaler ont accepté la tentative de corruption après s'être fait offrir de grosses sommes d'argent par des journalistes qui s'étaient présentés en tant que lobbyistes financiers."

Les deux eurodéputés slovène et autrichien ont démissionné, le député roumain, lui, refuse, criant au scandale. Il n'a touché que 12.000 euros, facturés conseil pour 3 jours, pour avoir pris des renseignements sur l'amendement en question (à ce point de l'histoire, je pense automatiquement à ma minuscule Cefro: quel conseil pourrait-elle facturer pour ce prix-là, prix qui lui ferait beaucoup de bien, surtout à elle, pas à M. Severin, qui déjà n'en a pas besoin). La presse internationale commente le fait, la presse roumaine encore davantage, on peut comprendre..Il ne manquait plus que cela à la Roumanie: l'un de ses europarlementaires impliqué dans une affaire de corruption au grand jour (car, ne rêvons pas, c'est "le grand  jour" qui gêne, et rien d'autre). Le Président roumain n'a pas raté cette occasion en or (M. Sverin fait partie du PSD, disons l'opposition..) pour critiquer "la corruption dans les hautes sphères politiques roumaines" (Sic!). On pourrait faire remarquer que les méthodes des journalistes n'ont pas été orthodoxes -se faire passer pour ce qu'ils n'étaient pas et pousser à la faute -mais, enfin, c'est pour tester la vertu..Après tout, depuis la nuit des temps, il n'y a que l'hameçon qui change.  

J'avoue que je ne comprends pas exactement les relations entre les responsables politiques de Bruxelles et les lobbyistes -que représentent-elles, au juste, sont-elles une émanation démocratique, ou quelque chose par là? Je me souviens d'une conversation avec mon fils à propos de lobbyistes -tous deux, dans notre innocence, avions été d'accord que, normalement, ces groupes de pression ne pourraient être connotés trop positivement, dans un sens moral. Par simple correction intellectuelle, je fais une brève recherche, afin de me renseigner sur l'aspect légal de la chose, mais le sujet ne me motive pas, pour être sincère, il m'écoeure plutôt, et j'abandonne..

 
P.S. Plus loin, deux articles. Le quotidien roumain  publie aussi la fameuse facture qui "a perdu" notre eurodéputé. Dans les autres titres apparaissant à gauche sur le même sujet, on apprend comment M.Severin a augmenté sa fortune de 450.000 euros en une année. Je ne survole que le titre, pas le contenu, ça me suffit. J'attire mon attention sur le fait qu'il ne faut jamais dire "tous pourris", d'ailleurs c'est une expression bannie en France - un autre endroit sur cette terre où l'on passe beaucoup de temps à décrypter les nuances..
 
 
 
  

06/02/2011

Vieux sujet..

Si je lis la presse roumaine en ligne, je m'arrête plutôt sur les faits -s'il y en a.. Je ne fais que survoler ces sujets-là qui traitent d'analyses économiques, des jeux politiciens entre tel ou tel parti, des propos tenus par tel ou tel personnage politique. Non seulement parce que c'est du temps perdu, mais aussi parce que ça me rend triste et misérable.. Entre un dossier sur lesquels de nos concitoyens sont les plus susceptibles de tomber dans les réseaux de trafic de personnes en Europe, un autre sur la politique agricole désastreuse et la ruine des petits producteurs, un autre sur l'augmentation hallucinante des suicides en deux ans, et un autre sur la corruption au sein de la douane à la frontière Est (avec l'Ukraine..), c'est ce dernier qui m'a particulièrement intéressée. 
Environ 70 personnes arrêtées, un mécanisme ingénieusement huilé impliquant tout le personnel de la douane, de la femme de ménage jusqu'aux responsables. Les pots de vins reçus s'élevaient à 25.000 euros en 12 heures de travail, c'est-à-dire environ 20 millions d'Euros pendant une année. Bien entendu, la Roumanie a plusieurs points de frontière, et il serait naïf de croire que celui-là est une exception, ou encore, de croire que les pots-de vin s'arrêtaient dans les poches des douaniers lorsque logiquement, une partie était destinée à la hiérarchie en dehors de la structure - ministères, partis politiques.
Le démontage  de cette "machine à fabriquer de l'argent" vient d'être très médiatisé. C'est une nouvelle victoire de la DNA (Direction nationale anti-corruption), et encore un de ces gestes démonstratifs que la Roumanie fait de temps en temps, en regardant du coin de l'oeil vers Bruxelles, surtout si Bruxelles donne des signes qu'elle a l'intention de sortir de sa torpeur diplomatique à propos de Schengen. N'ayez crainte...Le prochain rapport sur la Roumanie va être conforme à la pédagogie courante: "des efforts ont été faits, cependant il reste encore à faire dans le domaine de la justice", etc., etc.. (j'adore cette formule en bois laqué, elle me fait penser à une autre, que j'entends beaucoup en France en ce moment, sur les vertus du dialogue, en l'occurrence entre un peuple poussé à bout et son dictateur.., c'est beau..).