13/07/2018
Vacances en Europe 2018
(Mes photos- Juan-les-Pins)
Elles n’ont pas été très longues et elles ont été soigneusement partagées entre la France et la Roumanie. Moi, je n’ai pas bougé de Nice, j’ai reçu la famille, ce qui a été moins stressant que les voyages en avion et en train. J’ai pu revoir mon fils deux ans après mon voyage aux Etats-Unis, en 2016. Oui, nous sommes sur la même planète, séparés par l’Atlantique et par plus de 15 heures de vol. Parfois je maudis le destin, parfois je reconnais qu’il nous avait proposé la seule formule sensée, au début des années ’90. Tout s’est enchaîné logiquement: un choix s’ouvre sur la possibilité A ou B, chacune s’ouvrant sur un autre choix…La confirmation que celui-ci était le bon, ou le seul raisonnable, nous la trouvons dans le présent : ni la malheureuse Roumanie qui s’effondre, minée par son propre passé, ni la France, très spéciale, qui m’aura pratiquement coûté la vie..
Je n’ai pas souhaité accompagner la petite famille en Roumanie cet été, et je n’ai pas voulu dissuader mon fils d’y aller, même si c’était juste pour trois jours. Après tout, cela n’aurait pas été moral. Claudiu ne pouvait pas venir en Europe (la dernière fois c’était en 2015) et ne pas se rendre dans son pays d’origine. Ils sont donc arrivés à Nice, par Madrid, y sont restés deux jours et se sont envolés pour Bucarest. Ils sont revenus à Nice, dans l’appartement loué par Airbnb dans le Quartier des musiciens, à une vingtaine de minutes de chez moi. Ils avaient un espace plus grand, la climatisation (que je n’ai pas..), une petite terrasse (que je n’ai pas..), un environnement calme (que je n’ai pas..). Nous avons partagé deux-trois dîners chez eux, mais en règle générale nous étions réunis dans mon appartement, autour de bons plats que je faisais mijoter avec amour et patience, malgré la chaleur. Claudiu avait fait le projet de visiter Aix-en-Provence, mais finalement il a renoncé, car trop peu de temps, trop de fatigue et d’incertitude aussi pour voyager en train (les grèves). Nous avons donc profité de la Côte ensemble : Villefranche, Beaulieu, Monaco, Juan-les-Pins -aller à la plage, pique-niquer, ensuite rentrer à Nice en TER. Et il y a eu le Mondial : j’ai donc fait un geste en m’abonnant à BeIn sports pour juin -juillet (l’appartement qu’ils ont loué n’avait pas la chaîne BeIn..). Je vais me désabonner sans attendre un jour de plus, ça va de soi..
Nous ne savons pas quand nous nous reverrons. J’ai pris mon nouveau visa américain de dix ans l’année dernière (je n’ai qu’un passeport roumain, et c’est aussi pour cela que la Roumanie m’horrifie et m’inquiète..). J’avais fait ma démarche en ligne (formulaire, programmation de l’interview), j’avais réservé un hôtel dans le Quartier latin et pris le TGV pour Paris, car c’était la solution la plus pratique pour être à l’heure à l’Ambassade des Etats-Unis. A cause du vol transatlantique, que je supporte difficilement, je ne suis pas très sûre d’utiliser ce visa. Mais comme dit Claudiu, il fallait le demander dans les délais, on ne sait jamais, il vaut mieux avoir le choix. Je voyagerais de nouveau avec deux passeports roumains attachés avec un élastique, puisque la validité d’un passeport roumain est de cinq ans, et non de dix ans. Un abus, comme tant d’autres, j’ai renoncé de chercher une explication cohérente, et d’ailleurs, lorsque j’avais posé la question au Consul, il n’a pas su me répondre.
Claudiu est retourné avec sa petite famille dans leur maison à Greenville. Ils ont repris leur travail deux jours après le long voyage, et moi, j’ai téléchargé les photos et les ai sélectionnées. En voici une cinquantaine dans l’Album « Vacances en Europe juin-juillet 2018 France-Roumanie-France » (il est préférable de cliquer sur les photos, une à une, en suivant le titre qui s’affiche en haut à droite, plutôt que d’ouvrir le diaporama.., afin de voir toutes les photos). Un mot à propos de mon blog: il reste dans cette formule, non parce que je serais réticente à la mise à jour, mais simplement parce que je ne vois aucun intérêt, vu le contenu que je publie, à ce que d’autres blogs hébergés par la plateforme hautetfort y soient présents.. C’est mon histoire, c’est mon prix (je paye aussi un abonnement annuel). Ce n’est pas un blog franco-français, au sujet élevé ou à l'écriture enlevée. C’est un blog assez torturé, un témoignage à la colère filtrée, écrit dans la langue que j'enseignais, la langue de mon travail.
16:54 Publié dans Actualités, Evénement, Loisirs, RO-EU-USA/Coopération, Voyage | Lien permanent | Commentaires (0) | Tags : vacances, roumanie, etats-unis, france, photos | Facebook | | Imprimer
20/12/2016
Bonnes Fêtes!
(Photos - Joyeux Noël! Greenville 2011)
Avec Shakespeare: "Je n'aime ni la misère, ni le devoir à son service" - Le Songe d'une Nuit d'Eté
et quelques refrains très connus:
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01/11/2015
Une tragédie roumaine
( Photos -Chrysanthèmes sur mon bureau)
Quand on réfléchit aux multiples façons de mourir, on réalise que beaucoup d’entre elles pourraient être évitées: la mort volontaire que l’on inflige à autrui, sous diverses formes, la mort par inattention, par négligence, par sottise, ou par manque d’éthique élémentaire. Je ne parle pas de motivations irrationnelles, mais uniquement de faits et de comportements conscients, observables et explicables. Il est évident que, en règle générale et à ce jour, nous savons parfaitement ce qu’il ne faut pas faire si nous tenons à préserver la vie - la nôtre, celle d’autrui, celle de notre environnement, au sens plus large.
La tragédie qui s’est produite ce 30 octobre dans un club de rock à Bucarest soulève immédiatement des interrogations liées au fonctionnement de l’industrie du divertissement dans un pays qui a encore beaucoup à faire contre la corruption. Des clubs underground, des bars, des restaurants, des établissements dans des locaux inappropriés, ou qui ne sont pas aux normes, des autorisations de complaisance, ou absentes, des combines immobilières, des bénéfices par tous les moyens selon le principe: «un minimum d’investissement, un maximum de profit ». Il faut rappeler aussi que Bucarest est la ville européenne avec le plus grand nombre de casinos, et que, dans presque toutes les autres villes du pays, les salles de cinéma ont disparu pour laisser la place aux salles de jeux - le marché d’une certaine mafia, à laquelle on ne touche pas vraiment, parce qu'elle est liée à d’autres structures, celles-ci régulières. Il y a toujours des passerelles.
Comme à son habitude, la Roumanie réussit à adopter très vite les formes, sans trop s’inquiéter pour le fond. Rien n’a manqué après la tragédie: le plan rouge d’urgence (sur le modèle français, comme le précisait le secrétaire d’Etat au ministère de l’intérieur), la répartition des morts et des blessés dans plusieurs hôpitaux (le pays compte 425 hôpitaux et environ 18.300 églises, on ne construit pas d’hôpitaux, mais des églises et des cathédrales, à l’extérieur des frontières également, là où vit la diaspora -des dizaines de millions d’euros), le don de sang, les condoléances du président Iohannis, les trois jours de deuil national, et enfin, le déclenchement d’une enquête. On sait donc comment faire après, mais on ignore comment faire avant. Pourquoi ? Eh bien, parce que… Le groupe de hard-rock Goodbye to Gravity lançait dans cette veille d’Halloween son deuxième album dont une chanson intitulée "The day we die". A travers plusieurs sites et médias, la propagande religieuse (autre grand sujet..) ne tarde pas à capitaliser sur le malheur.
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16/08/2015
Une impression
(Mes photos: Le jardin de Cimiez )
Je vais en Roumanie assez régulièrement, en principe une fois par an, mais il y a eu des années quand j’y suis allée plus souvent –par exemple l’année de la mort de maman. Ce n’est que pendant ces récentes brèves vacances, passées avec Claudiu et sa petite famille américaine, que j’ai eu une impression particulière, de quelque chose que j’avais sans doute déjà remarqué, mais que je n’étais pas encore arrivée à formuler. Eh bien, ça y est, à force de réfléchir : j’ai eu le sentiment de vivre dans la Roumanie des années ’70, j’en reconnaissais le cadre, l’esprit, les signaux. Je réalisais que rien n’avait vraiment changé depuis, même si officiellement, l’idéologie de l’époque est morte et enterrée. Pas si sûr.
Pourquoi les années ’70? C’étaient les années des discothèques, du Pepsi, des vêtements choisis dans les galeries d’art, des congés à la mer et à la montagne (une semaine + une semaine), et surtout du patriotisme mis en boîte –des festivals de musique, du travail bénévole pour aménager une falaise, pour collecter du papier et des bocaux à recycler.. Tout était ordonné, dirigé, centralisé : les comités du parti, de la jeunesse communiste, les réunions interminables, les engagements, les plans.. Un certain moule dans lequel s’était coulé l’esprit des Roumains, en restant figé jusqu'à ce jour-ci.. Je crois être un peu lasse pour faire l’effort d’analyser davantage mon impression, je me limite à la constater. Bien qu’affichant un visage européen, avec tout ce qui va avec –institutions, dispositifs, langage- la Roumanie m’est apparue immobile, lointaine, coupée du monde. Probablement, elle ne l’est pas du tout, aux yeux d’un visiteur étranger. Il y avait beaucoup de touristes à Bran, j’avais compté six groupes et six langues différentes, et à Sighisoara, pas mal de Français –évidemment, c’est comme si je ne les entendais pas, sauf une fois, quand un groupe de lycéens allait s’engager dans le mauvais passage et que je leur avais indiqué le bon chemin. Je ne me sentais pas d’être aimable ou accueillante, primo je n’avais pas le sentiment d’être chez moi, secundo je vivais chez eux.. J’aurais pu, par exemple, renseigner gentiment ces trois Parisiens qui se demandaient à quoi étaient les feuilletés exposés dans la vitrine d’un snack rue Lipscani à Bucarest, mais je me suis contentée de demander le mien.
Je m’économise, je fais le minimum, quand il faut, pas plus. Je me souviens que Dominique, toujours très active pour son âge et à la tête d’une association pour les démunis, cherchait à un moment donné des personnes "de bonne volonté" pour ranger un nombre de livres je ne sais plus où, et m’avait demandé si je pouvais être parmi ces personnes. Je lui avais répondu en souriant que j’étais incapable de faire un travail non payé, c’est-à-dire me permettre le luxe du bénévolat.. Dominique est décédée en avril dernier, j’ai assisté à l’office et j’ai pensé à elle avec tendresse et amitié, mais je n’ai pas éprouvé de regret pour mon refus. Il paraît que le bonheur ne demande pas d’être toujours positif, mais seulement conscient et présent, ce qui reviendrait à être authentique, chose rare, comme le bonheur d'ailleurs. Mon sentiment concernant la Roumanie est sincère, je suis convaincue qu’elle n’évoluera pas autrement que dans la direction d’une affligeante religiosité (entretenue et soutenue habilement par le pouvoir, comme marque de l’identité nationale), et d’un renouveau du système que l’on prétend mort et enterré, mais dont on n’a fait que modifier quelques paramètres.
22:08 Publié dans Actualités, Enjeux, Loisirs, RO-EU-USA/Coopération, Voyage | Lien permanent | Commentaires (0) | Tags : roumanie, évolution, système, impression | Facebook | | Imprimer