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19/10/2018

Enjeux

 
Carmen Lopez is feeling worried.
 
8 mins · 
 

(Mon adaptation de l'article roumain)
La République Orientale Roumaine. Nous nous taisons et nous acceptons?

Si nous regardons notre histoire, nous devons reconnaître que le pays ne s’est jamais trouvé dans un système plus sûr et plus prospère qu’à présent –que cela nous plaise ou non, l’UE et l’OTAN sont les repères les plus importants de ce territoire. Certes, tout n’est pas parfait, mais c’est incomparablement mieux que dans le passé. Et pourtant, voici ce que font nos dirigeants, après avoir compris qu’en démocratie les voleurs allaient en prison, quel que fût leur statut. Si au début nous croyions que le gang au pouvoir n’était qu’un accident stupide, nous constatons qu’il est beaucoup plus que ça. Depuis deux ans, la Roumanie est en train de s’engager sur une autre voie que l’UE. Les principes, mais aussi les valeurs et les attitudes pro-européennes ont été remplacées par la lutte contre la justice. A cela il faudra ajouter le populisme visant une population moins éduquée, voire stupide. Par-dessus tout, une économie à la dérive : pas d’investissements dans les infrastructures, pas de vision pour l’innovation, l’agriculture ou la santé, et le plus réduit PIB du monde civilisé alloué à l’éducation (2,93%).

Mais cela n’était que la première étape de l’abjection socialiste. Depuis une semaine, nous changeons brutalement de direction : de l’UE vers l’Orient. C’est la deuxième étape. Détrompons-nous : la visite de la Première ministre en Orient n’a pas été préparée pendant une ou deux semaines. Nous avons affaire ici à de vraies négociations parallèles, à des promesses faites en secret, à des intérêts majeurs pour faire de la Roumanie une tête de pont de l’Orient en Europe. Ils se gardent bien de prononcer le nom de la Russie, ils savent que même le plus affamé des retraités ne pourrait l’accepter. (…) Mais s’ils ne peuvent pas évoquer directement l’agenda de Poutine, ils peuvent raccorder la Roumanie au cordon sanitaire rêvé par celui-ci, et qui commence en Iran et finit, à présent, à Istanbul. Bientôt, la Bulgarie tombera elle aussi dans ce jeu (elle est dirigée par des pro-Russes), et, comme les Roumains, les Bulgares entendront que l’adhésion à l’UE est une sorte de colonisation, et que la Bulgarie appartient aux Bulgares, et ça en plus du refrain sur la « non-ingérence dans les affaires internes ».

C’est pourquoi, dans la bonne tradition roumaine de la diplomatie de la flatterie calculée, les nôtres se sont rendus en Orient, là où les droits de l’homme n’existent qu’en théorie, là où la justice est une sorte de jus primae noctis, en fonction des intérêts, des caprices et de l’abjection des dirigeants. Quand ? Eh bien, au moment même où les relations de leur principal allié et garant de la sécurité de la Roumanie -les Etats-Unis- ne sont pas au beau fixe ni avec la Turquie, ni avec l’Arabie Saoudite, ni avec la Chine. Comment ? Eh bien, en refusant des fonds européens non-remboursables en faveurs d’étranges partenariats. Nous avons des fonds européens pour l’autoroute Iasi -Tg. Mures, mais nous cherchons des investisseurs chinois ; nous avons des fonds européens pour des hôpitaux régionaux, mais nous prions Erdogan de les construire, nous avons des fonds européens pour les Transports, mais nous annonçons avec emphase que les Arabes viendront avec du cash pour dévier le cours du Danube vers Bucarest… L’idée, c’est de se débarrasser de cette UE qui nous demande de respecter la loi et bien d’autres aspects que nos dirigeants n’ont jamais respectés.

Il ne s’agit plus ici d’une mauvaise conception de l’économie, mais d’un masque hypocrite posé sur le visage de la géopolitique. Pratiquement, dans cette deuxième étape, le nouveau pouvoir socialiste de Bucarest compte sur le développement d’un autre axe que celui officiel depuis le 1er janvier 2007, date de notre adhésion à l’UE : la Russie, l’Orient, la Chine sont importants dans la mesure où ils nous permettent de sortir du club de ceux qui nous demandent de respecter l’Etat de droit. Nous nous souvenons bien, Ceausescu avait procédé de la même manière – son propre mouvement de non-alignement, dérisoire, oui, mais un non-alignement.(…) Quatre décennies et demie plus tard, un autre recalé de l’histoire, celui-ci aux dents pourris et originaire de Teleorman, tremble à l’idée de faire de la prison et se convertit. L’enjeu est plus grave qu’il n’en a l’air. Le pitoyable ministre de la justice, ou l’Avocat du peuple, qui a besoin de payer les traites de sa maison, ou la Première ministre d’une sottise notoire, ce ne sont que des marionnettes, sans colonne vertébrale. Il faut comprendre que ce qui se fait en ce moment est une tentative de changement historique de direction : Dragnea [le leader du PSD au pouvoir] est en train d’offrir le pays à l’Orient, de peur qu’en démocratie les voleurs n'aillent en prison. Et si nous acceptons, et si nous laissons faire, nos enfants naîtront muets et sots, et auront des dents pourris !

 
NEWSWEEK.RO
 
Dacă te uiți un pic în istorie, vezi că niciodată țara asta nu s-a aflat într-un sistem mai prosper și mai sigur ca acum – ne place sau nu, pentru noi cel puțin, Uniunea Europeană și NATO sunt reperele cele mai importante ale…

10/10/2018

Dans l'air du temps

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(Mes photos- La librairie

C’est à propos de La France interdite, auteur Laurent OBERTONE. Après avoir regardé une vidéo de présentation sur Facebook, je suis allée chercher le livre en librairie. Je l’ai lu avec intérêt, pendant les quelques heures d’un après-midi de fin de semaine (il a 457 pages et une bibliographie sérieuse sur vingt pages). J'y ai reconnu dévoilés les ressorts d'un mécanisme idéologique qui ne m’est pas étranger, puisque j’ai connu à l’Est le totalitarisme. Mes systèmes d’alerte sont donc activés, et surtout, je vis en France depuis vingt-cinq ans.. J'ai décidé de m’appliquer à sélectionner des extraits du livre et à rédiger un document en format PDF d’environ dix-sept pages, pour donner une idée de son contenu. Ma sélection est ma lecture, bien entendu. Comme écrit l’auteur, ce livre, qui « brise le plus grand consensus, celui du vivre ensemble »,  « n’est qu’une agrégation de données publiques, de faits révélés que chacun peut vérifier, de milliers d’études publiées dans des revues scientifiques de premier plan ». Malgré son titre, il ne concerne pas que la France, mais également l’Europe, ou les Etats-Unis, vu qu'il est question de progressisme et de ses effets (à l’Est on l’appelle néo marxisme).

« Aucun rêve ne peut abolir le réel. Le pire ennemi de la vérité n’est pas le mensonge, disait Nietzsche. C’est la conviction. »

« Ce que ce livre peut révéler d’extrême, à mon sens, c’est bien ce totalitarisme qui nous accable, et qui cherche, par tous les moyens, à nous interdire de penser, d’écrire, de débattre, et pourquoi pas d’exister. »

« Il importe de ne pas nous tromper de cible. (…) Le problème n’est pas l’étranger. Le problème n’est pas tel ou tels individu (s). Le problème n’est pas que « l’immigration ». Le problème n’est pas que « l’islam ». Le problème n’est certainement pas la diversité, la profusion de ce monde, que nous aimons réellement. Nous aimons les autres, dans leur altérité. C’est aussi ce que nous voulons sauver. Le problème est l’idée que l’on peut et que l’on doit vivre ensemble, et tout y sacrifier, et tous y disparaître. Cette utopie ne peut qu’avoir la peau de notre société. » 

La France interdite. Extraits.