Ok

En poursuivant votre navigation sur ce site, vous acceptez l'utilisation de cookies. Ces derniers assurent le bon fonctionnement de nos services. En savoir plus.

30/08/2006

Romanian Upper class

Ce matin, j'attendais patiemment sur le bord du trottoir que le feu passe au vert, en face de l'hôtel "Nice Riviera", quand j'ai entendu parler roumain. Bien que ce soit assez courant dernièrement, je ne peux m'empêcher de jeter un bref regard, juste pour voir qui et comment. Je m'amuse à repérer des indices qui, selon ma grille, sont parlants. Cette fois-ci, il s'agissait d'un jeune couple dynamique (la trentaine), habillé boutique (je sais au moins reconnaître). Elle était en train de mettre nonchalamment des pièces dans le parcmètre, avec un air  plutôt las pour quelqu'un qui découvrirait pour la première fois la Côte d'Azur. Lui, il paraissait plus joyeux. Ils ont traversé et ils sont entrés dans l'hôtel, puisqu'ils y étaient descendus, c'était évident. L'hôtel "Nice Riviera" est un quatre étoiles. Et pendant que je marchais en réfléchissant, je sentais l'énervement me gagner. Ce n'est ni le salaire, ni même les frais géneraux d'un business, quelle que soit son envergure, qui permettent ce type de séjour. Lorsqu' on a un salaire, c'est exclu, on ne chosit pas un quatre étoiles, et lorsqu'on a un business, on est d'autant plus regardant...Il est vrai aussi que le snobisme des nouveaux riches est une explication qui tient debout, mais j'encline pour l'hypothèse de l'argent tombant facilement d'une source trop impersonnelle (genre organisme, etc) pour engendrer des scrupules.
Cela m'a agacée d'autant plus que, trois quarts d'heure auparavant, en appelant à Bucarest ma tante, à l'occasion d'une date anniversaire qui concerne ma famille paternelle, j'ai pu l'entendre dire, entre autres, combien il lui était difficile de vivre avec une pension de 4 millions lei (moins de 100 euros) -tout comme ma mère, elle a été dans l'enseignement. Alors, ces Roumains qui descendent à "Nice Riviera", quatre étoiles?...
Il y a une blague qui circule en Roumanie, à propos du slogan du Président Basescu, lancé quand il a été élu, il y a deux ans, "Je veux que vous viviez mieux!" (j'avais voté pour lui, au Consulat roumain de Marseille, moi aussi). Il paraît que nous n'avons pas bien entendu, et que le Président aurait dit en fait, "Je veux que nous vivions mieux!". Eh bien, c'est réussi!
P.S. J'ai appris tout à fait par hasard qu'un notable niçois se trouvait actuellement en voyage en Roumanie. Il s'agit de l'un des responsables de la Mairie, qui a en charge le domaine du développement, des fonds et des projets européens, et que je n'avais pas pu approcher avec mon projet -je le lui avais envoyé, mais la secrétaire me disait toujours qu'il était très occupé...). Les affaires se font entre les membres de la upper class, et vue sous cet angle, la Roumanie est de plus en plus attrayante (cela dit, elle n'aura jamais le charme de la Côte azuréenne, là, on est bien d'accord).

22/08/2006

De temps en temps, la partie émergée de l'iceberg

Dans l'article "Cum sa furi un milion de euros?" ("Comment faire pour voler un million d'euros?"), www.cotidianul.ro, du 21/08, on apprend que le Programme pour la Jeunesse financé par l'UE a fait l'objet de fraudes en 2000-2001( 1,5 millions d' Euros) et en 2003-2005 (1 million d'Euros) de la part de huit ONG pour la Jeunesse et d'autres sociétés commerciales. Les fonds européens arrivaient de Bruxelles via l'Agence Nationale pour le Soutien de l'Initiative des Jeunes (ANSIT), et les programmes qu'ils étaient censés financer n'ont jamais été réalisés. Comme d'habitude, de fausses factures, des sociétés commerciales inexistentes, etc.

N.B. Je dois le répéter, si je parle de la fraude en Roumanie et des détournements de fonds européens, tels qu'ils apparaissent d'ailleurs dans la presse, c'est aussi parce que j'en suis concernée, en tant que créatrice d'une petite structure roumaine qui n'est jamais arrivée à décrocher des fonds pour un projet réel, et non pas parce que je pourrais croire, un seul instant, qu'en France ces aspects sont exclus...Très loin de moi cette naïveté, d'autant plus que c'est en France, plutôt qu'en Roumanie, que j'ai été le plus impliquée dans mes démarches.

16/08/2006

Inlassablement (l'anti-fraude, toujours)

Ainsi que je l'ai écrit plusieurs fois, Mme Puwak, l'ex-Ministre pour l'Intégration Européenne au Ministère roumain des Affaires Etrangères en 2002-03 avait  monté cette formation fantôme avec les fonds UE, après s'être approprié l'initiative de mon projet (pour être justes, en France aussi il existe des formations fantôme, j'ai eu l'occasion d'en rencontrer deux...).Bien évidemment, en sachant comment les fonds pouvaient être utilisés en Roumanie, et en connaissant trop bien le fonctionnement des réseaux, je m'étais adressée à la Direction Elargissement, de la CE (le Commissaire Verheugen, à l'époque), afin d'obtenir une petite subvention de départ et monter ce Centre de formation entre la France et la Roumanie. Et comme les réponses techniques de la CE étaient invariables et renvoyaient toujours à l'autonomie de chaque pays dans la gestion des fonds -"et cela que ce soit la Roumanie ou la France"-, j'avais saisi le Médiateur européen, à Strasbourg, à deux reprises. Même résultat. Le Ministère roumain de l'Intégration Européenne m'avait envoyé un courrier de félicitations pour mon initiative (les ministres français l'ont fait aussi, d'ailleurs...), et le Cabinet Puwak m'avait demandé de lui envoyer ma correspondance avec la CE, ainsi que le projet que j'avançais. Aucune réponse, bien sûr, mais quelques mois après, lorsque l'affaire Puwak était sortie dans la presse, j'avais remarqué l'étrange ressemblance entre la formation mise en place (avec une structure similaire en Allemagne), et mon projet...
Quand je lis qu'un jeune enthousiaste de 29 ans veut changer la donne en Roumanie, (stopper la pratique des détournements européens), parce que l'énorme pactole européen octroyé à la Roumanie exige d'être dépensé dans des projets viables, je suis plus que sceptique. Qui va vérifier le bien fondé de ces projets? Au risque de me répéter, les Eurocrates devraient trouver une solution moins bureaucratique pour s'assurer que les fonds servent à construire dans le concret, et non pas à financer des voyages, des vacances, sous couvert d'échanges et de séminaires plus ou moins scientifiques, ou  des formations autochtones assurées par les amis de nos amis qui sont nos amis... Et après tout, je crois que l'ancien ministre roumain a assez servi d'exemple de l'efficacité de la lutte anti-fraude...Il reste les autres centaines de milliers d'euros des programmes Sapard ou Phare...Soit dit au passage, au chapitre corruption, il existe toujours des exemples également rassurants, ailleurs (voir récemment, l'affaire Faurecia, en Allemagne). Accédez à l'intégralité de cet article sur Lemonde.fr
http://www.lemonde.fr/web/article/0,1-0,36-803607,0.html

Mais puisqu'on est là, toujours à propos de mon petit projet, je n'ai pas été sans remarquer l'hostilité qu'il avait rencontrée en France - attitude qui n'a fait que m'enfoncer. En 2004, j'écrivais ceci dans un courrier à la CE ( je l'ai retrouvé et je l'ai envoyé à nouveau, en fwd, juste pour preuve que le temps passe, indifférent, et que rien ne change, en définitive, sauf les noms des destinataires: "Permettez-moi de vous informer que depuis le temps que
je m'efforce, en tant que femme créatrice d'entreprise,
de mettre en place ce projet, j'ai fait le tour de
toutes ces instances nationales -aussi bien en
Roumanie qu'en France.

Pour ce qui est de la Roumanie, il était bien inutile
d'essayer d'approcher les premiers paliers locaux,
puisque le fonctionnement du circuit administratif
roumain m'est bien connu, et c'est la raison pour
laquelle je me suis adressée directement au Ministre
roumain des Affaires Etrangères, à Monsieur Geoana,
qui a réagi de manière diplomatique, en m'encourageant
et en me recommandant au Ministère des PME et de la
Coopération. Jusqu'à ce jour rien ne s'est fait, sauf
que j'ai une très belle lettre du Ministère roumain
des Affaires Etrangères (Février 2004), en français et
avec l'emblème "Semper Fidelis Patriae".
En France, le point de départ de toutes mes recherches
liées à ce projet a été, évidemment la Chambre de
Commerce Nice Côte d'Azur et l'Euro Info Centre, et
cela dès fin 1999. En 2002, lorsque j'ai intégré le
dispositif de création d'entreprise ACCRE/EDEN en
essayant d'obtenir un petit financement par la
plate-forme d'initiative locale ADIE (j'imagine, sans
savoir avec précisison qu'il est question des mêmes
Fonds Structurels), j'ai approché à nouveau la Chambre
de Commerce de Nice, sans aucun succès.
Le mur était complet, je n'ai même pas été reçue pour
pouvoir exposer mon projet, on m'a accordé quelques
minutes au téléphone. J'ai rencontré la même attitude
à la Mairie de Nice, au Conseil Général, au Conseil
Régional (Route des Nouvelles Technologies) -je vous
épargne d'autres précisions, mais vous pouvez imaginer
aisément que durant toutes ces années j'aurais tout
essayé au niveau de l'Etat membre qu'est la France
(parce que vous faites référence à la gestion des
Fonds Structurels dans les Etats membres).
J'ignore si le manque de soutien à mon projet est dû
au spécifique de celui-ci (Centre de formation en
NTIC, formation des formateurs en psychothérapie pour
enfants défavorisés, et non pas salon de coiffure, ou
commerce de fruits et légumes), ou s'il est dû au fait
que je le porte toute seule. Les deux, peut-être. (...)".
Bien entendu, aujourd'hui je ne demande plus le soutien ni à la Roumanie, ni à la France. Encore moins à M.Chavez ... Let's guess!

04/08/2006

Guillaume d'Orange

Ouf! Quelques heures après l'envoi de mon e-mail (...) mon blog a été de nouveau remis en place, visible intégralement. On m'a rassurée qu'il s'était agi d'un problème temporaire. Mais puisque, en règle générale, lorsque je me brûle avec de la soupe, je souffle après dans du yaourt, j'ai récupéré le contenu sur une clé USB.

Je n'ai pas pu m'empêcher de penser que ce serait à cause de mes courriers, rarement envoyés en BCC, et sur lesquels figurent mes coordonnées et celles du blog, plutôt qu'à cause des notes -car les deux ne se recoupent pas forcément. Une connaissance y voyait, en plaisantant, une complicité franco-roumaine. Ce serait bien si cette complicité visait à me soutenir dans la concrétisation de mon projet franco-roumain, plutôt qu'à me décourager. Soit dit en passant, les procédés de disuassion en France sont plus sournois que ceux pratiqués en Roumanie. Peut-être que l'on ne court pas le risque d'être renversé accidentellement par une voiture, ou d'être interné pour son bien, comme cela se passe dans les dictatures  grossières, mais on se voit annuler progressivement et insidieusement toute possibilité concrète de réaliser quelque chose. On peut être ligoté sans avoir l'air de l'être, ce qui revient à dire (pour ne pas oublier complètement les belles lettres) que l'on est libre de "mourir de soif auprès de la fontaine". 

Il existe un personnage historique qui m'est particulièrement sympathique: Guillaume d'Orange, III, stathouder (une sorte de lieutenant) des Pays-Bas, devenu roi d'Angleterre (1650-1702, l'époque de Spinoza aussi). Il a été l'ennemi acharné de Louis XIV dans la guerre de Hollande, et l'âme de toutes les coalitions contre le roi de France, lequel a dû reconnaître finalement sa souveraineté sur l'Angleterre, au Traité de Ryswick. On lui attribue ces paroles, que j'ai pris l'habitude de me répéter, afin de m'encourager toute seule: "Il n'est pas nécessaire d'espérer pour entreprendre, ni de réussir pour persévérer". Puisque le monde contemporain ne produit plus de personnalités, ni même de figures trop honnêtes, on se ressource dans l'histoire.