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J'ai reçu un e-mail me demandant s'il m'était possible de publier sur ma page Web la Newsletter d'un Projet Multilatéral d'Education Tout au Long de la Vie. J'ai finalement accepté de le faire gracieusement, et j'ai créé cette nouvelle liste.
De toutes les vidéos, j'ai choisi celle-ci. C'est l'un des quelques films que j'ai dû regarder maintes fois. Hier soir, en suivant l'émouvant service religieux en live sur CNN, je me suis rappelé que j'aimais Kevin Costner, l'acteur, et que j'avais été un peu déçue lorsqu'il avait accepté l'invitation de M.Kadyrov, le super-président de la Thétchénie... D'ailleurs, il n'a pas été le seul, il faut bien vivre..Mais ici, comme bodyguard, il est intègre et amoureux, joli rôle..Et il y a vingt ans, l'étoile de Whitney brillait intensément. Mon Dieu, c'est vrai, vingt ans depuis que j'ai vu le film la première fois, vingt ans depuis que j'ai mis les pieds en France, et quels combats pour ne pas mourir intellectuellement, socialement, physiquement..Comme je l'ai dit, la dictature d'où je sortais semble "s'humaniser" avec le temps, si l'on compare.
La situation de l'emploi en Europe n'est pas uniformément catastrophique: il existe des taux de chômage de 5% pas trop loin..
Alors, pourquoi en France ne cesse-t-il d'augmenter? Et pourquoi, ces "auto-entrepreneurs malgré eux" se cassent la figure le lendemain de leur installation (sauf ceux qui "ont réussi" et passent dans le JT..)? Je ne suis pas auto-entrepreneur, mais micro-entreprise. Voyons, en quelques chiffres simples, si l'on peut effectivement sortir son épingle de ce jeu (car c'en est un, douloureux, ou même fatal pour les pauvres sujets en question): supposons un CA autour de 11.000 E sur une année, donc net autour de 7000 E, suite à quoi on doit régler des cotisations auprès de l'Urssaf autour de 600E, une taxe professionnelle annuelle (rebaptisée cotisation foncière de l'entreprise) de plus de 600E, une cotisation annuelle à la sécurité sociale (RSI) de 900 E (en dehors de la complémentaire santé, qui dans ce cas de figure, sera autour de 500 E), une cotisation annuelle à la CIPAV de 600 E. Total: 3200 E par an, seules les cotisations, -et ce sont des montants de base.. Donc, la moitié de ce modeste CA (pour lequel on ne reste pas les bras croisés, c'est le moins que l'on puisse dire..). Question logique: et pour le loyer, la nourriture? Eh bien, il y a ce RSA, tant décrié - dans le cas de figure exposé, autour de 350 Euros. Oui, mais n'oublions pas que la moitié des revenus sur lesquels il est calculé passe en réalité en cotisations.. "C'est comme ça que je t'aime/ Riche et pauvre à la fois..". Vive.., et vive..!
Comment sortir de là? CEFRO traverse les frontières, jour et nuit, pour trouver ce qu'elle recherche: a partnership and a secure support.. Mais, le problème, c'est que CEFRO, aussi minuscule qu'elle soit, est une "for-profit organization", (comme on l'a bien constaté..), et que dans ce monde, où le seul vrai marché et business reste l'humanitaire, l'argent coule à flots vers les "non-profit" (l'équivalent des associations européennes, dont une grande partie, je ne dis pas toutes, ne sont pas à plaindre, bien au contraire... -je pense surtout à la myriade d'associations autour de la CE nourrissante). Il faut comprendre la réalité de nos systèmes, dans leurs rouages législatifs et financiers souvent hypocrites, car en fin de compte, il est question de formes légales pour brasser d'énormes sommes, tout en s'exonérant de taxes et de cotisations, avec la bonne conscience pour bonus. Exactement comme les drogues: celles qui sont illégales, et donc bannies, sanctionnées, etc., et celles qui sont prescrites sur ordonnance.. Tous les grands programmes fonctionnent sur ce principe, et en dehors de ces programmes, point de salut..
Ce ne fut pas uniquement un séjour de quelques semaines en famille, sur "l'autre planète", les US, ce fut aussi un moment obligatoire de recherches, pour maintenir et poursuivre l'activité de CEFRO avec un projet plus ouvert sur l'international, tout court.
On s'aperçoit des visages très différents de l'Europe, dès que l'on traverse ses frontières (normalement, lorsqu'on va vers le Nord, on n'a plus envie de retourner dans le Sud, à moins qu'il n'y ait que le soleil qui vous intéresse..). Mais, disons que pour organiser des séminaires, des cours et des échanges ponctuels et temporaires, qui soient des points de connexion, ce Sud peut être un bon endroit, surtout lorsqu'il est desservi par un grand aéroport international (je veux dire Nice). Sans plus, vraiment - et je sais de quoi je parle, puisque je vis ici depuis 20 ans (souvent dans votre vie, vous ne pouvez plus faire demi-tour et il faut continuer, coûte que coûte..).
Cette année, j'ai trouvé que le contraste entre les espaces européens que je connaissais le mieux, la Roumanie et la France (malheureusement, de plus en plus ressemblantes, sous tous rapports..), et "l'autre planète", était encore plus saisissant. C'est plutôt une nette impression d'enlisement, de pratiques inefficientes, présomptueusement obstinées, parfois douteuses, dans un contexte mondial qui nous affecte tous, mais dans lequel certains avancent quand même, à force de chercher des réponses plus adaptées. Je sais, à chaque fois on me réplique qu'à la télévision on voit autre chose, New York, la pauvreté, l'insécurité, etc. Bon, je ne suis pas allée à NY, j'ai parcouru Washington d'un aéroport à l'autre, j'ai revu Atlanta, et je suis restée en Caroline du Sud, dans une ville verte, propre et protégée..
Il existe des recherches passionnantes qui se font ailleurs, comme celles visant l'interface entre la science & la technologie, les entreprises et le bien-être humain, et qui pourraient se décliner dans une foule de projets et de programmes. C'est l'aspect qui m'intéresse particulièrement, et que j'essaie d'approcher depuis quatre ans au travers de mes cours Grundtvig.
Je me rends compte que, heureusement, je suis en train de nuancer mes opinions et mes sentiments européens, car de toute évidence, en Europe le rythme du progrès et de l'innovation est tel, qu'il n'est plus capable de suivre concrètement les enjeux actuels, pour répondre, par exemple, à ce qu'on appelle the global knowledge economy, et dont le lifelong learning est la priorité. Bien sûr, je ne souhaite pas vivre aux US (pourquoi, ce n'est pas mon propos ici ), mais je crois aux ponts que l'échange des connaissances et l'élargissement de la prise de conscience peuvent créer. Je me réfère ici à l'efficacité, car pour ce qui est de la rhétorique, l'Europe l'a toujours emporté - sauf qu'aujourd'hui, cui prodest? Pas aux indignés, pas aux chômeurs, pas aux précaires, pas aux illettrés modernes..
Invest in Lifelong Training! CEFRO (France) needs investment.
(Alors, là... Je préfère garder le souvenir d'une jolie ville en Caroline du Sud, avec des milliers d'écureuils...)
Update 30. 2002-2012 -Des oeillets et une chanson, retrouvée avant ce Noël à Asheville, dans un restaurant..indien. Tu étais sans doute par là, autour de la famille roumano-américaine réunie. J'avais acheté l'album en France, quelques jours avant le 30 Janvier 2007. Comme quoi, les frontières...Lesquelles?