18/12/2023
Joyeux Noël!
(Photo- Sapin pérenne, petite crèche et santons -des fèves trouvées dans les galettes des rois au fil des années)
Aux visiteurs de ce blog,
Joyeux Noël et Bonne fin d’année !
En 2023, non seulement nous n’avons pas vu l’arrêt de la guerre en Ukraine, comme nous l’espérions, mais nous avons vu, en plus, une autre guerre, au Moyen Orient, déclenchée à la suite d’un massacre que l’on n’imaginait plus possible. Deux guerres qui divisent les Etats de la planète et leurs populations.
Sans être hypocritement pacifiste à tout prix ou manquer de discernement, je nous souhaite pourtant une Meilleure Année 2024 !
08:00 Publié dans Actualités, Enjeux, Evénement | Lien permanent | Commentaires (0) | Tags : noël 2023, fin d'année, début d'année | Facebook | | Imprimer
20/10/2023
Réactions
(Photo- Cormorans-Rêve. Saint Laurent-du-Var 2023)
Dans le contexte des derniers événements, les appels aux dons sont fort nombreux. Beaucoup se recoupent, ils émanent d’ONG, d’Associations humanitaires, etc. Il ne faudrait peut-être pas oublier que l’Union Européenne et les Etats-Unis fournissent des milliards. Et cela n’est pas nouveau, mais depuis des années et des années, dans cette région du Proche-Orient, comme en Afrique ou ailleurs. Où vont ces milliards, c’est une question, pas une réponse. En tout cas, ils n’ont pas réussi à endiguer la corruption, ni la violence, ni le terrorisme, mais bien au contraire, ils semblent les avoir nourris. En ce moment, il existe tant d’appels aux dons sur les réseaux sociaux, que, agacée, j’ai dû en masquer un certain nombre. Et pour cause. Je n’ai jamais obtenu la moindre subvention pour monter mon projet (ce dont témoigne ce blog depuis sa création, en 2004), et finalement, j’ai réussi à créer une version du projet par mes seuls modestes moyens. Cela a donné CEFRO, ma petite entreprise de conseil qui a proposé ses propres cours dans un programme européen de formation de type Lifelong Learning.
Alors, quand j’assiste à tout ce chantage humanitaire agressif, je me souviens de mes efforts, et ce sont eux qui mettent une barrière lucide. Un jour, j’ai écrit une lettre au Directeur du FMI (elle se trouve dans cette note écrite en mai dernier, « A propos de l’estime de soi »
http://elargissement-ro.hautetfort.com/archive/2023/04/27... )
J’avais suscité une réaction qui me fait toujours sourire. La voici (c’était en 2010).
22/06/2010
Réactions
A propos de ma lettre adressée au Directeur Général du FMI: un lecteur m'envoie aujourd'hui un email pour me demander si quelque zone dans mon cerveau, responsable du sens du ridicule s'est atrophiée, et s'il ne valait mieux ne pas mentionner l'Université de Bucarest, et laisser planer la bien connue confusion avec Budapest, pour que la lettre ait une chance d'être lue...D'abord, si je l'ai postée sur le blog, c'est pour qu'elle soit lue. Quant à mon cerveau, il est en parfait état, aucune zone ne s'est atrophiée. Mon sens du ridicule, par rapport à qui, par rapport à quoi? Suis-je idiote, illettrée? Ai-je demandé une subvention pour monter un casino, pour m'acheter une Ferrari, pour renflouer un compte en Suisse? Je crois que c'est chez d'autres personnages que le sens du ridicule peut faire défaut, plutôt chez certains de ceux qui décident de nos destins, qui ont un double langage, qui manient des valeurs ronflantes pour leurs propres intérêts...et ceux-là n'ont pas de frontières..Et qu'est-ce qu'il aurait dit, ce lecteur, s'il avait vu, en live, lors du récent sommet France-Afrique à Nice, les responsables africains faire leurs achats dans les boutiques les plus luxueuses de la ville, là où d'habitude il n'y a personne, quand on sait que leurs nations meurent de faim ou s'entre-tuent à la machette..? Car, pour les villas et les yachts, je suppose qu'il est informé, comme tout le monde...Je lui propose un exercice simple: dresser une sorte d'inventaire de tous les aspects qui lui semblent ridicules dans notre environnement social, politique, cela reviendrait à mieux saisir ce qui est juste/injuste. Je ne raisonne pas en termes de ridicule, ce n'est plus de Molière qu'il est question..Il est possible que le terme aberrant, dans son premier sens littéral - contraire à une règle établie-, puisse être parfois employé pour une démarche qui sort de l'ordinaire par sa persévérance révoltée contre l'immobilisme, l'indifférence, l'arrogance, etc. De toute façon, l'aberration interpelle..., ou fait avancer l'explication, comme en sciences, par exemple. Oui, ma lettre peut être aberrante par rapport à la règle établie, si cette règle est bien celle selon laquelle notre monde tourne, et avec les résultats que l'on voit.Update. Je reçois un bref email en décalage horaire et depuis mobile, en réaction à la réaction: "Bien sûr que tu n'es pas ridicule, les blogs sont faits pour exprimer des idées, en plus il y a des photos. C'est l'équipe de France de football qui est ridicule." (MULTUMESC, scumpul meu baiat!)
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12/09/2023
"Brussels, My Love!"
(Photo-Selfie. Je n'ai pas trouvé une illustration)
Vous connaissez, sans doute, cette émission diffusée sur la chaîne Euronews en week-end. Des députés, des maires, des politiques débattent sur des sujets qui nous concernent. Bien entendu, dans un registre plutôt abstrait, théorique, puisque c’est le langage feutré des hautes administrations. Le niveau concret, c’est autre chose. On le voit, on y est confronté dans la vie de tous les jours, et il se présente en fonction des capacités des dirigeants à gérer leurs propres pays européens.
La Roumanie, qui avait finalement déposé un PNRR, n’arrive pas à accéder aux milliards d’euros parce qu’elle refuse pratiquement de mettre en place les réformes que la CE demande : aligner les pensions spéciales énormes, dont bénéficient certains individus des Services, de l’Armée, de la Justice, etc. Il faut noter qu’en Roumanie, considérée toujours officiellement le pays le plus pauvre de l’UE, les fonctionnaires du service public ont des salaires de dizaines de milliers d’euros. La Roumanie a aussi le plus grand nombre de parlementaires, ainsi que des ministères qui explosent de postes inutiles, créés pour les membres des clans familiaux et politiques. Des sinécures, partout. Le pays des sinécures.
Il est évident que le mécanisme gigantesque de la corruption à tous les étages, tous les niveaux, toutes les branches, demande énormément d’argent. En principe, les fonds européens ne peuvent être détournés, donc à quoi bon faire des projets pour les encaisser, quand on arrive très bien à faire des montages financiers entre les structures de l'Etat et des structures privées, plus ou moins fictives, et tout le monde gagne. Comme dit le proverbe roumain: on vole son propre chapeau (d'ailleurs, un mode de fonctionnement ancestral). Sans parler du fait que le pays n'a jamais eu une stratégie nationale, en rien. En même temps, qui pourrait faire des projets ? Dernièrement, le gouvernement a renoncé à 77O millions d'euros par le PNRR, destinés à la réhabilitation et à la construction d'un nombre d'hôpitaux. Or, avec l'Education, la Santé est le domaine le plus catastrophique. "Le PNRR représente la chance de la Roumanie de sortir d'un sous-développement comparable à des pays d'Asie ou d'Afrique", écrit le quotidien ziaristii.com. Sauf que la Corruption avance main dans la main avec sa sœur jumelle l’Incompétence. Les deux rongent ce pays, dirigé par la deuxième ou la troisième génération issue de la nomenklatura du Parti unique et de la Securitate.
Revenons au nerf de la guerre, l’argent (bien qu’il n’y ait aucune guerre en Roumanie, et encore moins contre cette gangrène tenace depuis trois décennies de "démocratie"). Que fait donc le gouvernement ? Il augmente les taxes et il emprunte (en toute discrétion, autrement dit en cachette) sur les marchés financiers (vous imaginez à quel taux, car il s’agit de la Roumanie…). Pendant ce temps, tout un monde pourri et inconscient vit sans soucis, fait des alliances de clans dans des mariages somptueux, achète et investit dans la pierre à l’étranger, etc. La belle vie de la "Romanian rotten upper class". Les gens meurent dans les hôpitaux (s'ils y vont, car ils évitent), les foyers pour personnes âgées ou handicapées sont des mouroirs (des patrons voyous font des affaires avec l'Etat sur les mêmes principes d'appartenance au clan familial ou politique), les routes sont meurtrières (drogue, conduite sans permis, et une justice à la tête du client...), il n'existe plus aucune compagnie aérienne digne de ce nom vers le reste de l'Europe (Tarom est mourante, Blue Air a succombé à sa propre corruption), ce qui fait qu'un billet d'avion est ridiculement cher.
Vous pouvez toujours regarder l’émission Brussels, My Love, vous n’entendrez jamais cela.
14:11 Publié dans Actualités, Emploi, Enjeux, information, Presse, RO-EU-USA/Coopération | Lien permanent | Commentaires (0) | Tags : euronews, émission, pnrr, roumanie, corruption | Facebook | | Imprimer
17/08/2023
La littérature, un témoin qui ne meurt jamais
(Photo -Ma fenêtre à Nice)
De nouveau, ces propos que j'ai déjà eu l'occasion de citer dans des notes antérieures, mais qui me parlent beaucoup, c'est un concentré:
"Si je n'étais pas partie, il m'aurait été impossible de résister ici! Rien qu'en pensant au contact quotidien avec la réalité roumaine, je me rends compte que je deviendrais folle une seconde fois si je devais vivre dans la Roumanie d'aujourd'hui. Il y a tant d'indifférence dans ce pays, et l'indifférence de la population explique aussi tout ce qui se passe (…) La Roumanie post-communiste n'a pas enlevé tous les masques de l'horreur communiste, dont le plus perfide reste celui de la délation, et le plus terrible, celui de l'annihilation de l'intimité (...). Les Services secrets de Ceausescu n'ont pas été dissous, mais renommés SRI. Un ex-collaborateur de la Securitate peut occuper n'importe quelle fonction aujourd'hui en Roumanie ", écrivait Herta Müller dans Die Zeit (cité dans RL), en 2009.
Le site DW publie aujourd'hui un article à l’occasion de l’anniversaire de Herta Müller, prix Nobel de littérature 2009: « Herta Müller a écrit pour les Roumains les livres qui leur manquaient », dont je résume quelques idées. Harcelée par la Securitate parce qu’elle écrivait ce qu’il ne fallait pas, elle avait été obligée de quitter la Roumanie. Elle écrit en allemand, ce qui fait d’elle un écrivain allemand. Néanmoins, sans la vie vécue en Roumanie, avec les traumatismes subis, les trahisons des amis qui l’ont dénoncée à la Securitate, les sacrifices assumés, les mensonges entendus, la peur du système qui lui a donné en même temps le courage de s’y opposer, la force de ses écrits (autobiographiques pour la plupart) n’aurait pas été aussi pénétrante. Elle a écrit sur la dictature, mais aussi sur la manière dont la majorité de la population et les institutions avaient participé au maintien du régime. Elle a su ne pas abandonner ses principes et défendre ses opinions au risque d’une sincérité qui embarrasse. Elle a refusé d’oublier, de passer l’éponge sur les humiliations et les abus vécus pendant la dictature, elle a nommé les choses, en ne permettant pas aux lecteurs d’oublier l’absurde de ce monde-là. C’est pourquoi elle a dérangé et dérange toujours l’espace public roumain. Un écrivain qui continue de rappeler que la Police politique n’est pas morte, mais qu’elle a proliféré, en créant un capitalisme de clan et de clientélisme joyeux et insouciant, cet écrivain ne pourrait être commode pour une société qui préfère fermer les yeux et se laisser diriger par les successeurs des anciens abuseurs, justement parce qu'il rappelle ce que la majorité intellectuelle souhaite oublier ou plutôt camoufler. Sa traductrice en roumain, Corina Bernic, observe que ce qui en Roumanie a été considéré comme une atteinte au sentiment national de la part de Herta Müller, est en vérité, au contraire, une preuve d’amour et de regret, car vous ne critiquez que ce qui vous intéresse, ce que vous pensez être réparable. Autrement, vous restez indifférent et vous ne vous retournez plus sur le passé. Herta Müller n’a jamais cessé d’interroger le passé.
J’ai lu l’article de DW sur Facebook et j’ai laissé un commentaire, en citant les mots de Herta Müller en 2009, et qui figuraient dans une note sur ce blog. Un bon Roumain m’a injuriée, moi, "avec la Juive Herta". Je l’ai bloqué, la moindre des choses. Mais c’est un détail révélateur. Derrière l’écran, on peut plus facilement déverser sa haine. Et il y a de la haine, beaucoup de haine, si vous touchez le point névralgique de la complicité.
A propos de la haine de la Police politique de la dictature, viscérale car liée au sentiment national et à l’idéologie, je viens de lire un roman de l’auteur danois Michael Katz Krefeld (« Savnet », 2014/ « Disparu », Actes Sud, 2020) qui retrace les derniers jours de la Stasi, avant la chute du Mur, et leur écho vingt-quatre ans après, quand on découvre que beaucoup de familles s’étaient volatilisées lors de ces événements-là. Un colonel de la Stasi et son obsession perverse pour une famille mise sous surveillance, ou de la haine à l’état pur. C’est une œuvre de fiction, oui, mais les méthodes, les techniques du colonel et de l’appareil, c’est la réalité, et peut-être en dessous de la réalité. Pour un lecteur qui a connu le régime totalitaire et sa police, le souvenir des atrocités commises à l’époque de la Stasi (ou de la Securitate ou du KGB) a un effet différent que pour un lecteur occidental, lequel lecteur pourrait flirter avec les principes communistes ou avec le "pacifisme" à n’importe quel prix, ce que l'on voit à propos de l'invasion russe en Ukraine. Cela dit, la littérature reste la meilleure thérapie, comme je l’ai souvent écrit dans les notes publiées sur CEFRO (http://www.cefro.pro/archive/2023/07/25/la-litterature-to....
17:31 Publié dans Actualités, Archives, Enjeux, Evénement, information, Livre, Presse, Publié sur Facebook | Lien permanent | Commentaires (0) | Tags : herta müller, littérature, dictature, livre | Facebook | | Imprimer