02/01/2014
Fin des restrictions pour les Roumains et les Bulgares
(De mes photos)
J'ai résumé plus loin l'article publié dans Romania Libera: "Comment vont changer les Roumains le marché du travail dans l'UE".
Après les deux derniers élargissements, plusieurs pays européens ont demandé et ont obtenu des périodes de transition assorties de restrictions sur le marché du travail pour les citoyens ressortissants de ces pays-là. Les restrictions concernant l'élargissement 2004 ont expiré en 2011, celles qui visent la Roumanie et la Bulgarie ont expiré hier, 1er janvier 2014. Grande agitation en Europe, surtout en Grande Bretagne et en Allemagne. La crainte des Britanniques de subir une vague d'immigration roumaine et bulgare serait-elle justifiée? Honnêtement, nul ne saurait le dire. Mais pourquoi les Roumains sont-ils indésirables en Grande Bretagne? Il faudrait aller chercher la réponse dans l'élargissement 2004, et dans la libéralisation du marché du travail en 2011. Environ 500.000 ouvriers polonais se sont définitivement installés en Grande Bretagne entre 2004 et 2011. Le tant redouté "plombier polonais" n'a pas choisi la France, le pays qui l'avait inventé et qui avait rejeté la Constitution européenne à cause de lui, mais la Grande Bretagne, pays au marché du travail beaucoup plus dynamique, aux salaires et aux avantages sociaux plus élevés. Selon un récent sondage, 50.000 Roumains pourront bénéficier de la levée des restrictions et iront s'installer en Grande Bretagne, mais le précédent polonais a déjà déclenché une hystérie en masse au sujet de la nouvelle vague d'immigrés est-européens. Deuxième pays préféré par les immigrés roumains, c'est l'Allemagne, mais dans ce pays aussi, il existe des objections politiques. L'objet principal d'inquiétude reste le "tourisme social", la pratique de se faire enregistrer comme bénéficiaire des aides sociales très généreuses en Allemagne, en Grande Bretagne, en Norvège. Dans les tabloïds on trouve plein d'histoires sur les immigrés venus de Roumanie -en particulier les Roms - qui profitent des systèmes sociaux dans ces pays. Néanmoins, le nombre de ces profiteurs est relativement réduit.
(Time. Pictures of the Week: December 27 – January 3. A dancer from Romania's northeastern region of Moldova performs the "bear" dance, a ritual for good luck in the New Year, during a traditional parade in Comanesti, 300 km northeast of Bucharest, Romania).
A présent, il y a en Europe 26 millions de chômeurs, mais au Pays-Bas (16 millions d'habitants), sur 600.000 étrangers, 20.000 seulement ont demandé des droits sociaux. Le commissaire Reding a souligné le danger du populisme (par exemple, le parti UKIP en Grande Bretagne milite ouvertement pour des restrictions légales envers les Roumains et les Bulgares, mais reste favorable à l'accueil des réfugiés politiques syriens; il est vrai que l'UKIP n'est pas représenté au parlement britannique, mais il représente 20% des options de l'électorat).
Selon l'eurodéputé roumain Cristian Preda, "ce n'est pas la seule réaction anti-roumaine. En France, les socialistes de Monsieur Hollande ont fait pression sur les états membres au sujet du régime des travailleurs détachés, et le Conseil a accepté, en décembre, des conditions égales pour ceux qui travaillent dans d'autres pays que le pays d'origine. Malheureusement, le manque de crédibilité du gouvernement Ponta fait que le dialogue avec les partenaires européens soit délicat,"Il Dottore" ne peut défendre les intérêts des citoyens roumains. " Cette déclaration montre bien les intérêts politiques qui se jouent autour de la libéralisation du marché du travail pour les Roumains et les Bulgares.
L'article reproduit la lettre ouverte à l'intention des travailleurs roumains publiée dans The Economist (ICI) : de l'humour et du fair-play british: "le marché du travail en Grande Bretagne est le plus flexible en Europe, son économie enregistre une nette croissance, sa population n'a pas, en définitive, de préjugés...Les mêmes sondages qui affichent une opposition massive à votre arrivée suggèrent en même temps que les Britanniques seraient prêts à vous embaucher chez eux. Mais si vous vous inquiétez pour les préjugés des gens, alors dites que vous êtes Italiens, personne ne verra la différence."
Il y a un passage dans cette lettre qui me paraît digne d'être remarqué (parce qu'en France, par exemple, vous n'entendrez jamais ça, et je ne le sais que trop...): les travailleurs immigrés roumains et bulgares contribuent davantage au Trésor public en taxes et impôts -avec 35% de plus qu'ils ne récupèrent en services et bénéfices sociaux. Selon un rapport publié récemment dans Democracy Institute, l'émigration roumaine et bulgare s'élèvera à 385.000, soit environ 77.000 par an.. A propos du système généreux des aides sociales dans des pays tels la Grande Bretagne, l'Irlande, la Finlande, l'Estonie, l'Allemagne, dont vont profiter les Roumains, selon l'eurodéputé Monica Macovei "il faudrait faire la différence entre l'honnêteté et le travail, d'une part, et les chasseurs de bénéfices sociaux, d'autre part. J'espère qu'ils ne seront pas nombreux ceux qui iront là-bas pour obtenir des avantages sociaux".
21:06 Publié dans Actualités, Emploi, Enjeux, Evénement, information, Presse, RO-EU-USA/Coopération, Voyage, Web | Lien permanent | Commentaires (0) | Tags : marché du travail, ue, restrictions, roumains, bulgares, immigration est-européenne, systèmes sociaux | Facebook | | Imprimer
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