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03/01/2007

Et si cette condescendance changeait?

Alors, le temps serait à la construction réelle, et non plus aux pseudo-analyses et aux commentaires hautains et stériles. Vue de France, l'entrée des deux derniers pays européens dans l'UE m'a semblé quelque part caricaturale, telle qu'elle a été reflétée par les médias: les mêmes clichés sur le monde rural (la charrette au cheval, les routes défoncées, les vieilles paysannes dans leur basse-cour avec quatre poules, les petits tziganes courrant les pieds nus... -exactement comme dans "Borat", tourné d'ailleurs dans un village de rroms). Europe, dernier élargissement avant longtemps -Bucarest et Sofia se faufilent en Europe (et pourquoi se faufileraient-elles donc?!) ou L'Europe accueille ses parents pauvres de l'Est. Cela ne veut pas dire que les observations ne sont pas justes. Je prends le meilleur exemple, la formation, pour laquelle on ne fait presque rien, ou on fait semblant de faire (et j'ajoute qu'en France aussi, la formation stagne - moi, j'ai mis sept années pour comprendre que le projet que j'avançais était mal vu, et moi avec...). Un article plus soft, mais l'auteur est le correspondant roumain à Bucarest (Roumanie et Bulgarie : compte à rebours).
La condescendance va forcément changer. Ne serait-ce que pour sauver ses propres subventions perçues grâce à la PAC, la France vient déjà de découvrir brusquement en la Roumanie son "meilleur partenaire agricole". Le journal "La Croix" du 27 Novembre dernier présente un intéressant dossier sur ce sujet. On y lit également que le numéro un mondial du porc, une compagnie américaine, vient d'investir 200 millions dans l'élevage porcin en Roumanie, en misant sur l'intégration européenne.
Il faudra savoir utiliser les importants fonds européens alloués et monter des projets viables, sinon l'argent retournera dans les caisses européennes. A sa manière, la Roumanie prépare le terrain. D'après le responsable roumain du Département de la lutte anti-fraude, ce sont les sociétés étrangères installées qui ont commis le plus grand nombre de fraudes par le biais des programmes communautaires (Firme strãine, campioane la fraudã în România ...) En définitive, je me dis que rien n'est exclu, en observant au passage que cette surprenante déclaration a été faite dans un bien connu quotidien à tendance nationaliste... Seulement, dans ce type de fraude, les sociétés étrangères sont de connivence avec certains de nos responsables bien placés. C'est une règle élémentaire...Les commissions occultes sont nourrissantes des deux bords.
Réjouissons-nous, ce dernier élargissement n'est pas une fin, mais un commencement. C'est à partir de maintenant que tout reste à faire! Histoire(s) à suivre!

09/12/2006

Frontières

Les dix nouveaux pays européens entreront dans l'espace Schengen en 2008 et élimineront les frontières internes. La Roumanie estime être prête pour 2012.
2012. România în spaþiul Schengen. Elle s'est engagée à sécuriser la frontière à l'est de l'UE, jusqu'à la fin de l'année, et elle n'a plus que quelques jours pour le faire, car la frontière avec l'Ukraine devra être fermée en Janvier 2007, date de l'entrée officielle dans l'UE. Le coût de cette opération s'élève à un milliard d'Euros, la moitié ce sont des fonds non-remboursables, l'autre moitié est assurée par le contrat conclu entre le gouvernement roumain et EADS. Cette région au nord-est de la Roumanie est la plus pauvre, les maires se plaignent toujours de l'absence de ressources.
Frontiera românã, securizatã doar pe hârtie (La Frontière roumaine, sécurisée sur le papier). 
Je voudrais relever une phrase dans le premier article cité: Le 1er Janvier, les Roumains n'auront encore qu'un accès limité au marché du travail français. Ils pourront venir travailler librement dans une soixantaine de métiers répertoriés dans sept secteurs économiques. Or, comme on doit le savoir très bien, la France est le pays dont le marché du travail est le moins dynamique, ce pays ne crée pas d'emplois (ou extrêmement peu), et en revanche, il est toujours en train de perfectionner son système de protection sociale, afin de pouvoir faire face à la complexité des aspects socio-économiques. Les Roumains en situation irrégulière sont expulsés, puisque facilement repérables et expulsables (vol, mendicité, etc). Ceux qui sont en situation régulière auront déjà été aspirés dans l'entonnoir des allocations, des associations, des secours en tout genre -cet autre marché, très réel, lui aussi. La misère est gérée, comptabilisée, conditionnée, mise en boîte, livrée prête à la consommation. Elle change de nom. Malheureusement, en France cela n'est ni généreux, ni charitable, c'est uniquement économique -et cela ratisse toujours plus large.
C'est pourquoi la phrase de l'article m'a paru un peu prétentieuse.

24/11/2006

Les nouveaux entrants

 Les Bulgares et les Roumains viennent de déclencher des peurs et des rejets. L'Espagne, l'Italie, la Grande Bretagne se préparent pour l'impact d'après Janvier 2007. Londra închide uºa muncitorilor români (Londres ferme la porte aux ouvriers roumains). La bien connue publication "The Sun" ne fait pas dans l'euphémisme: les Roumains apportent la tuberculose, et surtout volent l'argent, en piégeant les cartes bancaires (une technique dans laquelle on l'emporte largement, qu'il s'agisse du distributeur dans la rue, où de l'espace Internet...). Mais voici qu'un Lord nous défend. Un lord apãrã România împotriva publicaþiei The Sun
Les 2 millions de Roumains partis pour travailler à l'étranger envoient en Roumanie chaque année 4 milliards d'euros Emigranþii români ridicã nivelul economiei (Les émigrés roumains relèvent le niveau de l'économie). En principe, c'est l'argent de leur travail (les fraises en Espagne, les tomates ou les ménages en Italie). Le chômage en Europe est élevé, donc il n'y a pas beaucoup d'emplois légaux, donc ils travaillent en général au noir (l'Espagne sollicite de la main d'oeuvre via le Ministère roumain du Travail). Travailler au noir n'a plus besoin de commentaires, lorsqu'on voit en quoi consiste une offre pour les camps de travail en Italie du Sud (et dire que les Polonais sont déjà dans l'UE depuis deux ans...). L'escalavage des temps modernes. En France, on ne voit pas ce qu'ils pourraient trouver comme travail, (peut-être dans le bâtiment et toujours au noir, ce qui est rare). C'est le pays européen de loin le plus difficile en matière d'emploi, puisqu'il n'y en a pratiquement pas, mais il existe un système complexe et particulier qui fait croire qu'il y en a, et qui ne concerne en aucun cas les nouveaux entrants.

20/10/2006

La Roumanie cherche son commissaire européen

En tout cas, on fait avec ce que l'on a. Donc, on cherche parmi les politiciens du jour. Et les politiciens du jour, nous, les Roumains, on les connaît... Apparemment, il y a sept propositions, sept éventuels candidats. Certes, on ne peut pas sortir une pépite d'or, mais il reste à espérer que le choix sera le moins lamentable possible. Le poste est éminemment politique, très bien payé (18.000E/mois, ce qui, au passage, est irreprésentable pour moi) et sans aucun doute, celui qui sera désigné endossera aisément l'uniforme bureaucratique couleur bleu et jaune. Pour la langue non plus, il ne sera pas dépaysé, c'est la langue de bois, il en a déjà la pratique nationale, c'est l'une des conditions requises. En revanche, il faudra peut-être acquérir un peu d'élégance, de style, de raffinement, en quitant les rives de la Dambovitza pour Bruxelles. Mais comme le Roumain est adaptable par nature, notre prochain commissaire trouvera vite le ton qui convient, car en matière de snobisme et d'arrivisme on est imbattables. La modestie et la simplicité, la compétence et l'efficacité sont des vertus qui demandent un autre parcours que celui que connaissent, presque sans exception, les personnages politiques dans ces jeunes démocraties de l'Est...
Eh oui, on fait avec ce que l'on a.