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04/10/2017

Le général de la Securitate

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(Mes photos- Le Danube en Roumanie

Il vient de mourir, à 86 ans, entraînant dans sa disparition le mythe de la Securitate patriotique qui aurait empêché le démembrement de la Roumanie par des forces occultes de l’extérieur, en ’89. Les événements d’il y a 28 ans n’ont jamais été vraiment clarifiés, qui aurait pu le faire, déjà ? La société, à tous ses niveaux et paliers, a été l’objet d’une manipulation infernale, l’histoire a été réécrite de manière à sauvegarder les intérêts et le pouvoir de ceux qui en avaient le contrôle, hier comme à présent. La Securitate a été la plus odieuse institution de l’Etat, et elle ne s’est pas dissoute dans l’eau de pluie de la démocratie nouvelle. Néanmoins, il fallait changer quelque chose, par-ci, par-là, ce qui était trop visible, ou trop compromis. Ils savent si bien faire. 

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12/07/2017

Je reste en France

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(Mes photos- Laveurs de carreaux, Nice Etoile)

Voilà un quart de siècle que je vis en France, et son administration ne m’est plus étrangère. La qualité fondamentale que je lui trouve, c’est qu’elle n’est pas corrompue (du moins au niveau des services de base). Vous ne glissez pas quelque chose (argent, cafés, chocolats, parfums, etc…) pour obtenir un document auquel vous avez droit, comme c’est la coutume dans certains pays, vous ne payez pas en même temps votre billet de train et le guichetier qui vous le donne, comme en Inde. Si les fonctionnaires français ont de nombreux privilèges, c’est bien pour empêcher la corruption. Seulement, la nature humaine étant ce qu’elle est, il existe un revers de la médaille. On ne se sent pas forcément motivé pour accomplir attentivement ou correctement les tâches de son poste de travail (on a la sécurité de l'emploi), on peut faire preuve d’un manque de souplesse élémentaire à établir des connexions entre les cases, ce qui peut créer des bugs ou des dysfonctionnements surprenants.. Je me suis parfois demandé si la personne en face de moi était hostile, ou simplement stupide ou obtuse.

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26/06/2017

Un problème constant

fonds social européen, Roumanie, projets, absorption(Photo- Le Danube)

Sur les 4,77 milliards d’Euros du Fonds Social Européen, attribués à la Roumanie au titre de l’exercice 2014-2020, le gouvernement a attiré 0,00%. Rappelons que le FSE est l’instrument utilisé par l’UE pour la création d’emplois, l’inclusion sociale, la lutte contre la pauvreté, l’instruction et l’enseignement vocationnel, la mobilité des travailleurs. Dans le même temps, en Roumanie il n’existe que 2 organismes de gestion accrédités UE sur 10, donc habilités à débloquer les fonds européens dans le cadre de projets. La Bulgarie, la République Tchèque en ont 10 sur 11, la Pologne 24 sur 25, la Hongrie 9 sur 10. La Roumanie n’a aucun projet majeur d’infrastructure qui soit démarré à l’aide des fonds UE pour 2014-2020, mais elle n’a pas non plus les autorités de management censées approuver les paiements et les soumettre à la CE. Par exemple, le Ministère des Fonds Européens, le responsable du Programme Opérationnel d’Infrastructure Majeure au Ministère des Transports, n’est pas accrédité. En 2018, la CE effectuera une évaluation de la performance des Etats membres. La Roumanie risque de perdre 280 millions d’Euros du FSE, puisque, étant à zéro à présent, elle ne pourra absorber en un an ce qu’elle n’a pas absorbé au cours des années précédentes. Elle risque aussi de perdre 6% du total de la politique de cohésion, à savoir 1 milliard d’euros. Elle va donc perdre 1 milliard d’euros parce qu’elle n’est pas capable de mettre en œuvre des projets, lesquels sont prédéfinis, pour la plupart. (Source)

Le problème des fonds structurels et de leur utilisation dans des projets (ou de leur détournement, bien que cela soit devenu plus compliqué) est constant en Roumanie. J’ai fait une recherche dans les Archives, et ce que j’écrivais il y a six ou neuf ans est toujours valable. Rappelons-nous que dans les cultures orientales le facteur Temps est perçu autrement, et que l’évolution peut rester juste un concept que l'on s'approprie, si besoin, sans l'intégrer pour autant. L’Absorption, toujours…  ; Les fonds (I); Les fonds (II); Les fonds (III); Les fonds (IV) 

03/04/2017

Les ennemis..

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(Mes photos: Nice)

Un post sur Facebook rappelle que ce 3 avril est une date anniversaire que les Roumains ne devraient jamais oublier (« Aide-mémoire 3 avril 1950») et envoie à un article publié sur le site historia.ro (« L’utilisation de la législation comme instrument de répression dans la Roumanie communiste »).

Le 3 avril 1950 fut émis l’Ordre n°100 relatif à la lutte « contre l’ennemi de classe », Ordre qui définissait « les catégories de citoyens » susceptibles de faire l’objet de poursuites de la part de la Securitate afin d’être envoyés dans des unités de travail :

1) Tous ceux qui lancent ou répandent des rumeurs tendancieuses et ennemies, qui écoutent et partagent la propagande immorale des postes de radios impérialistes.

2) Tous ceux qui profèrent des injures à l’encontre du Parti des Travailleurs Roumains, de ses dirigeants, de son Gouvernement, de l’Union Soviétique et de ses dirigeants, et des pays démocratiques et populaires.

3) Tous les citoyens roumains qui entretiennent des relations d’amitié avec les légations impérialistes, qui ont fréquenté ou fréquentent les bibliothèques, les concerts, et en général, les manifestations de propagande des légations impérialistes, ainsi que tous ceux qui ont des relations avec les familles des fonctionnaires des ambassades impérialistes.

La Décision du Conseil des Ministres n°1554 de 1952 stipulait : « Art.1. Compte tenu de la résistance toujours plus active des éléments ennemis, et du fait que ceux-ci continuent à saboter de manière systématique les mesures du Gouvernement et du Parti prises en vue du renforcement de la dictature du prolétariat et de l’édification réussie du socialisme ; afin de faciliter la surveillance de l’activité de ces ennemis étrangers à la classe ouvrière, et afin de les attirer vers un travail d’utilité sociale tout en les éloignant des centres vitaux de la société, il a été décidé qu’une mesure exceptionnelle et provisoire sera prise consistant en l’internement administratif pour travail obligatoire. Elle concerne: 1) les colonies de travail ; 2) le domicile obligatoire ; 3) les bataillons de travail. »

Je n’étais pas née à l’époque de ces deux actes du gouvernement communiste, mais j’ai eu tout le temps pour connaître la suite, les effets qui ont perduré et qui ont détruit des vies. A la fin des années ’80, on fabriquait encore des listes de personnes suspectées d’entretenir, sous une forme ou sous une autre, des « relations » avec l’Occident. Dans le lycée où j'enseignais, la secrétaire du parti communiste m’avait chuchoté que mon nom figurait aussi: je fréquentais la Bibliothèque française de Bucarest..Parmi les plus de cinq cents notes que contient ce blog, j’ai dû en écrire plusieurs sur le sujet, puisque mon propre chemin a été marqué par les paroles d’un ancien agent de la Securitate, converti en conseil juridique au Rectorat, après ‘90: « Vous êtes un ennemi du peuple » (il n’avait pas utilisé le féminin..). C’était en 1995, et je revenais de Nice, titulaire d’un Doctorat français de littérature, erreur impardonnable..