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24/05/2005

Nos otages libérés

Les médias roumains et internationaux se font l'écho de ce dénouement heureux.
La presse roumaine consacre une série d'articles à cet événement, en s'arrêtant sur chaque étape de l'attente angoissante qui a duré une cinquantaine de jours.
Tout en précisant les rôles qu'ont joués les différents acteurs dans cette négociation, elle dresse aussi l'inventaire des questions restant sans réponse en ce moment.

18/05/2005

Arabe ou citoyen roumain? C'est selon...

Articles, commentaires, un certain état d'esprit...

En feuilletant la presse, mon regard s'est arrêté sur un titre qui a retenu mon attention aussi pour des raisons affectives: le nom de la localité mentionnée, Comanesti, est mon lieu de naissance, mais je ne l'ai jamais vu, en fait... J'ai regardé attentivement la photo et le texte: "Les habitants de Comanesti en ont assez des voleurs", ensuite les sous-titres de l'article: "Les charpentiers n'acceptent plus le pillage des forêts", "Les camions d'Omar Hayssam bloqués à l'entrée dans Comanesti". Le nom du personnage était apparu dans les médias lors de l'enlèvement de nos journalistes en Irak, et depuis, ses affaires continuent d'intriguer. Alors, j'ai lu l'article:

"Les charpentiers du département de Bacau (à l'Est de la Roumanie) ont protesté contre le transport de bois de charpente qu'ils jugent illégal et ils ont arrêté les camions de l'homme d'affaires. Ils affirment que depuis des années, les firmes des Arabes chargent des wagons de souches et les font partir de la gare de Comanesti pendant le week-end ou pendant la nuit. Le patron d'une société spécialisée dans la transformation du bois de Darmanesti a précisé que les firmes d'Omar Hayssam avaient transformé en une année 45.000 m3 de bois de charpente, soit l'équivalent de 2000 ha de forêt, avec seulement 14 employés. "Et cela pendant que nous, qui travaillons légalement, nous n'avions même pas de matière première, tout allait à leurs sociétés, car ils font l'acquisition du bois de charpente sans avoir les documents nécessaires. Nous serons obligés de tout fermer et de mourir de faim, " a dit G.M qui avait adressé sans cesse des courriers aux autorités roumaines pour avertir que l'exportation massive de bois de charpente mènera à la faillite de l'industrie traditionnelle du parquet et du mobilier. L'une des solutions envisagées par les protestataires serait l'introduction des taxes douanières à l'exportation du bois de charpente. Les charpentiers de Bacau ont déclaré que si dans deux semaines aucune mesure n'était prise pour éradiquer la Mafia arabe de l'industrie forestière, ils manifesteraient devant le Gouvernement." (Romania Libera du 14 Mai, un article de Elena Solomon)

"Sur les 4.911 ressortissants des Pays Membres de la Ligue Arabe et qui ont droit de séjour en Roumanie, 547 sont interpellés par la Police Judiciaire pour des infractions économiques, y compris pour blanchiment d'argent- a indiqué le Ministre roumain de l'Intérieur Vasile Blaga, en réponse à une question qui lui avait été adressée par le député PNL M.C. Le ministre a précisé aussi que les 547 ressortissants arabes étaient impliqués dans 214 dossiers, mais il n'a pas pu dire combien d'Arabes avaient obtenu la nationalité roumaine, vu que ces données sont gérées par une Commission habilitée par le Ministère de l'Intérieur." (dans le quotidien roumain Adevarul)

"Le dépeuplement de la Roumanie continue à un rythme accéléré...Beaucoup de Roumains quittent la Roumanie pour des raisons économiques, et à leur place viennent des étrangers d'une qualité incertaine et qui n'ont rien en commun avec la culture et la tradition roumaine. Ils viennent en Roumanie pour gagner beaucoup d'argent en un temps record par des méthodes dont ils ont la parfaite maîtrise. Un système corrompu, c'est l'endroit idéal où ils peuvent développer leurs affaires sans être inquiétés. Tels les microbes dans un milieu propice. Je crois que notre classe politique ferait mieux de laisser de côté les affaires personnelles et de s'occuper de celles du pays, car autrement ce sera trop tard." (un commentaire "soft" à ce sujet, dans le quotidien Adevarul, sur le forum des lecteurs)

06/05/2005

En attendant Don Corleone...

Nos intégrations respectives, la mienne en France et celle de mon fils aux States sont en train de se faire. Moi, j'accumule de drôles de handicaps: femme, Roumaine, surqualifiée (en plus, Lettres...), et surtout 52 ans dans trois semaines (d'accord, je ne les fais pas du tout, je dois être reconnaissante à ma race "forte et primitive", qui doit se charger autant de mon physique que de mon moral). Claudiu, lui, n'a pas de handicap: beau jeune homme de 24 ans, bon diplôme franco-américain en Management/Marketing, sur le dynamique marché américain au chômage de 5%.
Il est clair qu'en prenant le risque de m'intégrer en France et de me laisser grignoter par des emplois précaires, j'ai pu au moins lui faciliter le passage aux US... Je viens donc de réussir une étape, il vaudrait mieux le prendre positivement.
Mais ce que je dois poursuivre comme but, c'est sans aucun doute le fonctionnement de notre société TORR. Et comme mes démarches politiquement correctes et transparentes pour décrocher des fonds n'ont rien donné, j'attends logiquement que Don Corleone se manifeste.
Je me souviens d'ailleurs, qu'en 2003, j'ai eu au téléphone, après beaucoup de courriers, le Rapporteur du Parlement Européen pour la Roumanie: "Mrs. Lopez, I have much sympathy for you, but I cannot help you. Your problem is not a political one. Try another way." Donc, Don Corleone, quelle autre voie?!...

Les récentes inondations en Roumanie ont permis de découvrir des malversations financières qui n'étonnent personne: dans deux des départements affectés, 35 millions d'Euros avaient été alloués pendant les quatre dernières années à des travaux (digues, etc)...l'argent public a servi (aussi?) à la construction des villas des dignitaires...Heureusement que de tels aspects vont disparaître complètement jusqu'en Janvier 2007!

Carmen Lopez
serghie_carmen@yahoo.com

03/05/2005

Mon très cher nouvel immigré aux States...

J'ai attendu nerveusement toute la matinée ce SMS qui est tombé à 15h: "Je dois me présenter à 16h pour récupérer mon passeport, cette fois-ci j'ai le visa. Je t'embrasse, Claudiu". Je réponds aussitôt: "Qu'il te porte bonheur, que Dieu protège tous tes pas! Je t'embrasse, maman".
A 16h (en France) et donc 17h à Bucarest, je l'appelle sur son portable, mais je n'arrive plus à parler...je suis en train de rire ou de pleurer? "Mon immigré à moi, mon fils..." "Ne pleure pas, maman, on se reverra sûrement, je pars cette semaine, un vol Bucarest-Atlanta..."
J'essaie de plaisanter: "Claudiu, décris-le-moi, ce visa...tu te rends compte que tu as entre les mains ce bout de papier qui a fait et continue de faire le fantasme, le rêve, l'obsession, l'unique chance parfois de tant de générations, partout dans le monde..."
Mais trêve de sentiments, j'aurai tout le temps pour pleurer dans ma cellule du 7, avenue Thiers, à Nice...Je redeviens vite pratique, nous échangeons quelques avis sur les bagages, sur les horaires du vol. On se reparlera demain soir, quand il sera de retour à Galati.
Je marche sous la pluie et prends machinalement la petite rue derrière les Galeries Lafayette. A gauche, le restaurant "Flô", que j'avais choisi pour fêter son 20e anniversaire, en Novembre 2000, lorsqu'il était étudiant en France. Ce soir-là, il avait mis son premier costume de chez "Zara" ("maman, je crois que j'aimerais avoir un jour un "Giorgio Armani"...). Le menu était exquis, 100% français et parfaitement intraduisible, j'ai tout noté sur mon agenda, en souvenir. Je garde dans un coin protégé de ma mémoire l'expression de ses yeux entre la surprise et l'émerveillement enfantin quand les lumières se sont éteintes et que le gâteau d'anniversaire a fait son apparition sous les applaudissements et le "Bon anniversaire!" chanté par le personnel...
Je crois que ce soir-là j'ai été heureuse mais que je ne le savais pas, il fallait que j'arrive à cet aujourd'hui pour m'en rendre compte.

Certes, nous avons souhaité que les choses se passent autrement, mais la réalité a imposé son choix. Impossible de travailler en France, impossible de travailler en Roumanie (et comment donc, pour 250euros par mois et en payant un loyer à Bucarest de 200 Euros par mois?), il ne reste qu'à traverser l'Océan.
Avec une sérieuse formation acquise en France et aux Etats-Unis et surtout avec cette sagesse que peut donner la conscience du prix de vie payé, il trouvera sa voie. Je suis pensive mais résolûment optimiste.
"Bonne route, Claudiu!"

Carmen Lopez
serghie_carmen@yahoo.com